Simon Critchley, auteur du livre "Les philosophes meurent aussi" (François Bourin Editeur), était l'invité du journal des "Nouveaux chemins de la connaissance" sur "France Culture" les 6 et 7 janvier 2011.
partie 2
Bowie s'adressait aux marginaux, à tous ceux qui refusaient ou transgressaient la norme ; il touchait en vérité tant de gens qu'on pouvait se demander s'il y avait encore quelques non-marginaux. Bien plus tard, Bowie allait trouver un sobriquet pour les esclaves de la norme : les "païens". Nous ne voulions tout simplement pas être païens.
En écrivant, on prend du recul et on sort de la vie pour la voir plus posément, en en étant à la fois un peu éloigné et plus proche. Avec un œil plus calme. On peut, quand on écrit, tous les porter en terre, les fantômes, les hantises, les regrets et les souvenirs qui nous écorchent vifs.
Un vrai chrétien doit se battre avec la douleur et continuer le combat comme un soldat.
Pythagore (580-500 av. J-C):
(...) Les pythagoriciens étaient également fidèles à des doctrines plus matérialistes, en particulier sur la nourriture. Ainsi s'abstenaient-ils de manger de la viande et du poisson. Pour je ne sais quelle raison, le rouget faisait l'objet d'un interdit particulier ; Plutarque note pour sa part que l'oeuf était frappé de tabou. Pythagore et ses disciples avaient aussi hérité des Egyptiens une forte répulsion pour les fèves, compte tenu de leur ressemblance avec les organes génitaux. Le mot "fève" était à l'époque un terme argotique désignant les testicules. Mais il existe de nombreuses autres raisons possibles à cette antipathie pour les fèves.
Le Philosophumena de l'évêque chrétien Hippolyte de Rome, écrit vers 220 ap. J-C, contient quelques remarques fascinantes sur le sujet. Selon Hippolyte, les fèves mâchées et exposées au soleil émettent l'odeur du sperme. Pis, si l'on enterre une fève en fleur pour ensuite la déterrer quelques jours plus tard, on verra "qu'elle a d'abord la forme des parties génitales de la femme", puis "un examen attentif révélera la tête d'un enfant croissant avec elles". Bien entendu, comme beaucoup d'entre nous le savent à leurs dépens, les fèves produisent de terribles flatulences. Assez étrangement, c'est aussi une histoire de fèves qui aurait occasionné la mort de Pythagore. Mais j'en dis déjà trop.
La légende dit que le philosophe quitta son île native de Samos, au large de la côte ionienne, parce qu'il était fermement opposé à la politique du tyran Polycrates. entouré de ses disciples, il prit la fuite pour Croton (région du Sud de l'Italie, aujourd'hui la Calabre), où il jouira par la suite d'une influence et d'un pouvoir considérable. Porphyre de Tyr, dans sa Vie de Pythagore, relate qu'un certain Cylon, riche potentat local, offensé par le traitement arrogant que lui avait réservé Pythagore, décida d'incendier la maison où le Maître et ses disciples étaient rassemblés. Pythagore réussit à s'échapper après que ses disciples eurent formé un pont de leurs corps au-dessus du feu. Mais un champ de fèves l'arrêta net dans sa course: plutôt mourir que de le traverser, expliqua-t-il. Ses poursuivants s'emparèrent de lui et l'égorgèrent.
Hermippe relate une autre histoire: au cours d'une guerre opposant Agrigente et Syracuse, les pythagoriciens prirent le parti d'Agrigente, et, vous n'allez pas le croire, Pythagore fut tué par les Syracusains en essayant d'éviter un champ de fèves. Trente-cinq de ses disciples furent par la suite brûlés vifs pour trahison. (...)
Les rasoirs font mal
Les rivières sont humides
Les acides laissent des marques
Et les drogues donnent des crampes.
Les armes, c'est interdit
Les cordes peuvent se relâcher
Le gaz sent vraiment mauvais
Autant continuer à vivre.
Un paysage même ne pouvait-il être vu comme un théâtre de la mémoire? L'ensemble de la planète ne pourrait-il pas être vu comme un ensemble de traces mémorielles de la vie, organique et inorganique, passée et à venir? Quand nous contemplons le ciel nocturne, nous ne voyons que le passé : plus nous regardons, plus nous voyons loin en arrière. Pour voir l'avenir, il faut se tourner en soi-même.
[...]je veux ouvrir un espace pour penser le suicide comme un acte libre qui ne devrait pas être critiqué moralement ni purement et simplement condamné. Il faut le comprendre et nous avons désespérément besoin à ce sujet d'une discussion plus approfondie, plus indulgente et plus réfléchie. Trop souvent, tout le débat sur le suicide est dominé par la colère. Les épouses survivantes, les familles et les amis de quelqu'un qui s'est suicidé accueillent toute tentative de discussion à ce sujet avec une rage qu'il est aisé de comprendre. Mais nous devons avoir de l'audace. Nous devons parler.
Will you stay in our lover’s story?
If you stay, you won’t be sorry
´Cause we believe in you
Let me begin with a rather embarrassing confession : no person has given me greater pleasure throughout my life than David Bowie.