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Critiques de Seyhmus Diken (7)
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Diyarbakir

Diyarbakir est une ville au sud-est de la Turquie, connue comme le bastion de la population kurde de Turquie. Une ville et une minorité ethnique qui ont toujours subit des pressions et une certaine hostilité de la part des autorités du pays, et cela depuis l'empire Ottoman.



L'auteur Şehmus Diken originaire de cette ville très ancienne, qui date du XIII éme siècle avant J.C., nous donne un état des lieux très riche à travers l'Histoire de la ville dans le contexte politique du pays et des Kurdes, sa géographie, ses tribus, ses us et coutumes, y mêlant contes, légendes et poésie de la région, avec sa propre histoire. Des légendes truculentes comme celle des femmes qui vont pique-niquer en dehors des remparts de la ville, qui pour contourner le couvre-feu en rigueur, portent leur pique-nique dans un cercueil, sous prétexte d’un enterrement au cimetière, non loin de leur lieu de villégiature, ou l'anecdote du village à cent pour cent syriaque, des orthodoxes, où le gouvernement construisit une mosquée et envoya un imam en service tous les jours....

Une ville dont les murs de fortification sont des vraies œuvres d’art datant de 3000 ans avant J.C., aujourd’hui presque en ruines, et qui s’efforcent de rester debout, comme le symbole d’un passé glorieux et de l’endurance. Une ville où ont vécu côte à côte, en parfaite entente à une époque, kurdes, arméniens, syriaques, juifs et turcs sans aucun questionnement d'origines.

Une ville aujourd'hui en train de perdre son âme, au nom "de la modernité et du progrès" ( comment ne pas commémorer Tiziano Terzani ), mais aussi et surtout pour des raisons politiques, graves.



Ecrire 300 pages sur une ville sans tomber dans le piège de guide de voyage, et relater avec amour et humour son âme vieux de cinq mille ans, sous le joug de maintes épreuves, voilà un tour de force très réussi par Diken. Une approche objective d'un homme éclairé, pacifique, intelligent, sans aucune attitude agressive. Malgré les difficultés actuelles, un auteur non exilé, qui vit toujours dans sa ville natale, et ses livres en vente libre dans le pays. L'édition originale date de 2002, seize ans ont passé, les choses ont empiré et le fond des problèmes est toujours là, mais avec des solutions de plus en plus inaccessibles. Un livre pour curieuses et curieux, hors des sentiers battus, pour mieux comprendre notre monde à travers une ballade intemporelle dans la plus grande ville de la Mésopotamie, d'où a émergé l'une des plus vieilles civilisations de notre Terre.



Je n’ai qu’une pincée d’âme, / A offrir à son désatre, à son malheur, / Que je meure loooy… / Vide, ma main, / Piégé, mon pied. / Or, moi seul saurai  / Combien j’aime à feu et à sang  / Et aussi la Tour de Diyarbekir / Qui a une bouche mais pas de langue…

……. »

( Ahmed Arif , poète originaire de Diyarbakir )

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Diyarbakir

Tout d'abord, un grand merci à Babelio et aux éditions Turquoise pour cette belle découverte.



Je n'avais coché qu'un seul livre à ce masse critique. Sortant tout à fait de ma zone de confort en cochant cet essai "géographique", je dois avouer que c'est la sonorité du mot qui m'a avant tout attirée. Diyarbakir. Un nom exotique, presque "fantasysque", non ? Et pourtant, elle existe.

Je n'en soupçonnais même pas l'existence, à dire vrai.



C'est donc grâce à la musicalité de ce nom que j'ai découvert une ville que je ne connaissais pas, une culture que je ne connais pas non plus, parce que je dois bien avouer que l'histoire musulmane en général, ainsi que l'histoire de la Turquie en particulier, m'est étrangère et ne m'intéressait que peu jusqu'à maintenant. Mais il n'est jamais trop tard pour s'instruire, n'est-ce pas ? Surtout avec ce que l'on sait de la Turquie d'aujourd'hui, hélas tombée aux mains d'un despote qui ne semble pas éclairé du tout. Voire pire.



