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3.34/5 (sur 16 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Sylvie Howlett est professeur de lettres et traductrice. Agrégé de lettres modernes. Docteur ès lettres (Sorbonne).

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Sylvie Howlett - La dame de pique .
A l'occasion de la première édition du salon Russkaya Literatura qui s'est tenue les 7-8-9 novembre à l'Espace des Blancs Manteaux à Paris, rencontre avec Sylvie Howlett autour de l'ouvrage "La dame de pique" aux éditions Gallimard.

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mais voilà que j’entendis un faible gémissement, et je reconnus que c’était le gémissement d’une terreur mortelle. Ce n’était pas un gémissement de douleur ou de chagrin ; — oh ! non, — c’était le bruit sourd et étouffé qui s’élève du fond d’une âme surchargée d’effroi. Je connaissais bien ce bruit. Bien des nuits, à minuit juste, pendant que le monde entier dormait, il avait jailli de mon propre sein, creusant avec son terrible écho les terreurs qui me travaillaient. Je dis que je le connaissais bien. Je savais ce qu’éprouvait le vieux homme, et j’avais pitié de lui, quoique j’eusse le rire dans le cœur. Je savais qu’il était resté éveillé, depuis le premier petit bruit, quand il s’était retourné dans son lit. Ses craintes avaient toujours été grossissant. Il avait tâché de se persuader qu’elles étaient sans cause, mais il n’avait pas pu. Il s’était dit à lui-même : « Ce n’est rien, que le vent dans la cheminée ; — ce n’est qu’une souris qui traverse le parquet ; » ou : « C’est simplement un grillon qui a poussé son cri. » Oui, il s’est efforcé de se fortifier avec ces hypothèses ; mais tout cela a été vain. Tout a été vain, parce que la Mort qui s’approchait avait passé devant lui avec sa grande ombre noire, et qu’elle avait ainsi enveloppé sa victime. Et c’était l’influence funèbre de l’ombre inaperçue qui lui faisait sentir, — quoiqu’il ne vît et n’entendît rien, — qui lui faisait sentir la présence de ma tête dans la chambre.
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Vrai ! — je suis très nerveux, épouvantablement nerveux, je l’ai toujours été ; mais pourquoi prétendez-vous que je suis fou ? La maladie a aiguisé mes sens, — elle ne les a pas détruits, — elle ne les a pas émoussés. Plus que tous les autres, j’avais le sens de l’ouïe très fin. J’ai entendu toutes choses du ciel et de la terre. J’ai entendu bien des choses de l’enfer. Comment donc suis-je fou ? Attention ! Et observez avec quelle santé, — avec quel calme je puis vous raconter toute l’histoire.

Il est impossible de dire comment l’idée entra primitivement dans ma cervelle ; mais, une fois conçue, elle me hanta nuit et jour. D’objet, il n’y en avait pas. La passion n’y était pour rien. J’aimais le vieux bonhomme. Il ne m’avait jamais fait de mal. Il ne m’avait jamais insulté. De son or je n’avais aucune envie. Je crois que c’était son œil ! Oui, c’était cela ! Un de ses yeux ressemblait à celui d’un vautour, — un œil bleu pâle, avec une taie dessus. Chaque fois que cet œil tombait sur moi, mon sang se glaçait ; et ainsi, lentement, — par degrés, — je me mis en tête d’arracher la vie du vieillard, et par ce moyen de me délivrer de l’œil à tout jamais.


Maintenant, voici le hic ! Vous me croyez fou. Les fous ne savent rien de rien. Mais si vous m’aviez vu ! Si vous aviez vu avec quelle sagesse je procédai ! — avec quelle précaution, — avec quelle prévoyance, — avec quelle dissimulation je me mis à l’œuvre !
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Si vous persistez à me croire fou, cette croyance s’évanouira quand je vous décrirai les sages précautions que j’employai pour dissimuler le cadavre. La nuit avançait, et je travaillai vivement, mais en silence. Je coupai la tête, puis les bras, puis les jambes.

Puis j’arrachai trois planches du parquet de la chambre, et je déposai le tout entre les voliges. Puis je replaçai les feuilles si habilement, si adroitement, qu’aucun œil humain — pas même le sien ! — n’aurait pu y découvrir quelque chose de louche. Il n’y avait rien à laver, — pas une souillure, — pas une tache de sang. J’avais été trop bien avisé pour cela. Un baquet avait tout absorbé, ah ! ah !
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Pour la première fois je sentis qu’il allait arriver quelque chose d’ étrange, de nouveau. Il me sembla qu’ il faisait froid, que l’air s’épaississait, que la nuit, que ma nuit bien-aimée, devenait lourde sur mon cœur.
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Un frisson singulier m’avait saisi, une émotion imprévue et puissante, une exaltation de ma pensée qui touchait à la folie.
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