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3.44/5 (sur 42 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Buenos Aires (Argentine) , le 10/04/1934
Biographie :

Silvia Baron Supervielle est une femme de lettres et traductrice.

Elle a commencé à écrire des poèmes et des nouvelles dans sa langue maternelle, l’espagnol.

Elle arrive en France en 1961 pour un court séjour, qui se prolongera jusqu’à aujourd’hui. Au bout de quelques années elle recommence à écrire, désormais dans la langue de sa patrie d’adoption.

En 1970, Maurice Nadeau publie une série de ses poèmes dans Les Lettres Nouvelles. Son premier recueil en français, La Distance de sable, paraît en 1983 aux éditions Granit. Ses livres suivants seront publiés aux éditions José Corti, au Seuil, aux éditions Arfuyen, puis chez Gallimard.

Elle a traduit en français de nombreux écrivains argentins : Borges, Silvina Ocampo, Alejandra Pizarnik, Roberto Juarroz, etc. Elle est également l’auteur de la traduction en espagnol de la poésie et du théâtre de Marguerite Yourcenar.

Vient de publier, chez Gallimard, le 15 mars 2018 " Un autre loin ".
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« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964]) « Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960]) 0:00 - Silvia Baron Supervielle 0:38 - Annie Salager 1:28 - Vénus Khoury-Ghata 2:13 - Colette Nys-Mazure 2:44 - Françoise Thieck 3:10 - Josée Lapeyrère 4:42 - Jeanine Baude 5:36 - Générique Contenu suggéré : QUI NYMPHE, QUI MADONE #12 : https://youtu.be/_wcvfKF95-A QUI NYMPHE, QUI MADONE #10 : https://youtu.be/gpR3cP7lxR4 QUI NYMPHE, QUI MADONE #9 : https://youtu.be/DtWZIHZU7Vo QUI NYMPHE, QUI MADONE #8 : https://youtu.be/¤££¤50Vénus Khoury-Ghata44¤££¤ QUI NYMPHE, QUI MADONE #7 : https://youtu.be/bPexQr8zYWY QUI NYMPHE, QUI MADONE #6 : https://youtu.be/IKim_loBAbs QUI NYMPHE, QUI MADONE #5 : https://youtu.be/p1ZeL66gnaY QUI NYMPHE, QUI MADONE #4 : https://youtu.be/yos¤££¤54Françoise Thieck63¤££¤ QUI NYMPHE, QUI MADONE #3 : https://youtu.be/D_5987PxJRU QUI NYMPHE, QUI MADONE #2 : https://youtu.be/wGvAEiMIJ2k QUI NYMPHE, QUI MADONE #1 : https://youtu.be/2eLyH8-CM68 Femmes écrivains : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8qhOvXJDXpE1fe92htazYwn Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016. Images d'illustration : Silvia Baron Supervielle : https://thalim.cnrs.fr/manifestations-culturelles/article/gestes-et-poesie-rencontre-avec-silvia-baron-supervielle Annie Salager : https://poussiere-virtuelle.com/wp-content/uploads/2017/04/Annie-Salager.jpg Vénus Khoury-Ghata : https://i0.wp.com/arablit.org/wp-content/uploads/2020/08/khoury-ghata-cat2.jpg?ssl=1 Colette Nys-Mazure : https://www.tga.fr/colette-nys-mazure-poete-chretienne-et-libre.html Josée Lapeyrère : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2c/Josée_Lapeyrère.jpg Jeanine Baude : http://editionsws.cluster011.ovh.net/wp-content/uploads/2015/05/DSCN5542.jpg Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vyncke is li

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Citations et extraits (101) Voir plus Ajouter une citation
 
Dans un texte appelé « L’enjeu musaïque », Jacqueline Risset écrit : « La pratique de la traduction oblige à toucher ; à toucher le texte et à travers lui quelque chose qui peut se définir l’instant immédiatement précédant la création, celui en qui existaient encore plusieurs possibilités (et c’est justement en cela que consiste sans doute le plus grand intérêt de cet étrange exercice). La passion que les traducteurs mettent dans leur travail vient, me semble-t-il, de ces points fugitifs de coïncidence avec l’instant qui précède *. »
 
Je transcris un de ses poèmes, « Le toucher », traduit par elle en italien, ce qui fait deux versions originales ** :
 
Tu ne m’as pas touchée encore
 
l’amour passe par les yeux
et descend dans le cœur
l’amour de loin nous exerce
et nous perfectionne
 
mais qui
 
pourrait me toucher à présent
sinon toi ?
 
