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3.71/5 (sur 45 notes)

Nationalité : Hongrie
Né(e) : 1964
Biographie :

Auteur hongrois

Szilárd Borbély a enseigné la littérature hongroise à l'Université de Debrecen et a traduit un certain nombre d'ouvrages depuis l'allemand et l'anglais.

C'est par sa poésie qu'il s'est fait connaître sur la scène littéraire (son premier recueil, "Adatok", a été publié en 1988 aux éditions Data alors qu'il était encore étudiant). Mais il est également l'auteur de pièces de théâtre, d'essais et d'ouvrages sur l'histoire de la littérature. "La miséricorde des cœurs" est son seul roman.

Parmi ses influences, il citait Péter Esterházy, Franz Kafka et Péter Nádas. Szilárd Borbély est considéré comme l'un des écrivains hongrois les plus importants des 25 dernières années. Il a ainsi reçu plusieurs prix littéraires hongrois prestigieux, tels que le Prix Tibor Déry, le Prix Attila József et le Prix Milán Füst. Szilárd Borbély est mort en 2014.
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Source : http://www.christianbourgois-editeur.com/fiche-auteur.php?Id=454
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Bibliographie de Szilàrd Borbély   (2)Voir plus

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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Ils considéraient les biens juifs comme les leurs,parce qu'on leur répétait depuis des années que c'était à eux que les juifs les avaient pris.Qu'ils les avaient pris aux Hongrois.Et qu'il fallait les récupérer.Les restituer à leurs propriétaires légitimes.p.193
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Le Juif est celui que tout le monde déteste. Celui que les gens rejettent seulement parce qu’il est juif. Celui dont ils ont accepté l’aide, mais à qui ils ne peuvent pas pardonner de les avoir aidés. Celui qui porte une étoile sur le front. Celui qu’ils n’acceptent pas. (P. 207)
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Nous marchons et nous nous taisons. Trente et un ans nous séparent. Trente et un est un chiffre indivisible. Trente et un ne se divise que par lui-même. Et par l'unité. Voilà la solitude qui nous sépare. Impossible de la fractionner. Il faut la trimbaler dans son entier.
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Au lieu du blanc, quelques pétales bleus apaisaient le deuil, l'adieu aux désirs et le noir de la disparition. Dans le chagrin, elles ont réussi à introduire en fraude un peu de joie. Dans la résignation, un tantinet d'espérance.
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Dans le nord-est de la Hongrie, douze ans après la répression de l'insurrection de 1956, une famille multiplie les efforts pour subsister quotidiennement. Le jeune fils observe et rend compte des réactions de ceux qui l'entourent : sa mère - fille d'un koulak -, son père - fils du seul Juif rescapé du village -, sa grande soeur et son petit frère, sa tante, ses grands-parents et les gens du village. Son récit permet de reconstituer l'histoire de cette famille et, en filigrane, celle de la Hongrie depuis le début du xxe siècle : les traumatismes provoqués par les affrontements de la Grande Guerre, le retour des rescapés du goulag ou les mesures communistes d'expropriation des terres... Écrit avec une précision ethnographique rare, La Miséricorde des coeurs témoigne d'un long cheminement, d'une lutte incessante pour échapper au destin et devenir libre. « L'effrayante situation de notre pays. J'ai le sentiment, j'ai l'intuition de vivre dans une société malade qui rend ses membres malades », m'a écrit dans une de ses lettres Szilárd Borbély. Il a été le poète le plus prometteur et le plus perdu de la poésie hongroise qui aurait pu prétendre à un grand et brillant avenir. » Imre Kertész « Personne n'avait jamais écrit d'une manière si belle et en même temps si impitoyable sur la misère dans les villages reculés des terres hongroises. [...] Ses phrases sont d'une précision chirurgicale et le rythme soutenu qu'il tient tout du long ne fait que renforcer la puissance de ce qu'il décrit. » Nicole Henneberg, Frankfurter Allgemeine Zeitung
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Vous savez bien que nous sommes des réprouvés. Les gens nous haïssent dans ce village. On nous déteste dans tous les villages. N’oubliez pas de faire toujours attention à ce que vous dites, où vous le dites et devant qui vous le dite. Devant les enfants des gens du Parti, gardez le silence. Ne jouez même pas avec eux. C’est plus sûr. Vous devez toujours vous taire. Vous ne devez parler avec personne. Vous ne devez jouer avec personne. Vous ne devez raconter à personne qui vous êtes. Vous ne devez pas jouer en bande avec les autres, avec les enfants des paysans, parce que vous serez toujours les boucs émissaires. Les moutons noirs. C’est vous que les gens rendront responsables de tout.
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Szilàrd Borbély
« Fragment I »
Oui, je pourrais l'exprimer simplement en disant
que notre conversation a laissé en moi
un espace vacant. Depuis lors, chaque
jour contient cet espace.

"Schöneweide"
[ iii ]
Il était
une âme galeuse et perdue. J'ai eu pitié de lui. Et j'ai pensé à mes
proches,
ceux que je ne pourrais jamais rencontrer. Qui a
plané pendant un moment au-dessus des plaines germano-polonaises, comme de
la poussière et des cendres. C'est peut-être pour cela que j'ai voulu regarder,
simplement
observer, pendant des mois, à quoi ressemblait le ciel au-dessus de
Berlin.

