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Critiques de Shalom Auslander (175)
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La lamentation du prépuce

S'il en est un qui manie l'autodérision avec brio, c'est bien Shalom Auslander ! Élevé dans une famille juive orthodoxe, il défie, depuis son plus jeune âge, Dieu et ses préceptes. Pourquoi ? Pour punir sa famille dans un premier temps. Elle qui se veut exemplaire ne l'est en rien. C'est ainsi que le jeune Shalom va se bourrer de nourriture "trief", c'est-à-dire non cachère, toucher à l'électricité le jour du Shabbat ou encore tenter d'avoir des relations sexuelles. Bref, tout ce qui est interdit. Mais dans un deuxième temps, on se rend compte que s'il se met autant à l'épreuve, c'est peut-être tout simplement parce qu'il a peur. Peur de ce Dieu présenté comme celui qui punit. Peur de ne pas pouvoir dépasser tout ceci, peur de ne pas pouvoir se débarrasser de ce patrimoine qui lui colle à la peau.



Je vois dans ce roman bourré d'humour, où l'on rit ou sourit à chaque page, bien plus qu'une simple autobiographie. Elle pointe du doigt la lourde éducation religieuse - et imposée - inculquée dès le plus jeune âge et que l'on n'ose pas rejeter de peur d'être renié par ses proches et d'être maudit sur plusieurs générations. On pense ou pas comme l'auteur mais en tous les cas, il faut lui reconnaître le courage de coucher cela sur le papier !
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Maman pour le dîner

C’est loufoque, déjanté, cruel, mais les messages sont bien présents en filigrane de ce roman irrespectueux.



La famille Seltzer, composée de douze ou treize enfants selon qui en parle, ne ressemble plus depuis longtemps à une famille (ou peut-être justement si, si les désaccords et les brouilles ne parviennent pas à faire disparaitre le ciment d’une filiation commune). Cette fois, tout de même le désaccord est de taille : la mère indigne vient de décéder. Alors faut-il respecter la tradition de leur peuple, les cannibales-américains, et donc dévorer littéralement leur génitrice au cours d’une cérémonie écrite dans le marbre ?



Le prétexte hallucinant de la dévoration maternelle, outre les références psychanalytiques qu’il invoque, est aussi l’occasion de se pencher sur le destin de ces douze garçons, prénommés selon leur rang de naissance, Premier , Deuxième, Troisième … (le décès de Cinquième mettra fin à cette harmonie numérique) et d’une fille (ça ne compte pas, dixit la mère ! ) qui pour la plupart ont fui le foyer parental et la maltraitance quotidienne.



Au-delà de l’histoire familiale, incluant celle des ancêtres depuis leur arrivée sur la terre promise américaine, est évoquée l’histoire des Etats-unis, ce patchwork de migrants venus d’ailleurs, partagés entre assimilation et revendication des origines.



Farce inconvenante et décomplexée, leçon philosophique déguisée, à lire entre les lignes.
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Maman pour le dîner

J’avais beaucoup aimé le fameux roman de Shalom Auslander, La lamentation du prépuce, aussi, lorsque Babelio (que je remercie) m’a proposé ce livre, je n’ai pas hésité une seule seconde. L’histoire est particulière car nous nous trouvons face à une famille de cannibales. Le personnage, Septième Seltzer, voit son monde s’écrouler lorsque son frère lui téléphone pour lui annoncer que leur mère est décédée. Ce bouleversement ne vient pas, bizarrement, de la funeste nouvelle en elle-même, mais plutôt de l’expectative de la suite des événements. Si la mère en question avalait des burgers à longueur de journée, il va falloir désormais manger cette dernière, ainsi que le veut la tradition…



Ami lecteur, s’il y a des références à Montaigne, ce qui ne peut que me réjouir, n’attends pas qu’il y ait le même style ! Ne prends surtout pas ton petit-déjeuner en le lisant, ou quelque nourriture que ce soit sous peine de la gâcher. Parce que pardon du peu mais « l’assimilation » de la mère (vous apprécierez la métaphore) se fait dans les détails, et pas des moindres !



J’ai apprécié ce livre qu’il ne faut surtout pas lire au 1er degré. Si l’on y retrouve, à travers Septième, les idées qui étaient déjà dans La Lamentation du prépuce, à savoir les critiques de sa propre culture, il s’agit ici, surtout, d’un cheminement de la pensée aboutissant à une meilleure compréhension de cette dernière, de ses rituels, et, finalement, s’opère un changement d’avis vis-à-vis de ce que le personnage pensait au départ. Sous des dehors à la fois sanglants et humoristiques, c’est toute une philosophie de vie qui transparaît et qui donne à réfléchir. Comme quoi, il ne faut jamais s’arrêter à une idée préconçue !
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Maman pour le dîner

Cette fois-ci, bien après « La Lamentation du prépuce », Auslander semble en avoir terminé avec Dieu. Car Dieu s'est laïcisé. Mais c'est pire. Auslander n'a plus besoin de vomir son désespoir d'être né dans une famille de Juifs orthodoxes: le monde, dont l'Amérique toute entière, succombe à la grande religion moderne: l'identité. Non, pardon: Identité. Majuscule.