Et que le voyage vers cette ville multi-millénaire à l'histoire plus que chargée, située dans une région qui ne m'avait intéressée, dans ma jeunesse, que pour son antiquité, s'avère intéressant, et souvent émouvant, dans les mots, la nostalgie, l'humour teinté de cynisme, l'amertume parfois (mais jamais la haine), de Seyhmus Diken. Qui pourrait presque nous rappeler Dickens, et oui, dans ses chroniques tendres et lucides sur sa ville qui change, qui évolue, pas toujours en bien hélas, à l'image de la politique difficile du pays entier.



Les nationalismes exacerbés, les tensions religieuses et les racismes divers minent cette partie du monde, en guerre plus ou moins permanente, un creuset de haines dont l'auteur est un témoin impuissant. Poète, érudit et sensible, Diken chante sa vision de sa ville, et par-delà sa vision de son monde, où chacun pourrait vivre librement et sans violence. de son enfance il nous narre quelques épisodes choisis, des souvenirs d'une ville cosmopolite. Son amitié avec cet arménien ostracisé qui partira, encore jeune, avec toute sa famille, et tous les arméniens de Diyarbakir après lui pour les mêmes raisons.



Autres pays, mêmes moeurs. Si la culture et la religion dans ces régions du monde me sont inconnus, les refrains humains sont pourtant toujours les mêmes. En conclusion, on pourrait dire comme J. Rouxel : "Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi."



Seyhmus Diken fait, bien entendu, partie des personnes de bon sens, humaniste et tolérant. Ce qui fait de son livre (un recueil de chroniques, en fait, qu'on peut lire par 3 ou 4, sans forcer...), une ode à sa ville, à certaines personnes, toute en poésie. J'ai vraiment beaucoup aimé parcourir les rues de Diyarbakir en sa compagnie, et les très nombreuses photos dans ce livre accompagnent de façon très heureuse cette ballade nostalgique.
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Diyarbakir

Livre écrit par un Kurde turc pour parler de sa ville, Diyarbakir. Le livre est avant tout une déclaration d’amour à la ville, surtout celle qui vit dans sa mémoire, dans son affect, qui au final est plus qu’une ville, une partie de l’identité de l’auteur, et au-delà, de celle de ses compatriotes, qui ont un vécu semblable au sien. Une ville sans doute un peu imaginaire, même si certains faits historiques sont vérifiables, mais l’auteur s’engage, choisit certains éléments plutôt que d’autres, et n’hésite pas à donner son sentiment, son ressenti.



Une tentative pour montrer une Turquie plus multiple et complexe, riche d’une histoire plusieurs fois millénaire, dans laquelle les cultures, les peuples et les religions sont pluriels. Seyhmus Diken essaie de desserrer l’étau d’une parole officielle réductrice, et donner une voix à ceux à qui elle est interdite pour donner un tableau de la région et de son histoire plus près du vécu de ses habitants, et tout d’abord des Kurdes.



C’est plutôt bien écrit, et passionné, les photos en noir et blanc apportent un grand plus au récit. C’est un petit peu décousu, pas entièrement compréhensible dans les moindres détails pour quelqu’un qui ne connaîtrait pas par ailleurs l’histoire et les enjeux actuels. D’ailleurs l’auteur ne peut sans doute pas tout dire et faire des allusions lorsque les sujets deviennent trop politiques, ce qui n’aide pas un lecteur loin de cette réalité.



Mais c’est dans l’ensemble un voyage intéressant, avec un guide qui connaît son sujet à fond et qui essaie de faire partager son amour des lieux aux visiteurs avec fougue et conviction.
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Diyarbakir

C'est bien la première fois que je mets autant de temps pour critiquer un livre. Mais ce temps m'était nécessaire pour digérer toutes les informations prodiguées par cet essai géographique riche de cette ville qu'est Diyarbakir, commune sise en Turquie, bastion des Kurdes. Tout d'abord, un grand merci aux éditions Turquoise et à Masse Critique de m'avoir fait découvrir ce livre.



La couverture m'avait séduite et quand j'ai reçu le livre, j'ai eu la surprise d'y découvrir un joli marque page, miniature de la couverture. L'édition est superbe, la couverture très épaisse et de bonne qualité et il est plus que probable que même si plusieurs personnes le lisaient, les feuilles intérieures ne se détacheraient pas comme c'est le cas dans certaines éditions connues et reconnues. J'en parle en connaissance de cause étant moi-même chargée de réparer les livres abîmées de ma médiathèque.

