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4.02/5 (sur 1867 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Orléans , le 13/07/1982
Biographie :

Sophie Adriansen est une écrivaine française.

Elle est diplômée de l'université d'Orléans, de l'université d'Aix-Marseille II et de l'ESC Lille.

Romancière, scénariste, nouvelliste, essayiste, elle a publié plus de soixante-dix ouvrages en littérature générale et littérature jeunesse depuis 2010.

Depuis 2011, elle se consacre entièrement à l’écriture après une première vie dans laquelle les chiffres primaient sur les lettres. Formée à l’écriture cinématographique à la Fémis en 2013, elle a librement adapté en scénario son premier roman.

Autrice à succès en littérature jeunesse (500.000 exemplaires vendus), elle questionne notamment les libertés des femmes en littérature générale. "La Remplaçante" (2021), son roman graphique qui aborde la dépression du post-partum et interroge l’instinct maternel, a contribué à libérer la parole sur ces sujets.

Son roman "Max et les poissons" (2015), sélectionné pour vingt prix littéraires et lauréat de plusieurs d'entre eux, a été adapté au théâtre avec le soutien de la LICRA Touraine et figure sur la liste des ouvrages recommandé par l’Éducation nationale (cycle 4). Son roman graphique "Rackette-moi si tu peux" est le lauréat du prix Bull'gomme 2020.

Lauréats de nombreux prix littéraires, ses ouvrages sont traduits en plusieurs langues. Elle anime des discussions autour des livres ainsi que des ateliers d’écriture en milieu scolaire et en détention. Elle a tenu pendant huit ans le blog de lecture Sophielit, finaliste du Prix ELLE 2011.

En 2018, elle fait partie des membres fondateurs de la Ligue des auteurs professionnels, rassemblement de professionnels de l’écriture désireux de construire les changements nécessaires pour sauver un métier en grand danger.

son site : http://www.sophieadriansen.fr/
son blog : https://sophieadriansen.wordpress.com/
X : https://twitter.com/sophielitblog

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Entretien avec Sophie Adriansen : «Louis de Funès: Regardez-moi là, vous!»


« Louis de Funès: Regardez-moi là, vous!: est une biographie de Louis de Funès très originale. Pourquoi avez-vous choisi de présenter la vie de l`acteur à travers trente de ses rencontres les plus marquantes ?

Comme il existait déjà de nombreuses biographies de Louis de Funès, je me disais que sans une approche nouvelle, cela n`avait pas de sens d`en produire une de plus. Je voulais aborder la vie de Louis de Funès sous un angle un peu différent. Je me suis également rendu compte que dans tous les ouvrages des acteurs de l`époque, de sa famille ou de ses amis, il y a de vrais souvenirs passionnants et parfois négligés par les biographes.
Je trouve par ailleurs qu`il y a un côté difficile et peut-être un peu prétentieux à présenter de manière linéaire la vie de quelqu`un. Comment tout saisir d`un homme ? Je trouvais important, pour cette biographie, de varier les angles et les points de vue, d`autant que la période de l`après-guerre dans laquelle s`inscrit Louis de Funès constitue une époque importante du cinéma français. C`est à ce moment-là que le cinéma passe du noir et blanc à la couleur. On connait d`ailleurs tous cette période du cinéma français même si on n`a pas vu tous les films.
Il était intéressant de replacer Louis de Funès dans ce contexte et de revenir sur ses rencontres les plus marquantes avec les grands « acteurs » de cette période du cinéma français.



Comme pour un de vos précédents livres « Je vous emmène au bout de la ligne », coécrit avec Rodolphe Macia, on retrouve, à la fin de chaque chapitre, des encarts à propos de certaines anecdotes sur Louis de Funès ou de sa filmographie…

Pour construire la forme de ce livre, je ne suis pas partie des films en tant que tels mais des thèmes. Je me suis cependant assez rapidement rendue compte qu`il y avait certains thèmes, pourtant importants par rapport à la personnalité de de Funès, que je ne pouvais pas aborder à travers les rencontres. L`idée m`est alors venue de rentrer dans le détail sur certains points particuliers à travers les encarts. J`ai pu ainsi m`intéresser par exemple au fait que Louis de Funès était châtelain dans de nombreux films… comme à la ville ! de même, il y a beaucoup de points communs entre ses films. C`était intéressant de voir lesquels. Cela permet de découvrir, de révéler certains traits de sa personnalité.
Comment s`est déroulé le travail de documentation ? Avez-vous rencontré les personnes citées dans le livre pour qu`elles vous livrent leurs souvenirs de Louis de Funès?
La plupart des « personnages » du livre ne sont plus de ce monde. J`ai donc pris le parti de travailler à partir d`interviews d`époque et de documents tels que des mémoires ou des biographies. J`ai fouillé les archives pour me constituer un véritable corpus de textes.
Je trouvais plus intéressant de lire les livres de témoignages de ces acteurs de l`époque plutôt que de les interviewer aujourd`hui : il y a dans leurs livres des scènes entières, des images précises avec des lieux et des dates.
Le temps est un ennemi et enlève un certain nombre de précisions : interviewer Michel Galabru aujourd`hui ne m`aurait guère apporté par rapport à ce que l`on trouve dans ses textes.



