Saul Black -
Leçons d'un tueur .
A l'occasion du Quai du Polar 2015,
Saul Black vous présente son ouvrage "
Leçons d'un tueur" aux éditions Presses de la cité. Retrouvez le livre http://www.mollat.com/livres/black-saul-lecons-tueur-9782258114852.html Notes de Musique : © Mollat https://www.facebook.com/Librairie.mollat/ https://twitter.com/LibrairieMollat http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/ https://vimeo.com/mollat https://instagram.com/librairie_mollat/ https://www.pinterest.com/librairiemollat/ http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ https://soundcloud.com/librairie-mollat http://blogs.mollat.com/
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Vous avez trouvé des objets sur un cadavre ? Dans la bouche ? Dans la vagin ? Dans l'anus ? Appelez vite les flics de San Francisco, ils en font collection.
Après la disparition d'un être aimé,on souffre le martyre, on sombre jusqu'à toucher le fond, on se confronte à soi-même au plus noir de la nuit, et pour finir (parceque l'instinct de survie l'emporte sur tout le reste), on s'aperçoit que cette confrontation avec soi-même suffit.Alors, lentement, on reléve la tête. On recomence à regarder le monde autour de soi. On voit que ce monde- à travers, entre autres, le formation des nuages ou les étiquettes des produits- se fraye à nouveau un chemin en nous. ... et peu à peu on se remet.
Elle repensa à toutes les conversations qu’elle avait eues avec Katherine dans la salle d’interrogatoire, seulement séparée de sa terrible beauté par la largeur de la table ; Katherine, avec ses belles mains blanches et ses yeux verts omniscients (des yeux de garce, selon Will), qui parlait avec une éloquence calme et précise, comme si elle possédait un savoir vers lequel le reste du genre humain ne faisait que tendre avec une maladresse et une lenteur risibles.
Il venait juste de l'attacher et s'apprêtait à lui découper ses vêtements quand il entendit du bruit à l'étage.
Si la poésie n'avait pas de logique à ses yeux, elle avait néanmoins certaines choses à offrir. Cela faisait partie du petit nombre de vérités qu'elle avait découvertes - un nombre pitoyable, tel celui des dernières pièces de monnaie au fond des poches d'un clochard dans un monde qui exige de disposer d'au moins mille dollars par jour pour le rendre tolérable.
Le Diable commence par te faire savoir qu’il existe des choses terribles. Ensuite, il t’indique dans quelle pièce elles se trouvent. Puis il t’invite à aller y jeter un coup d’œil et, avant même que t’aies compris ce qui t’arrivait, tu ne peux plus ressortir. Avant même que t’aies compris ce qui t’arrivait, tu es devenue l’une de ces choses terribles.
L’industrie des séries policières s’était donné pour mission de vendre le conte de fées nécessaire à la vie en société : on ne peut pas s’en sortir quand on a commis des actes terribles. Tôt ou tard, on en paie le prix.
Pour avoir une chance de résoudre une enquête, il fallait impérativement faire abstraction de la dimension humaine de la victime. La priver de son statut de personne, la réduire à celui d’énigme de chair et de sang. Seule l’arrestation du meurtrier vous autorisait à la considérer de nouveau comme une personne.
Il était trop tard, elle n'était pas prête. Elle ne le serait jamais. Elle ne pouvait pas réussir parce qu'elle n'était pas assez folle. Elle qui pensait avoir découvert le summum de la peur s'apercevait qu'elle en avait encore en réserve. Parce qu'il n'existe pas de limites à la peur.
D’après leur mère, il n’y avait même pas le téléphone dans la cabane. Quand Jenny Pinker s’était arrêtée pour bavarder la semaine précédente, Nell l’avait entendue dire : « Qu’est-ce qu’il peut bien fabriquer ici, bon sang ? » Ce à quoi sa mère avait répondu : « Dieu seul le sait. Il marche avec une canne. Je me demande comment il va se débrouiller. Peut-être qu’il est venu chercher Dieu ? »
Nell palpa ses poches en vain. Il ne restait plus de fruits secs ni de raisins de Corinthe. La biche détala.
Au même instant, un coup de feu claqua dans la maison.