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Citations de Stephen McCauley (191)


Il existe une frontière ténue entre le luxe admirable de ne rendre compte de son temps à personne et la solitude de savoir que personne ne se soucie de ce qu'on peut bien en faire. (p.10)
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D'un autre côté, si tout le monde s'adonnait librement aux plaisirs de la chair en suivant quelques règles hygiéniques de base, en évitant l'autoflagellation et tout sentiment de culpabilité, la violence au volant serait inconnue et personne n'aurait voté pour George Bush. La vie, d'une manière générale, n'en serait que meilleure.
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C'est toujours la même chose quand on présente des amis : comme ils n'ont pas de sujet de discussions communs à part vous, ils s'amusent à échanger des commentaires piquants sur vos défauts et finissent par faire équipe.
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J'avais une vision de la situation, il en avait une autre. L'amour, ça ne marche que lorsque les deux entretiennent la même illusion.
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Cinq ans plus tôt, le mari d'Agnès, un individu grotesque nommé Davis, l'avait quittée, proclamant qu'il avait besoin de "se trouver". C'étaient ses propres termes. Comme il me l'avait expliqué, "je suis passé du fils parfait à l'étudiant parfait au mari et père de famille parfait. Maintenant, il faut que je me trouve, que je découvre qui je suis réellement". Je l'avais écouté avec stupeur, partagé entre la colère et la gêne devant cette récupération inversée du jargon M.L.F. de la première heure. Sa tirade puait la psychothérapie à la petite semaine. D'abord, ses prétentions à la perfection étaient parfaitement gratuites. Quant à découvrir qui il était réellement, cela se concrétisa fort rapidement par quelque chose d'aussi profond, en termes de quête du moi, que d'aller s'installer dans un abominable immeuble de studios rattaché à un club de mise en forme, skier tous les week-ends à Montréal et ignorer royalement les charges de sa précédente et parfaite incarnation sur cette terre-sa femme et sa fille, par exemple.
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Si l'on élimine toute trace de désir et de passion de l'acte sexuel, cela finit tragiquement par ressembler à une machine à sous: insérez la pièce, abaissez la manette, et espérez, paralysé par l'attente, que vous allez toucher le jackpot.
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Lire c'est comme suivre un cours de yoga : on pénètre dans un autre monde, où l'on rencontre des personnages chaque fois différents, aux prises avec leurs propres problèmes, leurs propres défis ; observer leurs tribulations nous tient â l'écart de nos soucis quotidiens et, lorsqu'on émerge de ce monde parallèle, on se trouve en possession de nouvelles informations - ou de bribes d'informations, plutôt- que l'on a collectionnées à notre insu, mais qui commencent à nourrir notre réflexion.
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Et puis, aussi, je semblais congénitalement inapte à me fondre dans n'importe quel groupe : soit j'avais peur d'être rejeté, soit je craignais de me perdre dans leur chaleur étouffante. Les premiers mois que je passai là-bas, c'est des matchs de football que je tirai mon plus grand réconfort. Je me fichais complètement des sports d'équipe mais ça me permettait d'être assis parmi des milliers de supporters vociférants et de me sentir à la fois entouré et profondément solitaire.
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Depuis que j'habitais cette maison, une demi-douzaine d'occupants s'y étaient succédé - pour l'essentiel, autant qu'il m'en souvienne, des matheux géniaux à cheveux gras du genre qui, ayant décroché leur diplôme avec mention très bien, est promis à la plus grand réussite mais se tape une dépression quelconque et finit collectionneur de B.D., avec un emploi dans un centre de photocopie.
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Quand elle raccrocha, Amira lui demanda si c’était son joueur de clarinette.
« De saxophone, répliqua Julie. Non, c’était mon ex-mari.
Ça date de quand ?
- On a été mariés il y a presque trente ans. Mais pas longtemps.
- Je suis tellement jalouse de tous tes ex, s’exclama Amira. C’est horriblement gênant d’avoir un mariage qui tient la route, même si je l’ai épousé pour son argent. Tu l’aimes toujours ?
- C’est presque un étranger pour moi maintenant. Il est homo.
- Oh, mais c’est merveilleux. Les homos sont fous de moi. Je ne sais absolument pas pourquoi. J’organiserai une fête en votre honneur. Il pourra t’aider à acheter la maison et à gérer Mandy. Ce sera ton sauveur. »
De manière lugubrement synchrone, les lumières papillotèrent, puis s’allumèrent au moment où Amira prononçait ce dernier mot. Julie avait envie de répliquer qu’elle n’avait pas besoin de sauveur, mais elle savait que c’était faux.
