C'est curieux à quel point une maison rend un son creux quand elle est vide, non pas d'objets mais d'êtres vivants, à quel point elle semble se ficher de tout, se remplir de néant. Il suffit d'une seule personne et tout de suite le son est différent, plus doux, moins agressif, comme si l'espoir flottait dans l'atmosphère
Putain , si c'est pas toi que j'ai poussé de la falaise , c'est qui que j'ai.............
T'imagine un peu , une femme de cinquante-trois ans qui fait un plongeon de plusieurs dizaines de mètres avec rien d'autre qu'une bande d'élastique attachée à la cheville ?
Un homme planifie sa vie , il fait du mieux qu'il peut , et le destin s'amuse à tout flanquer par terre .
Le problème, bien sûr, c'est que la pousser d'une falaise, c'était le scénario parfait. Ça sentait bien l'accident, un truc pareil. Ça arrive tout le temps, que des gens tombent d'une falaise - mais deux de suite au même endroit, avec les mêmes frusques sur le dos? Faut pas pousser, c'est le cas de le dire. Qu'est -ce que je pouvais faire d'autre? La noyer dans le bassin des carpes? Électrifier ses clubs de golf?
Putain , si c'est pas toi que j'ai poussé de la falaise , c'est qui que j'ai...
Comme ça, ça semblait assez simple. "Audrey, j'ai dit. Audrey, si on allait se balader?
-Par ce temps?
-Ca nous rafraichira les idées…" j'ai répondu en tirant sur mes bottes.
Elle a haussé les épaules:
"Pourquoi pas?
-Parce que je vais te pousser de la fichue falaise, Audrey, voilà pourquoi pas."
Je l'ai pensé, mais je ne l'ai pas dit à haute voix bien sûr. Elle m'a quand même jeté un regard bizarre.
Je ne peux pas blairer les gens qui font du jogging. Je m’en fiche que les gens fréquentent un club de gym, qu’ils soulèvent des poids, qu’ils fassent du tapis roulant, qu’ils se chopent des hernies sur les rameurs mécaniques, mais les joggeurs, qui font ça dehors, devant tout le monde, avec leurs halètements affreux et leurs yeux vitreux, ça devrait être interdit. Il y a des exceptions à la règle, bien sûr. Les filles de dix-huit ans qui font du bonnet D, moulées dans du lycra, ça passe.
ensuite, j'ai lu un livre pour enfants, l'histoire d'un chat et d'un manche à balai, c'était pas mal du tout. Une petite vieille n'arrêtait pas de me regarder comme si je squattais les balançoires dans un jardin public, mais une histoire, c'est une histoire, pas vrai, ça ne change rien, l'âge des lecteurs à qui elle s'adresse. Au fond, les histoires, c'est toujours des trucs pour gamins, des inventions.
Je lai emmenée à lintérieur et je lai déshabillée. Sa peau blanche et grumeleuse s'est étalée sur le lit telle une méduse sur la plage.