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4.19/5 (sur 21 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Genève , 1975
Biographie :

Silvia Härri est une écrivaine et enseignante.

Elle est née d’un père suisse et d’une mère italienne.

Licenciée en lettres, elle a enseigné la littérature italienne à l’université avant de se tourner vers l’enseignement de l'italien et de l’histoire de l’art au collège Calvin.

Elle est auteure de poèmes, de proses poétiques et de nouvelles écrites en français ou en italien.

En 2011, elle obtient l'un des prix Studer Ganz pour la Romandie, en 2012 le prix des écrivains genevois pour son recueil de poèmes "Mention fragile", et en 2013 le prix Georges-Nicole pour le recueil de nouvelles "Loin de soi".

Après "Nouaison" (2015), elle publie "Je suis mort un soir d’été" (2016), son premier roman, dont elle est récompensée par le Prix du public RTS 2017.
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Source : www.recoursaupoeme.fr, https://www.viceversalitterature.ch/author/7162
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Je ne saurais dire combien de temps cela t’a pris de passer de la planète des mots à celle de leur absence. (…) Tu parles de moins en moins, tu ne poses plus de questions (…) Les paroles se raréfient jusqu’à disparaître. La bonne humeur de Papa et la patience de Maman se disloquent en même temps que ton langage. Le souci et la perplexité dessinent des rides sur leur front, l’inquiétude grignote leur sourire. (p. 17)
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Je l'aime pour cela, Mathilde. Parce qu'elle parle avec ses mains, ses yeux et tout son corps beaucoup plus qu'avec de grands discours. Parce qu'elle pose peu de questions et se contente de mes pauvres réponses, quand bien même elle devine que mon jardin secret est peuplé de fantômes. Parce qu'elle est capable d'oublier un rendez-vous si elle est en train de sculpter, parce que ses doigts peuvent arrêter le temps, le retenir dans sa course alors que pour d'autres il file à toute allure. Soudain il y a urgence, urgence vitale de créer. C'est pour lutter contre la mort, elle explique. (p. 108)
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Je ne restais pas longtemps. Je m'asseyais sur le lit à sangles. Je te racontais ma journée d'école (...) ça ne tenait pas longtemps , les mots. C'était un ciment inutile. Je préférais me taire et rester juste à côté de toi, me demandant pourquoi on continuait à te déguiser avec cette camisole ridicule, pourquoi on te bourrait de médicaments qui ne servaient à rien d'autre qu'à te rendre encore plus lointaine et indéchiffrable. (p. 36)
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Toute ma vie j'ai fui. Je confesse que j'ai été un fugitif exemplaire. Un champion de la clé des champs, de la poudre d'escampette, de la navigation entre deux eaux. Un as de la dérobade, du sauve-qui-peut, de pas-vu-pas-pris.
Chaque fois que j'ai trop aimé, j'ai fui.
Chaque fois que j'ai eu trop mal ou que la rage m'a envahi.
Chaque fois que j'ai eu peur. (p. 153)
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Autour de moi, c'est beau. ça sent le printemps, la mûre sauvage et la solitude. (p. 49)
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Je peux te parler de politique, du cours de la bourse, donner un cours ex cathedra d'architecture devant cent cinquante étudiants de l'institut, exprimer un avis argumenté sur à peu près n'importe quel sujet.
Ces mots-là, je les connais aussi bien qu'eux me connaissent. Ils me protègent et recouvrent les autres, ceux que je veux pas dire, ceux qui conduisent à la limite, limite de quoi ? , Je ne sais, trop dangereux. (...)
Au fond, mon langage est aussi bancal que le tien. Nous ne sommes sans doute pas frère et soeur pour rien. (p; 151)
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Maman m'envoie prier pour la famille à la messe du dimanche. Contrairement à elle, Dieu n'est pas mon meilleur ami. Il ne l'est toujours pas. Je n 'ai jamais saisi comment on pouvait s'en remettre à la toute-puissance d'une créature qu'on ne peut voir que dans les livres ou les tableaux, sourde à toutes nos requêtes. Aujourd'hui encore, la religion reste pour moi un mystère auquel je n'aurais jamais accès, une désespérante nébuleuse. (p. 39)
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A ton avis, Margherita, comment fait-elle pour supporter un homme qui se dérobe dès qu'on l'approche de trop près, un homme troué comme certains puzzles, qui en dissimule volontairement les pièces, un intermittent de la présence, un pauvre type avec des failles grandes comme des précipices, qui n'a rien trouvé de mieux que de se taire pour ne pas tomber dedans ? (p. 124)
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Devant ce tout petit accroché au sein de Mathilde qui n'a pas encore ouvert les yeux sur ce monde, je reste bouchée par l'urgence de son cri (...) Quand il cligne des paupières l'espace d'un instant, je vois pourtant un soleil bleu s'égoutter dans ses yeux à peine ouverts. Il trébuche sur mon coeur et y emménage pour toujours. C'est à mon tour, maintenant, de fermer les yeux, de soupirer , de prier ma prière sans religion. (p. 132)
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Ils disaient maldonne malchance c’est mal fait,
madame.
Elle pensait marelle marguerite et massepain.
Ils parlaient matrice maladie malformation
elle rêvait margelle et madeleine elle rêvait matin
ma terre merveille mappemonde.
Ils répondaient matraque massicot machette ou
matelas
elle mâchait macaron maracas magie
magma marionnettes madrier.
Ils marmonnaient malaise macération
marteau masse mastodonte ils maugréaient
marbre mastic maturation pulmonaire
elle murmurait marin ou matière ma main marjolaine
et jardin.
Amer amer c’est une malédiction.
Mère mère marelle marguerite.
Ils disaient maldonne, madame
elle pensait maman.
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