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Critiques de Tatiana de Rosnay (3824)
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Elle s'appelait Sarah

Voilà un moment maintenant que j'ai lu ce livre. Je voulais en faire une critique dans la foulée et puis, habité de sentiments troubles, j'y ai renoncé. Aujourd'hui mes souvenirs en sont moins précis et, bizarrement, il me semble plus facile de vous en parler et de vous livrer mon avis.

"Elle s'appelait Sarah" de Tatiana De Rosnay, j'ai adoré tout autant que j'ai détesté.



D'un point de vue romanesque je me suis totalement laissé embarquer dans cette histoire. J'ai trouvé ce système de double narration, mélange d'événements anciens et contemporains, extrêmement intelligent. Le suspens est insoutenable, on a une envie furieuse d'en poursuivre la lecture... On veut savoir, on est avide d'en connaître le dénouement. L'émotion monte graduellement en intensité... C'est fort, très fort... Ça a été un moment de lecture extrêmement jouissif. Un livre palpitant qui vous apporte ce qu'on aimerait toujours trouver dans un livre : être embarqué dans un autre monde, s'acheter une autre vie, s'oublier totalement...

En cela le livre est un petit bijou...



Et puis au regard de la thématique du livre, du fond de l'histoire et la façon dont il est traité... ce livre m'a gonflé !

Il n'y a pas d'autres mots, j'ai été purement et simplement agacé, trouvant le positionnement de l'auteur face à ces événements un peu facile et convenu. Le grand questionnement du roman est le devoir de mémoire. Certes il est important de ne pas oublier, il est important de rendre à travers ce souvenir un hommage aux victimes de ces barbaries. Mais ce qui m'agace au plus haut point c'est que ce devoir doive forcément s'accompagner, d'une part, de jugements critiques et méprisants envers ceux qui n'ont pas eu de comportements "héroïques", et, d'autre part, d'un profond sentiment de culpabilité.

Ce qui m'a gêné c'est que le narrateur soit une journaliste américaine, sorte de double de l'auteur... qui au travers de son enquête vient donner la leçon à tout un peuple, à toute une nation. Si encore le narrateur était venu à travers cette histoire faire son mea culpa, se libérer d'un poids et d'une culpabilité héritée de ses aïeux ça ne m'aurait pas dérangé. Mais là, en tant que spectateur étranger et extérieur aux événements venir donner des leçons de morale, semer la culpabilité, émettre des jugements, et rejeter la faute sur certains pour en encenser d'autres, plus d'un demi-siècle après que les événements ont eu lieu, ça m'a paru tellement facile et tellement confortable. Mais pour qui se prend-elle ? Prétendre détenir la vérité, savoir où se situe la limite entre le bien et le mal, affirmer quelle aurait été l'attitude digne et honorable à adopter en ces périodes troubles... après coup... une fois qu'on a le recul nécessaire pour pouvoir appréhender et comprendre les événements, c'est à la portée de tous ! Mais prendre ce genre de décision sur l'instant, dans le feu de l'action, en ayant une conscience et une connaissance imparfaite de la situation, c'est une autre histoire !

Moi, je trouve qu'il est tout aussi méprisable de venir, longtemps après les événements, condamner la lâcheté d'un peuple et des autorités qui le gouvernent. Pour pouvoir se permettre tel jugement il faudrait avoir soi-même goûter de la réalité d'un peuple sous le joug d'une occupation.

Il est étonnant de voir aujourd'hui quand on entend parler de ces événements qu'il ne reste plus que des résistants et des héros... Et les autres ils étaient où ?

En tout cas moi, je n'ai pas la prétention de penser que je n'aurais pas été aussi lâche que la majorité de mes compatriotes... j'aurais probablement mis des œillères, aurais probablement refuser de voir, me serais probablement trouver des excuses, préférant laisser mourir l'autre plutôt que de mettre en danger mes proches. Où est l'acte héroïque dans tout ça ? Défendre l'autre quelqu'en soit le prix ? Ou protéger sa famille et ses proches coûte que coûte et même si cela implique la mort de son prochain ? Qu'aurais-je fait ? Nul ne peut le dire et surtout pas moi ! Et je me réjouis de n'avoir jamais été confronté à tel dilemme et surtout qu'on m'en préserve à jamais !

A entendre tous les commentaires qui s'étalent sur ces événements on en serait presque rassuré, devant tant de courage présumé, d'empathie annoncée envers les victimes et devant tant de convictions revendiquées et assumées, on ne peut que penser que finalement plus jamais ça ne se reproduira. Malheureusement, la barbarie est fourbe, et elle se joue bien de tous sentiments de compassion, elle a encore de beaux jours devant elle. Elle frappe ailleurs encore et toujours, et personne n'est suffisamment attentifs pour enrayer cet état de fait.

Et puis je suis agacé parce qu'ici on fait de la culpabilité un sport national. Mais moi je ne me reconnais aucune responsabilité dans ces événements passés et je me refuse d'en porter la culpabilité sous prétexte que je fais partie de ce peuple, et, de surcroît, j'admets difficilement que ce soit un spectateur étranger à ces événements qui vienne m'imposer d'en porter le fardeau ! Et puis je trouve qu'il est extrêmement pernicieux de transférer une culpabilité collective en une part de responsabilité individuelle, alors que l'individu en question, le lecteur précisément, n'y peut plus rien, si ce n'est se complaire dans ce sentiment et jouir de cette souffrance morale !

