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3.65/5 (sur 124 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) : 1969
Biographie :

Stef Penney est née et a grandi à Édimbourg, Écosse.

Après un diplôme de philosophie et de théologie à l’université de Bristol, elle entreprend des études de cinéma au Bournemouth College of Art. Elle a déjà écrit et réalisé deux films.

Son premier livre, La Tendresse des loups, a obtenu une double récompense inédite au prestigieux Costa Award : meilleure première œuvre et meilleur roman.


Source : www.belfond.fr
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La tendresse des loups (en anglais)


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On dit que l’alcool tue, mais c’est faux ; sinon, nous serions tous morts. Ce qui tue, c’est la tristesse : quand elle devient si lourde et écrasante que vous ne supportez tout simplement plus d’être sobre, ou même conscient.
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Canada, 1867. Dans le village de Caulfield, c’est l’agitation. Un trappeur a été assassiné et, pour résoudre ce meurtre inquiétant, des hommes appartenant à la Compagnie de la baie d’Hudson ont été envoyés sur place. Leur tâche n’est pas facile, entre le manque d’indices, la disparition inexpliquée du fils de Mme Ross, Francis, la venue du mystérieux Sturrock qui s’intéresse de près à l’affaire… sans oublier le climat hostile et impitoyable de cet hiver glacial.
Un aperçu pour le moins prometteur : un roman policier situé dans un paysage qui attire les lecteurs de par les légendes qui l’entourent ; un intrigue qui ouvre de nombreuses portes pour jouer avec le suspense et faire preuve d’originalité ; une période historique intéressante en raison des relations entre les Blancs et les Indiens en particulier.
Et pourtant, la Tendresse des loups ne m’a pas convaincue. Je dirais même qu’il m’a quelque peu déçue, et bien après avoir terminé ma lecture, je suis encore indécise quant aux raisons qui m’ont permis de me forger une opinion.
Le résumé de quatrième de couverture, ainsi que quelques critiques que j’avais lues auparavant, y sont sans aucun doute pour quelque chose. Je me réjouissais de découvrir une autre culture, un paysage qui me passionne, des animaux que je respecte et que j’admire beaucoup, une intrique palpitante… Attentes qui n’ont pas réellement été satisfaites lorsque j’ai tourné la dernière page.
L’idée de l’intrigue, bien que plutôt banale, est particulièrement intéressante en raison du lieu géographique où elle se déroule et de l’époque durant laquelle les évènements se produisent. L’enquête manque toutefois de dynamisme à mon goût. J’ai été captivée par le début, lorsque Mme Ross et son guide indien se mettent à suivre des traces dans ce paysage impitoyable et dangereux. Toutefois, par la suite, lorsque les délégués de la Compagnie se mettent à les suivre et que l’expédition de Francis sur les traces d’un inconnu est narrée, je me suis vite lassée car le tout me semblait très répétitif.
Heureusement, plusieurs épisodes romantiques sont venus ponctuer ces quêtes qui n’étaient guère excitantes. Les personnages principaux sont complexes et bien décrits, et leurs sentiments sont évoqués avec talent de manière qu’on s’attache beaucoup à eux. J’ai personnellement eu un faible pour Donald et Mme Ross, qui sont sans doutes les plus développés, bien qu’une partie de leur caractère reste mystérieuse jusqu’à la fin. Nous faisons également la connaissance de plusieurs autochtones qui sont décrits de manière un peu différente, ce qui nous fait bien ressentir la discrimination qui peut exister entre eux, mais surtout les grandes différences de culture qui existent.