Que saviez-vous de Louis de Funès avant d`écrire un livre lui étant consacré ?

Je savais que certaines collaborations, avec Jean Gabin ou Jean Marais notamment, s`étaient mal passées mais je n`en connaissais pas les raisons. le fait d`aller chercher systématiquement pourquoi me l`a rendu à chaque fois beaucoup plus sympathique. J`ai découvert que ces « accrochages » ont toujours été justifiés par des raisons professionnelles. Jean Gabin lui reproche de ne penser qu`à lui alors que c`est exactement l`inverse : de Funès pense avant tout à l`intérêt du film.

Plus généralement, on associe souvent Louis de Funès à ses personnages de despotes autoritaires et lèche-bottes. Ce sont des idées reçues qui ne sont pas conformes à la réalité mais qui sont certainement alimentées par les quelques interviews qu`il lui arrive de donner : avant de tourner le film Rabbi Jacob, il disait ainsi en interview qu`il avait, comme son personnage, de nombreux préjugés. L`amalgame entre son personnage et l`acteur est rapidement fait auprès du public.


Avez-vous été surprise par certains éléments de sa personnalité ?

Je ne le savais pas aussi acharné de travail. Je savais par exemple qu`il se ressourçait auprès de ses fleurs. Cela me laissait penser qu`il séparait clairement sa vie professionnelle et sa vie privée. Mais j`étais à mille lieues d`imaginer qu`il avait besoin de prendre de l`énergie, de se ressourcer pendant ces moments-là et que cela constituait déjà, pour lui, une préparation pour son rôle suivant.



Il m`a semblé, en lisant votre ouvrage, que Louis de Funès entretenait un rapport assez paradoxal avec la célébrité : d`un côté il n`aimait pas être reconnu dans la rue et d`un autre côté, il faisait beaucoup d`effort pour satisfaire ses fans.

C`est un problème qui n`a malheureusement pas de solution. Dès qu`il n`a plus eu la possibilité d`aller au restaurant sans être reconnu, il a regretté l`époque d`avant, mais il a en même temps toujours été très reconnaissant envers son public.
Je trouve amusant par exemple qu`au restaurant, par respect pour une certaine image qu`il donnait de lui-même, il se sente obligé de commander plus que de raison, de ne pas se contenter d`une omelette ! Ce n`est pas de la simple générosité de façade, c`est une forme de gratitude. de même qu`il ne refuse jamais les autographes, il laisse à chaque fois de grosses additions dans les restaurants où il passe. On avait l`image d`un radin. C`est encore une idée reçue.



Louis de Funès semblait beaucoup douter de son jeu d`acteur et de son succès. Est-ce pour se rassurer qu`il a souvent travaillé avec les mêmes personnes ? Avait-il besoin de se créer une sorte de famille ?

Assez rapidement dans sa carrière, Louis de Funès a rencontré des gens avec lesquels cela se passait bien. Les quelques fois où cela s`est moins bien passé, comme avec Jean Gabin par exemple, l`ont poussé à ne travailler qu`avec des gens de confiance.
Mais plus que des doutes, Louis de Funès a toujours eu une certaine pression, non pas financière, mais plutôt liée à sa popularité auprès du public. Il a rapidement compris que le succès des films dans lesquels il tournait reposait presque entièrement sur ses épaules. Il pensait que si un film ne marchait pas, comme il en était souvent la vedette, c`est à lui qu`on le reprocherait. de fait, il pensait que son succès pouvait s`arrêter du jour au lendemain.
C`est cette exigence permanente avec ses films et avec lui-même qui a fait que cela se passait parfois mal avec d`autres acteurs.



Pourquoi a-t-on très peu vu de Funès dans des rôles dramatiques ? Était-ce un refus de sa part ?

