Ce que je lui reproche, après tout ce qu'il a fait, tout ce qu'il a vu, est de rester aussi docile face au pouvoir et à la puissance de l'argent. Rodney ne voit dans la pauvreté qu'un simple défaut d'argent. Rodney a travaillé dans des banques l'essentiel de sa vie, des banques de développement. La pauvreté pour lui est une situation momentanée de découvert, contre laquelle un prêt à un taux généreux, ou un don, sont les remèdes les mieux indiqués. Rodney se charge de ramasser les fonds qui doivent combler le découvert en question. Ensuite les pauvres seront moins pauvres et pourront emprunter comme des gens ordinaires. C'est ainsi que l'argent retourne à l'argent.
Aider les pauvres ne répond à aucune nécessité économique. Les pauvres peuvent rester pauvres, il ne représentent ni une menace pour votre sécurité ni une baisse de revenus potentiels, bien moins encore un facteur de désordre et d'instabilité qui justifient que vous les aidiez. Le coût de l'aide aux plus démunis excède largement les bénéfices escomptés de celle-ci. En comparant les effets matériels des dons et transferts monétaires sur les revenus des plus pauvres à travers le monde, d'une part, et le réconfort moral que ces versements octroient aux donateurs de l'autre, l'auteur conclut que l'aide aux pays et populations déshérités est en réalité un transfert de bien-être des pauvres vers les riches.
La pauvreté est conçue comme une calamité, un ouragan, une digue qui déborde dans des pays mal gouvernés. On planifie sa réduction comme on construit des barages. Et on oublie pourquoi l'eau monte [...]
On oublie que de l'autre côté de l'échelle des revenus, les riches deviennent très riches, et les très riches encore plus riches, et ainsi de suite; du moins, on feint de l'oublier. Les deux phénomènes sont indisociables.
Une très faible proportion des cadres de la Banque Mondiale vous avouera qu'elle est entrée en croisade contre la pauvreté par appât du gain, leur rémunérations les plaçant parmi les plus riches du milliard d'habitants le plus riche de la terre. Ou par goût des voyages en classe affaires, accordés par la maison mère contre l'engagement de ne jamais refuser une expratriation même la plus brève et la plus éloignée.
J’aimerais l’étreindre, la pénétrer à nouveau. Ce n’est pas moi qui la comble, c’est elle qui m’emplit, me donne consistance et me fait dire tandis qu’elle m’absorbe : enfin je suis.
J'ai arrêté de lire à la 114e page.
Ça tourne en rond, c'est fastidieux.
Le livre typique qui commence bien et qui continue mal. Un petit sursaut ça suscite au final peu d'intérêt mais ca retombe bien à plat
Alors oui on a comprend les hauts fonctionnaires
Sont cyniques. Alors oui, on comprend la mariée Vicky est belle. Oui a compris les pauvres servent à faire sentir
Chanceux le 1er monde. Comment peut on se considerer chanceux si on a pas des crapauds a qui se comparer.
Vous savez mieux que moi que réduire la pauvreté chez les autres est une manière de se convaincre que l'on est riche et puissant. [...] Les anciens pauvres aident les nouveaux pauvres. [...] La générosité est la démonstration d'une certaine supériorité morale et d'un ascendant économique, qui n'est plus le seul apanache des Blancs.
Il se doutait bien, pour l'avoir souvent concédé en privé, que l'ONU était farcie d'incompétentes et de profiteurs, moins soucieux du bien-être général que de la taille de leur bureau, et qui devaient leur salaire, mirobolant, au regard du service fourni, à des connivences politiques, à leur genre ou à la couleur de leur peau.
Les couples amoureux tendent en effet fréquemment à un commun autisme ou à une commune arrogance. Dans les deux cas ils se mettent hors du monde, soit que, dans leur mutuelle fusion et autosuffisance, ils oublient tout ce qui les entoure, soit que, dans l'exaltation que leur procure leur couple unique au monde, ils méprisent celui-ci et ne considèrent plus les autres humains, qu'Éros n'a pas touché de sa folie sacrée, que comme des imbéciles auxquels ils peuvent faire un bras d'honneur.
Soyons honnêtes, le changement climatique n'est pas une thématique sexy. Il vient de temps en temps remplir une case dans les journaux télévisés, celle de la prophétie anxiogène. La menace écologique globale stimule notre propension à l'indignation -salauds de pollueurs- et tenaille notre mauvaise conscience d'hyper-consommateurs -tiens, moi aussi je pollue. Elle active la culpabilité, posture en vogue dans l'occident travaillé à la fois par la honte du passé colonial et par le masochisme hérité de sa culture chrétienne. On s'autoflagelle cinq minutes en songeant à la planète que nous laisserons à nos enfants, puis on va faire des courses. Tout bien pesé, je crois qu'on s'en fout. Autour des machines à café, on parle toujours de météo, jamais du climat. C'est normal, les loyers sont intenables et nous n'auront pas de retraite, alors il faut bien etablir des priorités. Le futur, on verra ça demain.