La manière dont l’histoire est contée prête cependant à confusion. Un grand nombre de petites histoires sont entremêlées, avec de fréquents changements de point de vue. Certains chapitres sont des flashbacks alors que d’autres racontent les actions en cours. Une des spécificités du roman est qu’un des narrateurs parle à la première personne – il s’agit de Mme Ross – alors que les autres actions sont soit décrites par un narrateur externe, soit par d’autres personnages s’exprimant à la troisième personne. Cela n’est pas un problème en soi et pourrait être intéressant, mais j’ai à plusieurs reprises été un peu embrouillée car je ne savais pas de qui l’auteur parlait. Le grand nombre de personnages et l’emploi un peu abusif du pronom anaphorique « il » ou « elle » – surtout en début de chapitre – entravent la lecture et empêchent parfois de saisir à qui on fait référence. Le style d’écriture m’a aussi quelque peu gênée, surtout au début, car il y a un nombre incroyable de parenthèses et de tirets qui alourdissent le texte.
Les petits épisodes appartenant chacun à une histoire différente ne facilitent pas non plus la compréhension. C’est pourtant dommage, car l’idée d’explorer la communauté écossaise, les postes de la Compagnie et les camps d’autochtones est intéressante et permet de donner de la profondeur au roman. J’au toutefois ressenti une impression d’inachevé, comme si l’auteur s’était contentée d’esquisser ces passages plutôt que de les développer de manière suffisante. L’histoire de Line, par exemple, n’apporte par réellement d’éléments importants à l’histoire. En ce qui concerne la famille Knox, c’est un peu le contraire : très présente au départ et directement liée au meurtre, elle disparaît soudainement tout à fait, nous laissant avec de nombreuses questions la concernant.
Ces épisodes, mêlés à l’enquête, sont un peu déstabilisants car ils suscitent de nombreuses questions qui resteront sans réponse, comme si elles avaient été oubliées en chemin. Elles ajoutent à l’enquête des éléments qui ne sont pas indispensables et qui m’ont perturbée pour comprendre la fin. En effet, si le début est plutôt lent et répétitif, la fin surgit comme un éclair et on termine le livre sans qu’on n’ait réellement le temps de comprendre ce qui se passe.
Toutefois, il n’y a pas de coup de théâtre, contrairement à ce à quoi on aurait pu s’attendre. Le suspense a disparu depuis longtemps et même les relations des personnages restent suspendues, comme s’il manquait quelque chose. Une fin ouverte ne me dérangerait pas – bien au contraire – mais l’auteur a ici fait un choix qui limite considérablement l’interprétation.
La dernière critique que j’ai à formuler concerne le titre, que je ne trouve pas réellement adapté. Bien que les loups soient évoqués à plusieurs reprises, ils n’apparaissent réellement qu’une fois – voire deux – dans tout le roman et je dois avouer que je m’attendais à plus.
Les passages concernant les Indiens m’ont particulièrement plu car je ne connais pas bien leur culture et que leur manière de vivre dans la nature avec des conditions climatiques si difficiles m’impressionne beaucoup. La cohabitation avec les Blancs est également traitée de manière complète et plusieurs points de vue nous sont donnés.
La tendresse des loups est donc une histoire divertissante, mais qui se penche plutôt sur des histoires d’amour et les relations entre les personnages, sur le paysage canadien du Grand Nord et sur la cohabitation entre les autochtones et les Blancs. Vien que les personnages soient pour la plupart attachant – ou haïssables, selon l’intention de l’auteur – je conserve un arrière-goût d’inachevé car certaines petites histoires ne me paraissent pas suffisamment développées pour prendre sens dans le roman. Le suspense n’est pas non plus gardé suffisamment longtemps à mon goût et j’ai trouvé la fin plutôt décevante. Si vous vous intéressez aux trappeurs et à l’organisation de la population blanche et indienne au Canada dans les années 1860, vous trouverez cependant sans doute votre bonheur dans ce roman.
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C'est terrible de voir ses parents vieillir et de savoir que leurs douleurs et leur fragilité corporelle ne vont aller qu'en croissant, jusqu'à l'effondrement de l'organisme.

