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Citations de Serge Joncour (2420)


Les autres existent aussi quand ils ne sont pas là.
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Lire, c'est voir le monde par mille regards, c'est toucher l'autre dans son essentiel secret, c'est la réponse providentielle à ce grand défaut que l'on a tous de n'être que soi.
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(1981) : En France, la droite était au pouvoir depuis toujours, alors si la gauche gagnait ce serait une vraie révolution.
(page 108)
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Quand on a vu la maladie gagner, jour après jour, sur le visage de celle qu'on aime, quand on a pris, jour après jour, la mesure de son impuissance totale face à la maladie de l'autre, qu'on a flotté pendant des mois dans des angoisses qui ne font que vous parler de la mort, qu'on est suspendu, jour après jour, à de nouveaux diagnostics, sans cesse renvoyé à son impossibilité totale d'agir, et qu'on est obligé d'admettre que malgré tout l'amour qu'on porte à celle qu'on aime, on ne peut rien pour elle rien, alors après ça, on n'a plus peur de rien.
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(...) plus que jamais elle avait réalisé à quel point cet homme lui échappait complètement, qu'ils n'avaient rien en commun, rien de familier, et malgré ça, à ce moment précis, il était l'être duquel elle se sentait le plus proche, le plus intime. En plongeant sa tête dans son cou, les yeux fermés elle se dit, Je ne le connais que depuis peu plus d'un mois, mais il est entré en moi par une porte cachée, secrète, que lui seul a su trouver...(p. 381)
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A laisser des grands laps de temps entre soi et les autres, l'âge se fait encore plus accusateur. S'il la voyait plus souvent, sa mère, elle, ne changerait jamais, elle glisserait imperceptiblement d'un âge à l'autre sans même qu'il s'en rendît compte, ce fameux processus clandestin qui fait qu'on ne voit pousser que les enfants des autres, et qu'on ne vieillit que de loin.
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Seul le moment compte, le reste est passé ou compromis, l'avenir une totale incertitude.
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Pendant ses vacances elle n’avait pas bougé de chez elle, elle n'avait pas osé prendre un train, pas même pour aller voir ses parents. Elle avait donc eu tout le temps de feuilleter sa vieille édition annotée des Mémoires d’outre-tombe.

Elle s'allongea sur le canapé pour relire le passage qu'elle avait retrouvé, finalement elle n'allait pas le faire étudier à ses élèves, par crainte qu'ils la prennent pour une dingue. Ce texte évoquait l'épidémie de choléra qui avait mis quinze ans à se propager du golfe du Bengale jusqu'à l'Angleterre, fauchant quarante millions d'humains au cours de son voyage, alors que dans le même temps Napoléon n'était passé que de Cadix à Moscou en ne laissant derrière lui que deux ou trois millions de morts. Et pourtant, c'était Napoléon que l'Histoire avait retenu, plutôt que « ce vent mortel, cette grande mort noire armée de sa faux ». Les grands maux sont les plus sourds.
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 À la campagne, dès qu’on fait vingt kilomètres, il y en a toujours un pour vous demander d’où vous venez, à vingt kilomètres de chez soi on est déjà un étranger. 
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En fin de compte, de ces loups, on en avait besoin, ne serait-ce que pour entretenir la peur, et ça c'était bien le signe que ça n'en serait jamais fini des loups, et si par chance un jour il n'y avait plus de guerre, en supposant de faire cet énorme effort d'imagination, des loups il en faudrait toujours, quitte à en réinventer ou à les faire revenir, car l'homme porte en lui le besoin de se savoir des ennemis et d'identifier ses peurs, ne serait-ce que pour fédérer les troupes.
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Le visage perdu dans ses cheveux, je me sentais plongé au coeur d'un tout, l'amour est une histoire qu'on se raconte, un pacte à deux contre le monde, c'était une folie pure de faire ça, une connerie de plus sans doute, mais qu'il est bon de retrouver le goût de l'autre, qu'il est fort de flotter dans l'éternel présent d'un début de rencontre, sans futur ni questions, qu'il y ait des lendemains ou pas, après tout, qu'importe, un amour même impossible c'est déjà de l'amour, c'est déjà aimer, profondément aimer, quitte à en prolonger le vertige le plus longtemps possible.
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— Mais, Jean, c'est le sens de l'Histoire, faut s'ouvrir au monde, regardez vos filles, c'est en bougeant qu'elles ont trouvé du boulot, même votre fils qui est resté là, il est amoureux d'une Allemande ! Dites-vous bien que la mondialisation c'est ce qui nous rend meilleurs, pardon de vous dire ça, Jean, mais faut bouger dans la vie, faut bouger... De toute façon c'est jamais bon de rester dans son coin.

