Il y a urgence à ralentir !
Nous courons du matin au soir, captifs d?une course contre la montre. Nous avons du mal à rester plus de dix minutes à ne rien faire, sans regarder notre portable. Alors que cette urgence permanente génère de plus en plus de stress et nous épuise, nous continuons à accélérer, prenant le risque de nous mettre en danger. Car l?urgence nous donne l?illusion d?une vie réussie et bien remplie. Stéphane Szerman, Isabelle Gravillon et Delphine le Guerinel vous proposent des solutions pour décélérer et aller à la reconquête de votre temps. Vous comprendrez ce qui nous entraîne dans le piège de l?urgence et découvrirez comment en sortir en vous inspirant de mouvements de résistance qui encouragent les vertus de la décélération. Vous aurez à disposition les bonnes pratiques et adresses pour réaliser un bilan personnel et mettre en place les diverses manières de faire plus lentement et mieux au travail, de mieux gérer votre temps à la maison, et de réussir à déconnecter avec la Digital Detox.
À la lecture de ce livre, vous mesurerez combien l?art de la lenteur peut vous permettre de réapprendre à vivre mieux, ensemble et durablement vers un lent demain qui chante !
STÉPHANE SZERMAN
est psychothérapeute à Paris. Après des études de Philosophie et de Psychologie, il s?est spécialisé dans la gestion du stress et la valorisation du bien-être. Il a écrit de nombreux ouvrages sur ces sujets.
ISABELLE GRAVILLON
est journaliste spécialisée en psychologie et santé. Elle collabore avec plusieurs journaux et est co-auteure d?une dizaine d?ouvrages.
DELPHINE LE GUERINEL
est consultante en Ressources Humaines spécialisée dans la création d?évènements de cohésion d?équipe et de développement des talents personnels.
Illustrations : Anne Defréville
--- Fiche du livre : https://www.dunod.com/sciences-humaines-et-sociales/ralentissez-choisir-lenteur-et-reapprendre-vivre
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Après tout, est-ce que j'ai sérieusement envie de ralentir, de lâcher mes écrans, de m'autoévaluer véritablement et de vivre autrement ? Est-ce que je ne vais pas laisser des plumes dans ce bouleversement ? Est-ce que je ne risque pas de tomber comme le funambule sur son fil, qui tant qu'il avance parvient à maintenir son équilibre ...
mais tangue dangereusement quand il s'immobilise ?
Il vous faudra simplement trouver votre tempo giusto !
Sans rêverie, point de créativité
Certes, la vitesse nous grise, mais par moments elle nous grille et nous tue. La boulimie et l'insatiabilité sont des penchants humains auxquels nous adorons tous céder. Mais derrière cette précipitation à multiplier les activités se cache probablement une indicible angoisse du vide.
Eviter de se confronter à l'ennui, enrager contre la perte de temps, deviennent alors des obsessions perpétuelles.
Pour perdre le minimum de temps, en toute logique, on fait beaucoup et rapidement pour avoir l'agréable sensation d'en gagner au maximum.
Ainsi, nous vivons dans une temporalité maximisée, ultra-remplie.
D'un point de vue strictement relationnel, si on ne décélère pas, comment percevoir chez l'autre que quelque chose ne va pas ? Comment avoir ces petits gestes qui en disent beaucoup et pacifient les rapports humains ?
L'écoute et l'attention ne peuvent se passer de temps.
Un enfant plus que quiconque a droit à la lenteur.
Parce que tout ce qu'il a à apprendre en quelques années nécessite du temps et du calme.
Réussir à enfiler les manches d'un blouson ou à lacer ses chaussures requiert des heures d'entraînement pour des petits doigts encore malhabiles. (...)
Si vous envisagez de vous lancer dans un plan lenteur,
pensez en priorité à vos enfants. C'est par là qu'il est urgent de commencer !
A force de vouloir mesurer le temps et le soumettre, nous avons fini au contraire pour nous installer en situation de dépendance vis-à-vis de lui, voire d'aliénation. On comprend bien toute la portée de ce proverbe italien : "L'homme mesure le temps, le temps mesure l'homme."
Au commencement était le traumatisme! A la fin se dessine un long et pénible chemin pour s'en sortir et la solitude du choix d'entrer ou non en harmonie avec soi-même, d'entrer ou non en "résilience".
Curieux conseil ? Est-ce bien raisonnable de gaspiller cinq minutes alors qu'on cherche désespérément à en récupérer ? Justement oui ! Des études ont montré que l'esprit se montre beaucoup plus vif quand il sort d'une période d'accalmie. C'est à ce moment précis que des décisions sont prises, que des solutions émergent, que des situations se débloquent, que des prises de conscience ont lieu. Pour se montrer créatif et inventif, notre cerveau a besoin d'être régulièrement déconnecté de l'urgence et mis en veilleuse.
Une fois qu'on a repéré son rythme naturel, il suffit de s'y adapter. Pourquoi ne pas concentrer sur les heures de vitalité les travaux exigeants, les réunions créatrices, les négociations importantes ? Pour les créneaux de faible performance, on préférera le tri dans sa messagerie, les appels téléphoniques, les réunions de routine.
Grâce aux satellites puis à Internet, nous vivons à l'heure de l'immédiateté, prisonniers d'une révolution digitale inéluctable, celle du Big Data (recueil et exploitation d'ensembles de volumes inégalés de données posant des défis d'intégration et de traitement). Mais à qui cela va-t-il profiter ?
Chacun devra veiller à ce nouveau partage de données en comprenant les multiples enjeux afin de choisir son rapport avec les géants d'Internet (Apple, Microsoft, Google, Facebook, Twitter, Amazon, Youtube, Netflix, etc.) qui suscitent notre soif d'hyperconnexion et d'hyperconsommation ...