Bande annonce du film "Cracks" adapté du roman Splash de Sheila Kohler.
Parviendra -t-elle à les sauver tous de la misère grâce à un prochain livre alors que le premier, "Le Professeur", vient d'être refusé ? Elle ne peut pas croire qu'il soit sans qualités. Chaque page est marquée de son âme. Elle est tous ses personnages...(p.18/ coll. 1018, 2013)
"Le drame doit se dérouler en coulisse, vous comprenez. Il est infiniment plus riche de suggérer que de montrer, par des bruits mystérieux, des cris au loin, un rire dans l'obscurité de la nuit. L'imagination du lecteur fait le travail."
Il était amoureux de la pire façon: sans raison, sans plaisir et sans grâce.
Il est préférable de ne pas connaître une telle passion. Mieux vaut aimer les animaux, avec leur adoration, leur dévouement aveugle, que d'aimer les êtres humains.
"La célébrité peut être le résultat d'une série de hasards."
Elle s'inspirera de tous ceux qui l'ont rabrouée ou ignorée. Elle écrira en s'appuyant sur sa rage, sur la conscience de sa propre valeur, sur l'injustice que représente le rejet de ses écrits. Elle traitera de quelque chose qu'elle connaît bien : la passion.
Le nom lui vient comme ça. Elle ne croit pas l'avoir jamais entendu. A-t-elle connu quelqu'un qui le portait ? Est-il inspiré de la rivière et de la belle vallée de l'Ayre qu'elle connaît si bien? Vient-il de l'air, ou du feu, peut-être? Il y aura du feu et de la colère dans son livre, il sera en guerre contre le monde tel qu'il est. Injuste ! Injuste ! Colère visionnaire : elle est celle qui voit maintenant pour son père. Le voyeur, l'observateur, c'est elle. Jane si ordinaire, Emily Jane, le deuxième prénom de sa sœur chérie, Jane si proche de Jeanne, la courageuse Jeanne d'Arc, Jane si proche de Janet, Jeannette, la petite Jane. Un nom qui évoque le devoir et la tristesse, l'enfance et l'obéissance mais aussi le courage et la liberté, un nom d'elfe, un nom de fée, mi-esprit, mi-chair. Lumière dans la nuit, vérité au milieu de l'hypocrisie. Le nom de quelqu'un qui voit : Jane Eyre.
"Leurs regards se croisent et Charlotte se sent soudain plus jeune, plus optimiste en regardant les beaux yeux fatigués de sa soeur. "Nous avons notre travail, personne ne peut nous enlever cela. Peu importe que je sois triste ou épuisée ; nous avons l'écriture, ce qui change tout. Et puis, nous nous avons, nous."
Ecrire est sa façon de s'évader, de fuir cette cellule de solitude, d'obscurité et de désespoir. Son esprit est libre d'errer à sa guise. Elle ose s'affronter à ses humiliations, à ses peines et leur donner une structure.
Elle lève son crayon et quitte des yeux son carnet, écoutant l'horloge sonner l'heure dans l'escalier, tandis que la pluie cingle la maison, que le temps se déchaîne. Il a plu tous les jours depuis qu'ils sont rentrés. Le vent d'ouest mugit alentour. Elle écoute ses notes, sent ses assauts contre les murs, une présence qui perce et vrille, tels les cris des âmes sans repos. Elle entend le grattement des crayons de ses soeurs, le cliquetis des aiguilles à tricoter de la servante, un roulement sur le toit.