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4.03/5 (sur 20 notes)

Nationalité : France
Biographie :

François Jacquemart devenu Lama Cheuky Sèngué étudie et pratique le bouddhisme tibétain depuis une trentaine d’années.Il s’occupe de petits centres bouddhistes dans le Sud de la France. Après une retraite d'environ trois ans, il sert d’interprète pour des Rimpoché.

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Bibliographie de Cheuky Sèngué   (21)Voir plus

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Il semble que cette manière quasi abstraite de représenter les divinités soit liée, à l’origine, au souci de garder le secret sur la pratique entreprise, secret nécessaire pour son efficacité. Une forme plus suggestive aurait en effet permis à un intrus de deviner ce que faisait le méditant, ce qui aurait pu lui être nuisible. Il faut se rappeler qu’en Inde, notamment, le vajrayana, dans lequel sont révélées les divinités, était un enseignement très confidentiel dont les adeptes devaient rester anonymes. Au Tibet, les choses sont devenues, dans une grande mesure, plus ouvertes et visibles, mais les coutumes héritées de la terre sacrée sont restées.
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Le mot “torma” signifie étymologiquement “dispersion” ; dans le cas des tormas d’offrande que nous avons mentionnées plus haut, le terme repose sur une signification matérielle claire, dans la mesure où ces offrandes sont distribuées, donc dispersées. Dans le cas des tormas-support, ce qui est dispersé, c’est-à-dire, cette fois-ci, écarté, ce sont les imperfections et les perturbations de notre esprit, grâce à la méditation de la divinité ; en ce sens, la torma-divinité “disperse” nos souillures intérieures.
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L’ornement figurant la lune représente la force active (et masculine) de l’Eveil, à savoir la compassion, tandis que le soleil (pôle féminin) symbolise la sagesse. Celui-ci est généralement surmonté par une petite pointe (un nada), comme une flammèche, qui désigne le “feu spirituel” résultant de l’union de la sagesse et de la compassion ; parfois, on l’interprète encore comme représentant l’esprit.
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Ne crois ni aux apparences ni à la vacuité
Ne pense pas délibérément et n'essaie pas délibérément de ne pas penser. Ne reste pas dans l'apathie. Ne laisse pas les pensées t'emporter. Ne suis pas la montée de tes sensations. Ne tombe pas dans le travers du raisonnement et de l'analyse. Ne prends pas pour une chose la vacuité extérieure, la non-existence des objets. Ne prends pas pour un néant la vacuité intérieure, la non-existence du moi. Ne regarde pas comme un problème le mouvement des pensées, car il est sans fondement. Ne crois ni aux apparences ni à la vacuité.
Gœutsangpa
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Selon les lamas, la majorité des tulkous des pays himalayens ne sont ni des émanations de bouddhas, ni des émanations de bodhisattvas, mais la réincarnation de bons maîtres, sur le chemin de la libération sans l’avoir encore atteinte. Ils ont fait preuve de qualités d’érudition, de méditation et de compassion. Ils ont développé une certaine activité dans un monastère ou dans d’autres domaines. Ils ont formé et guidé des disciples et sont animés du désir de continuer à apporter leur aide à l’humanité souffrante.
Deux facteurs – le karma et l’aspiration – leur permettent de reprendre naissance dans des circonstances favorables pour eux-mêmes et pour les autres. Par leur générosité, leur dévotion et l’exercice d’autres qualités, ils ont certainement accumulé beaucoup de karma positif dans leurs vies passées. Il faut néanmoins se rappeler que le karma positif mûrit sous la forme de circonstances correspondant à nos désirs profonds : pour les uns la richesse, pour d’autres la gloire, l’intelligence, le pouvoir, la beauté, l’harmonie familiale, etc. Si leur karma positif leur permet de se mettre au service de la voie spirituel et des êtres, c’est donc qu’une puissante aspiration les y pousse.
La qualité de ces maîtres vaut la peine qu’on retrouve leur réincarnation : pour leur redonner une bonne formation et leur offrir la possibilité de poursuivre leur progression et leur œuvre au service des autres.
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Les tormas (sct. bali) - Les tormas constituent les objets peut-être les plus étranges de ceux que l’on peut voir sur l’autel. Figurines colorées, parfois porteuses de bras qui semblent s’être figés dans de mystérieux sémaphores, parées d’ornements se déployant comme des corolles, que peuvent-elles bien signifier ?
Disons tout de suite qu’il existe, réunies sous le même vocable, plusieurs types de tormas fort différents, dont les deux principaux sont :
- les bul-tor (torma d’offrande), souvent appelés “gâteaux d’offrande”, petites figurines de pâte utilisées comme offrandes au cours des rituels, soit à l’adresse des forces adverses afin de les contenter, soit à l’intention des divinités pour attirer leur bénédiction et recevoir leurs accomplissements ;
