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3.84/5 (sur 51 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Rio de Janeiro,Brésil , le 06/05/1944
Biographie :

Sergio Kokis est un romancier et peintre québécois.

Il connaît une enfance difficile qui le conduit à l'âge de neuf ans en institution de redressement. Il poursuit cependant ses études et fréquente l'École des beaux-arts de Rio, avant d'étudier en philosophie.

En 1966 il obtient une bourse d'études en France où il complète une maîtrise en psychologie à l'Université de Strasbourg. Il immigre au Canada en 1969 et est engagé comme psychologue à l'hôpital psychiatrique de Gaspé. L'année suivante il devient docteur en psychologie clinique de l'Université de Montréal.

Il enseigne au département de psychologie de l'Université du Québec à Montréal. Depuis 1975, il travaille également comme psychologue à temps partiel à l'Hôpital Sainte-Justine.

À partir de 1973, il étudie à la School of Art and Design du Musée des Beaux Arts de Montréal et au Centre Saidye Bronfman de Montréal.

Depuis mai 1997, il se consacre uniquement à la peinture et à l'écriture.

Kokis est l'auteur de plusieurs romans : Le pavillon des miroirs (1994), Errances (1996), L'art du maquillage (1997), Un sourire blindé (1998), Le maître de jeu (1999), Saltimbanques (2000), Kaléidoscope brisé (2001), Le magicien (2002), Les amants de l'Alfama (2003), L'amour du lointain (2004), La gare (2005) (Prix France-Québec, catégorie prix des lecteurs), Le fou de Bosch (2006), Le retour de Lorenzo Sanchez (2008).

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Source : Wikipédia
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Sergio Kokis à propos des accomodements raisonnables


Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Tout ça et des milliers d’autres images se mettent en branle dès que je ferme les yeux, inlassablement, dans un fandango infernal. C’est drôle comme l’extérieur des choses peut être si peu important comparé à ce qu’on voit les yeux fermés.

(XYZ, p. 23)
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Pourtant, c’est évident que notre société n’a rien d’égalitaire. C’est une société totalitaire, un capitalisme d’État au service d’une minorité dominante. La seule différence avec le capitalisme bourgeois, c’est que dans notre pays la mobilité sociale est moins activée par les liens familiaux ou la fleur propre aux gens. Ici, on avance dans la vie plutôt par la ruse, par le mensonge, par la délation ou par la flagornerie envers les mieux placés dans la hiérarchie. (En URSS des années 1950)

(Lévesque éditeur, p.78)
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Un homme a son identité, et celle-ci n’est pas aussi malléable que tu le prétends. Et puis, changer pour quoi? Ce qu’il faut, c’est mieux aménager sa vie. Le joug, mieux ajusté, s’il est toujours aussi lourd, au moins ne blesse plus l’animal.

(p.46)
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Quand je parlais du marxisme, c’était pour m’aider dans un moment difficile, dans une situation de combat, où j’avais besoin d’une armure pour me protéger. Ça diminue la liberté de mouvements mais ça protège des blessures, rien de plus.
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« Pourquoi suis-je si obsédé par mon identité ou la qualité morale de mon existence alors que la plupart des gens s’en fichent au profit d’une vie sans problèmes ? »

