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Citations de Serge Joncour (2423)


De jour en jour je m’émerveillais des avantages qu’il y avait à être à ce point célèbre, cela m’ouvrait une préséance, une irradiation qui m’allaient comme un gant, et comblaient prodigieusement ce manque de personnalité qui me lésait depuis toujours. En faisant de moi quelqu’un de célèbre le sort m’attribuait mieux qu’un don, une sorte de réparation, un dédommagement pour toutes ces années passées à n’être que moi. Voilà qui me conférait une vraie valeur, sans que je sache trop laquelle, un peu à la manière de ces tableaux dont on ne saurait dire le prix, mais dont on sent bien qu’on ne pourra jamais se les payer.
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Il n’en reste pas moins que ce jour là ils m’avaient tous applaudi, certains avaient hurlé des bis et des hourras, mais à quoi bon. On en était resté là, j’avais sobrement quitté la piste et m’étais remis à table pour finir une soupe relevée, et, après deux bols de riz, tout le monde m’avait oublié. C’est bien le problème du karaoké, on est génial, mais pas longtemps.
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J’ai compris que j’étais devenue célèbre le jour où Naomi Machin s’est retourné sur moi dans la rue. Dans la foulée du top Model un tas de gens faisaient comme elle, tous me suivaient du regard pour s’assurer que c’était bien moi. Plus loin il y eut même un bus pour me lancer des appels de phare, et des passagers dedans qui faisaient coucou ! Oui, assurément, j’étais devenu célèbre à ce point-là. Mais célèbre pourquoi je ne voyais vraiment pas.
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Bien souvent, les enfants bouchent la vue, à travers eux on ne voit pas au-delà de quelques décennies. On reste focalisé sur l’infime parenthèse d’une nature à l’équilibre, à l’échelle d’une vie ou deux, alors que la terre relève d’un tout autre rythme.
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Depuis le confinement on croyait le monde à l’arrêt, alors que toutes les vies non humaines retrouvaient dans cette pause une terre à nouveau libre, en cessant leurs activités les hommes libéraient toutes les autres formes de vie, les canards et les hérissons pouvaient de nouveau longer les chemins, les sangliers fourrageaient dans les fossés, les chevreuils ne s’exposaient plus à la mort en traversant les routes et les villes elles-mêmes se laissaient gagner par une faune qui se réappropriait l’espace.
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- Tu sais, depuis deux jours, j'héberge ma sœur à la ferme, et là j'ai une autre frangine qui veut débarquer avec son mari et ses deux gosses, là-haut on serait six en tout, t'en penses quoi ?
- Que vous n'êtes plus fâchés.
- Non, par rapport au virus.
- Toi comme moi, on passe notre vie à faire en sorte que des mammifères ne se refilent pas des pathogènes, eh bien il faudra faire pareil à la maison, rien de plus. De toute façon, j'imagine que vous êtes toujours en froid ?
- Oui, pourquoi ?
- Alors, c'est parfait, comme ça pas de bises, pas d'effusions. Face à un virus respiratoire, c'est toujours ceux qui se font la gueule qui s'en sortent le mieux, pareil pour les solitaires, les égarés, enfin tout ce qui fuit le troupeau.
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La mère haussa le ton quand Delahousse se mit à poser des questions au nouveau ministre de la Santé qui semblait bien jeune. Cela faisait l'effet d'être ausculté par un stagiaire. Lorsque le journaliste lui fit remarquer qu'on ne faisait peut-être pas assez de tests pour détecter les contaminés, il garantit que bientôt on pourrait en faire des dizaines de milliers par jour. Dans ses yeux on sentit poindre le même bref instant d'affolement qui devait naître dans la tête de tous ceux qui l'écoutaient, "des dizaines de milliers de tests par jour", ça voulait donc dire qu'il y aurait des dizaines de milliers d'infectés... Mais le fringant ministre se voulut rassurant : pour l'instant il n'y avait qu'une seule personne hospitalisée en France, un seul malade, tous les autres étaient guéris. Quand il fut question des masques, il répondit que dans notre pays ils étaient totalement inutiles pour le moment.