Oui, il a refusé de tourner dans des films dramatiques après le film « La traversée de Paris ». Il disait que le public l`aimait dans des rôles comiques et que c`était donc là qu`était sa place.

Louis de Funès disait par ailleurs, et je pense avec raison, qu`il était beaucoup plus difficile de faire rire sur la durée d`un film et sur la durée d`une carrière que de jouer un rôle dramatique.

Mais tout en restant dans le registre comique, de Funès refusait de faire toujours la même chose et de céder à la faciliter alors même que sa simple présence dans un film garantissait à celui-ci d`être rentable. Ainsi, même son personnage du maréchal des logis-chef Ludovic Cruchot de la série des « Gendarmes » , qu`il incarne tout de même à six reprises, il voulait le faire évoluer à chaque film.



Votre ouvrage se conclut sur la rencontre entre Louis de Funès et Coluche. On apprend que de Funès a tout fait pour que Coluche partage la vedette avec lui…

Louis de Funès en était à un moment de sa carrière où il se disait qu`il aimerait rendre à d`autres ce que d`autres avaient fait pour lui par le passé. Il avait été tiré vers le haut par Bourvil ; il voulaitt faire la même chose pour Coluche.

C`est une rencontre très touchante car au départ, ils avaient tous les deux quelques a priori. Coluche avait entendu qu`il était compliqué de travailler avec de Funès et de Funès n`appréciait pas l`humour, trop politique, de Coluche. Finalement ils se découvrent l`un et l`autre sur le tournage et cela se passe merveilleusement bien.



Quel regard portez-vous sur les célébrations des trente ans de sa mort qui se sont déroulés à la fin du mois de janvier ?

J`ai été surprise de voir que les chaînes de télévision se sont contentées de rediffuser quelques films déjà archi-diffusés de Louis de Funès. Il n`y a pas eu de rediffusions de films plus méconnus. Il y a certes eu quelques émissions spéciales mais on n`est pas sorti des traditionnelles rediffusions de ses films.
J`ai lu sur des forums des réactions de fans qui disaient que la télévision boudait complètement Louis de Funès. Je ne sais pas si c`est vrai mais le meilleur des hommages aurait été de diffuser des films un peu moins connus. Les chaîines auraient je pense pu se permettre de faire découvrir de nouvelles choses à l`occasion de ces célébrations.

« Louis de Funès: Regardez-moi là, vous! » est votre première biographie. Que retenez-vous de cette expérience ?

A vrai dire, au départ, j`ai trouvé un côté intimidant au fait de travailler sur Louis de Funès : je ne pouvais pas faire n`importe quoi sur cet icône populaire !
En ce qui concerne mon travail de biographe, je dois préciser que j`étais d`une part obsédée par la vérité et d`autre part uniquement préoccupée par ce qui pouvait éclairer sa carrière d`acteur. J`ai ainsi respecté sa vie privée.
Maintenant je dois dire que je me suis tout de suite passionnée par cet homme. Je suis allée tellement loin dans la connaissance de Louis de Funès que je pense qu`il ne me quittera jamais.



Vous avez récemment publié, en plus de cette biographie, un livre jeunesse « J`ai passé l`âge de la colo ! » et un roman « Quand nous serons frère et sœur » ; en avril suivra un ouvrage parascolaire chez Nathan. D`où vient ce goût pour des univers aussi différents ?

Ces univers sont autant de facettes de ma personnalité… Pourquoi se cantonner à un seul genre ? Mais il est vrai que j`aime l`écriture sous contraintes. Je trouve ça presque plus facile d`écrire avec des règles précises à respecter. Il y a une émulsion, quelque chose qui te pousse. Pour écrire un roman en parascolaire ou une biographie, il faut respecter certains codes, avoir certaines exigences. C`est ce qui relie peut-être tous mes ouvrages.



Sophie Adriansen et ses lectures



Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

Tout ce que j`ai lu à l`adolescence à l`exception des lectures contraintes dans le cadre scolaire. J`ai pu les aimer après mais sur le moment je trouvais ça insupportable. Dans les lectures plus récentes, il y a de nombreux livres qui me poussent à écrire. Je pense à « Microfictions » de Régis Jauffret, « L`homme de profil même de face » de Charly Delwart ou « Ce que j`appelle oubli » de Laurent Mauvignier qui est une seule phrase qui fait 70 pages. Ce sont des œuvres qui innovent sur la forme.


Quel est l`auteur qui vous a donné envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?

