Comme chaque mois sur Babelio, nous vous proposons de découvrir quelques adaptations de romans qui sortiront prochainement dans les salles obscures. Au menu ce mois-ci : une aventure touchante au coeur des contrées canadiennes, le plus petit des grands héros sur grand écran, un institut catholique dans le Rwanda des années 1970, un tricheur au pull rayé de retour pour un troisième opus et le cauchemar d'une femme face à un homme invisible...
L'Appel de la forêt de Jack London : https://www.babelio.com/livres/London-Lappel-de-la-foret/491072
SamSam de Serge Bloch : https://www.babelio.com/livres/Bloch-SamSam-tome-1--Une-famille-cosmique-/1137017
Notre-Dame du Nil de Scholastique Mukasonga : https://www.babelio.com/livres/Mukasonga-Notre-Dame-du-Nil/366549
L'Elève Ducobu de Zidrou et Godi : https://www.babelio.com/livres/Zidrou-LEleve-Ducobu-tome-19--Ducobu-eleve-modele-/485509
L'Homme invisible de H.G. Wells : https://www.babelio.com/livres/Wells-LHomme-invisible/8290
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Quand vous vivez un drame aussi terrible, vous n’avez pas de projets. En devenant écrivain, j’ai trouvé une porte de sortie à cette souffrance, et c’est devenu mon confort. J’ai commencé à vivre quand j’ai couché ce poison sur le papier. La littérature est la meilleure des thérapies.
interview "camiondesmots"
La pluie pendant de longs mois, c'est la Souveraine du Rwanda, bien plus que le roi d'autrefois ou le président d'aujourd'hui, la Pluie, c'est celle qu'on attend, qu'on implore, celle qui décidera de la disette ou de l'abondance, qui sera le bon présage d'un mariage fécond, la première pluie au bout de la saison sèche qui fait danser les enfants qui tendent leurs visages vers le ciel pour accueillir les grosses gouttes tant désirées, la pluie impudique qui met à nu, sous leur pagne mouillé, les formes indécises des toutes jeunes filles, la Maîtresse violente, vétilleuse, capricieuse, celle qui crépite sous la bananeraie comme ceux des quartiers bourbeux de la capitale, celle qui a jeté son filet sur le lac, a effacé la démesure des volcans, qui règne sur les immenses forêts du Congo, qui sont les entrailles de l'Afrique, la Pluie, la Pluie sans fin, jusqu'à l'océan qui l'engendre.
Le firmament, c’était un mot que nous avaient appris les bons pères. J’aimais ce mot. Je me le répétais. Le firmament pour nous, c’étaient les petits nuages qui flottaient autour de la lune, comme des flocons dorés. Et ces nuages du firmament, ce ne pouvait être que les boules de pain merveilleuses qui nous attendaient dans le ciel, celui qui était au-dessus de nos têtes ou celui dont nous parlaient sans cesse les bons pères.
Toutes les nuits, mon sommeil est traversé du même cauchemar. On me poursuit, j'entends comme un vrombissement qui monte vers moi, une rumeur de plus en plus menaçante. Je ne me retourne pas. Ce n'est pas la peine. Je sais qui me poursuit... Je sais qu'ils ont des machettes. Je ne sais comment, sans me retourner, je sais qu'ils ont des machettes...Parfois aussi, il y a mes camarades de classe. J'entends leurs cris quand elles tombent. Quand elles...A présent, je suis seule à courir, je sais que je vais tomber, qu'on va me piétiner, je ne veux pas sentir le froid de la lame sur mon coup, je...
Je me réveille. Je suis en France. La maison est silencieuse. Mes enfants dorment dans leur chambre.
(incipit)
Un diplôme tutsi, ce n’est pas comme un diplôme hutu. Ce n’est pas un vrai diplôme. Le diplôme, c’est ta carte d’identité. S’il y a dessus Tutsi, tu ne trouveras jamais de travail, même pas chez les Blancs. C’est le quota.
Mais, nous, qu'est-ce que nous allons devenir ? Un diplôme tutsi, ce n'est pas comme un diplôme hutu. Ce n'est pas un vrai diplôme. Le diplôme, c'est ta carte d'identité. S'il y a dessus Tutsi, tu ne trouveras jamais de travail, même pas chez les Blancs. C'est le quota.
Tu te souviens de ce qu'on nous racontait au catéchisme : toute la journée, Dieu parcourt le monde mais, chaque soir, il rentre chez lui au Rwanda. Eh bien, pendant que Dieu voyageait, la Mort lui a pris sa place, quand il est revenu, elle lui a claqué la porte au nez. La mort a établi son règne sur notre pauvre Rwanda. Elle a son projet : elle est décidée à l'accomplir jusqu'au bout.
« Maman, je n’étais pas là pour recouvrir ton corps et je n’ai plus que des mots pour accomplir ce que tu avais demandé. Et je suis seule avec mes pauvres mots et mes phrases, sur la page du cahier, tissent et retissent le linceul de ton corps absent ».
« La femme aux pieds nus, elle fait le portrait vivant d'une Mère Courage au cœur de l'Afrique et qui donne son cœur pour que vivent ses enfants ».
Heureux le professeur qui a le bonheur d’enseigner au Rwanda ! Il n’est pas d’élèves plus calmes, plus dociles, plus attentifs que les élèves rwandais.