Certes, ce n'est pas d'aujourd'hui que chacun tape sur l'autre au nom de son origine. Après tout, le racisme n'est qu'un des noms de l'instinct de survie: le zèbre n'a pas intérêt à croire que zèbres et lions sont égaux, « quelle que soit [sa] prétendue ouverture d'esprit ». Or, aujourd'hui, non seulement chacun ne songe toujours qu'à trucider son voisin, « les Noirs, les Asiatiques, les Latinos, les Blancs, les Indiens, les Allemands, les Sumériens, les Macédoniens, les Cananéens, les Hittites, les Babyloniens, les homosexuels, les travestis, les mecs cuir, les premiers, les derniers, les véganes, les hippies, les chrétiens, les catholiques, les juifs, les musulmans, les baptistes, les jaïns, les manichéens, les ashuristes, les païens et les athées » mais l'universalisme a du plomb dans l'aile. L'intégration n'est qu'une idéologie rance, prônée d'ailleurs par Henry Ford qui, en plus d'inventer la Ford T et l'américan way of life, était un grand copain d'Hitler. Désormais, donc, ce n'est plus le raciste qui exalte les différences pour mieux retrancher l' « autre » de la race humaine, mais le libéral bon teint soucieux de valoriser les minorités: respect pour le « Latino-Sri-Lankano-Américano-non-genré-alcoolico-aveugle » à ne surtout pas confondre avec le « Libano-Érythréo-Américano-non-genré-albinos ».

Face à tous ces gens arc-boutés sur leurs spécificités identitaires, Auslander décide de de ne pas faire dans la demi-mesure: son héros est un Can-Am, soit un Cannibale-Américain, dont le peuple a toujours été ostracisé et qu'on empêche de se livrer aux rites de sa communauté, fondements de sa culture. Et pourquoi qu'on n'aurait pas le droit de bouffer maman?

Auslander a lu Levi-Strauss et sa définition de la barbarie; il sait que ce grand intellectuel s'inquiétait d'un écrasement des cultures et, même s'il feint de le confondre avec une marque de jeans, il reprend ses arguments -mais à sa sauce: en atteignant des sommets dans le mauvais goût, à faire passer la liste des torche-culs chez Rabelais pour le dernier degré du raffinement.

« Les mères ont un goût infect.

Elles sont débectantes de la tête aux pieds. [..] Grillées, sous vide, déshydratées, séchées, aucun traitement n'y changera quoi que ce soit. Même l'odeur est pestilentielle, jetez une mère sur la grille d'un barbecue et vous aurez l'impression que quelqu'un brûle des pneus, ce qui, pour peu qu'on l'accompagne d'un soupçon d'aïoli, serait sans doute meilleur. »

Mais, malgré son outrance, le roman paraphrase la célèbre démonstration de l'anthropologue: la famille cannibale est d'abord décrite comme un ramassis de tarés, décalque parfait de la famille juive orthodoxe bien connue de l'auteur (thèse adverse). Puis (contre-argumentation), au fur et à mesure que les préparatifs du repas (soit les ⅔ du roman) se déroulent, le héros comprend la valeur religieuse d'une telle cérémonie et s'en fait l'ardent défenseur.

Oui, bon, la démonstration est quand même sacrément torpillée par l'énormité du sujet: maman est obèse, la suspendre la tête en bas, l'éviscérer, la débiter, la cuire (barbecue au gaz ou au charbon?) est une épopée gore, et je vous fais grâce (moi, mais pas l'auteur) de la consommation. On n'est plus dans le symbolique, là, mais bien dans l'organique.

Je peux donc spoiler la fin: la religion, avec ou sans Dieu, est bien un ramassis « de conneries hors-d'âge ». Et toute recherche identitaire est moins une émancipation qu'un boulet à se traîner.

Mais les religions ont leurs livres sacrés et Auslander est désormais romancier. Il renvoie les premiers à leur origine mythique, à leurs variations dues à leur caractère oral, aux multiples interprétations qui peuvent en être faites. Et il proteste contre la littérature actuelle, assise sur des recettes, et qui est lue par des lecteurs borgnes qui ne savent la comprendre qu'en fonction de leurs préjugés en ignorant tout de la polysémie.

