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4.47/5 (sur 49 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Pau (Pyrénées-Atlantiques) , le 22/06/1967
Biographie :

Sophie Séronie - Vivien est un auteur jeunesse atypique, issue des sciences biologiques et de la médecine
Maître de conférence à la Faculté de Pharmacie de l'Université Paul Sabatier (Toulouse 3), elle a une formation de biologiste médicale et possède un doctorat es biochimie et biologie moléculaire.
Se consacrant aujourd'hui à l'enseignement universitaire et à l'écriture, elle a de 1991 à 2012 exercé la biologie médicale en tant que praticien hospitalier au Centre de Lutte Contre le Cancer Claudius Regaud (Toulouse).

Elle est l'auteur de nombreuses publications scientifiques internationales et d'ouvrages universitaires.
En 2010, elle a décidé de tourner sa plume vers la littérature jeunesse : romans ados et jeunes adultes, albums illustrés, vulgarisation médico-scientifique.

son site:
http://www.etoiledenatan.fr
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Source : www.univ-tlse3.fr
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Interview de Sophie Séronie-Vivien le 7 mars 2021 : scientifique ou littéraire, est-on obligé de choisir ?


Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Le silence règne un instant, troublé seulement par le crépitement du feu.
- Vous dites que vous aviez vingt-cinq ans à votre mort. Vous n'avez pas l'air d'en avoir beaucoup plus : les gens ne vieillissent plus une fois qu'ils sont ici ?
- Le temps passe car le rythme des saisons est respecté, les bêtes naissent, vivent et meurent normalement. Mais sur les Consolés, le temps n'a pas de prise. Aucun ne meurt de mort naturelle ou de maladie.
- Est-ce que des enfants naissent ?
Un voile de tristesse passe sur le visage d'Estévania.
- Non, les Consolés sont immortels mais il leur est refusé de concevoir des enfants. Les seuls petits de la vallée sont ceux qui ont été menés ici par le Drac.
- Et les gens qui habitent ici ? Ils viennent tous du même endroit ?
- Non. Je viens du royaume de Navarre, du côté nord des montagnes, alors que Guilhem que tu rencontreras bientôt est né et mort dans le comté de Toulouse. Chez les vivants, nous n'appartenions ni aux mêmes lieux, ni au même temps. Certains viennent du Béarn ou de la Catalogne, et vivaient jadis du temps de la duchesse Aliénor ou de la Reine Jeanne. Les derniers arrivants ne sont là que depuis quelques hivers.
Mon esprit est en ébullition. J'appelle à la rescousse mes leçons d'Histoire et de géographie. Mais elles ne me sont que de peu d'aide...
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– Pourquoi vous avez une patte de canard brodée sur votre gilet ?
La vieille porte sa main à la curieuse décoration.
– Ce n’est pas une patte de canard, béroï, c’est une patte d’oie. C’est le souvenir d’un temps lointain où les gens comme nous ont connu bien des malheurs.
– Les gens comme vous ?
– Nous étions des Chrestiaas, petit. Sur nous et nos semblables pesait une terrible malédiction. Depuis des siècles, on disait que nous avions la lèpre, ou que nous étions les descendants des Maures. Rien de tout cela n’était vrai, bien sûr. Seulement tout le monde y croyait. Alors nous devions vivre à l’écart des villages, nous ne pouvions épouser que nos semblables et beaucoup de métiers étaient interdits à nos hommes… Même à l’église nous ne pouvions prier et communier avec les autres.
– Oh ! dis-je choqué. Et la patte d’oie ?
– On nous obligeait à la porter pour que les gens sachent qui nous étions et qu’il ne fallait pas se mêler à nous. Quand nous sommes arrivés ici, beaucoup d’entre nous s’en sont débarrassé. Mais le Blaise et moi avons tenu à garder la trace de l’oie sur nos vêtements. Pour ne jamais oublier ce que les hommes peuvent faire à d’autres hommes.
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– C’est pas croyable ! répète Peyo. Une cascade de cette taille, ça ne s’invente pas ! Comment a-t-elle pu apparaître tout d’un coup ?
Il n’en revient visiblement pas. Près de lui, Mounioc ne tient pas en place, aussi excité que son jeune maître.
Inès s’approche du petit bassin qui s’est formé au pied de la chute d’eau. Les embruns l’atteignent mais elle n’y prend pas garde, appréciant sans doute la fraîcheur ainsi dispensée.
– Peut-être que l’eau travaillait derrière la paroi et que la pierre a éclaté aux derniers gels ? propose Peyo. Que le trou s’est formé comme ça ?
Sans répondre à son frère, Inès retire ses espadrilles et se jette sous la chute qu’elle traverse en deux bonds. Elle disparaît derrière le rideau d’eau.
Mounioc se met à aboyer furieusement. Au bout de trente secondes, elle réapparaît trempée jusqu’aux os.
– Mais tu es pègue ou quoi ? hurle Peyo. Tu comptais aller où, comme ça ?
Sans se démonter, Inès essore ses longs cheveux noirs. J’essaie de ne pas voir les deux boutons qui pointent à travers son corsage mouillé.
– Je voulais juste vérifier qu’il n’y avait rien derrière.
– Derrière ? dis-je stupéfait. Et que voulais-tu qu’il y ait derrière ?
Elle me regarde comme si la réponse était évidente.
– Il aurait pu y avoir un passage, une grotte, quelque chose que la cascade dissimulerait pour ne pas qu’on le découvre…
– Ne me dis pas que tu as cru que le passage du Drac était derrière la cascade ! demande Peyo avec un air de défi.
– J’y ai pensé, c’est vrai. Mais il n’y avait rien, que la paroi de la montagne. Allons, installons-nous au soleil, que je me sèche.