"Lettre IV"
Et après
avoir reçu votre adresse, je n'étais toujours pas sûr, était-ce la bonne ?
Car il n'y a rien de plus triste que d'envoyer une lettre
à une adresse incertaine. Car ce n'est plus une lettre,
mais plutôt un soupir.

Mon préféré dans son intégralité est "Naturhistorisches Museum", l'une des pièces les plus longues de Berlin-Hamlet. C'est un étrange mélange de scepticisme à l'égard de la science, de la foi et de l'humanité.

"Au Muséum d'Histoire Naturelle, de dix à six heures,
le passé est un livre ouvert. Le domaine des minéraux et des
pierres
est apparemment sans mouvement. Dans une série de
salles, des animaux empaillés et conservés
dans le respect de l'ordre inféré
de la création. Desséché corps, panaches déshydratés,

duvet, peaux. Yeux de verre, vrais.
Mouvement ralenti à l'infini,
créations figées mais mortes. Bien que les jambes
soient en l'air, la tête délicatement détournée.
Vu de face, le demi-profil est préféré.
Représentants des grandes espèces, objets aveugles

dans les ténèbres Mais après l'heure de fermeture, la vie
ne s'arrête pas. Dans les châssis en chêne séculaire des vitrines, de
minuscules parasites continuent leur travail avec
ce bruit de fond indifférent et monotone, comme parle
le narrateur d'un film sur la nature .
Des champignons microscopiques,

diverses formes de vie de constitution simple se
battent pour leur survie. Puis la fine tension
du tremulo dramatique pénétrant la
voix mécanique : Et les virus dans l'air.
Lorsque, en l'an seize cent soixante-dix-neuf,
après la dernière occurrence de la peste noire, un mémorial

fut érigé à la dévastation, de nouvelles explications
furent recherchées. En plus de la croyance
en la providence, il y avait la foi dans les mathématiques,
ensuite les statistiques. Lorsque la croyance a été écartée,
la mythologie de la liberté a remplacé le culte
de la mort.

Le résultat a été la vénération ravie de la vie, puis bien sûr
les guerres, les révolutions. Mais le mot d'ordre
du bonheur a remplacé tout le reste. Avec le temps,
l'évolution est devenue la métaphore moderne
de la mort. Et pendant tout ce temps, l'humanité
ne savait toujours rien des bactéries.

Devant l'étalage des grands carnivores, un
enfant silencieux à côté de sa mère recule et lui prend
la main. Et désigne une des créatures : elle ressemble
à papa. Et vraiment, on pourrait arranger le matériel
selon l'enchaînement des ressemblances.
Par les corrélations associatives et métaphoriques

dans une langue qui ne connaît pas d'histoire.
Sur le verre des vitrines fleurissent les bactéries, mais
vient ensuite le grand nettoyage, fine de capo . Un météore
frappant la terre, ou une ligne droite de virus désormais
en sommeil en Amazonie. Soi-disant, le début de la vie
était une infection qui est arrivée sur une météorite
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La poche arrachée de la blouse de travail brandillait. Cela était révélateur d'une touche de liberté à une époque oú faire preuve de laisser-aller c'était remettre en question un ordre inepte. Lhabituelle indigence de notre façon de vivre d'alors et son caractère provisoire auxquels nous ne pourrons jamais nous habituer, et dans lesquels nous vivons toujours.
Ce que nous pensons être la liberté et dont nous ne connaissons pas les limites.
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Szilàrd Borbély
Je ne raconte jamais l’histoire d’un roman, d’autres le font si bien. C’est la 1ère fois que je ne parviens pas à dire ce que j’ai ressenti sans parler du sujet. Cet enfant qui parle, décrit, ressent sa famille, expérimente violemment la vie à la campagne en Hongrie dans les années 60. Cet enfant semble s’adresser à moi. Je ressens de l’empathie dans cette époque troublée d’après-guerre avec ses relents de haine, de jalousie, d’antisémitisme etc. Je me suis perdue à cause de ma méconnaissance de l’histoire du pays mais l’auteur m’a remise sur le chemin avec son fil conducteur lié aux nombres premiers qui donnent des repères à l’enfant et grâce aux discours transgénérationnels. C’est un livre social et familial très instructif sur le plan politique, dans la brutalité de la vie, dans l’initiation, dans de multiples souffrances. Ce livre sera l’unique roman de Borbely qui hélas ne l’aura pas amené vers l’espoir.
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Szilàrd Borbély
Lettre I]

Enfin, j'ai une image de toi telle que je t'ai
vue une fois. Bien sûr pas comme quand
je t'ai entrevu
pour la première fois, sans
veste, tête nue,
le visage non encadré par un chapeau. mais
quand
tu as disparu sous mes yeux dans
l'entrée de l'hôtel,

alors que je marchais à côté de toi, et
que rien ne me reliait encore
à toi. Même si je
n'aspirais qu'au
lien le plus fort pour me lier à
toi. Dites-moi,
vos parents ne vous poursuivent-ils pas
trop ? Tu n'aurais pas
dû avoir de temps pour moi, même si j'étais
venu
à Berlin. Mais qu'est-ce que je dis ? Est-
ce ainsi que je veux
mettre un
terme à mes auto-reproches ? Et enfin,
n'ai-je pas eu raison de ne pas venir à
Berlin ? Mais
quand te verrai-je ? En
été ? Mais pourquoi
précisément en été, si je ne te
verrai pas à Noël ?
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