Or c'est beaucoup pour un seul livre. Même si l'hommage d'Auslander à « Monty » (Michel de Montaigne dans le texte) me touche, j'aurais préféré que le héros ne soit pas éditeur, que la farce énorme ne soit pas parasitée par l'évocation de problèmes éditoriaux. J'aurais également voulu que la pâte romanesque ne soit pas sans cesse traversée de discours qui font parfois de ce livre une autobiographie bis.

Mais si vous aimez la littérature à l'estomac, et les tripes bien accrochées, que vous n'avez rien contre un blasphème bien saignant et que les repas dominicaux en famille vous pèsent, il n'est pas impossible que ce roman vous fasse glousser.
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La lamentation du prépuce

Pourquoi ce titre ? Parce que lorsque Shalom apprend qu'il va être papa, la question de la circoncision du bébé à naître se pose. Elevé à coups de préceptes très stricts de la religion juive, Shalom a renié cette éducation, mais elle le poursuit. On ne devient pas athée comme ça, vierge de toute superstition, quand on vous a menacé du châtiment divin pendant vos vingt premières années et que vous y avez cru.



Un régal de lecture sur les réflexions percutantes et amusantes de Shalom sur le judaïsme, et sur ses sentiments - complètement paranos - pendant la grossesse de sa femme. Si les passages sur sa jeunesse ne manquent pas d'intérêt et d'humour non plus (découverte frénétique de la sexualité "malgré tout", entachée de sentiments de culpabilité tenaces, relations familiales houleuses et délétères...), je les ai trouvés longs, vite lassants, redondants, notamment sur les comportements alimentaires - de moins en moins cachères - du garçon. Ces intermèdes aident à comprendre, ceci dit, la distance que Shalom a eu besoin de prendre vis à vis de sa famille : "une distance qui avait sauvé mon mariage, et ma vie" (p. 36).



En résumé : un ouvrage intéressant et drôle sur les dégâts (possibles, et probablement un brin exagérés ici) d'une éducation religieuse sur un homme - religion juive en l'occurrence, mais d'autres sont aussi terrifiantes pour l'enfant, inhibitrices pour l'adulte... Intéressante également l'image de Dieu, telle qu'on la perçoit en effet dans l'Ancien Testament (un "Père" colérique, menaçant, vengeur...). Entendons-nous bien, savourer ce livre et en rire n'est pas de l'antisémitisme, mais pure jubilation face à la critique des abus religieux en général...



--- Croyants convaincus, quelle que soit votre religion, évitez peut-être cette lecture : ouvrage religieusement incorrect "en diable" (heum) ; le blasphème à gogo risque de vous heurter.
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Maman pour le dîner

Septième Selzer, un éditeur New-yorkais issu de la communauté Cannibalo-américaine n'a plus revu sa mère depuis plusieurs années. Elle n'a pas apprécié son mariage avec une non-cannibale. Alors quand on le convie à un dîner avec toute la famille, ça a de quoi le surprendre...Mais quand on l'informe qu'elle occupera une place de choix sur la table, il comprend que sa mère est morte. Et que suivant leur coutume son corps doit être mangé par tous ses enfants lors d'un repas de fête.

Un dîner pantagruélique les attend. Pour qu'il y ait un morceau de choix pour chacun, leur mère s'est empâtée en avalant une quantité astronomique de Whoppers, double bacon, supplément fromage, sans salade évidemment. C'est Onclissime, le gardien des traditions de  cette communauté anthropophage qui  va veiller  à ce que  toute la famille ingurgite leur maman...tyrannique.

Après sa fameuse Lamentation du prépuce qui racontait son enfance dans une famille juive orthodoxe, Shalom Auslander  poursuit ici  sa critique sur le fondamentalisme incarnée ici par une communauté d'un tout autre genre...C'est sur le mode de la farce de mauvais goût et de l'humour décapant  qu'il a choisi de  tabler. Pari réussi. J'ai bien ri  des préparatifs du repas, du choix des meilleurs morceaux à manger mais aussi des revendications identitaires tendance wokisme qui virent à l'absurde.

Maman pour le dîner, c'est excellent !

Je remercie Babelio, Masse Critique et Belfond pour ce livre que j'ai dévoré.
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La lamentation du prépuce

La lamentation du prépuce ou la lamentation du nombril géant de l'auteur ? J'avoue que j'hésite entre amusement et agacement après cette lecture...



Amusement, parce qu'il y a du Woody Allen dans cette autobiographie ironique et angoissée d'un homme "normal" obligé de grandir dans une famille juive très orthodoxe et sous le regard implacable de son Dieu.