Sans arrêt il faut faire montre de sentiments honorables, d'amour pour son prochain, d'une empathie sincère et véritable pour tout être vivant.

Mais tout ça dans le fond c'est de la mouise et ça témoigne d'une réelle hypocrisie à peine masquée. Personne n'est dupe et tout le monde sait pertinemment que l'être humain fera toujours privilégier ses intérêts personnels devant ceux d'autrui.

Finalement elle est là cette nouvelle lâcheté. A culpabiliser sur la barbarie nazie et les infamies de l'occupation, on s'évite d'appréhender et de reconnaître les nouvelles formes de barbarie qui agissent encore et toujours et dont on a connaissance après coup.

Évidemment ces événements particuliers mettent en lumière les souffrances infligées au peuple juif et il me semble louable de ne pas l'oublier. Mais l'antisémitisme, qui a trouvé une sorte de paroxysme dans la barbarie nazie, ne date pas d'hier et est bien antérieur à ces années. On en trouve des traces tout au long des événements historiques qui jalonnent le 19ème siècle et bien au-delà. Alors tenter d'expliquer cet état de fait sous le seul regard du nazisme me semble vraiment réducteur et on ne peut expliquer tout ceci par la folie d'un seul et unique homme, aussi barbare soit-il. Il n'aurait rien pu faire seul s'il n'avait trouvé, dans le contexte de l'époque, un terreau favorable à ses délires ! Il me semble donc que l'on ne peut parler de ces événements sans les remettre en lumière face à un contexte plus global.

Sans ça il est vraiment difficile de faire avancer les mentalités, car, que reste-t-il de ce livre, après coup, une lâcheté culpabilisante.

Mais est-ce sur ses bases que l'on peut construire un avenir serein pour tous ? J'en doute !



Pour conclure je trouve que ce livre est un parfait objet marketing et qu'il a été conçu ainsi. D'ailleurs, il faut avouer qu'en ce sens il est très réussi. Il surfe avec brio sur les sentiments et les émotions, mettant en scène des enfants, c'est encore plus poignant. Il est simpliste en prétendant savoir où est le bien et le mal, qui est gentil, qui est méchant. Il juge en permanence condamnant la lâcheté et il vous pousse à vous sentir coupable et à revendiquer ce sentiment de culpabilité. En ce sens, il est très américain... Si bien que dans le fond, je doute de la sincérité des propos de l'auteur, qui, me semblent manquer d'honnêteté et surfer sur une certaine mode... La mode des gens "bien comme il faut" !

C'est un peu agaçant quand même...



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Nous irons mieux demain

Voilà une bien jolie histoire qui n’est pas sans nous rappeler que certains rendez-vous sont décisifs dans le labyrinthe de notre vie.



Candice est une jeune mère séparée du père de son petit Timothé, fraîchement remise en couple. Elle se remet difficilement du décès de son père et puis il y a ces complexes avec son corps qui la rongent de l’intérieur. Pourtant Candice est d’une gentillesse et bienveillance absolues. Son travail en temps qu’ingénieur du son pour les livres audio la passionne. Voilà qu’un matin sous la pluie de Paris, elle assiste à un accident de la route où une dame se fait violemment renversée. Candice qui a l’âme de mère Thereza part au secours de cette dame à moitié inconsciente. Prenant à cœur le sort de cette dame, la voilà à son chevet à la clinique.



Qui est donc cette Dominique qui semble si seule ? Candice va prendre à cœur de l’aider mais à quel prix ? Lorsque la jeune femme se rend au domicile de la blessée pour lui rapporter quelques affaires, Dominique va lui livrer un secret des plus fascinants.



Ce livre s’intéresse à l’âme des maisons, à leurs histoires, c’est aussi un livre qui fait la part belle à la littérature en mettant à l’honneur un célèbre écrivain.



Il nous laisse à penser qu’on ne rencontre personne par hasard. Que certaines rencontres arrivent au bon moment pour nous guider. Même si c’est souvent comme ici, périlleux et dangereux.



Roman fluide, agréable à lire, il apporte ce petit plus en terme d’informations pertinentes sur ce célèbre écrivain (ne me demandez pas qui pour ne pas déflorer l’intrigue). Les ficelles sont ma foi un peu grandes et répétées, on est face à une succession de secrets, d’obscurs mystères autour de cette Dominique, les maux de Candice tournent un peu en rond. N’empêche que la magie opère et qu’on s’attache un peu à ces deux femmes qui jouent au chat et à la souris.
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Le Voisin

Colombe (quel joli prénom déjà), mariée à Stéphane et mère de deux jeunes jumeaux a bien des tracas dans l’ombre de sa vie. Engagée à mi-temps dans une maison d’édition, elle s’occupe d’écrire pour les autres les romans qui leur assureront succès et lumière. Quand la confiance est à ce point en berne, la jeune femme peine à trouver un sens à sa vie. Lorsqu’elle emménage avec sa tribu dans un nouvel appartement, elle ne s’imaginait pas que sa vie allait tourner au cauchemar. C’est lorsque son mari s’en va en voyage d’affaire car elle est souvent seule la jolie colombe, que la musique de Mick Jagger résonne au milieu de la nuit faisant trembler les murs de sa chambre sans compter que ces ballades rock semblent être codées spécialement pour elle. Du tapage nocturne, nul n’est à l’abris. Pas de musique chez moi mais des voisins qui l’été se croient tout permis en bas de ma fenêtre à toute heure de la nuit. Grrrrh foutus voisins !