- Non mais quel con, tu vas voir qu'ils vont nous refaire le coup de Tchernobyl, pesta le père.
Au moment de conclure, le ministre annonça qu'à partir du lendemain il ferait une conférence de presse tous les jours en direct à la télé, le directeur général de la Santé à ses côtés.
- Ah ça, quand le toubib t'annonce qu'il passera te voir tous les soirs, c'est que ça sent le sapin, conclut le père.
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La vie va d'une peur à l'autre, d'un péril à l'autre, en conséquence il convient de s'abreuver du moindre repli, de la moindre paix, parce que le monde promet de donner soif.
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Mais le résultat était là, il devait bien admettre que le monde, face au spectre d'un réel péril pour l'espèce marchait maintenant vers la concorde, le monde se coalisait. La trouille initie la paix, se disait-il.
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..., car pour envisager sincèrement le devenir du monde, il faut se dépendre de ses repères humains, de ce petit horizon égoïste qu'on concentre autour de sa descendance.
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Trouver la paix, ça marche déjà si mal pour soi, alors pour les autres…
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Depuis le confinement on croyait le monde à l'arrêt, alors que toutes les vies non humaines retrouvaient dans cette pause une terre à nouveau libre, en cessant leurs activités les hommes libéraient toutes les autres formes de vie, les canards et les hérissons pouvaient de nouveau longer les chemins, les sangliers fourrageaient dans les fossés, les chevreuils ne s'exposaient plus à la mort en traversant les routes et les villes elles-mêmes se laissaient gagner par une faune qui se réappropriait l'espace.
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... Nous sommes en guerre. En guerre sanitaire, certes : nous ne lutons ni contre une armée, ni contre une autre nation. Mais l'ennemi est là, invisible, insaisissable, qui progresse. Et cela requiert notre mobilisation générale.
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- Ne vous cassez pas la tête, enchaîna Greg en posant les tasses sur le bar, en France il est pas né celui qui fera fermer cent cinquante mille bars et restaurants.
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Février est un mois miraculeux, en quatre petites semaines il offre quatre-vingts minutes de soleil en plus.
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Il en va des familles comme de l’amour, d’abord on s’aime, puis un jour on n’a plus rien à se dire, signe qu’on doit changer profondément.
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Du jour au lendemain on pouvait ainsi forcer près de soixante millions de personnes à ne plus sortir de chez elles. Dans le reste de la Chine, on instaurait des dépistage systématiques, des prises de température à tous les coins de rue, à se demander s'ils étaient devenus fous
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Cette fois, être la nature et l’humanité, les hostilités étaient déclarées, cette fois la nature s’attaquait aux humains et elle n’en finirait plus désormais de nous déborder, parce que, en plus des nouveaux agents infectieux, il faudrait se confronter à la montée des océans, aux vagues de chaleur et surtout au manque d’eau douce qui soulignerait le triomphe des eaux salées. Le feu et le sel, ces périls ultimes, signeraient la mort de toute vie.
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Mais, ce qui foutait Jean de plus en plus en colère, c’était que des milliers d’avions continuaient de transbahuter des millions de personnes d’un continent à l’autre, sans parler du Salon de l’Agriculture qui ouvrait bientôt ses portes, comme si de rien n’était, à croire qu’on faisait toutes les conneries possibles pour que ce virus envahisse la planète…
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Le plus saisissant, c’était que les tout premiers frelons venus d’Asie, avaient atterri non loin d’ici quinze ans auparavant. Il avait suffi d’un nid enfoui dans des poteries venues de Chine et livrées dans le Lot-et-Garonne… Un seul spécimen avait permis l’éclosion exponentielles du parasite.
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