Agacement, à cause de l'égocentrisme forcené de l'auteur, qui nous raconte en détails la moindre de ses névroses et de ses failles, sans donner l'impression de s'intéresser à son entourage : même son fils à naître se réduit au prépuce du titre, générateur de longues tergiversations sur ce que l'auteur (lui, pas son fils) pourrait ressentir ou non lors de la circoncision... En outre, il semble absolument convaincu que son Dieu n'a rien d'autre à faire que de l'observer (lui spécifiquement) absolument tout le temps. Un chouia mégalomane, le lamenteur, non ?



Après, au-delà de l'amusement et de l'agacement, j'ai été intéressée par l'impact que peut avoir une religion, quelle qu'elle soit mais interprétée de manière très stricte, sur la construction de la personnalité : ici, pas de développement d'un sentiment de bienveillance ou de tolérance, mais une culpabilité et une anxiété quasi-permanentes et un abonnement à vie chez le psy... Politiquement incorrect, pas forcément généralisable à toutes les éducations religieuses strictes mais sans aucun doute intéressant.
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Maman pour le dîner

- À table !!!!! Maman est prête à être consommée !!!



Bienvenue dans la famille Seltzer, dernière gardienne des traditions des Can-Am.



- Can-Am comme Canado-Américaine ? Comme Croato-Américaine ? Comme Christiano-Américaine ?

- Vous y êtes presque... Can-Am comme Cannibalo-Américaine, une espèce rare, hélas en voie d'extinction, qui ne cesse d'intriguer et de déranger les autres espèces du continent.



Bienvenue chez Mudd (la mère dont le surnom n'est pas sans rappeler toute la boue dans laquelle elle a traîné sa progéniture au nom de la sauvegarde de l'espèce). Bienvenue chez Premier, Deuxième, Troisième, Quatrième, Cinquième, Sixième (Paix à son âme), Septième, Huitième, Neuvième, Dixième, Onzième, Douzième et Zéro, seule fille de la Tribu.

(Il n'était pas nécessaire pour Mudd de donner des prénoms à ses enfants vu qu'ils n'ont été conçus que dans le seul espoir d'agrandir la famille et de sauvegarder l'héritage des Cannibalo-Américains.)



Quand j'ai dit ça, j'ai tout dit de la loufoquerie et de l'absurdité de ce récit décalé, plein d'humour noir et de réflexions désopilantes.

Shalom Auslander est talentueux pour narrer des situations tragicomiques, parfaitement inédites et nous plonger dans des ambiances originales à souhait.

Il est talentueux également pour relayer sous des couverts humoristiques des sujets bien plus graves et sérieux comme les réseaux familiaux, les traditions, la différence, la puissance et l'influence d'une mère, la religion, le racisme, la soif d'argent et de pouvoir, les choix de vie, les priorités, les envies de liberté...



Maman pour le dîner est construit comme une pièce de théâtre dans laquelle se succèdent les scènes et les époques : souvenirs du passé et de l'éducation familiale can-am; récits des ancêtres-héros arrivés en Amérique; urgence de la situation complexe de la mort d'une mère que l'on doit drainer-purger-répartir-consommer pour qu'elle puisse vivre "ailleurs" et que les traditions soient maintenues.



J'avais aimé le premier roman La Lamentation du prépuce de Shalom Auslander. J'ai aimé encore plus celui-ci qui a su parfaitement me sortir de ma zone de confort et de mon quotidien.



Merci à Babelio et aux Editions Belfond pour ce roman frais, épicé, cuisiné, poivré à souhait prêt à être consommé et digéré un immense sourire aux lèvres.
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Maman pour le dîner

Maman n'est pas dans son assiette... mais ne va pas tarder à se retrouver dans celles de ses enfants.

Je n'en suis pas là, car j'accuse un retard considérable dans toutes mes activités, dont la lecture, mais c'est annoncé au début.

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Je découvre un roman pertinent et très drôle, je n'ai lu que 60 pages sur 240 (et j'ai 1 jour de retard pour publier mon billet).

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Je me régale déjà, lentement (car la lecture est un peu ardue) mais sûrement, avec les réflexions de l'auteur sur

- l'identité et la place de chacun dans une famille (dévorante, avec l'image de la mère ogresse) et dans une société

- les eldorados, les espoirs qui accompagnent les migrants - en l'occurrence aux Etats-Unis au début du 20e siècle -

- les communautés/religions/sectes et leurs mythes fédérateurs (cf. 'Sapiens' de Yuval Noah Harari).

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Oui, c'est de l'humour 'juif' (peut-on encore employer ce terme ?) mais moins lourd, tarte à la crème et égocentré que celui de W. Allen.

Le ton me fait plutôt penser à Jonathan Tropper.

La seule exagération que je déplore pour l'instant : pléthore d'étiquettes à rallonge pour désigner les appartenances, mais c'est un des sujets de l'ouvrage.