(p. 253)
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Ces étagères ont été conçues pour abriter les oeuvres des écrivains qui m'ont fasciné. À quelques très rares exceptions, des écrivains qui sont mes concitoyens. Ceux de mon temps aussi bien que ceux du passé. Je connais personnellement la plupart d'entre eux et je sais qu'ils m'admirent et qu'ils me sont reconnaissants. Comme vous pouvez le constater, cette collection n'est pas très nombreuse. Mais elle est parfaite. La perfection ne selaisse jamais confondre avec la profusion, bien sûr. Pour chaque écrivain, je possède les oeuvres complètes, toujours les premières éditions. Je les fais relier en cuir pour que le texte précieux se trouve enveloppé dans un écrin correspondant à sa valeur. C'est ma manière de rendre hommage aux livres qui méritent de passer à la postérité. Dans un monde comme le nôtre oü l'on publie n'importe quoi, avouez-le, c'est un travail digne d'un ascète. Un travail indispensable à la culture, celui de la préservation et de la transmission des oeuvres essentielles.
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Elles se donnent à un des chauffeurs dans le lit de la cabine, pendant que l’autre conduit. Des petites d’à peine neuf ans, qui supportent la besogne comme des grandes pour rapporter de quoi manger à la maison. […] Des enfants sans jouets et sans sourires, qui ne sont jamais émerveillées.
(p. 261)
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Nous nous arrêtons à l’aube dans une auberge perdue, où une famille de paysans nous reçoit avec enthousiasme. Petit déjeuner au bouc grillé, lavage à grande eau au bord de la citerne, café à la cassave, cachaça et fumée de bois sec. Dans l’enclos, Grand-Père, le bouc de la maison, profite de la fraîcheur du matin pour monter trois chèvres, l’une après l’autre, sous les applaudissements des filles de l’aubergiste qui malgré nos airs embarrassés attirent notre attention sur cette performance matinale. Ce bouc est la fierté de toute la famille. Comme pour faire honneur aux vivats, il fonce ensuite à grands coups de cornes sur les poteaux de l’enclos. Tout ici est proche d’une nature ancestrale. Même leur souffrance semble différente, leur pudeur d’un autre genre, sans commune mesure avec notre propre monde. Les enfants de l’aubergiste commentent avec admiration la force de la verge et des couilles de Grand-Père ; elles nous montrent, avec une certaine pitié dans la voix, les autres chèvres qui sont jalouses. L’aubergiste ajoute en riant que lui seul peut battre le bouc en puissance de couilles et que ses femmes sont aussi jalouses que les chèvres lorsqu’il sort rendre visite à d’autres copines. Sa femme et ses filles répondent par des rires discrets, les yeux brillants de fierté. L’aînée, dans les treize ans, a déjà un bébé dans les bras : le petit-fils.

J’ai toujours vécu un peu par procuration. Les livres sont plus importants à mes yeux que les choses vraies, je le reconnais. Je préfère un bon roman à un voyage, et je refuse les meilleures sorties si je peux m’enfermer seul pour rêvasser. Une bonne histoire est une meilleure garantie de plaisir que les balades les plus exotiques. Je le sais parce que je me suis beaucoup baladé, et j’ai vu des choses, et j’ai connu des gens. Mais, à chaque fois, il m’a semblé que le réel gagnerait beaucoup s’il était un peu fignolé. Même les histoires d’amour peuvent me plaire, lorsqu’elles sont racontées, essentielles, bien découpées, sans l’ennui du quotidien. L’artiste découpe dans les choses, il ne copie jamais. Puis il les recrée, il les arrange, avec artifice, de façon que seul l’essentiel demeure. Ça devient plus essentiel que la vie. Voilà le sens propre de l’art : dépouiller pour mieux montrer. Du mensonge ? Si l’on veut. Plutôt de l’artifice, du dédain envers les parties mornes et molles de la réalité.
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Carpe diem, mon cher Oleg. Comme disent les gens simples : « Vas-tu rester là à maudire la noirceur ou vas-tu allumer une chandelle? »

(Lévesque éditeur, p.84)
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C’est d’ailleurs à cause du passé qu’il n’est plus là-bas, mais ici, déplacé. Ça l’agace, le passé tel qu’il fut. Et comme le présent ne coule que si l’on va d’amont en aval, l’exilé ne le ressent pas comme les autres. Il cherche sans cesse à remonter, à dévier, à corriger ce passé, sans toutefois pouvoir le revivre. Cette nostalgie d’un passé qu’on n’ose pas affronter amène l’étranger à embellir, à le refaire dans sa tête. (…) Son passé se retrouve ainsi mal passé, dévorant l’énergie qu’il pourrait consacrer à l’avenir. (…) Il le fignole, en ne gardant que ce qu’il fait son affaire. À la fin, ce passé fictif est si parfait que les gens et les choses de son pays d’adoption pâlissent et perdent de la valeur… 
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