Les enfants de l'exode sont aujourd'hui les nouveaux visages, les visages fanés de Diyarbakir, des enfants craintifs, toujours marqué d'un indélébile sentiment de culpabilité, silencieux, des enfants graves qui ont grandi tout en rapetissant, se tassant sur eux-mêmes.
Ces enfants comprennent chaque jour plus nettement que dans les ghettos de leurs banlieues, dans ces immensités, la part qui leur échoit n'est qu'un constant surplus de solitude. Pour ces enfants de l'exode, les villes ne sont que les adresses perdues d'identités oubliées.