C'est après avoir raccroché que je lui ai parlé pour de bon et que je lui ai dit tout ce que je ne lui dirais jamais parce que, avec le temps, mes raisons et mes arguments s'affaiblissent, et je ne me sens plus le droit de faire des reproches à ma mère, de lui dire qu'elle aurait pu organiser sa vie autrement, me traiter et me juger autrement, si bien que je sais que je n'arriverais jamais à lui parler vraiment, parce qu'il n'y a pas de vérités entre nous, rien qu'un réseau de besoins, d'attaches, de souvenirs.
Il y a toujours quelque chose que nous ne comprenons pas, quelque chose que nous ne pouvons pas comprendre. Nous ne savons même pas si tout ce que nous soupçonnons est vrai.