Vis ! Regarde avant de traverser, mais surtout, n'aie pas peur de traverser la route et vis !
La lune, c'est mon rêve de petite fille, merveilleux et inaccessible mais pourtant si tendre. Et mon Jean qui m'apprend ce soir qu'on y a envoyé une fusée. Comme si on pouvait parler à un rêve avec une machine !
Elle a les yeux très bleus, je les distingue parfaitement d'ici. Ça me fait un drôle d'effet, comme si la mer toute entière me contemplait.
Il veut tellement savoir ce qu'est l'amour. Quelle drôle d'idée. Il suffit d'aimer pour le savoir !
Si les humains savaient ouvrir, comme lui et comme toi, Elsa Amadeus Gabs, toutes les portes avec le coeur et non les enfoncer avec des armes et du mépris, le monde serait un paradis.
[...] je veux dire qu'on ne peut être déçu que par les gens qu'on aime.
- Bien pensé. Le vent peut souffler à des grandes vitesses, mais... il n'y a pas de tempête sur Mars. Il n'y a pas assez d'atmosphère pour un grand vent violent comme sur Terre.
- Possible mais pour soulever quelques grains de sable en quelques années, peut-être qu'il y en a assez ?
- Tu connais la différence entre toi et moi, Cora ? Dans la Bulle, on a réponse à tout. Et toi, tu as question à tout.
La vie, c'est pas toujours que de la vie.
Si n te pose une question, c'est bon signe, ça veut dire que la personne s'intéresse à toi.
demain j'ai défait le lit qui rêvait de moi
j'ai fait semblant de revenir de loin
de sonner à la porte et d'avoir une autre voix
demain j'ai pu porter mon poids sur lui
m'appuyer sur l'être qui me ressemble et qui dort
sans rien sur les côtés pour arrêter le vent
ce matin sans forcer sans perdre l'équilibre
sans mettre des carrés dans les ronds
cartons posés sur d'autres cartons
j'ai pu monter jusqu'à aujourd'hui
sans avoir fermé les yeux une seule fois
ici les gens sont habités par d'autres gens
posés en équilibre sur leurs toits
demain mes jouets et les tiens
prennent ensemble un train qui s'envole
demain j'ai trouvé un théâtre dans mon grenier
dix petits personnages qui portent les noms des dix doigts
leurs silhouettes éclairées à contre-jour
la scène translucide me demande de me retourner
et des années entières se jouent derrière mon dos
qui les reflète
demain je parle une autre langue apprise après-demain
je peins des chants qui me reposent du bruit
ombres aux consonnes couleurs aux voyelles
je donne la réplique aux formes qui murmurent
on dirait des chats
qui auraient appris à marcher comme nous
leurs corps parfois s'allongent et parfois se rétractent
pour leur parler de moi j'augmente ma chaleur ou mon froid
les lance sur la scène
et dans l'acte suivant de la pièce
c'est l'été ou l'hiver
demain tous les gens que j'aime redeviennent des climats