Aucun parce qu`on peut considérer que même si quelque chose a déjà été fait, il y a autant de façon de traiter le sujet qu`il y a d`individus. Il n`y a pas de compétition. Chaque découverte élargit le champ des possibles.


Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Les malheurs de Sophie ! Non, plus sérieusement je crois que c`est « Les souffrances du jeune Werther » de Goethe.


Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Je relis régulièrement les recueils de nouvelles pour adultes de Roald Dahl, en particulier « Kiss kiss » et « Bizarre ! Bizarre ! ». Les Fables de La Fontaine aussi.


Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Ce n`est pas une honte mais un regret : je n`ai jamais lu la Bible. Je regrette mais en même temps je n`ai pas du tout envie de m`y mettre et je pense que je ne l`aurais jamais.


Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Le premier roman de Cypora Petitjean-Cerf, « Le musée de la sirène. » C`est un roman complètement improbable de 120 pages. L`histoire d`une jeune peintre qui attrape une sirène dans un restaurant chinois et qui l`élève chez elle. Il y a un côté fable qui est rendu complètement réel par l`écriture de Cypora. Depuis que je l`ai lu je garde cette sirène en tête. C`est un auteur qui a un univers vraiment à elle. J`ai conseillé et offert ce livre à beaucoup de gens !


Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

Boris Vian, dans « L`écume des jours », a écrit « Je ne peux pas gagner ma vie, je l`ai. ». Il y en a une autre, d`Anton Tchekhov je crois, que j`aime beaucoup : « La littérature, c`est un moment d`intimité entre deux êtres qui ne se connaissent pas. »


Et en ce moment que lisez-vous ?

Dernièrement, j`ai lu « A qui le tour ? » de Murielle Renault, qui vient de sortir aux éditions le Dilettante. C`est un roman très drôle, mais à l`humour doux amer. C`est autour de plusieurs grands gagnants du loto réunis le temps d`un week-end. L`un va mourir et tous se posent alors la question : « A qui le tour ? »
J`ai également lu « Les étourneaux » de Fanny Salmeron que je trouve génial de poésie et de concision.
Enfin, j`ai lu, « La nuit pacifique » de Pierre Stasse qui se passe en Thaïlande, un pays avec lequel je n`avais guère d`affinités. Le personnage est un retoucheur d`images et tout le livre est autour de la fiction des souvenirs et de la retouche d`images, de l`illusion de l`apparence. Il y a de nombreux aspects de la Thaïlande que je ne connaissais pas comme les retouches d`images sur les photos des prises de police afin d`effacer un sac de drogue sur deux, ou le fait d`aller en prison parce qu`on a envoyé un texto contre le roi… Ce sont trois romans très différents mais que je recommande grandement !



Découvrez «Louis de Funès: Regardez-moi là, vous ! » de Sophie Adriansen aux éditions Premium .


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À l'occasion de son épisode Spécial Jeunesse et Young Adult, Livres Hebdo réunit un panel complet de personnalités de l'édition pour cerner les spécificités de cette fin d'année. Un webinaire animé par Pauline Gabinari, journaliste Livres Hebdo, en direct de la Maison des Histoires, véritable musée à jouer situé au fond de la librairie Chantelivre. Avec la participation de : - Sophie Adriansen, Autrice et grand témoin invité de l'épisode - Yaël Eckert, Directrice éditoriale chez@bayardjeunesse - Jean Poderos, Fondateur et directeur des @editionscourtesetlongues7634 - Aude Sarrazin, Directrice éditoriale jeunesse chez @glenatmangaofficiel3371 - Hadi Barkat, Directeur et fondateur de HELVETIQ - Camille Guénot, Responsable éditoriale aux @editionskaleidoscope et coordinatrice éditoriale aux @editionsmargot840 - Natacha Derevitsky, Directrice éditoriale chez @editionspkj3286 - Murielle Coueslan, Directrice chez @RageotEditeur - Dorine Borghino, Editrice chez @Scrineo - Maxime Massole, Libraire chez CHANTELIVRE PARIS

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Avec le succès, la pression se fait plus lourde sur les épaules de de Funès. Son stress se traduit par des humeurs sans cesse changeantes. A tel point que sur le tournage des Gendarmes, Jean Lefebvre lui demande chaque matin s'il s'est levé du bon ou du mauvais pied. Et toute l'équipe retient son souffle en attendant la réponse... Louis lui-même finit par rire de cette question récurrente.
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« Louis de Funès s’est souvent déclaré inspiré par Chaplin : il en est un héritier plus certainement qu’un imitateur. » (p. 30)
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Les rôles se sont inversés depuis Le Capitaine Fracasse, où c'était de Funès qui jouait les faire-valoir du charismatique Jean Marais. D'autant que si l'on peut encore considérer que Louis a le deuxième rôle dans Fantômas (1964), il est évident qu'il tient le premier dans Fantômas se déchaîne (1965) et dans Fantômas contre Scotland Yard (1967) - et ce, malgré la remarquable performance de Marais dans son rôle multiple, qui lui vaut de longues heures de maquillage et de préparation, et qui est le plus bel hommage qu'il pouvait rendre à son idole Pearl White et aux feuilletons cinématographiques.