Difficile pour Colombe de prendre la bonne mesure pour cadrer ce voisin mélomane.



Malgré pas mal d’invraisemblances (tu ne sais pas dormir, va dormir ailleurs, ton mari ne te croit pas, enregistre le tintamarre,...), j’ai tout de même passé un bon moment de lecture, divertissant avec une certaine tension et une fin que j’ai appréciée. Colombe est une femme dans l’ombre qui se bat avec ses démons et le diable en haut de chez elle. Arrivera-t-elle à gagner la partie et à rejoindre la lumière, le voisin vous le dira. À vous de décoder.
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Elle s'appelait Sarah

Pour cette fin de mois, j'allais me lancer dans un thriller et allez savoir pourquoi, ce livre-ci s'est comme ouvert tout seul.

Rien qu'au titre, je savais oú je mettais les yeux.



Paris, juillet 1942.

C'est la nuit, une fillette de 10 ans, dont on ignore le nom pendant une grande partie du récit, entend un coup puissant contre la porte.

Elle pense à son père, qui se cache dans la cave, mais entend un "Police ! Ouvrez ! Tout de suite !"



Sa mère ouvre, voit que ce sont des policiers français et dit à la petite qu'ils ne sont pas en danger.

On leur ordonne de prendre quelques affaires pour quelques jours.



La petite fille, pas rassurée, pense à un placard oú ils s'amusent à se cacher avec son petit frère de 4 ans.

Elle dit à l'enfant de s'y glisser et qu'elle reviendra très vite le chercher.

Puis, elle ferme la porte du réduit à clef et met celle-ci dans sa poche.



Deux récits s'entrecroisent. Le second, se déroulant en mai 2002, met en scène une journaliste, Américaine de naissance (si, si, c'est important), chargée d'écrire un article pour le 60e aniversaire du Vél d'Hiv.

Les deux histoires se rejoignent à un moment, vous l'aurez deviné.



Je vais donc donner mon avis, qui va à l'inverse de la tendance générale.



Tous les chapitres qui parlent en détail de l'horreur qu'a vécue la petite fille ainsi que tous ceux ayant subi cette rafle sont poignants, sans exception.

Les larmes sont souvent montées.



On ne sort pas indemne d'une telle lecture, mon coeur saignait.

J'étais partie pour mettre la note maximum à ce livre.



Mais... les chapitres consacrés aux recherches de Julia m'ont très vite exaspérée.



Franchement, ses problèmes de couple me sont passés au-dessus.

Son mari la ridiculise... entre autres.

Passons. Ses petites histoires n'avaient rien à faire là.



Mais ça, ce n'est pas grand-chose à côté du mépris non dissimulé qu'elle éprouve pour les Français en général et les Parisiens en particulier.

On est rhabillés pour l'hiver !

Prétentieuse, blessante, égocentrique, la Julie.

Je vous laisse découvrir.



Et alors la fin, c'est la cerise dans le clafoutis !



Voilà, je pense avoir fait le tour. Désolée pour mes babelpotes qui ont aimé.

Encore une fois, tout ce qui concerne ces crimes contre l'humanité m'a profondément touchée.



Rien que pour cela, je ne regrette pas ma lecture.



*******



Plus de quatre mille enfants juifs avaient été parqués dans le Vél d’Hiv, la plupart avaient entre deux et douze ans. Presque tous ces enfants étaient français, nés en France.

Aucun ne revint vivant d’Auschwitz.

.

.
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La Mémoire des Murs

Pascaline, la quarantaine, informaticienne, vit très mal son divorce. Le nouvel appartement dans lequel elle vient d’emménager la plonge dans un grand malaise. Elle s’y sent mal sans pouvoir expliquer pourquoi. Les murs ont-ils une mémoire ? Quand elle apprend qu’un crime a eu lieu dans son appartement, Pascaline sombre dans la terreur. Cauchemars, obsessions, folie, persécutions, s’engage pour elle une descente en enfer où le crime perpétré au sein de son logement la renvoie aux drames qui ont jalonnés sa vie.



Un court roman avec une plume assez addictive et agréable mais dont la trame m’a semblé totalement brouillonne et décousue. Ça part un peu dans tous les sens sans réel ancrage sur ce titre : La mémoire des murs. S’ajoute un manque latent d’empathie pour la narratrice à laquelle je ne me suis pas attachée. Faute à un manque de psychologie et d’un côté trop dispersé de son thème initial.

Rendez-vous manqué avec ce roman même si le roman se lit vite et sans prise de tête. C’est déjà pas si mal.



Je crois aussi que le roman aurait davantage gagné en qualité si l’atmosphère avait été axée sur les murs (pourquoi ce titre sinon ?), sur l’ambiance hostile au sein de cet appartement plutôt que de chercher midi à quatorze heure autour du psychopathe tueur en série. Vraiment dommage.
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Sentinelle de la pluie

Déception en lisant le nouveau roman de Tatiana de Rosnay : Paris submergé par une crue historique de la Seine est certes un cadre intéressant. A ceci s'ajoute le huis-clos d'une famille d'abord dans l'hôtel puis dans la chambre d'hôpital. Mais l'auteur ne fait qu'aligner des clichés : le fils homosexuel, la fille seule survivante d'un accident, le gendre alcoolique,la tante suicidée par dépit amoureux, l'AVC du père, le secrets ... Trop c'est trop ! Aucune surprise quant à la fin, cousue de fil blanc. L'écriture est plate, voire laborieuse.
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Manderley for ever

Elle voulait être un garçon, elle fut une fille et une femme fort jolie, moderne, libre dans ses amours et volontaire dans ses choix.



