Car s'amuser, mais s'amuser vraiment, jouer, c'est déjà résister à l'esprit bourgeois et à l'ennui, carburants du capitalisme et de son aliénant spectacle.
Le graffiti n'est pas le parent pauvre de l'art. Certes, il faut se faufiler dans la nuit et mentir à sa mère, mais à part ça, c'est l'expression artistique la plus honnête qui soit. Il n'est pas élitiste, ni branché, il se donne à voir sur les plus beaux murs qu'une ville ait à offrit, et le prix d'entrée ne rebute personne. BANKSY
Parce qu'elle mobilise l'imagination, l'instinct, l'émotion, bref tout ce qui existe dans l'homme à l'état sauvage, la résistance culturelle suscite ce que la seule raison ne produira jamais: l'enthousiasme. Elle offre à ceux qui résistent des mythes auxquels s'identifier, des raisons de se rassembler et des moyens de se renforcer. Les Anglo-Saxons ont un mot pour ça: "empowering". La résistance culturelle donne du pouvoir à ceux qui n'en ont pas, ou plus, ou pas assez.
"Les manifs, les mots d'ordre, etc. Quel ennui! ça n'influence plus personne." (...) Pour marquer le pas avec l'esprit de sérieux du militantisme, la résistance culturelle préfère désormais parler d'activisme: "la catégorie 'militants' appartient au passé, explique Alex Foti, organisateur à Milan du Mayday. Aujourd'hui, nous sommes des activistes. Un militant croit toujours aux grandes causes. Un activiste se mobilise s'il aime ce qu'il est en train de faire. Un activiste ne se mobilise pas parce qu'il doit le faire, ni parce qu'il faut le faire, mais parce qu'il sent qu'il veut le faire".