Ce qui montre simplement qu'on ne quitte jamais rien. On emporte tout avec soi, qu'on le veuille ou non.
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Plus tard, alors que je suis allongée dans la tente comme une saucisse, quelque chose me réveille. Je sens une légère ombre grise traverser la toile de la tente ; L'aube doit donc être proche, ou alors c'est la lune qui brille. A ce moment-là, la voix de Parker surgit à côté de moi, et je sursaute.
"Madame Ross. Vous êtes réveillée ?"
Je parviens à chuchoter un oui, mais je suis morte d'angoisse, m'imaginant toutes sortes d'horreurs au-delà de ces parois de toile.
"Si vous le pouvez, avancez votre tête vers l'ouverture et regardez dehors. N'ayez pas peur. Il n'y a rien à craindre. Ca pourrait vous intéresser."
J'arrive facilement à manoeuvrer mon corps de façon à regarder dehors, car, après la première nuit, j'ai dormi en gardant la tête du côté de l'ouverture. Je constate que Parker a ouvert un bout de rideau de mon côté, et je regarde.
L'aube n'est pas encore là, mais une lumière froide et grise, qui vient peut-être de la lune invisible et se reflète sur la neige, permet une certaine visibilité. Entre les arbres, les choses restent cependant sombres et indistinctes. Devant moi, les restes de notre feu forment une tache noire et, au-delà, les deux chiens sont debout, en alerte, le corps tendu vers quelque chose sous les arbres. L'un des deux gémit ; c'est peut-être ce qui m'a réveillée.
Au début, je ne distingue rien d'autre, puis, au bout d'une minute ou deux, je discerne un léger mouvement dans l'ombre. Je tressaille en me rendant compte qu'il y a une autre silhouette semblable à celle d'un chien qui se détache en gris contre le fond plus clair de la neige. Ce troisième animal qui surveille les chiens a des yeux et un museau légèrement plus foncés que sa fourrure. Ils s'observent avec un intérêt intense, sans agressivité manifeste, mais aucun ne veut tourner le dos. Un nouveau gémissement s'élève, peut-être vient-il du loup. Il me paraît plus petit que Sisco. Et seul. Je le regarde s'approcher d'un mètre ou deux, puis reculer, comme un enfant timide qui veu
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La haine, les cris, les insultes, je pourrais m’en accommoder : j’y verrais un encouragement, le signe qu’elle ressent encore quelque chose à mon égard. C’est le détachement qui fait le plus mal.
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Comme il n’y a rien d’autre à prendre, je dévisse la flasque de whisky et en bois une rasade. Ça n’a aucun goût, rien qu’une amertume métallique qui m’emplit la bouche, mais au bout d’une ou deux secondes je sens une brûlure au fond de ma gorge. C’est génial – le chaud et le froid. La lave et la glace. J’avale une deuxième goulée et, une seconde plus tard, un haut-le-cœur me soulève l’estomac.
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Ces faits, vous devez les transformer en preuves – j’entends par là des documents attestés, des photos, des films, des autopsies, une confession et, en dernier recours, des témoins experts. C’est ainsi que j’ai appris à procéder en tant qu’enquêteur. La spéculation et le sentiment n’ont pas leur place dans ce travail. Le tangible, le rationnel, l’explicable : c’est ainsi qu’il faut penser.
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Il m’a avoué que le simple fait de me parler faisait qu’il se sentait coupable – comme si confier ses soupçons à un professionnel était un acide corrosif qui, une fois débouché, ne pouvait jamais être remis dans sa bouteille.
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Tout en m'accrochant au traîneau qui cahote et plonge par-dessus les monticules de neige, je me rends compte que cette plaine est magnifique. La luminosité est si forte que j'en ai les yeux qui pleurent ; je suis éblouie, et pas seulement physiquement, mais aussi frappée de respect pour cette pureté gigantesque et vide. Nous passons devant des buissons dont le branches portent des toiles tissées par la neige et des nodules de glace qui, recevant la lumière du soleil, la réfractent en arcs-en-ciel. Le ciel est d'un bleu métallique luisant ; il n'y a pas un souffle de vent, et aucun bruit d'aucune sorte. Le silence est écrasant. Contrairement à certaine personnes, les contrées sauvages ne m'ont jamais donné une sensation de liberté. Le vide me suffoque. Je reconnais les symptômes de l'hystérie et je m'efforce de les combattre. Je m'oblige à penser à l'obscurité de la nuit, ce qui me soulage de cette visibilité aveuglante. Je me force à considérer que je suis totalement minuscule, dénuée d'importance, sans absolument rien de remarquable. Contempler mon insignifiance m' a toujours réconfortée, car si je suis négligeable, pourquoi me persécuterait-on?
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C'est quand même humain, de vouloir une réponse.
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