Très tôt, avant les femmes, les hommes, les chiens, la campagne anglaise, Paris, la mer et les belles maisons, Daphné aime écrire et désire en faire son métier. Et comme c'est sa nature profonde de n'en faire qu'à sa tête et de négliger les conventions, elle écrit comme elle agit, sans s'embarrasser des contingences des autres. Audacieuse, impertinente, éclectique, elle dit même préférer heurter les consciences que de laisser indifférent. Ce qui explique peut-être que malgré son énorme succès, elle n'a pas toujours été reconnue par la critique.



Tatiana de Rosnay trace le portrait d'une femme énigmatique dont la liberté et l'indépendance d'esprit forcent l'admiration. Dans la vie, comme dans le processus difficile de la création littéraire, Daphné n'accepte ni les compromissions, ni les arrangements, prenant le risque de déplaire. Inspirée par ses rencontres, sa famille et les lieux qu'elle aime (ses maisons, Ferryside et surtout Menabilly), elle construit méthodiquement une oeuvre sombre, complexe, parfois mal comprise.



Une biographie qui a fait remonter le souvenir de l'époque bénie de la préadolescence où j'ai découvert avec Daphné du Maurier (et Scott Fitzgerald) le goût de la lecture. Merci Tatiania, après avoir refermé votre roman très réussi « J'ai rêvé la nuit dernière que je retournais à Manderley ».
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Sentinelle de la pluie

Si j’apprécie toujours le style de Tatiana de Rosnay, je n’ai pas été spécialement enthousiasmée par ce roman. Peut-être parce que le sujet rappelle trop une certaine actualité : inondations de villes et villages entiers, maladie, hôpital, etc. J’ai besoin de rêver quand je lis un roman, sinon je préfère lire des témoignages.

Une rencontre familiale qui a lieu dans un Paris en danger sous les eaux m’a rappelé la crue de 2016 où je rendais visite à ma belle-mère, ne pouvant emprunter certaines lignes de métro fermées, et angoissée par les images télévisées, comme dans le roman.



Les personnages sont attachants, certes, et les sujets comme l’homophobie bien traités, mais il m’a manqué un zeste d’originalité.



La seule chose qui m’a touchée, en tant qu’ancienne infirmière, est le passage sur la communication avec une personne victime d’AVC dans les jours suivants. Le message est important : la communication existe toujours, quelle que soit sa forme, à nous de trouver le chemin.
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Elle s'appelait Sarah

Julia Jarmond, américaine, vit à Paris avec son mari et sa fille. Elle travaille pour un magazine américain et doit effectuer un reportage sur la rafle du vel' d'Hiv en juillet 1942. Nous sommes au début des années 2000.

Elle découvre le destin de Sarah et décide d'enquêter sur ce qu'est devenu cette petite fille qui, à l'arrivée des policiers dans l'appartement, avait enfermé son petit frère dans un placard, emporté la clef en lui affirmant qu'elle allait revenir.

Les chapitres sont écrits en alternance nous présentant d'une part le cheminement de Julia et d'autre part l'histoire de Sarah depuis son arrivée au vel' d'Hiv, son enfermement au camp de Beaune la Rolande, son évasion, son accueil par une famille d'agriculteurs, son retour dans l'appartement, sa vie d'adulte si difficile avec ce passé tellement lourd et pourtant géographiquement loin des faits.

C'est une très belle histoire qui s'appuie sur des faits réels même le geste d'agriculteurs français autour de Beaune la Rolande. Tout le monde n'était pas contre les Juifs, heureusement.

L'histoire de Sarah qui veut protéger son petit frère en le renfermant est tout à fait inventée. Cela m'avait soulagée en le lisant car c'était assez terrible surtout la scène où elle retourne dans l'appartement en compagnie de ses bienfaiteurs.

Je viens de relire le roman en lecture rapide en insistant sur les scènes dont dont je me souvenais le moins :

celles de la vie adulte de Sarah.

C'est vraiment un très beau récit, poignant avec des tensions comme Tatiana de Rosnay sait en créer.

L'excellent film tiré du livre valait vraiment la peine d'être vu.

Le livre traduit en français est paru en 2007 aux éditions Héloïse d'Ormesson et je conclus quand même que les meilleurs romans de Tatiana de Rosnay sont ceux qu'elle a écrits en anglais. Il faudra que je creuse mon idée mais je crois bien que je suis sur la bonne piste.
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Spirales

Un petit 5/10 me semble être une honnête moyenne pour ce bref roman sur fond de thriller psychologique. Bref, vite lu et vite oublié. Rien de transcendant dans cette histoire de femme aldutère enfermée dans les affres de la peur et du chantage.



La belle Hélène est une femme cinquantenaire, mariée, mère de deux enfants, elle ne souffre ni d'ennui ni de solitude (déjà la, le bât blesse) et se rue sans raison manifeste dans les bras d'un homme rencontré au hasard. L'intro c'est déjà plat il me semble.

