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Citations de Sophie Divry (681)


La mort vint un matin.
Il a suffi d’une longue fissure, d’une explosion.
De l’air soufflant la mort par des rayons.
D’invisibles radiations et tout a commencé.
D’invisibles radiations qui très vite ont tué.
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... comment faire pour tenir dix jours avec quarante euros ?
Comment faire ou plutôt comment non-faire : non-acheter, non-sortir, non-vouloir, non-métro, non-bus, non-shopping, non-desserts, non-viande, non-bière, non-marché, non-cinqfruitsetlégumes-frais, non-café, non-imprévus, non-nouvelles factures, non-nouvelles charges ? Ces pensées se refermaient sur moi jusqu'à bloquer mes poumons dans une non-respiration qui m'aurait sans doute amenée à une oui-crise d'angoisse puis à une séance de contemplage de plafond, lorsque mon ordinateur émit un bip qui me fit violemment sursauter.
C'était un mail d'Hector, mon grand ami. p 17
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On ne s’en rend pas compte d’ordinaire, mais toute initiative finit par engendrer une dépense. Partir pour une promenade, c’est accroître la faim. Voir des amis, c’est risquer une proposition pour une bière. Ce sont pourtant les gens fauchés qui ont le plus besoin de divertissement. Par instinct de révolte, on se dit : tant qu’à être chômeur, soyons joyeux… Mais c’est trop tard.
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Puisque c’était cela, fonder une famille ; devenir reine et esclave à la fois ; avoir constamment le souci des autres, adultes comme enfants (…) ; mettre son corps au service du bon fonctionnement de la machine familiale, pieuvre dévorante dans laquelle toute la personne de M.A. s’était fait avaler, toute sa personne manipulée par les tentacules de la bête, qui tour à tour demandait un biberon, un conseil, où est passé le puzzle et qu’est-ce qu’on mange ce soir ma chérie.
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Les gens, c’est tous des miroirs. Tu passes ta vie avec des miroirs. Les gens ils te matent, ils contrôlent. Ton aspect, les papiers, t’as fait quoi, t’étais où. T’es jamais comme il faut.
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Nous ne nous apercevons que tardivement, à l'occasion d'un événement précis, de ce qui change lentement chaque jour dans nos corps et dans nos sociétés; et, bouleversés par cette découverte, elle nous paraît une déflagration.
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Rompre, c’est faire d’un personnage principal de votre vie un personnage secondaire.
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Inspecteur du travail, c’est un métier solitaire, quelque chose entre shérif et assistante sociale – au vu de la flotte de véhicules qu’on met à notre disposition, je pencherais plutôt pour la seconde proposition.
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Les étoiles se mettent à papillonner. Ca brille plus fort ici et là. Un scintillement, un éclat (…)
Avec un peu de patience, peut-être que son corps va monter, comme une goutte de rosée s ‘évapore, peut-être que les étoiles vont le prendre, le soustraire à la gravité, et qu’il pourra quitter cette terre.

(pages 93 et 94)
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Dans la catégorie des pires boulots du monde, téléprospecteur peut concourir pour la palme interplanétaire ; c’est le métier de l’inutilité et de l’emmerdement de son prochain joint à la pollution sonore et à la déformation du langage par la communication ; je me demande dans quel cerveau de casse-couilles congénital ou de commercial péteux est née cette idée de vendre des services par téléphone en bafouant les règles les plus élémentaires de la politesse qui consiste à ne pas déranger les gens.
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Quand je vois à la rentrée tous ces livres niaiseux qui envahissent les librairies alors qu'ils ne sont, quelques mois plus tard, plus bon qu'à se vendre au kilo.[...] Le pire ce sont les livres-express, les livres d'actualité : sitôt commandés, sitôt écrits, sitôt imprimés, sitôt télévisés, sitôt achetés, sitôt retirés, sitôt pilonnés. Les éditeurs devraient inscrire à côté du prix la date de péremption, puisque, ce sont des produits de consommation.