Je circule dans l’air
dans ce bois sacré
couleur de givre
dans cette auréole
 
  ~
 
Non mi hai toccato ancora
 
amor passa pergli occhi
e scende nel cuore
amor di lontano ci esercita
e perfeziona
 
ma chi
 
potrebbe ora toccarmi
se non tu ?
 
Passeggio nell’aria
nel bosco sacro
color di brina
 
nell’aureola
 
 
L’auréole garde ses livres à mes côtés qu’ils soient ouverts ou fermés. Qu’ils traduisent, imaginent des poèmes ou des proses à leur façon. L’amour est un son qui se dégage de ses pages, monte vers moi dans la lumière de cette auréole, dans le bruissement de ce bois sacré.
   
  ~ ~
 
… 𝑜𝑛 𝑛𝑒 𝑣𝑜𝑖𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑠𝑒́𝑝𝑎𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 – 𝑒𝑡 𝑐’𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑎 𝑠𝑒́𝑝𝑎𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛
𝑎𝑢𝑠𝑠𝑖 𝑞𝑢’𝑜𝑛 𝑐𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑣𝑜𝑖𝑟 (André du Bouchet)
 
Nous sommes l’Ouvert parce que nous avons fui les frontières, et écouté les notes d’une autre langue et d’un autre silence à travers les vitres de la fenêtre et les reflets du fleuve. Parce que nous avons accueilli ces sons avec notre imaginaire transplanté qui les a transformés selon sa fantaisie. Parce que l’ouverture, nous l’avions en nous avant de partir. Nous aimions plus l’Ouvert que les frontières. Plus la mer que les rivages. Plus les fleuves que les ponts. Plus l’invention que la connaissance d’une langue.
 
 
* Revue de la Bibliothèque nationale de France, no 38, 2011.
** Jacqueline Risset, Il tempo dell’istante, Giulio Einaudi editore, 2011.
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Grâce au silence, je m'introduis dans un livre, je deviens lui : je l'écris pratiquement moi-même. Entre les pages, il brille imperceptiblement, je dirais que je l'entrevois, que je pourrais le toucher. Dans les livres qui en sont privés, la lecture se déroule sur un terrain aride. Un écrivain ne s'aperçoit pas du travail qui s'opère entre lui et le silence. Sa force s'ouvre à l'aube, puis se remplit de nuit. Il appartient plus à la nuit qu'au jour : il y retrouve sa profondeur et son pouvoir. p 29
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je t'aime de neige silencieuse
et de mer qui éclate sur la plage
et repart empressée sans un adieu
clandestin et avec mon sang
palpitant qui fait des pauses
comme la plaine regarde les étoiles
et les fleuves désirent la mer
je t'aime de soleil dans la tempête
enragée qui déracine la forêt
et de genêts de roses de glycines
quand la poussière emporte
les chemins et la terre
reste en attente
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Silvia Baron Supervielle
Ce qu’on entend



ce qu’on entend
sans trêve
parler au fond
de soi muet
crève soudain
la terre du
papier
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Le poète espagnol Luis Cernuda vécut en exil en Angleterre, en Ecosse, aux Etats-Unis et au Mexique, où, en 1963, il s'exila définitivement dans l'au-delà. Sa poésie est habitée par le souvenir :
Mais après je me sentis seul avec ma terre,
Et je l'aimai car quelque chose doit être aimé
Pendant que dure la vie. Mais dans la vie tout
S'enfuit lorsque l'amour veut le fixer.
Ainsi aussi ma terre je l'ai perdue.