Évidemment pour en faire un thriller, le conquérant tout nu comme un ver rendra son dernier souffle dans les bras de la belle Hélène pas si sainte qu'elle n'en a l'air. Bien sûr, elle oubliera dans la chambre d'hôtel son sac à mains.

D'une simplicité puérile à une suite d'évènements sans surprise, la spirale de la peur s'enclenche. Sur 185 pages, on oublie la culpabilité et la honte. On fait fi de toute rationalité et de tout bon sens, et nous voilà embarqué dans Spirales.



Le plus dérangeant est ici à mes yeux que ce roman ressemble à une pâle copie de l'éponyme nouvelle de Stefan Zweig « La peur ». Sauf qu'avec Tatiana de Rosnay, la mayonnaise ne prend pas, du moins pour peu qu'on se soit penché sur le roman de Zweig. Insipide, surfait, sans profondeur, du babillage uniforme sans réelle surprise. Je me montre large sur la cotation car le roman se lit sans déconvenue, l'écriture est simpliste mais accessible. Mais on est très, très loin d'un Zweig qui dissèque les sentiments tortueux avec finesse et psychologie...



Si vous voulez de la bonne, jetez-vous sur la peur de Zweig plutôt que sur Spirales.

A bon entendeur...
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Elle s'appelait Sarah

Émotions, beaucoup d'émotions mais pas de larmes car Tatiana de Rosnay nous raconte l'histoire de Sarah avec une plume délicate, chargée d'amour, de tendresse mais non "mielleuse". Il est toujours délicat de dire que l'on a aimé une lecture lorsqu'il s'agit d'une histoire relatant la Shoah mais cela est romancé d'une part, et d'autre part l'histoire vécue par Sarah et son lien avec Michel, son petit frère, sont extrêmement touchants et ne peut laisser personne indifférent. Nous sommes bouleversés par ce qui arrive à Sarah ( je parle du roman bien sûr et non pas de l'Histoire, des faits réels qui eux bien sûr sont révoltants, répugnants et vont au-delà de l'entendement).

Nous comprenons avec cruauté ce qu'a pu ressentir cette petite fille qui, dans le but de protéger son petit frère tant aimé, va provoquer un acte irréversible qui va la hanter toute sa vie. Entre tristesse et culpabilité, sentiment de ne pas avoir tenu sa parole, Sarah va tenter d'avancer et de vivre.
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Nous irons mieux demain

Candice, jeune femme de 28 ans assiste à un accident où une dame, Dominique est renversée par un automobiliste.

Elle lui vient en aide même sur le long terme car cette dame semble bien seule.

Pourtant Candice a un petit garçon, Timothée, un compagnon, Arthur. Elle est aussi ingénieure du son dans une boîte d'enregistrements de livres audios. Ses journées sont bien remplies.

Assez vite, on apprend qu'elle souffre d'un mal inavouable caché à tout son entourage et ne supporte pas son embonpoint.

Elle va tisser des liens amicaux avec la dame accidentée et aura accès à son appartement qui a une histoire, pour apporter le nécessaire dont la victime a besoin à l'hôpital.

Le logement a été anciennement occupé par Émile Zola et sa jeune maîtresse, Jeanne. L'écrivain occupe une grande place chez Dominique, la victime de l'accident, un personnage très complexe qui peut faire autant de bien que de mal quand on s'en fait une amie, une personne énigmatique, sensuelle, très franche dans ses propos, distinguée dans ses manières, élégante. Je la définirais comme bourrée de bonnes intentions mais pouvant se révéler toxique sans le vouloir.

Candice, la jeune femme représente la générosité même mais doit se battre contre un mal psychologique qui la ronge, contre la douleur d'avoir perdu son père et la révélation du personnage mystérieux qu'il était.

Un très beau roman aux multiples facettes avec une Tatiana de Rosnay que j'avais retrouvée en pleine forme créative dans Célestine du Bac ainsi que dans ce dernier récit.

On retrouve le réel attachement de l'auteure aux logements, aux murs qui reflètent l'âme des anciens occupants comme dans "Rose", "Le voisin", "Elle s'appelait Sarah"...

Le roman se révèle addictif . Je n'ai raté aucun passage car Zola chemine avec nous dans la lecture et comme j'apprécie l'écrivain, je m'attardais sur les paragraphes qui le citaient.

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13 à table ! 2015

1 livre acheté = 3 repas distribués aux Restos du Cœur.



Franchement, quel meilleur moyen d’allier plaisir et bonne action ?



Parce que du plaisir vous allez en avoir, à travers ce recueil de nouvelles vous présentant sur un plateau la crème des auteurs :



Françoise BOURDIN - Maxime CHATTAM - Alexandra LAPIERRE - Agnès LEDIG - Gilles LEGARDINIER - Pierre LEMAITRE - Marc LEVY - Guillaume MUSSO - Jean-Marie PERIER - Tatiana de ROSNAY - Eric-Emmanuel SCHMITT - Franck THILLIEZ - Bernard WERBER



Un brochette de talents qui fait rêver, non ?



L’ensemble de la chaîne du livre, outre les auteurs, a décidé de mettre la main à la pâte pour proposer ce beau projet (éditeur, imprimeur, diffuseur, photographe…).