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De Shalom Auslander, j'avais apprécié 'La lamentation du prépuce'.

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Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cette MCS.

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-- billet à compléter --
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La lamentation du prépuce

Paru chez Belfond en février 2008 dans la collection Littérature Étrangère, « La lamentation du prépuce » (en américain, Foreskin's Lament) est le premier ouvrage traduit en français (par Bernard Cohen) de Shalom Auslander. « Iconoclastes, hilarants et incroyablement touchants », tels sont les souvenirs, réels ou fictifs, de Shalom, « un jeune juif du New Jersey élevé dans la plus stricte tradition orthodoxe ». Des souvenirs en forme d'anecdotes et de réflexions pas très innocentes sur la réalité de la tradition, tradition confrontée aux désirs d'émancipation et au besoin de racines des juifs d'aujourd'hui.



Dans cet ouvrage courageux de 306 pages, l'auteur n'hésite pas un seul instant à interroger des tabous, à évoquer ce qui ne doit pas être débattu, à émettre des avis et des opinions qui feront blêmir les plus fervents du respect aveugle de cette tradition. Shalom Auslander ne met pas de gants et y prend même apparemment goût. Des exemples ? La quête de la Terre Promise n'est (évidemment) pas terminée, et elle ne le sera peut-être jamais. En attendant, nous sommes tous perdus dans nos déserts respectifs, ridicules et terrifiants, des déserts qui paraissent s'étendre à l'infini. La tradition cacherait la vraie vie, confinerait les orthodoxes dans un univers de « masturbation et fumette » (page 257), un univers où un Dieu insufflerait une dévotion aveugle à Ses ouailles, lesquelles n'en finiraient plus de ratiociner et de s'opposer sur ce qu'il faut faire, dire et penser. Lesdites ouailles seraient ainsi empêtrées dans un cycle tragicomique de malheurs (ancêtres tués dans la Shoah, albums de photos comptant plus de morts et de disparus que de vivants ...) et de solitude. Ce cycle serait ponctué de tentatives désespérées pour s'évader du réel (boulots merdiques, futilité accablante de la vie ...) et pour croire en un souvenir global, un souvenir confortable et apaisant, fabriqué par eux et pour eux, un souvenir qui ne viendrait évidemment jamais. Au milieu de cette malédiction, la circoncision ne serait jamais que l'acte d'un fou qui la pratiquerait sur son fils dans l'espoir de se gagner les faveurs de Dieu, d'un fou qui s'inventerait ou se réfugierait derrière des rites, des bénédictions, des prières et des textes dont le sens réel restera, jusqu'à la nuit des temps, obscur et impénétrable aux non-spécialistes.



Le lecteur comprendra vite ce qui a poussé Shalom Auslander à adopter sur ces différentes thématiques un ton vif et pétillant, un ton qui convient parfaitement pour traiter de choses graves et particulièrement implicantes, puisque divisant les tenants et les opposants à cette tradition orthodoxe. Avec ses personnages très typés (Shalom lui-même, sa femme Orli, des rabbins, des écoliers …), son contexte moderne et volontairement imagé, des expressions en yiddish et en hébreu pour faire authentique, « La lamentation du prépuce » nous propose -derrière un titre singulier- un pied-de-nez drôle et émouvant aux fondamentalistes, mais pas que ! Plus ou moins auto-biographique, cet ouvrage -qui se lit d'une traite- évoque certes avec réalisme le dilemme vécu par certains juifs, aujourd'hui. Mais plus globalement, le livre conduit à s'interroger sur les fonctions psychologique et sociale de la tradition, quelque soient les peuples concernés et les religions qui la véhiculent. Je mets donc quatre étoiles.
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L'espoir, cette tragédie

Drôle de bonhomme que le dénommé Kugel. La cinquième génération américaine de cette famille juive orthodoxe porte encore sur ses épaules le poids d’un héritage traumatisant. Alors lorsque Kugel et Bree emménagent dans cette maison avec leur petit Jonas , c’est pour repartir sur de bonnes bases.



Oui mais voilà, mère ne va pas vivre très longtemps, alors l’une des chambres destinées à la location pour aider au financement de la maison lui revient

Oui mais voilà, le locataire de la seconde chambre est un enquiquineur fini. En même temps qui ne se plaindrait pas d’une odeur de merde qui envahit la maison

Oui mais voilà, le grenier est habité…Par une vieillarde cacochyme qui prétend se nommer Anne Franck!



Et comme c’est un tourmenté, Solomon, en essayant de ménager chèvre et chou, livre ce combat quotidien tout seul et intérieurement. Son entourage ne perçoit que les séquelles de ses ratiocinations incessantes, à travers d’étranges agissements, qui peuvent passer pour une décompensation d’ordre psychiatrique.



