Il n'avait donc en tête que Dollentz et cette connasse au téléphone alors que le pistolero s'avançait vers lui, incarnation du destin, il ne pensait qu'à l'extraordinaire spectacle que ces deux-là pourraient offrir, sous le soleil brûlant du désert, sans rien d'autre sur eux qu'une couche de miel et attachés à un poteau planté sur une fourmilière. Chacun son poteau, chacun sa fourmilière. Merveilleux ! Jouissance de l'esprit qu'accompagnait cependant l'arrière conscience d'avoir atteint le fond. Telle avait été la détermination du vieux Katz à voir son unique héritier marcher sur les traces qu'il s'était refusé à lui payer d'autres études que celles débouchant sur une licence de pharmacologie; l'infortuné fils avait donc marché sur les traces de son père, et que dans l'éternité Dieu fit pourrir ce dernier dont l'unique rejeton en était maintenant à toucher le fond d'une vie qui semblait n'avoir pourtant connu que des creux et l'avait vieilli avant l'âge !
Oui, le fond, le nadir absolu.