Sylvain Vallée

Seigneur... Je ne vous demande ni le bonheur, ni la fortune, ni même la santé. Tout ça, on vous le demande tellement que vous ne devez plus en avoir. Donnez moi plutôt ce qu'il vous reste. Donnez moi ce que les autres vous refusent. Je veux l'insécurité et l'inquiétude. Je veux la bagarre et la tourmente.

C'est toujours pareil. La poisse me poursuit, où que j'aille, et je ne peux rien y changer.
S'il y a un bon dieu là-haut, il a vraiment décidé de m'en faire baver. (Betty)

Les larmes sèchent vite, au Katanga.

(page 19)

Une belle tête, sous une chevelure rousse, n'est autre chose que le Soleil au milieu de ses rayons.

- Salauds de l'ONU... "Mission d'observation", qu'ils disent. "Protection des populations civiles". Tu parles. Des suédois, des irlandais et des gurkhas. C'est pas leur pays. ils sont payés eux aussi, non?
- Si, bien sûr. Pourquoi?
-Ben, ça fait d'eux des mercenaires comme vous, capitaine. C'est quoi la différence?
- La couleur du casque.

Tu as tué 300 personnes, hommes, femmes, enfants. On t’a médaillé pour ça. On affrète des avions rien que pour toi. Tu es quelqu’un. Tu es un guerrier. Un gamin dans une rizière… un boche qui lève les bras.... une fille algérienne avec une bombe… tous tués. Une idée, qui te trotte dans la tête : eux, au moins, se battaient pour une cause. Et toi ? Tu te bats pour oublier ce que tu ressens. La pétoche, mon vieux. Qui n’a rien à voir avec une grenade dégoupillée, ou un tir de barrage… La peur, la vraie, c’est Nora qui te regarde. Et qui te dit “je t’aime”. Et toi, incapable de répondre “moi aussi” parce que sans ton uniforme, tu n’es personne. Sans ton FM, tu n’es qu’une cloche parmi tant d’autres et il va falloir que tu descendes encore pas mal de monde pour oublier ça.

Tu seras riche. Les riches n'ont pas de couleur.

(page 70)

Dans les années 50, il n'était pas toujours bon d'aller chez le médecin, surtout quand on vient de faire un casse et que c'est un diamant que l'on veut retrouver.

Peu après avoir proclamé l'indépendance du Katanga : « On nous reproche, n'est-ce pas, de vouloir garder les richesses pour nous. Nous, nous voulons aussi partager avec les États qui sont pauvres mais, quant aux affaires intérieures, nous voulons les diriger nous-mêmes. »

-Maintenant que vous avez assez humilié Orsini, vous allez peut être le laisser nous dire pourquoi nous sommes ici? Je ne dirige pas un pays moi, mais une entreprise. J'ai du travail...

Seigneur...
Je ne vous demande ni le bonheur...
Ni la fortune...
Ni même la santé.
Tout ça, on vous le demande tellement...
Que vous ne devez plus en avoir.
Donnez-moi plutôt de qu'il vous reste.
Donnez-moi ce que les autres vous refusent.
Je veux l'insécurité et l'inquiétude.
Je veux la bagarre...
Et la tourmente.

'pages 38 et 39)

La semence de Msiri fut bien trop généreusement répandue, durant toute sa longue vie, pour que sa lignée disparaisse...

(page 15)

Les blancs sont négligents. C'est bien connu. Ils se fient aux apparences. Tu leur dis "oui, monsieur", "vite, vite" et ils en déduisent que tu es stupide, que tu n'es bon qu'à obéir.

—Est-ce que cela vous ferait plaisir, Monsieur le Ministre, si on vous livrait Patrice Lumumba ?

— Vous êtes fou à lier ! On parle d'un leader politique mondialement connu, là, pas d'un cadeau d'anniversaire...

— N'empêche. Une offre est une offre... Patrice Lumumba. Entre vos mains. Oui ou non ?

- Une coupe de champagne barnowsky ?
- Volontiers général. J'ai besoin de me remettre de mes émotions.

Ouvre les yeux, ma vieille. Ta vie ne ressemblera jamais à un conte de fées.

Ne perdez jamais cette fraîcheur, cela vous rend adorable.

Vous imaginez çà ?Je veux dire, la poisse que j'ai eue ? Déjà, le serveur qui oublie d'enlever l'apéro...Ca n'arrive jamais. Ensuite, personne-en tout cas personne de civilisé-ne se'enfile un pastis au dessert, merde !

(page 8)

XIII, ÉVIDEMMENT !! C'est pour lui que vous êtes venue ! Pourquoi faut-il toujours que la terre entière tourne autour de ce fichu XIII ?

J'aimerais que vous fassiez preuve d'un peu plus de respect devant les hommes de troupe, capitaine. Quand nous arriverons chez le Mwata Motu, vous ne parlerez que si on vous interroge. Le Mwata est très sensible au respect du protocole. Et moi aussi.