Les personnages :



Mère : un modèle du genre. Traumatisée par une guerre qu’elle n’a pas vécue (elle est née en 1945 à Brooklyn). Traumatisante pour son fils, qui a longtemps cru que l’abat-jour de sa chambre était un reste de son arrière grand-père, jusqu’à ce qu’il découvre l’étiquette « made in Taïwan ».

Pas étonnée d’aller chaque jour cueillir au potager une belle récolte de légumes ou de viande, que Kugel a déposé, afin qu’elle se réjouisse de sa main verte



Bree : les pieds sur terre, un peu désemparée face à ce mari qu’elle a du mal à cerner, et bien décidée à protéger Jonas de toutes ces fantaisies







Le locataire : tout puissant, très exigeant mais terriblement nécessaire.



Anne Franck : on ne sait pas immédiatement comment elle a pu arriver là. Elle essaie depuis des années d’écrire une suite à son journal. Elle est insupportable, acariâtre, tyrannique, même si Kugel se met en quatre pour la satisfaire, tout en imaginant comment il pourrait la faire disparaître.



Certes s’attaquer ainsi à une icône aussi symbolique et intouchable peut apparaître irrévérencieux. Mais si le personnage accède à sa dimension métaphorique, alors la fiction prend tout son sens :



"Il y a des gens qui réécrivent le passé en l'embellissant, d'autres en le noircissant [...], mais d'une façon ou d'une autre, je vous le promets, la fiction reviendra. Pour la simple raison que ce qui n'est pas de la fiction est trop dur à supporter. » le dit l’auteur dans l’épilogue.





Derrière la provocation, toute la question du devoir de mémoire, alors que les survivants auront disparus.
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La lamentation du prépuce

Quelle joyeuse surprise d'automne que cette lamentation du prépuce !



Le titre prête volontiers à sourire - ou à tourner la tête, offusqué de voir apparaître un tel mot sur une couverture de livre - et le contenu est à l'image de ce titre !



Au début du livre, Shalom Auslander (auteur et "personnage principal" du roman) apprend qu'il va être papa, et là c'est le déluge d'images apocalyptiques de tout ce qui pourrait arriver de mal pour empêcher cet heureux évènement de le combler. La faute à qui ? A Dieu et à la relation très houleuse qu'Auslander a entretenu avec son Créateur tout au long de sa vie. (bien qu'au final, on s'aperçoit que cette relation, une fois devenu adulte, s'apparente plus à une relation de "bons potes" pleine de tendresse vache qu'à quelque chose de vindicatif )



Et c'est là que les flashbacks commencent ...



L'auteur évoque ainsi des souvenirs de son enfance et de son adolescence à la yeshiva (école juive ultra-orthodoxe) et dans sa famille.

Ses réflexions d'adulte proche de la paternité mettent en lumière certains côtés absurdes de la religion juive observés à la lettre par les ultra-orthodoxe. Le moins qu'on puisse dire... c'est que les ultra-religieux en prennent plein la figure ! L'univers de la yeshiva qu'il fréquente s'apparente vite à une formidable fabrique de futurs adultes frustrés (sexuellement, mais pas que) et rongés par la culpabilité (mais pourquoi ? pour être juif et vivant ???) De même, l'auteur met à mal - car avec une grande lucidité !! - les motivations "réelles" des individus ultra-religieux dans leur rapport à la piété.

(demande à satisfaire, tradition rassurante, recherche d'un sentiment d'appartenance,...)



J'ai trouvé l'analyse - avec un humour à la Woody Allen ! - et la justesse avec lesquels le romancier décrit l'aspect culpabilisant du dogmatisme religieux très justes. De même, Auslander, à travers sa thérapie romancière, essaye de comprendre comment l'enseignement de la religion et l'historiographie du peuple juif ont pu développer chez lui (et d'autres de ses co-religionnaires) un sentiment de persécution.



Il évoque entre autre, plusieurs épisodes d'horribles Shabbat avec sa famille, ou alors des scènes du quotidien qui révèlent le traumatisme et l'obsession des descendants des communautés ashkénazes post-Shoah.



(à ce propos, j'en profite pour faire part de cette petite incompréhension : pourquoi la traduction a-t-elle gardé le terme "Holocauste", utilisé par les Américains certes, mais rejeté par les Européens????)



Bref, pour ceux qui aiment l'humour caustico-psychanalitico juif de Woody Allen, et qui ne crient pas au blasphème à la moindre petite réflexion libre d'un écrivain au sujet de la religion : je vous conseille vivement ce livre ! En ce qui me concerne, j'ai hâte de découvrir le second roman de Shalom Auslender, Attention Dieu méchant.





