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4.36/5 (sur 53 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Sylvie Laurent est américaniste, agrégé d'histoire et docteur en littérature américaine, chercheur au W.E.B. Du Bois Institute de l'université d'Harvard et chercheur invité à l'université de Stanford.
Elle enseigne à Sciences-Po et à Columbia University Programs in Paris.

En 2015, Sylvie Laurent nous livrait une biographie non hagiographique de Martin Luther King, figure fossilisée et pétrifiée tant par ses contempteurs que par ses admirateurs.

Dans son dernier ouvrage, consacré au racisme inavoué qui se perpétue aux Etats-Unis, Sylvie Laurent nous livre une archéologie des inégalités raciales. Avec "La couleur du marché", elle pointe du doigt la responsabilité de l’idéologie néolibérale dans l’écart considérable qui persiste entre égalité formelle et égalité réelle, et va même jusqu’à expliquer pourquoi, contre toute attente, l’élection de Barack Obama à la Maison Blanche en 2008 a contribué à la dissimulation de cette réalité.

Sa page web:http://www.sylvielaurent.com/html/page1.html
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Source : http://www.sylvielaurent.com/html/page1.html
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Sylvie Laurent - Capital et race : histoire d'une hydre moderne


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Sous le monument commémoratif de Washington, il existe une archéologie dissidente, une sous-couche historique : sur ce lieu même, en effet, (…) King a organisé une autre manifestation et une occupation de l’espace profondément subversive qui fut bien loin du rassemblement consensuel de 1963 : sa “Campagne des pauvres” de 1968, son dernier combat, visait à faire venir les pauvres, de toutes races, de toutes origines géographiques sur les lieux du pouvoir pour obliger les puissants à renverser le statu quo politique économique et social et à redistribuer le pouvoir selon un principe de justice. Cette marche sur Washington fut effacée de l’histoire officielle et de la biographie consensuelle du pasteur, intellectuel et militant américain. Ce dernier n’aurait guère goûté cet appauvrissement de sa parole, et il aurait sans aucun doute amèrement déploré que la construction du mémorial qui porte son nom fût délocalisée en Chine, où les ­salaires sont infiniment moindres, pour économiser sur le coût du projet.
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Pour un pays nourri de mythologie égalitaire, qui sacralise ses pionniers les plus humbles (fermiers illettrés, aventuriers crasseux ou simples d'esprit), la discrimination par l'éducation, comme la discrimination sexuelle, s'oppose à l'identité et à l'éthique nationales.
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Le lendemain, les principaux leaders du mouvement, Rosa Parks, Ralph Abernathy, E. D. Nixon... et King montent à bord du premier bus libéré du carcan de l'apartheid. "Plutôt marcher dans la dignité que d'être convoyé dans l'humiliation", répétait King.
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L’homme n’est pas fondamentalement prêt au bien et c’est une vue de l’esprit que de croire que l’amour est l’arme imparable. Il faut imposer à ceux qui commettent le mal une forme de violence. En l’occurrence, conclut le jeune King, « le seul moyen pour sortir du problème de la ségrégation est la révolte armée  ». Le jeune homme est arrivé au même constat que les héros de l’histoire noire américaine qui l’ont précédé et ont guidé ses pas. Frederick Douglass, l’esclave abolitionniste au talent de Démosthène devenu conseillé d’Abraham Lincoln et ambassadeur, fut l’un des premiers à exprimer ce dilemme et à envisager sans scrupules le prix de la liberté.
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La formulation utilisée dans cet ouvrage, "pauvre petit Blanc", est donc à la fois à entendre comme le signe d'une ironie épistémologique envers une victimisation fantasmée de ces Blancs, outrageante au regard des souffrances racistes subies par les non-Blancs, mais aussi comme le projet de déconstruction de ses soubassements idéologiques. Il n'est pas plus pauvre - au sens économique - qu'il n'est discriminé, il est la créature d'institutions qui perpétuent l'inégalité raciale et d'une classes moyenne et supérieure blanche qui, inquiète de ce qu'elle perçoit comme un déclin de son statut, se projette dans la figure du "petit Blanc".
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La vérité du capitalisme racial aux États-Unis se lit aujourd'hui en quelques chiffres: le patrimoine d'une famille blanche est de 10 à 13 fois supérieur à celui d'une famille noire ou amérindienne et l'espérance de vie d'un Américain blanc est supérieure de 11 ans à celle d'un Amérindien et de 6 ans à celle d'un Noir. Face au covid-19, Noirs et indigènes furent trois fois plus nombreux à perdre la vie.
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En plus de son activité bénévole de secrétariat pour E. D. Nixon, Rosa Parks assure la scolarisation de jeunes militants, dont une jeune fille de quinze ans, Claudette Colvin. Militante précoce et passionnée, cette dernière décide au mois de mars 1955 de ne pas céder son siège à un passager blanc lors d'un trajet en bus. Lorsque les policiers viennent l'arrêter, elle se débat farouchement, "comme une tigresse" selon un témoin. Menottées traînée jusqu'au poste de police où elle est mise en cellule, la jeune fille sera poursuivie devant la justice pour violation des règles ségrégationnistes en vigueur dans les bus, mais aussi pour coups et blessures. Colvin bénéficie rapidement du soutien des militants de Montgomery. [...] Parks et Nixon pensent tenir là le cas pratique qui leur permettra de saisir les tribunaux supérieurs afin de contester le fondement légal de la ségrégation dans les bus. Mais la jeune fille est enceinte et ils craignent que sa parole ne soit discréditée par leurs adversaires. Ils renoncent donc à affronter la justice. Pour l'instant.
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A la différence de penseurs plus radicaux qui l'ont précédé, dont l'ancien esclave Frederick Douglass, qui tonnait : " Je n'ai pas d'affection pour l'Amérique, pas de sentiment patriotique ; je n'ai pas de pays", King pense ainsi que la démocratie américaine est amendable et que sa Constitution, tout autant que la Déclaration d'indépendance, est une alliée.
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Les États-Unis, édifiés sur une terre amérindienne dont ils ont fait une ressource, n'auraient pu en faire un capital sans le travail des Noirs. Ils ont ainsi doublement inscrit, au fer rouge, la suprématie blanche dans le grand livre du capital.
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Il n’y a ainsi rien de mièvre dans son appel à refonder la société sur les principes de l’amour et de la justice. Son christianisme matriciel lui procure l’espérance qu’un monde nouveau adviendra, mais il veut le changement social et la mise à bas de toutes les sources d’oppression ici et maintenant. Il pense son pays malade et coupable des crimes les plus intolérables au Vietnam. Dans ses essais et ses sermons, il expliquait que « la révolution noire est bien plus qu’une lutte pour les droits des Noirs. Les maux sont interdépendants, le racisme, la pauvreté, le militarisme et l’impérialisme.
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