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Tandis qu’elle l’aidait à sortir de ses bagages ses chemises nettoyées au pressing et ses pantalons soigneusement pliés, et qu’elle le regardait les ranger près de son lit dans la commode (trop grande pour la pièce), elle lui parla des toilettes. Elles se trouvaient tout au bout du couloir, cachées sous l’escalier dans ce qui était autrefois un cagibi. « Tout le monde peut s’en servir, mais personne ne le fait. Dans mon annonce, je les appelle « toilettes avec intimité garantie ».
« Astucieux, dit-il. Les gens sont toujours contents de trouver de l’intimité dans leurs toilettes. »
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On ne revient jamais à la case départ. On revient avec l'expérience de sa vie. Évidemment cela change tout.
Une adolescente, une femme qui divorce, un gay vieillissant... une maison trop convoitée, la magie Mc Cauley fonctionne et on tourne les pages pour connaître la suite.
La fin est peut-être un peu bâclée mais on y arrive sans crier gare après avoir partagé la vie de Julie, Mandy et David.
Et peu importe si tout cela n'est pas très crédible.
L'auteur nous raconté une histoire et le lecteur a eu grand plaisir à la lire.
C'est cela finalement un roman.
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La moitié de l' existence m' avait tout l' air de se réduire à ça : se bercer
d' espoir dans une situation desespérée et je n' avais pas encore découvert
en quoi consistait l' autre moitié .
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C'était avant tout quelqu'un de bon, et donc, comme tous les individus doués de bonté, un homme d'agréable compagnie, légèrement dépressif.
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Tes amis sont peut-être des intellectuels de gauche larges d'esprit qui trouvent que ta façon de vivre est tout à fait banale, mais, crois-moi, je me vois mal, dans le style soirée romantique, déboucher une bouteille de vin et dire à Cici que mon frère est homosexuel. Elle est toute jeune, toute fraîche. C'est le genre de fille qui est parfaitement capable de ne pas comprendre ce que le mot veut dire.
- J'espère qu'à la réception j'aurai le temps de le lui expliquer.
- Tu pourrais au moins prendre la bonne décision, comme tu le disais toi-même si justement, et épouser cette pauvre fille.
- Franck tu délires. Pourquoi voudrais-tu que je l'épouse ?
- Pour sauvegarder les apparences, Georges. Les apparences, tu vois ce que c'est ?"
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La principale différence entre les enfants et les adultes, me semble-t-il, c'est que les enfants entendent tout quand on croit qu'ils ne font pas attention, et que les adultes n'entendent rien en faisant semblant d'écouter.
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Je fais partie de ces lâches carnivores qui préfèrent rester le plus loin possible des massacres perpétrés dans les fermes et les poulaillers, et éviter le spectacle désolant de tout ce qui ressemble à un corps ou une tête d'animal.
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Certains clients cherchent un logement qui corresponde à leurs goûts, leur style de vie et leur sens esthétique de l'équilibre et des proportions ; et puis il y a ceux qui veulent un lave-vaisselle. Dans la première catégorie, on trouve les gens qui, en visitant un appartement ou une maison, observent la hauteur des plafonds, l'exposition des fenêtres, l'agencement des pièces, la largeur des lames du parquet. A la seconde appartiennent les individus qui demandent s'il y a un lave-vaisselle et, lorsque la réponse est positive, signent immédiatement un chèque. (...) Curieusement, les Maniaques du Lave-vaisselle semblaient assez peu se soucier de l'appareil lui-même. Ils faisaient semblant de s'intéresser à un détail matériel pour éviter de laisser croire aux vendeurs ou aux propriétaires rapaces qu'ils avaient affaire à des naïfs. La plupart des Maniaques du Lave-vaisselle ne devaient d'ailleurs jamais s'en servir, étant le plus souvent accaparés par leur travail, ne rentrant chez eux que pour dormir après avoir avalé un plat préparé, mangé directement dans l'emballage.
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"Je te réveille ?
- Non, pas du tout", répondit-il, choqué par cette idée. Il avait été élevé par une mère considérant le fait de dormir comme une attitude hautement suspecte, plus honteuse encore que l'alcoolisme et le goût compulsif du jeu, deux domaines dans lesquels la chère femme en connaissait un rayon.
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Réussir à avoir une bonne opinion de soi-même, c'était un peu comme vieillir de manière digne: totalement impossible,mais ça valait quand même la peine d'essayer.
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