Pour le plaisir, un petit extrait où Auslander parle avec son psy (ceux qui ont vu des films de Woody Allen ne manqueront pas de se dire que ç'aurait pu être dans le scénario d'un de ses films ! ) :



- Tu te punis tout seul, dit Ike. C'est mon psychiatre. Je réponds :

- Je sais.

- Tu n'as rien fait de mal, insiste-t-il.

- Je sais.
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Attention Dieu méchant

Première fois que je lis Shalom Auslander. J’avais entendu parler de l’auteur avec beaucoup d’enthousiasme alors quand on m’a prêté ce livre, je n’ai pas hésité. Attention Dieu méchant est un recueil de quatorze nouvelles. Dieu est évidemment au centre de ces histoires, souvent omnipotent et invisible mais parfois il prend l’apparence d’un homme ordinaire (En attendant Joe, Quelle horreur d’être créateur !) pour d’autres créatures. Beaucoup d’humour (souvent noir) dans ces nouvelles et tout ça ne finit pas forcément de la meilleure des façons. C’est cynique, blasphématoire, percutant. Shalom Auslander ne fait pas dans la fine dentelle pour parler des juifs et d leurs attentes religieuses. Charlie Brown, le garçon dans Snoopy, y fait une apparition avec ses amis et ça reste dans le ton du recueil. J’ai bien aimé ce recueil, certaines nouvelles plus que d’autres (Les surprenantes révélations du livre de Stanley, Heimlish sait tout, Quelqu’un vous aime là-haut…) mais assez pour avoir envie de lire ses autres productions !
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Attention Dieu méchant

Attention Dieu méchant est un recueil de 14 nouvelles, qui se moquent sans prendre de gants de Dieu et des religions.



Dieu y est successivement représenté comme un tueur à gage qui a des contrats à remplir à temps, comme un voyeur sadique qui tourmente ses prophètes, comme un poulet géant (!) et comme un patron de grande entreprise totalement imbuvable.



Les croyants en prennent aussi pour leur grade, et principalement les fondamentalistes qui pinaillent pendant des heures sur l'interprétation exacte de telle ou telle phrase, et du nombre de bons et mauvais points que rapporte telle action, à grands renforts de citations bibliques.



Il ne manquait qu'une dernière nouvelle qui fait de l'Ancien Testament un roman de plage à succès pour compléter le tableau.



Ma nouvelle préférée est la dernière, dans laquelle Epstein crée deux golems sensés l'assister dans les tâches ménagères. Pour son plus grand malheur, ces deux créatures passent tellement de temps à se disputer sur les détails des travaux à réaliser qu'Epstein doit finalement les faire à leur place, en plus d'entendre leurs discussions interminables. Les deux golems collectent avidement toute nouvelle directive. Ils consignent ainsi soigneusement les exclamations de leur créateur qui commente à grands cris un match de football américain, fascinés par la sagesse de leur dieu.



Comme dans tout recueil, le niveau des nouvelles est inégal, mais le ton est un régal : léger, impertinent, sans limite, tout en évitant le piège de tomber dans l'outrancier.
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L'espoir, cette tragédie

L'espoir cette tragédie et pour cause !!! Solomon Kugel, quelque peu névrosé, décide de s'installer avec sa petite famille dans une ferme au fin fond de la campagne, dans l'espoir d'y trouver, enfin !!!! de la quiétude...... Cette quiétude sera mise à mal, par le harcèlement de son épouse et de leur locataire, par sa mère fausse rescapée de la déportation, mais surtout par cette vieille femme acariâtre et cacochyme débusquée dans le grenier qui se dit être Anne Franck...



Un livre hilarant, extravagant, métaphorique, délirant, posant les bonnes questions concernant le devoir de mémoire. Le rire, seul exutoire contre les ignominies commises à travers les âges et le monde....



Un livre que je recommande à ceux et celles qui savent rire de tout...



Shalom
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L'espoir, cette tragédie

Après avoir livré au grand public l'angoisse de la définitive carence narcissique qu'engendre la circoncision , comme en témoigne le pauvre prépuce .

L'auteur convoque un immonde spectre dans le grenier d'une famille américaine en perdition ...

Ce monstre persécuteur et hideux s'appellerait Anne Franck ...



Personnellement je pensais que cette tragédie ne hantait que Amsterdam !



Malheureusement Anne Franck est morte assassinée, sa mémoire ne hante personne sauf ses bourreaux , du moins je l'espère ...



Pathétique et honteux rien à ajouter ..

Si : malsain , criminel , innommable ...

Et le pire et sans le moindre doute : indécemment opportuniste .

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La lamentation du prépuce

Difficile de donner un avis à cet ouvrage.