Les rapports entre les deux acteurs, cordiaux jusqu'alors, s'en ressentent. Jean, dont même Mylène Demongeot constate l'amertume, reste courtois, mais l'orage n'est jamais loin. À tel point qu'à la sortieen salles de Fantômas contre Scotland Yard - considéré par beaucoup comme le meilleur des trois épisodes de la série d'Hunebelle - en mars 1967, Jean Marais fait remarquer qu'on aurait dû changer le titre et intituler le film "Juve contre Scotland Yard".

Mais si Marais tient a posteriori rigueur à son partenaire de cette nouvelle préséance qui le vexe, de Funès n'en est pourtant nullement responsable : c'est en effet le metteur en scène qui a compris que le personnage du commissaire Paul Juve portait en lui toute la puissante comique du film, à la surprise de Marais qui s'étonnait de voir bien plus de plans de Louis de Funès que ne le prévoyait le scénario. "Un petit fonctionnaire, ne payant pas de mine, un Français moyen, banal, d'apparence insignifiante, se dresse brusquement devant l'ennemi et le boute jusqu'à sa tanière. C'est ça la France ! Vive le Commissaire Juve.", le félicite le ministre dans Fantômas se déchaîne.

Et Louis de Funès, fidèle à son habitude, a mis son grain de sel dans son rôle, rendant Juve encore plus drôle par ces petits détails dont il a le secret - ainsi, il a mis un point d'honneur à soigner sa tenue. Choisissant une veste bien coupée, l'accompagnant d'une cravate sobre mais chic, veillant à ce que son col soit impeccable, convaincu (à raison) que le commissaire sera plus crédible s'il est élégant que s'il paraît déguisé. "J'ai lutté pour que l'on choisisse Louis de Funès, rapporte Hunebelle en 1971. Or, c'est là qu'il s'est révélé un phénomène inouï. Bourvil était fait pour jouer les poltrons, les hésitants, les timides. De Funès joue sur toute la gamme du grinçant. En ce domaine, il a à sa disposition un éventail très large de jeu. On dit qu'il fait toujours les mêmes grimaces. Ce n'est pas vrai. Il a tout au plus deux ou trois tics qu'il a inventés et qui constituent sa personnalité. De plus, ces tics font immanquablement rire."
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- Bon, donc vous êtes des grands, n'est-ce pas, reprend Cédric en appuyant sur le mot grands et en haussant exagérément les sourcils, ce qui n'empêche que pendant ce séjour vous êtes placés sous notre autorité à nous. Chez vous, vous avez tous des niveaux d'autonomie différents, mais ici, chacun devra faire un effort et s'adapter au groupe.
Il égrène les règles une à une, des lits qui doivent être faits chaque matin avant de partir skier à l'organisation des douches en passant par l'obligation de demander la permission pour quitter le chalet, ne serait-ce que pour aller rendre visite à un frère ou une soeur chez les petits. Il nous parle aussi du respect des autres, de la violence, bannie sous toutes ses formes, et de la loi, la vraie, qui a cours ici comme à l'extérieur.
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Personne ne m'avait dit que la couleur de peau marquerait toujours une différence, quoi que je fasse dans l'existence.
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La maladie de papa n'a pas de nom. Enfin, je pense bien qu'elle en a un, et que papa et maman le connaissent mais ne veulent pas me le dire. D’après eux, la maladie est trop rare pour que cela avance à quoi ce soit. »
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Il est impossible de se réjouir des jolies choses quand on est malheureux.
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« J’aurais un bébé dans le ventre avant la fin de la boîte de tampons, je l’ai décidé. » (p. 42)
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Le ciel est plein d'étoiles. Moi, avec la mienne, je suis un shérif.
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« Il suffit d’aller voir derrière le conte de fées pour s’apercevoir que la femme aura tenu des rôles bien différents de ceux que l’on aime à s’imaginer. » (p. 235)
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