Le thème imposé pour ces récits : « un repas ». De quoi laisser l’imagination de chaque auteur faire son propre cheminement.



Parfois, ce genre d’initiative fort louable propose malheureusement des histoires fast-food de piètre qualité gustative. J’insiste donc sur le fait que ce 13 à table est vraiment d’excellente facture. De vraies belles histoires, aux ingrédients variés, aux goûts prononcés et fort bien cuisinés. De quoi véritablement sustenter tous les palais.



Oui, quelles variétés de saveurs :



- aigre avec Françoise Bourdin et son repas de famille,



- saignante avec Maxime Chattam, parfaitement en phase avec son univers habituel,



- digne des grands chefs pour Alexandra Lapierre, et sa belle conclusion,



- partageuse pour Agnès Ledig et son histoire à la belle ambiance nostalgique,



- intimiste pour Gilles Legardinier, avec son récit autobiographique qui nous narre deux de ses souvenirs forts,



- à l’ancienne pour Pierre Lemaitre et son papy si touchant,



- acrimonieuse avec Marc Levy, mais qui subitement se transforme à merveille en bouche,



- classique pour Guillaume Musso, proche de son univers habituel,



- mélancolique pour Jean-Marie Périer et cette histoire de retrouvailles étranges,



- piquante pour Tatiana de Rosnay, et ce repas de mariage qui finit en beauté (mais pas pour tout le monde),



- qui reste longuement en bouche avec Eric-Emmanuel Schmitt, et cette histoire si émouvante que j’en ai eu la larme à l’œil,



- poissonnière pour Franck Thilliez, avec ce beau récit à message, assez éloigné de son univers habituel,



- en sauce pour Bernard Werber, qui termine joyeusement l’ouvrage sur un ton drolatique.



Un défilé de mets agréablement roboratifs mais pas du tout bourratifs, tout à l’honneur des maîtres queux qui ont joliment joué le jeu, certains de manière très personnelle (même si quelques uns se sont éloignés du thème initial, mais ça n’a pas grande importance).



Vous auriez tort de ne pas venir partager cette tablée du cœur, sincèrement l’ambiance vaut le déplacement. Un repas à 13 qui ne peut que porter bonheur !
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Les Fleurs de l'ombre

Bof bof bof...

Cette histoire est brouillon et j'ai un gros sentiment d'inachevé en refermant ce roman.

Beaucoup de sujets sont ici posés : Dans un avenir proche, Paris ne ressemble plus à Paris suite à un attentat. La Terre semble subir depuis quelques années d'énormes perturbations climatiques. L'intelligence artificielle fait partie du quotidien de chaque humain, à tous les niveaux.

Les dangers de l'intelligence artificielle sont largement évoqués. Mais quels dangers ? Pour quelles raisons est ce dangereux ? Et là, pas de réponse. Le roman se termine en "eau de boudin" !!!

Tout ça pour ça ?!!!

Dommage, Tatiana de Rosnay nous a habitué à tellement mieux...
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Elle s'appelait Sarah (BD)

Paris, juillet 1942. Des coups violents contre la porte, en pleine nuit. La Gestapo qui s'annonce et ordonne d'ouvrir. Sarah, apeurée, va réveiller sa maman, certaine que la police vient chercher son papa. Malheureusement, celle-ci aura beau fouiller l'appartement de fond en comble, elle ne le trouvera pas. Tout comme Michel, le petit frère de Sarah, que cette dernière aura caché au fond d'un placard, lui promettant de revenir le chercher dès que possible. Ne voulant pas abandonner sa famille, le papa sort de sa cachette et rejoint sa femme et sa fille. Entassés dans des bus, des centaines de Juifs comme la famille Starzynski rejoignent le Vélodrome d'Hiver...

Paris, mai 2002. Julia Jarmond, journaliste pour l'hebdomadaire américain "Seine Scènes", visite aujourd'hui l'ancien appartement de Mamé, la grand-mère de son mari, Bertrand. C'est ici que toute la petite famille, après quelques travaux, devrait emménager. Appelée par son chef, Julia s'éclipse et retourne au bureau. Son rédacteur en chef lui propose de rédiger un article pour le 60ième anniversaire du Vel d'Hiv', le Vélodrome d'Hiver où furent parquées, pendant des jours, des milliers de familles juives, dans des conditions atroces, avant de les envoyer à Auschwitz. Une enquête pour le moins marquante et bouleversante attend Julia...





Après le film, réalisé par Gilles Paquet-Brenner en 2010, le roman éponyme de Tatiana de Rosnay est adapté aujourd'hui en roman graphique, par Pascal Bresson et Horne. L'on suit, alternativement, la jeune Sarah, promise, avec ses parents, à la déportation vers Auschwitz, et Julia qui, suite à un article qu'elle doit écrire et ses interrogations face à l'appartement de Mamé, va s'attacher au destin peu commun de la jeune fille. Une enquête, reflétant celle de Tatiana de Rosnay lors de l'écriture de son roman, qui interpelle quant à l'amnésie des Français face au comportement de sa police lors de la rafle du Vel d'Hiv. L'intrigue monte crescendo au fil des pages, l'émotion est palpable et l'intensité de ce récit ô combien présente. Pascal Bresson s'empare à merveille du scénario originel et Horne magnifie, de par son graphisme tout en nuance de gris, excepté la blondeur des cheveux et le bleu azur des yeux, cette histoire sombre et tragique. Un récit remarquable et d'une grande justesse...
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13 à table ! 2015

Treize auteurs. Treize nouvelles.