- les tèn-tor (torma-support), figures plus imposantes, installées à demeure sur l’autel et jouant un rôle très différent. Ce sont elles que le visiteur verra et dont nous allons ici traiter, en les appelant simplement “tormas”.
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L’assistance dans les derniers moments allait au-delà de la présence physique, l’amour du maître pour ses disciples ne se souciant guère des distances, mais communiquant directement d’esprit à esprit.
Parmi les lamas qui avaient fui le Tibet en même temps que Rimpoché, se trouvait Nyerpa Tracheu, l’économe du monastère. Sur ses vieux jours, il demeurait à Mirik, le corps diminué par la vieillesse, mais l’esprit toujours vif. Sentant que la mort approchait, il avait cependant une crainte : quitter ce monde alors que Rimpoché serait en voyage, ce qui, dans les années quatre-vingt, était relativement fréquent. Une fois parmi d’autres, Rimpoché partit en Asie du Sud-Est pour répondre à l’invitation de plusieurs centres bouddhistes. Cette fois-ci, curieusement, Nyerpa Tracheu ne sembla pas manifester d’inquiétude et c’est pourtant cette fois-ci que se produisit le grand départ. Tout le monde put alors comprendre que la réalisation de Nyerpa Tracheu était grande, car, malgré l’arrêt des fonctions vitales, son corps resta droit et sa peau resta souple, ce qui indique un état de méditation profonde au moment de la mort. Le monastère parvint à joindre Rimpoché, alors à Hongkong, par téléphone pour lui communiquer la nouvelle. On sait qu’il existe une technique particulière pour éjecter la -conscience hors du corps au moment de la mort, technique appelée powa, que le pratiquant peut appliquer pour lui-même, ou qui peut être mise en œuvre à son profit par un lama qualifié. Le plus souvent, le lama se tient en présence du corps, mais il peut aussi effectuer powa à distance. C’est ce que fit Rimpoché et, au moment même où il pratiqua powa à Hongkong, la tête de Nyerpa Tracheu s’affaissa à Mirik, signe que sa méditation était terminée et que sa conscience avait été guidée dans les champs purs. On peut supposer que Nyerpa Tracheu possédait la capacité d’effectuer lui-même l’éjection de la conscience, mais, dans son immense dévotion, il voulait que la chaleur d’amour de son maître tant vénéré soit son seul guide dans l’autre monde.
On peut voir là un signe à la fois de la grandeur de l’esprit de Rimpoché, de la présence infaillible de sa bonté, pour laquelle la distance semble ne pas exister, et de la puissance du lien pur entre maître et disciple, lien plus fort que la mort.
(Pages 27-28)
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Kalachakra, 12 bras et 4 visages, est un yidam complexe par les enseignements qui lui sont liés, son initiation et sa pratique.
Il est dit que le tantra de Kalachakra fut révélé par le Bouddha Shakyamuni un an après son illumination, ou un an avant son décès selon les traditions, lors de la pleine lune de Chaitra (mars-avril), à l’intérieur du stoupa de Dhanyakataka, dans le sud de l’Inde, où il apparut sous la forme de la divinité Kalachakra en même temps qu’il continuait à enseigner dans le nord de l’Inde, au Pic des Vautours, sous sa forme de Shakyamuni. Dans l’assistance se tenait Suchandra, roi de Shambhala, qui introduisit ensuite la pratique de la divinité dans son royaume.
Le royaume de Shambhala est un pays mystérieux, que les Occidentaux qualifient volontiers de mythique. Pour les Tibétains, c’est ce qu’on appelle un “pays caché”, autrement dit une région qui, tout en étant terrestre, est habitée par des êtres au karma pur et que ne peuvent visiter que de très rares voyageurs pourvus de la même pureté.
Les textes le situent “au nord”, c’est-à-dire au nord de l’Inde et de l’Himalaya, au nord de la rivière Sita (la rivière Tarim dans le Turkestan oriental), ce qui a conduit certains à le rechercher, en vain, dans le désert de Gobi. Shambhala a la forme d’un lotus à huit pétales dont le contour est bordé d’une haute chaîne de montagnes enneigées. Près de la capitale, Kalapa, se trouve, construit sous les directives du roi Suchandra, un mandala de Kalachakra en trois dimensions, carré, de cinq cents coudées de côté.
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On attribue parfois aux divers éléments d’une torma un sens symbolique qui peut se situer sur différents plans. Ainsi, lorsqu’une torma possède comme deux ailes, celles-ci peuvent, de manière anthropomorphique, représenter les bras de la divinité, ou bien, sur le plan des énergies subtiles, symboliser les canaux (sct. nadi) latéraux tandis que le corps de la torma tient lieu de canal central.
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Chaque divinité possède une torma de forme différente, de nombreuses variantes intervenant par ailleurs d’une école à une autre. Bien que les tantras mentionnent les tormas, ils n’en donnent pas une description précise, ce qui explique la diversité des aspects.
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