D'un côté, il mérite cinq étoiles. Le ton du récit, l'omniprésence de l'humour, la surprise de l'audace, l'absurdité des situations, la prise de recul, le culot de l'auto-critique, la franchise de l'écriture, la place de "l'impolitiquement correct", la plongée dans le monde du judaïsme orthodoxe... Tout ça est délicieusement dérangeant et copieusement jubilatoire ! Un vrai régal.



Par contre, il y a une sorte d'insistance lancinante des idées et un amas de répétitions de situations qui rendent la lecture un peu lourde et longuette.



Au final, il me reste l'admiration d'un Shalom Auslander presque sans limites qui réussit, jour après jour, à s'extraire d'un système d'endoctrinement qui n'a rien à envier aux pires idéologies ou sectes.

Quand les règles, dogmes, principes religieux deviennent plus importants que Dieu, ils justifient n'importe quel comportement absurde. Il faut alors beaucoup de courage et d'inspiration pour découvrir dans une tradition religieuse la Lumière éclairante qui rend chaque être humain libre. L'auteur l'a découverte et nous la partage avec sourire !

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La lamentation du prépuce

Ce livre va faire mal à Dieu, ce grand oppresseur. Si le peuple juif est l'élu de Dieu, au fond il l'a bien mérité et surtout que personne n'aille revendiquer la place parce que cette place semble être le pire des fléaux de la bible. Pour Shalom Auslander (né dans une famille juive ultra orthodoxe) ce sera un vrai calvaire de faire cohabiter Dieu omnipotent, omniscient, et son libre-arbitre. Dieu est partout, évidemment il voit tout, dicte toutes les conduites mais surtout juge du droit de vivre ou de mourir. Ce pauvre Shalom va passer son enfance à apprendre par cœur toute les prières pluriquotidiennes qu'il faut savoir pour éviter le courroux de Dieu, (sans comprendre pourquoi aucune ne fonctionne), son adolescence à culpabiliser face à ses pulsions et à émotions et l'âge adulte à essayer de se défaire de cette paranoïa que représente la peur de la sanction divine. Tout cela en vain, Dieu habite, surveille, martyrise, se moque de Shalom qui devenu père aimerait bien pouvoir se libérer de cette obsession maladive. La lamentation du prépuce, c'est avec humour et férocité la description de la construction, par des hommes pour eux-même, d'une prison haute sécurité avec de toutes petits trous pour voir le reste du monde, et les juifs ultra orthodoxe n'ont pas le seul privilège de ces prisons haute-sécurité. La caverne de Platon, sans la caverne et sans Platon !
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Maman pour le dîner

On connaissait le romancier Salomon Auslander pour avoir été séduit comme tant d'autres lecteurs par ses lamentations du prépuce qui n'était pas un roman, mais un récit autobiographique mordant et percutant de sa vision de la judaïcité.



Contrairement à ce livre , il ne s'agit plus d'une autobiographie mais bien d'une fiction. L’histoire, complétement farfelue, est en effet celle d'un éditeur qui coule des jours heureux à New York avec sa femme et leur fille.



Jusqu'au jour où son frère aîné l'appelle pour lui annoncer la mort de leur mère, qu'il n'a pas revue depuis des années et qu'il doit manger le corps de celle ci selon une tradition ancestrale cannibale dont il est issu

Cette coutume renvoie toute la brutalité d’un peuple envers la société

Alexander opte pour une farce de mauvais goût et un l'humour sacrément décapant mais le coté trop outré de la chose nous a un peu laissé de coté malgré le ton alerte de la plume...



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Maman pour le dîner

Faisons simple : ce livre mérite d’être lu pour deux raisons. Premièrement, l’histoire est très originale ; elle semble inédite même. Deuxièmement, on rit aux provocations de l’auteur/de ses personnages. La mère a tous les défauts possibles, se permet de proférer les discours les plus anti-bien-pensance qui soit. On pourrait écrire un livre avec uniquement ses formules.

On rit à l’avance en imaginant le jour où des éditeurs essaieront d’édulcorer les propos de Shalom Auslander, pour créer une version woke de Maman pour le dîner. On leur souhaite du courage, vu qu’il y a les mots juif et noir toutes les 10 lignes, que la mère attribue à ces « communautés » les défauts les plus caricaturaux. Bref ça ne va pas être simple, et même impossible !

Un extrait pour finir : « le manuscrit qu’il était en train de lire, écrit par une Latino-Américano-juive-quatrième-vague-lesbienne-pro-immigration-anti-vaccin, avait évoqué Montaigne qu’elle traitait de mâle-pro-monothéiste-bourgeois-européen-patriarcal-catholique-cisgenre. »

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