Sur les rives de ce fleuve qu'est la vie,
Mon cœur balance et ma vie aussi,
Je me noie et suffoque dans les courants
Hors de portée de la noble pensée
Mon cœur balance et ma vie aussi...
Personne ne sera toujours à vos côtés,
Nous suivrons tous le même chemin
Vieux ou jeunes.
Qui sommes-nous? D'où venons-nous?
Où irons-nous?
Nous nous abusons, dit Bhaba le fou,
Exultant à ses heures de rire, de larmes et de jeu.
Nous nous noierons dans des eaux sans fin,
Prisonniers de ce mandala terrestre d'illusion
et de désir.
Mon cœur balance et ma vie auss
Et puis, comme par miracle, à minuit, une voix de contralto, aussi douce que du velours, a entonné une chanson lente, une voix puissante, fière, limpide et mélodieuse. D'un seul coup, tous les autres bruits ont paru s'éteindre. Une percussion dansante, scandée sur un broc, recréait le bruit de lourdes gouttes d'eau, et un instrument à une seule corde, dont le bourdon répété inlassablement déployait dans l'air une vaste spirale de vibrations, accompagnait le chant, montant et descendant comme les vagues d'une mer profonde et tranquille.