Treize mots pour en parler ! Treize émotions contrastées. Des mots doux, des mots durs, des mots tendres... Et surtout treize immenses talents qui nous ont concocté de délicieuses histoires à mijoter à petits feux et à déguster chaud. Merci à vous.



Francoise Bourdin : amusante !

Maxime Chattam : inquiétante !

Alexandra Lapierre : mignonne !

Agnès Ledig : légère !

Gilles Legardinier : touchante !

Pierre Lemaitre : mièvre !

Marc Levy : théologique !

Guillaume Musso : fantomatique !

Jean-Marie Périer : nostalgique !

Tatiana de Rosnay : grinçante !

Eric-Emmanuel Schmitt : inspirante !

Franck Thilliez : humaine !

Bernard Werber : savoureuse !



4/5

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Manderley for ever

" J'ai rêvé la nuit dernière que je retournais à Manderley".



C'est la première phrase du roman Rebecca, celle qui me vient tout de suite à l'esprit quand je pense à Daphné du Maurier , la seule phrase d'un roman dont je me souvienne, tellement elle fait écho en moi.

De cette auteure , je ne savais rien. (On sait, en général, très peu de choses sur les auteurs...). Juste qu'elle avait écrit Rebecca, La Taverne de la Jamaïque, et la nouvelle " Les oiseaux" , adaptés tous les trois, par le grand Hitch, lui qui fut si petit en ne la citant jamais... J'avais lu , adolescente, Ma Cousine Rachel , et ne l'avais pas aimé, il faudrait que je le relise...

C'est Rebecca qui a tout raflé... Publié en 1938, pas une ride, et 30 millions de lecteurs...

Et si le but de cette lecture , était de mieux comprendre ce chef d'oeuvre, de le décrypter, alors, c'est un succès.

Daphné du Maurier et son amour des grandes demeures .. son coup de foudre pour Menabilly, qui a inspiré Manderley,

[ " J'ai un peu honte de l'admettre, mais je crois que je préfère "Mena" aux gens "]. le choc quand elle a dû la rendre (elle n'y a été que locataire) . Un deuil impossible...

madame Denvers.qui lui fut inspirée par une gouvernante dont la robe bruissait sur le sol.....

Daphné et son ambivalence sexuelle...

Daphné et son amour pour la Cornouailles, la mer, la voile ...

Il y a toute son oeuvre dans sa vie,et toute sa vie dans son oeuvre... et qui y a t'il de mieux qu'une autre écrivain, pour la comprendre, pour la saisir. Tatiana de Rosnay, a fait un travail remarquable. Je me suis juste sentie un peu " voyeuse" [ Les écrivains devraient être lus mais jamais vus , ni entendus"],

Alors, je me suis retirée sur la pointe des pieds, avec juste une furieuse envie de relire et revoir Rebecca pour la" je-ne-sais-combien-de- fois"...
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Sentinelle de la pluie

Paul Malegarde et Lauren, son épouse, ont donné rendez-vous à leurs deux enfants, Tilia et Linden, à Paris pour fêter leurs 40 ans de mariage et les 70 ans de Paul.

Les parents vivent dans la Drôme où Paul , célèbre connaisseur des arbres, n'hésite pas à parcourir le monde pour la défense d'arbres précieux. Ils utilisent le mot "arboriste" dans le livre. Il aime particulièrement les tilleuls: il en a planté de nombreux dans son domaine et a baptisé ses enfants Linden et Tilia, noms des tilleuls dans une autre langue.

Nous en connaîtrons la raison à la toute fin du livre.

Paul arrive dans Paris et ses enfants voient qu'il a perdu son dynamisme. Il semble tout désorienté.

Paris est envahi par des pluies diluviennes et la crue de la Seine est plus que menaçante. Cela ajoute de la lourdeur à l'ambiance.

A chaque étape de la montée des eaux, l'auteur nous décrit le niveau sur la statue du zouave du pont de l'Alma. Je suppose que le titre "Sentinelle de la pluie" vient de la célèbre statue toujours prise comme référence dès que la Seine monte.

Linden, célèbre photographe professionnel a une vie privée qui ne plaît pas à son père mais jamais il n'a osé lui avouer son secret.

Tilia a été victime d'un accident terrible dans sa jeunesse et en traîne encore les séquelles physiques et psychologiques.

Lauren porte un secret dans sa vie personnelle et amoureuse.

Au début de chaque partie du roman, figure une jolie feuille avec dessous un extrait célèbre de la littérature et directement après un extrait de deux, trois pages bien mystérieuses en italique qui déboucheront sur un autre secret, je ne vais pas le dévoiler. D'ailleurs, l'auteure ne dit pas tout ouvertement à ce sujet. A nous d'amener nous-mêmes nos conclusions.

On l'a compris : Tatiana de Rosnay nous livre un roman où chaque membre de la famille porte ou un drame ou un secret avec comme cadre pour révéler tout cela un Paris envahi par la Seine comme au tout début de cette année 2018.

Le titre est parfaitement bien choisi "Sentinelle de la pluie" comme le zouave du pont de l'Alma dont on mesure chaque fois le niveau de l'eau sur les différents niveaux de sa statue à chaque crue parisienne.

