2197. le visage de la Terre a changé. La nature a repris ses droits sur l?Homme. Ce qu?il reste de l?humanité vit reclus dans des villes-bulles, protégées du monde extérieur par leurs champs de force. Depuis leur naissance, tous les individus subissent des injections régulières de Mnémenol, ce liquide qui protège contre les infections des spores végétales du monde extérieur.
Alice est une botaniste qui semble développer une résistance au vaccin. Aidée d?Evan, un technicien de la Bulle, elle va découvrir l?ampleur du mensonge dans lequel les humains sont plongés depuis leur naissance et tout faire pour que l?humanité se souvienne de son histoire.
Sébastien Tissandier emprunte, pour son nouveau roman, la voie de la dystopie écologique pour nous narrer les aventures de survivants enfin éveillés aux réalités de leur époque. le Mnémenol est une course-poursuite haletante au sein d?une ville entière placée sous un dôme hermétique et la coupe d?une organisation autocratique.
ISBN papier : 979-10-92961-41-6
ISBN numérique : 979-10-92961-42-3
Illustration : Fanny Liabeuf
Nombre de pages (papier) : 160
Dépôt légal : octobre 2015
Date de sortie : 23 octobre 2015
Retrouvez-nous sur https://www.lepeupledemu.fr
+ Lire la suite
- Pourquoi avoir laissé tout ce temps à l'humanité pour oublier son passé si c'est pour le lui rappeler des dizaines d'années plus tard ?
Le Vieux sourit et regarda Alice.
- Certainement qu'il était nécessaire que l'humanité oublie ce qu'elle avait fait en attendant d'être prête à réparer ses erreurs...
- C'est tellement plus facile de se voiler la face plutôt que d'assumer ses actes, commenta Gaétan. L'Homme est champion pour ça.
L’OEil de Galilée était censé m'offrir la puissance ultime mais je viens d'hériter du pouvoir de percevoir les capacités chez les autres...
— Le pouvoir de les percevoir... et de les assimiler !
Ryan se gara devant l’entrée de la maison de Sonia. Il tira sur le frein à main et coupa le contact. Ils restèrent silencieux quelques instants. Le jeune homme tourna la tête vers Sonia. Elle avait ce regard triste qu’il lui connaissait bien maintenant depuis la disparition de Steve. Elle fixait la boîte à gants, perdue dans ses pensées.
— Ça va aller ?
Il savait très bien que sa question était stupide, mais que pouvait-il lui dire d’autre ? Elle soupira profondément et releva la tête pour lui faire face.
— Ne t’inquiète pas.
Sonia sentit une gêne lorsque leurs regards se croisèrent. Celui de Ryan était tellement sincère et pénétrant. Il ne mentait pas : ses yeux trahissaient son angoisse et son inquiétude pour elle. Et ils avaient quelque chose d’autre, de réconfortant. Sonia était partagée entre rentrer, s’enfermer chez elle et rester avec Ryan dont la chaleur du regard lui apportait un peu de baume au cœur.
— Si tu as besoin de quoi que ce soit… commença-t-il.
— Je sais, le coupa-t-elle. Tu es adorable, Ryan. Mais il faut que je surmonte ça.
— Tu n’es pas obligée de le surmonter toute seule. Tu as des amis.
Margaux n'avait rien raté de ce qui venait de se passer. Elle se leva et se planta devant son amie.
-A quoi vous jouez, tous les deux?
La chaleur de sa voix surprit Sonia qui s'attendait davantage à se faire remonter les bretelles.
-De quoi tu parles?
-Pas de ça avec moi, Sonia. Je vous ai vus. Il y a quelque chose entre vous?
-Avec Ryan? s'offusqua faussement Sonia. Ca va pas la tête?
Elle pinça ses lèvres, sentant un étourdissement arriver. Les murs de la pièce se troublèrent un instant, mais Sonia reprit le contrôle de cette vague hormonale. Des tas d'images, de souvenirs, de questions envahirent son esprit dans un tourbillon qui faillit de nouveau l'emporter. Mais Sonia tint bon. Elle fuyait le regard inquisiteur de son amie.
— Qu’est-ce que tu veux, Nathan ?
— Tu sais très bien pourquoi je suis là.
— Tu es venu pour rien, je ne changerai pas d’avis, grommela Ethan.
Nathan secoua presque imperceptiblement la tête et soupira.
— Tu m’en veux toujours ?
— Comme à chaque fois que tu n’es pas d’accord avec moi, répondit sèchement Ethan.
Nathan sourit.
— Ce n’est pas parce que nous sommes jumeaux que nous devons sans cesse partager les mêmes points de vue.
Le regard d’Ethan plongea dans celui de son frère à travers le reflet de la vitre, tandis que la porte coulissante de la boutique s’ouvrait pour laisser sortir la femme qui portait à présent un sac de plus.
Il aurait tant voulu être un vampire comme les autres. A cause de son allergie, sa croissance était ralentie, le sang de chèvre étant moins riche que le sang humain. Voilà pourquoi il était si petit pour son âge.
Mais ce qu'il détestait par-dessus tout c'était cette satanée biquette qui le suivait partout et dont il ne pouvait se passer. Il était la risée de ses camarades à l'école des vampires lorsqu'il entrait en classe, traînant sa chèvre par sa corde.
Tous ses souvenirs étaient imprégnés d’une brume qui embrouillait ses sens et sa raison. Puis il s’était retrouvé dans cette rue menant chez lui. Le jeune homme brun aux yeux bleus n’avait plus qu’une obsession en tête : rentrer chez lui et retrouver Sonia. Il passa une main dans ses cheveux pour chasser les mèches rebelles qui couvraient son front et pressa le pas.
En arrivant près de l’allée pavée qui menait à leur maison, il s’arrêta. Son rythme cardiaque accéléra, l’angoisse le submergea. Comment allait-elle réagir ? Allait-elle lui pardonner son absence ? Les doutes et la culpabilité l’inondaient. Il se dirigea vers la porte d’entrée alors qu’un nouveau voile de brume s’emparait de son esprit. Perdu dans ses pensées, il reprit conscience de la réalité lorsqu’il fut à l’intérieur.
Tu ne peux pas tout enseigner à un homme,
tu peux seulement l’aider à le trouver en lui.
Galilée
L'univers de Noé venait de s'effondrer. Les yeux perdus dans le vide, il voulut réagir, mais son corps refusait de lui obéir. Le temps s'était figé. L'étreinte des doigts entrelacés de sa femme dans les siens se resserra.
Noyé dans l’obscurité de l’univers, il brillait. Minuscule point lumineux parmi les deux cent trentequatre milliards d’autres composant notre galaxie. Depuis quatre virgule six milliards d’années : il brûlait. Le Soleil.