J'en viens maintenant au contenu : le titre m'avait attiré et je l'avoue, j'ai eu très envie de découvrir cette ville que je ne connaissais pas, l'occasion étant donc trop belle d'en savoir plus. L'auteur décrit sa ville, fournit moult anecdotes de son enfance, de sa vie et de sa ville, raconte l'histoire de Diyarbakir et de ses habitants agrémentée de jolies photos et d'extraits de poésie.

Ecrit en 2002, il est certain que la situation géopolitique de la ville a changé depuis. Notamment les murailles médiévales qui font le charme de cette ville ont failli être détruites par le gouvernement. Nul doute que Seyhmus Diken doit être horrifié de voir sa ville prise depuis 2015 par les assauts des groupes armés du Parti des Travailleurs du Kurdistan se battant pour la reconnaissance de leur ethnie contre les forces de sécurité turques....

Pour autant, la Diyarbakir de l'auteur m'a touchée grâce au portrait évocateur et charmant qu'il fait de cette ville qui l'a vu naître et dans laquelle il a vécu. Bien plus qu'un essai géographique, c'est aussi un récit : ainsi Seymus Diken nous narre avec délectation les plantes rares de sa ville, le réseau d'eau avec ses nombreux puits, le club de football, l'exode des enfants, la célébration du printemps, les murailles, le Tigre et bien d'autres choses....

L'écriture est fluide, agréable et j'imagine que le traducteur a particulièrement bien choisi ses mots pour faire ressentir l'amour inconditionnel qu'éprouve l'auteur pour sa ville. De chaque mot, de chaque chapitre, transpire cet amour si bien que la lectrice que je suis, a aimé cette ville que je n'ai jamais visitée. Elle est devenue une amie, une connaissance proche.

L'auteur a réussi à me faire aimer Diyarbakir.

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Diyarbakir

J'ai beaucoup été touché par ce livre. Je ne connaissais pas cet auteur turc, mais j'ai adoré ce livre. Merci aux éditions turquoises : j'ai regardé leur catalogue que j'ai trouvé très intéressant. Merci à eux d'avoir publié ce livre. Les deux préfaces (celle française pour cette publication, et la turque dans la version originale) donnent le ton.



Ce n'est pas un livre politique, bien que la situation et l'actualité le soient.



L'auteur, avec beaucoup de poésie, de tendresse, d'amour, nous présente sa ville. Il décrit aussi ses histoires, ses habitants et ses défauts.



Le style est impeccable, bien écrit. Ce livre est très agréable à lire.



Personnellement il m'a donné envie de connaître cette ville et d'y aller à mon tour.



Ce livre m'a également rendu nostalgique : nostalgique d'une Turquie qui n'est plus. La ville a déjà vécus mains conflits, maintes oppressions. Les habitants ont parfois étaient floués, mais cette ville a toujours fait partie de la Turquies. Ces dernières années tout à changer : urbanisation à outrance, volonté d'éradiquer les traces du passés, faire disparaître les témoignages des différentes cultures, retour à une vision archaïque de la société... Et encore une fois Diyarbakir et ses habitants en pâtissent.



J'ai été ému par ce portait : j'avais été émus par les romans de Nazım Hikmet, de Yaşar Kemal et je ne m'attendais vraiment pas à l'être par le portait d'une ville dont j'ignorais quasiment tout.



Une très belle réussite : j'irais à Diyarbakir dès que possible c'est décidé.
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Diyarbakir

La belle et ancienne ville de Diyarbakir s'anime sous la plume de Seyhmus Diken, on croit la voir revivre. Récits emprunts de nostalgie souvent, mais qui savent aussi faire la part belle à la ville nouvelle, critiquée souvent, mais tout aussi attractive et fascinante. On plonge avec frissons dans les ruelles et les boulevards de la capitale kurde, accompagnés d'un guide hors du commun. Une très belle découverte.

L'édition est agrémentée de magnifiques photographies de Diyarbakir, dont certaines de l'archéologue Albert Gabriel, qui fit un long séjour en Turquie, et fut nommé citoyen d'honneur de la ville. Des illustrations à la hauteur de ces textes splendides.
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Diyarbakir

Lecture belle et passionnante sur une Diyarbakir ancienne ou pas si ancienne que ça, mais hélas en voie accélérée de disparition : entre exode de peuples, urbanisme hideux, restauration barbare d'une des plus belles murailles du monde, il y a de quoi pleurer… et de quoi rire aussi, souvent :
Lien : http://sohrawardi.blogspot.c..
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