Et en trois pas d’escalade facile, elle grimpe sur un bloc plat. Elle retrousse sa jupe, offrant ses mollets au soleil. La vue de sa peau blanche, si surprenante tant le teint de son visage est mat, fait démarrer une sorte de tourbillon dans mon ventre. Surprenant mon regard fixé sur ses jambes, elle laisse échapper un sourire fugitif. Je n’ai pas le temps de me remettre de cette vision que Peyo, ayant rejoint sa sœur, me tend la main pour m’aider à monter.
Une fois tous les trois installés, Inès répond à la question que le tourbillon dans mon ventre m’a empêché de poser.
– Dans ces montagnes, certains racontent qu’il existe encore des créatures magiques de l’ancien temps, comme les dracs. Les dracs vivent dans les torrents et parfois près des ponts. Ce sont des génies des eaux, plutôt malfaisants. Pourtant, il existe une légende, que Marie nous a souvent racontée et qui parle d’un drac gentil. Une sorte de gardien qui veille près d’une cascade sur l’entrée …
Inès ne finit pas sa phrase. Ses yeux s’agrandissent et je vois s’y installer la peur. Elle fixe un point en aval, un point invisible pour Peyo et moi car nous sommes assis face à elle. Avant que j’aie pu réaliser que quelque chose de terrible vient d’arriver, une voix rauque ordonne :
– Debout les mioches, descendez de votre rocher. Et toi, le youpin, n’essaie pas de faire le malin.
Cette voix… Et cette insulte qu’elle porte... Je n’ai pas besoin de me retourner pour reconnaître l’homme qui nous a abandonnés dans la montagne, ma famille et moi.
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Une semaine a passé et c’est déjà le mois d’Août. Plus personne n’a reparlé de l’histoire de Victor. Il joue avec moi maintenant, et m’a même accompagné relever des collets. J’ai bien senti que la vue des lapins étranglés le dégoûtait un peu mais il n’a rien dit.
Inès et ma mère sont au poulailler. Nous deux, nous déjeunons, assis devant un bol de ricoré (il n’y a plus de café à cause de la guerre). Victor qui jusqu’à présent mangeait moins qu’un moineau, dévore sa troisième tranche de pain tartinée de confiture de myrtilles.
– Vous avez de la chance de pouvoir manger à votre faim. A Bordeaux, nous n’avions que ce à quoi nous donnaient droit les tickets d’approvisionnement. Et comme nous n’avions pas les moyens d’acheter au marché noir…
J’imagine un marché où tout le monde serait vêtu de noir, où l’on vendrait des légumes noirs, des fromages noirs…
– C’est quoi le marché noir ?
Victor me regarde, surpris.
– Le marché noir, c’est quand certaines personnes se débrouillent pour obtenir des produits rares, comme la viande, le café, l’huile, le chocolat. Elles les revendent ensuite, très cher, à ceux qui n’en ont pas. Ҫa s’appelle comme ça parce que c’est interdit.
Mon père dit souvent que j’ai beaucoup de chance de savoir déjà lire et écrire. Mais Victor semble en savoir bien plus que moi. Ҫa me rend un peu jaloux.
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A l'heure où je me réjouis d'être de nouveau père, je pense à Eléa et à Milo, à qui cette possibilité ne sera jamais offerte. Sur quelles bases ont-ils construit leur bonheur ? Sont-ils seulement heureux ? Le travail, la connaissance, le sexe, le loisir peuvent occuper une vie mais non l'emplir, me semble-t-il. Quant à la relation amoureuse, elle se heurte déjà à l'usure du temps d'une vie de mortel. Alors pour un immortel... Seules les naissances renouvellent sans faillir une réserve incomparable de tendresse et d'affection.
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Lorsqu'il s'installa pour la première fois devant le miroir de sa nouvelle chambre, Natan avait ceint sa couronne de cérémonie. Jamais il n'avait trouvé ce joyau aussi magnifique, jamais il ne lui avait accordé autant de valeur.
Bien sûr il avait peur. Mais une petite voix lui murmurait intérieurement que, si bien défendue et tant aimée, son étoile ne pourrait pas s'éteindre.
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- Voici Simon. Il vivra dorénavant avec nous. Il faudra que vous l'appeliez Victor.

J'ai du mal à ne pas trahir ma présence. Quoi? C'est qui ce type qui va s'installer ici? Un type qui ne bronche même pas à l'idée d'être débaptisé!
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Bien-sûr, tu as raison, l’espoir de vaincre ne suffit pas à remporter la victoire. Mais si tu perds l’espoir de vaincre, alors tu perds aussi beaucoup de chances de l’emporter.
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Elle est bien gentille Estévania, mais elle espère qu’on va les libérer comment les parents de Simon si jamais on les trouve ? Avec l’épée de Geoffrey, les poings de Célestin et moi qui leur mord le cul ? Des génies, il doit y en avoir une tripotée. Et pour avoir emmené tous les gens de la vallée sans qu’ils résistent, c’est qu’ils doivent être bien armés !
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Natan est bien plus que le prince de cette étoile. Il en est l’âme, l’essence même : ce monde n’existe que par et pour lui. Et chacun de ses sujets, chacun de ses citoyens, ne vit que pour le servir et le faire évoluer. Chacun d’entre eux sacrifierais sa vie dans l’instant pour le défendre. Il en est ainsi sur chacune des étoiles : un souverain donne un sens à l’existence de milliards de citoyens tout en dépendant de façon absolue de leur survie. Et de leur loyauté.
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