AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Ledraveur


Au lieu de rejeter le moi comme pure invention, Gotama le présente comme un projet à réaliser. Par le « moi », il fait référence non au « Moi » transcendant des brahmanes qui, par définition, ne peut être que ce qui est éternellement, mais au « moi » fonctionnel, moral, qui respire et agit dans ce monde. Il compare ce moi à un champ, un terrain potentiellement fertile qui, s'il est irrigué et entretenu permet aux plantes de s'épanouir. Il le compare à une flèche : une tige de bois, à tête de métal et empenne de plume, qui, une fois assemblée, peut être lancée dans une course infaillible vers sa cible. Et il compare le moi à un morceau de bois, quelque chose qu'on peut façonner et transformer en ustensile ou en poutre faîtière. Dans chaque cas, de simples choses sont travaillées et transformées pour répondre à des besoins humains.
Un tel modèle de « moi » convient mieux aux laïcs, hommes ou femmes, qui vivent dans ce monde qu'aux moines ou moniales résolus à y renoncer. Il présente une sorte de défi très différent. Il incite non à se former pour atteindre un détachement serein à l'égard des turbulences de cette vie mais à se confronter à ces événements pour leur insuffler un sens et un but. L'accent est mis sur l'action plutôt que l'inaction, sur l'engagement plutôt que le désengagement. Et il y a également des implications sociales.
(page 197)
Commenter  J’apprécie          50





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}