J'ai lu tous les romans de l'auteure et celui-ci s'approche de l'intensité de ses premiers ouvrages.





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Manderley for ever

Envie d'un voyage dépaysant dans les Cornouailles sur les traces d'une célèbre romancière anglaise ? J'ai le livre qu'il vous faut, Manderley for ever de Tatiana de Rosnay.



Comme beaucoup de lecteurs, c'est par Hitchcock que je suis venu à Daphné du Maurier. le maître a adapté trois de ses livres, L'Auberge de la Jamaïque, Rebecca, deux romans, et Les Oiseaux, une nouvelle. Des trois, je n'ai lu pour le moment que Rebecca dont j'ai adoré l'atmosphère envoutante.



C'est donc avec enthousiasme que j'ai découvert la vie de cette femme complexe au destin marqué par les passions plurielles : pour l'écriture, pour les amours « vénitiennes » (référence au « code Du Maurier » que je vous laisse le soin de découvrir par vous-même) et pour les lieux qu'elle a habités. Ses deux dernières passions ayant largement influé sur la première.



De son travail d'écrivain, j'ai beaucoup apprécié la façon dont sont évoqués le processus de création, le jaillissement d'une idée, le fameux vertige de la page blanche qui vous noue l'estomac, la douleur quand l'inspiration ne vient pas, les périodes de sécheresse. On découvre aussi tout ce qui dans son quotidien nourrit son écriture, notamment les rencontres qu'elle a faites tout au long de sa vie.



Si elle a connu des histoires d'amour avec des hommes et des femmes, certaines platoniques, comme avec la femme de son éditeur américain, Ellen Doubleday, d'autres un peu moins comme avec la comédienne Gertrude Lawrence, Daphné du Maurier est restée toute sa vie mariée avec le même homme jusqu'au décès de celui-ci. Une dualité qu'elle est sans doute parvenue à transcender grâce à la part masculine en elle, un certain Eric Avon, le garçon qu'elle aurait aimé être, son « alter ego littéraire » qui a d'ailleurs largement contribué à la genèse de certaines de ses oeuvres. To bi or not to bi…



Ce qui surprend sans doute le plus finalement, c'est ce lien si particulier qu'entretient Daphné du Maurier avec les différentes maisons qu'elle a habité, source de bien être comme d'inspiration : Ferryside, Kilmarth à la fin de sa vie, mais surtout Menabilly. Elle a un attachement viscéral, quasiment fusionnel, avec Menabilly, celle qui a le plus compté et qui lui a inspiré Manderley, la fameuse demeure au coeur de Rebecca, son roman le plus célèbre. « Menabilly, son Manderley à elle engendré du même terreau magique que le Pays Imaginaire de l'oncle Jim, cet espace où elle ne va que seul et dont personne d'autre ne possède la clé. »



Ce qui fait la force de cette biographie, c'est aussi le regard d'un écrivain sur un autre écrivain. La passion de Tatiana de Rosnay pour son sujet est évidente et il est amusant de constater les similitudes entre les deux femmes. Toutes deux ont des noms à particules, une double culture et des origines franco-anglaises. Toutes deux sont romancières et auteurs de biographies. Toutes deux ont signées des bestsellers. Toutes deux ont vu certaines de leurs oeuvres portées à l'écran...



Tatiana de Rosnay redonne vie à Daphné du Maurier dans cette biographie qui se dévore plus qu'elle ne se lit.



Manderley for ever, la biographie passionnante d'une femme passionnée…


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Célestine du Bac

Martin, 18 ans , en terminale, rate son bac. Il est uniquement intéressé par la philo. Sa mère décédée dans un accident d'avion lui manque cruellement. Pourtant son père, avocat, remplit son rôle mais de façon distante.

Le point central du livre, c'est la rencontre de Martin avec une SDF de la rue du Bac près de chez lui, Célestine, qui rédige un carnet intime assise sur son carton. Célestine qui a pris un chemin de traverse et se retrouve sous un porche, avec la bouteille d'alcool comme compagne.

Il entame un jour une conversation avec elle, passe la barrière des odeurs et de la rudesse des propos.

Une réelle amitié s'installe entre eux. Une relation unique avec cette dame âgée de santé délicate aux prophéties finales presque magiques.

Les dialogues entre Martin et Célestine sont les pierres précieuses du livre. Elle va lui apporter le côté maternel qu'il n'a jamais connu. Il va lui apporter une relation filiale qu'elle aurait voulu connaître.

Les prophéties de Célestine apportent un petit côté fantastique au livre mais peuvent aussi être interprétées comme une dynamique donnée à Martin.

Ce jeune homme a un grand secret. Il écrit un livre. Même son père l'ignore, même Oscar, son grand ami depuis toujours. Le chemin du livre occupe une grande place dans le roman lui aussi.

Il n'y a pas si longtemps, on avait vu un reportage avec un jeune homme étudiant aux Beaux Arts dans notre ville. Il avait aussi remarqué une dame SDF qui écrivait. Elle s'installait chaque jour aux abords de la gare.

J'ai repensé à ce fait en lisant le récit de Tatiana de Rosnay écrit entre 1990 et 1993 et refusé par son éditeur.

Je ne l'ai pas refusé, j'en ai savouré chaque page écrite d'une plume magnifique avec Martin et Célestine, deux personnages très attachants.

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