Más después me sentí a solas con mi tierra,
Y la amé, porque algo debe amarse
Mientras dura la vida. Pero en la vida todo
Huye cuando el amor quiere fijarlo.
Así también mi tierra la he perdido.
(La nationalité de l'écrivain, p 126)
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17 - L’abandon
     
L’absence est un élément de l’écriture. Un grand fardeau vide se soulève sur les blancs. Cette existence ralentit le voyage. On ignore ce qu’elle attend de la main du voyageur. Ce qui baptise les mots, goutte à goutte, perd sa couleur et contraint les lettres à ne pas se former et le son à ne pas retentir. Avant même que l’encre ne se verse, l’absence est écrite, comme s’écrit en musique la note qui manque, dans la voix le mot qui se tait, dans la gorge la larme ravalée. Comme, au moment de la mort, s’écrit le silence qui ne coule plus dans le corps.
     
Après quoi, ressuscitée, la main retrouve l’illusion de repartir vers les régions fondues dans la terre et le ciel. Le voyageur redevient la main qui mène à des contrées voilées de poussière et d’or, peuplées de chevaux et d’étoiles. Plaines sans frontières, chemins sans hommes, lumières au ras de l’herbe, sauvés de l’abandon.
     
     
Cahier II, p. 89
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La vie est à un ou deux mètres de moi, puissante, infaillible. Je ne suis pas à moitié en vie comme je l'étais : je le suis entièrement par toi et pour toi.
(...)
Je rêve que mes pas sur le sable avancent près des tiens au long de la mer. Illusion de te voir un jour, j'ai cette illusion. Non pas de voir Dieu, mais de te voir toi.
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29 - Visage-paysage
     
... Lèverais-je la main du cahier du souvenir, il reviendrait sur moi.
     
Je ne lève pas la main, ni la tête, je ne vais pas vers le miroir : je le guide sur les feuilles du cahier avec mes lettres lentes. J’ai le visage croisé de lettres, corrigé de mots, effacé de départs. J’ai les yeux si pleins d’images qu’ils ne sont plus capables de se fixer, d’observer par exemple la Seine et ses longs bateaux dans la lumière qui change de saison. Mon visage est ébloui. Il n’est plus uniquement mien. Il fait partie des images. Il s’est détaché de mon portrait pour se tourner vers une autre sorte de paysage. À force d’aller à sa recherche, pour se confondre avec lui, mon visage est sorti de son masque.
     
Lentement, il s’est détaché, en apprenant à voler. Il vole à une grande vitesse et plane longuement. En plein vol, dans les cimes, il reprend le mouvement de ses ailes. Il est devenu un paysage qui émigre d’un continent à l’autre. S’il ne peut pas discerner toutes les choses qui se présentent devant lui, il les entrevoit, les comprend et les entend. Lorsque mon visage se détache de moi, le temps ne bouge plus. Visage-paysage et visage aimé se mêlent l’un à l’autre. Visions par-delà la main. Terres par-delà la mer.
     
Cahier III, p. 147-148
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Silvia Baron Supervielle
A ma mère enfin aujourd'hui
dédier ces lignes fragiles
qui se vident goutte à goutte
de leurs pauvres prières vaines
ces pensées qui survolent
sa photographie et se retirent
ces heures qui me renvoient
à sa présence impalpable
et à la réalité de son absence
ce sourire qui vient du sien
de son regard limpide offert
à la conversation de l'au- delà
ce silence donné en partage
qui n'a pas de souvenir
alors que son sang coule
dans le mien ébloui
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L'écriture qui s'insinue sur le cahier réveille le désir de faire l'amour. L'amour et l'écriture perçoivent la même musique. Distraitement, le stylo caresse la blancheur couchée, et je sens la caresse ténue sur moi.
L'homme a oublié qu'il est un rêve.
Quelqu'un le rêve, et il se rêve lui-même. Lorsque je me penche sur la table, le rêve du corps adapte la vision de mes yeux au voyage de ma main. p 89
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