— Vous voyez mon chien, là, le roux, eh bien il a un avantage sur les trois autres.

— Ah oui, et lequel ?

— Il est sourd. Au moins il entend pas vos conneries ! Bouger, bouger, mais bon Dieu quel sens ça a de bouger, maintenant tout le monde se met à bouger...

— Disons que ça ouvre l'esprit.

— Ce qui compte c'est pas de bouger, c'est d'être là.

— Sans doute, mais l'un n'empêche pas l'autre.

— Je vais vous dire, ce décor, eh bien j'en connais tout. Tout. Cette campagne, j'y vis depuis toujours. Ces arbres là-bas, je les connais tous, rien qu'à les voir je sens celui qui flanche, celui qui se fait étouffer par le lierre, celui qui a soif, celui qui repousse les autres, alors si je me mettais à bouger moi aussi, tous ces arbres, ces bêtes, ces prés, ce jardin et ces chiens, ils feraient quoi sans moi, hein, ils feraient quoi ?
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L'enfance, c'est ce territoire juste là, intact mais parfaitement inatteignable, à moins de fermer un peu les yeux, de s' assoupir dans le parfait coton d'un parfum retrouvé.
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La peur de perdre l'autre, elle n'est jamais aussi forte que quand on ne le possède pas vraiment.
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De toute façon j’imagine que vous êtes toujours en froid ?
- Oui, pourquoi ?
- Alors c’est parfait, comme ça pas de bises, pas d’effusions. Face à un virus respiratoire, c’est toujours ceux qui se font la gueule qui s’en sortent le mieux, pareil pour les solitaires, les égarés, enfin tout ce qui fuit le troupeau.
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- Tu sais qu'à Marseille ils n’ont pas le Covid ?

- Non, et pourquoi ?

- Pastis et clopes.
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Pour que ces sols se remettent à assimiler l’eau et l’air, il faudrait donner à manger aux vers de terre, balancer des résidus de matières organiques pour que les lombrics reviennent, faute de quoi il faudrait ajouter toujours plus d’engrais, tenir à bout de bras toutes les récoltes à venir…
(pages 127-128)
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Une famille c'est comme un jardin, si on n'y fout pas les pieds ça se met à pousser à tire-larigot, ça meurt d'abandon.
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Alexandre avait eu la chance que sa banquière cautionne ce projet presque simpliste : élever des vaches en les faisant brouter de l’herbe. Pour les investisseurs, cela avait le grand défaut de ne nourrir que l’éleveur et ses vaches. Un conseiller financier digne de ce nom préférera toujours une ferme laitière bien ancrée dans le système productiviste, une ferme qui fait également vivre l’inséminateur, les vendeurs de lait, de semences, de produits phytosanitaires, sans oublier ceux qui commercialisent le matériel agricole et les pièces détachées, avec en prime la coopérative qui revendra non seulement les semences, mais achètera aussi les broutards pour les expédier à l’étranger. Un modèle selon lequel il n’y a rien d’autre à faire qu’à suivre un schéma où tout est fléché.
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Et si l'on dit des voyages qu'ils forment la jeunesse, les lectures font bien plus, elles apprennent à envisager le monde depuis mille points de vue dispersés.
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