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Des souvenirs refoulés me remontaient à tout instant. Quelque chose cognait contre la paroi de mon angoisse, avec une force qui me dépassait. J’étais nul, ma vie était une erreur. Je ressassais la cruauté de mes parents à mon égard. Les coups, les mots. Je me rappelai ce soir où, collégien, j’avais surgi dans le salon en m’écriant : je suis arrivé premier de ma classe au 100 mètres ! Ma mère était en train de nettoyer l’argenterie avec sa cousine. Elle m’avait répondu du tac au tac : tu seras toujours le premier sur le podium des imbéciles… J’avais ravalé mes larmes jusque dans ma chambre. Une mère normale aurait répondu autrement, je le savais. Mais il n’y a jamais d’autre mère.
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On a tous besoin de drogues. Les gens paraissent normaux comme ça mais ils ne le sont pas. L’un dort avec des couteaux sous son oreiller, l’autre est persuadée que dans trois ans les élections seront interdites en France, le troisième a des sueurs froides si un placard reste entrouvert. Dès qu’on gratte un peu , on s’aperçoit que les gens ont des failles terribles, des béances qui les rongent et qu’ils essaient de contenir. Ils y arrivent à peu près tant qu’ils sont jeunes mais, au fil des années, la résistance s’affaiblit et ils craquent.
Sans parler des traumatismes abominables qu’on découvre quand on les fait parler de leur enfance.
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Longtemps j'ai cru qu'on devait dire aux enfants que, la vie c'était quoi ? Un bon combat avec des bons copains, un conflit entre la liberté et le partage, avec pour compagnon des outils comme l'empathie, l'hospitalité, la fidélité. Mais, aujourd'hui, si tu leur dis ça, tu ne les aides pas. Aujourd'hui, la vie c'est : tout seul. Tu te battras peut-être contre l'injustice, mais tout seul... Tu auras des peines tout seul. Tu partiras en voyage en solitaire. Tu auras des joies individuelles. Tu ne feras rien gratuitement. Tu autoévalueras ta marge de progression... Tu ne te joindras pas à la grève. Tu ne te laisseras pas corrompre par l'imprévu d'un doux soir d'été. Tu érigeras une clôture devant ta maison. Et quand tu seras bien tout seul, avec ton tout seul-famille et ton tout seul-enfant, tu seras libre comme il faut l'être dorénavant : libre tout seul dans ta cage. p 166
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Mais je compris trop tard une chose trop simple : une femme qu’on ne rend pas heureuse vous quitte. L’aspiration au bonheur individuel est supérieure à la force de l’amour – peut-être pas à l’amour filial, mais à l’amour conjugal, c’est sûr.
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Je suis un bas fonctionnaire mais j’incarne. Chaque jour je le rappelle aux patrons : Non, votre salarié n’a pas à vous demander une pause, ce n’est pas comme ça que ça se passe. La loi oblige. Ça n’a rien à voir avec être sympa ou avec l’épaisseur de votre carnet de commandes : un patron doit accorder des pauses à ses ouvriers et leurs durées sont strictement précisées par le Code du travail.
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On a toujours du baume au coeur quand on vient d'acheter un livre.
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M.A n'avait pas compris que ce qui remplit la vie est le mode d'être, le présent de la phrase dans laquelle on respire, non un événement placé dans le futur et qui, après consommation de lui-même, nous laisserait déçus devant un frigidaire
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Les riches ne comprennent pas pourquoi les pauvres font de mauvais choix ; pourquoi certains viennent à s'alcooliser plutôt que de s'acheter de la viande avec de patientes économies. Mais les riches n'ont pas besoin de desserrer l'étau qui les étouffe. Leur problème à eux, c'est de se mettre des limites.
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je suis un des derniers à parler d’« ouvriers ». Même Guilaine dit « opérateurs ». Il n’y a plus de classe ouvrière parce qu’il n’y a plus d’ouvriers conscients de l’être. Il n’y a que des hangars à la sortie des villes où travaillent des intérimaires, des opérateurs, des techniciennes de surface… Et puis il y a ceux qui travaillent avec leur tête.
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