◦Parait qu’àprès on a les seins qui pendent ?
- Même quand on n’en a pas ?
- Oui, ça pend. En gant de toilette, m’a informée la gynécologue à ma dernière consultation. Oh putain !
◦Le mensonge est l’oxyègene de la respiration sociale
Capable de faire entrer les ronds dans les carrés, je suis l'auteur d'un miracle.
L'estomac défoncé, ivre morte, mon foie était sûrement gros comme une pastèque.
Dès qu'un problème se règle, un autre débarque.
Ce n'est pas parce que "ça craint" qu'il faut forcément agir.
Adrien éteindrait un incendie avec un verre d'eau. Calmerait une hémorragie avec un pansement.
Je prends la vie... je ne sais pas comment, en tout cas pas comme elle vient.
Les hommes, c'est comme les bateaux : t'es contente quand tu les achètes et quand tu les revends.
Elle a fui cette destination de rêve, paradis pour touristes, enfer pour les autres.
Je souligne la ponctualité de Fao à Adrien qui s'en fout comme des taches de dentifrice sur le miroir de la salle de bain.
Elle va se lever au chant du coq, se coucher avec les loups. Elle va arriver ici pour finir sa nuit, c'est sûr.
L'idée ne m'a jamais effleurée : gagner de l'argent pour fuir mes responsabilités...
Tu me fais perdre le temps dont je ne dispose pas !
A prendre la vie à la légère, ses nuits écrasent son existence.
A-t-on jamais enlevé une fourchette à l'un des invités au dîner ? Présente-t-on trois verres d'eau à quatre assoiffés ?
Quand ma mère me traite de numéro deux, quand elle me file un titre, ça me fout les boules. Elle fait ça quand elle pense que je prépare un sale coup. Si je n’ai pas de sale coup en préparation, j’en invente un immédiatement. « Ma numéro deux, ma petite rebelle, mon garçon manqué. » Elle annonce la couleur. Comme ça personne ne sera surpris avec tout ce que je pourrais inventer comme âneries par la suite. Il serait plus judicieux d’annoncer : « Celle-ci, c’est ma débile », parce que je peux inventer mieux que ce qu’elle imagine !
Ces rues lyonnaises que je connaissais par cœur ont changé. Il m'arrive parfois de croiser un visage familier qui me rappelle ce qu'elles étaient. Je ne m'arrête presque jamais. La place des Terreaux, le musée d'Art moderne.
- Justement, maman en a marre d'être secondée par la famille. Elle veut se débrouiller seule, mettre fin à toute cette histoire.
Au premier coup sur le tambourin, il fallait commencer à tourner autour des vingt-deux chaises disposées en cercle dans la classe.
- Il manque une chaise.
- Oui, Sibylle.
La maîtresse m'adressait un sourire compatissant.
- Je vais en chercher une dans la classe à côté ?
- Non. C'est exprès, Sibylle.
Je n'étais pas une lumière.
- Pourquoi il n'y a que vingt-deux chaises ? On est vingt-trois !
- C'est le jeu, Sibylle.
- Le jeu, c'est que, y en a un, il ne pourra pas s'asseoir ?
A-t-on jamais enlevé une fourchette à l'un des invités au dîner ? Présente-t-on trois verres d'eau à quatre assoiffés ?
La maîtresse avait détourné la tête pour s'adresser aux autres élèves.
- Je vais jouer du tambourin.Elle tenait l'instrument en l'air pour que tout le monde voie.
- Lorsque le silence se fera, vous chercherez à vous asseoir. Sans bousculade !
Elle avait insisté sur le terme.
L'enfant resté debout serait éliminé. Elle allait retirer une chaise à chaque tour. À la fin, il n'y en aurait qu'une pour deux.
- Celui qui gagne, c'est le plus malpoli ?
- Garde tes réflexions pour toi. Fallait-il avoir les nerfs solides !
- J'ai pas envie de jouer !
Bérénice avait compris. Tout le monde allait la pousser, lui écraser les pieds pour un siège.
- Moi non plus.
Éloïse regardait les places à s'arracher avec terreur.
La patiente maîtresse prenait sur elle, on pouvait voir à son soupir d'épuisement.
- Ce jeu s'appelle les chaises musicales. C'est amusant elle disait, sans rigoler.
Je ne comprenais toujours pas. Des chaises, il y en avait plein l'école. J'allais bientôt refuser de jouer, moi aussi. J'aime pas bouffer avec les doigts, j'aime pas rester debout quand tout le monde est assis.