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3.97/5 (sur 338 notes)

Nationalité : Kirghizistan
Né(e) à : Cheker, URSS , le 10/12/1928
Mort(e) à : Nuremberg, Allemagne , le 10/06/2008
Biographie :

Tchinguiz Aïtmatov (Чингиз Айтматов) est un écrivain soviétique et kirghiz.

Il est le petit-fils d'un berger nomade et le fils d'un haut fonctionnaire exécuté en 1938, dans les Grandes Purges, alors que Tchinguiz n'a que 10 ans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il travaille dans les champs et en tant que secrétaire du soviet local.

Après des études à l'Institut agricole de Bichkek, capitale de l'actuel Kirghizstan, il travaille d'abord comme agronome puis journaliste. Il se consacre à la traduction d'écrivains russes en kirghiz. Il entre en 1956 à l'institut Gorki à Moscou.

Auteur de nouvelles décrivant la vie simple et difficile dans la jeune république socialiste kirghize, il écrit d'abord en kirghiz, notamment "Djamilia" (1958) et "Le Premier Maître" (1961), qui seront adaptés au cinéma dès les années 1960, notamment par Andrei Konchalovsky ("Le Premier Maître", 1965), alors jeune étudiant à l'institut du cinéma de l'URSS.

En 1959, la traduction française de Djamilia, par Aragon (et Dimitrieva), aux Editeurs français réunis - maison appartenant au PCF -, va fortement contribuer à asseoir la réputation mondiale d'Aïtmatov.

En 1963, il reçoit le prix Lénine pour son recueil "Nouvelles des montagnes et des steppes". Il choisit ensuite l'écriture en langue russe avec "Il fut un blanc navire" (1970) ou "La Pomme rouge". Dans les années 1980, il est l'un des écrivains les plus reconnus d'Union soviétique.

Après l'indépendance du Kirghizstan en 1991, Tchinguiz Aïtmatov devient un personnage dominant sur la scène politique. En 1985, il devient conseiller de Mikhaïl Gorbatchev qui vient d'arriver au pouvoir. A partir de 1990, il devient ambassadeur de l'URSS au Luxembourg puis jusqu'en 2008, ambassadeur du Kirghistan en Belgique.

Marqué par le stalinisme, il n'a eu de cesse de réhabiliter la mémoire de ses victimes.

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Source : Wikipedia, Le monde
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Bibliographie de Tchinguiz Aïtmatov   (17)Voir plus

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"Peu de livres changent une vie. Quand ils la changent, c'est pour toujours, des portes s'ouvrent que l'on ne soupçonnait pas, on entre et on ne reviendra plus en arrière." En guise de fil rouge pour ce nouvel épisode, cette citation de Christian Bobin. Nous avons interrogé quatre personnes. À chacune, nous avons posé la même question: "Quel est le livre qui a changé votre vie ?". Se sont prêtés au jeu, l'autrice Lilia Hassaine, le bibliothécaire brestois Loïc Martin, le lecteur passionné Nicolas le Verge et le libraire de Dialogues Julien Laparade. Un épisode imaginé en partenariat avec le réseau des médiathèques de Brest, dans le cadre de la Nuit de la Lecture 2022. Bibliographie : - La Pitié dangereuse, de Stefan Zweig (éd. Grasset) https://www.librairiedialogues.fr/livre/52433-la-pitie-dangereuse-roman-stefan-zweig-grasset - La Taupe, de John le Carré (éd. Points) https://www.librairiedialogues.fr/livre/13541117-la-trilogie-de-karla-la-taupe-roman-john-le-carre-points - Deux ans de vacances, de Jules Verne (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/732645-deux-ans-de-vacances-eux-ans-de-vacances-jules-verne-le-livre-de-poche - l'été, d'Albert Camus (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/454969-l-ete-albert-camus-folio - le Destin miraculeux d'Edgar Mint, de Brady Udall (éd. 10-18) https://www.librairiedialogues.fr/livre/1849842-le-destin-miraculeux-d-edgar-mint-brady-udall-10-18 - La Petite lumière, d'Antonio Moresco (éd. Verdier) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18885936-la-petite-lumiere-antonio-moresco-verdier - Djamilia, de Tchinghiz Aïtmatov (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18640-djamilia-tchinghiz-aitmatov-folio - La Bibliothéque des écrivains, de Stéphanie Khayat (éd. Flammarion) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19792504-la-bibliotheque-des-ecrivains-le-livre-qui-a-c--stephanie-khayat-flammarion

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Citations et extraits (84) Voir plus Ajouter une citation
Le soir, tandis que chacun se préparait pour la nuit, je sortis de la yourte et me dirigeai vers la source. Quelque chose m'attirait là-bas, et j'avais besoin de solitude.
Le ciel n'était pas assez vaste pour contenir toutes les étoiles, aussi à l'horizon se glissaient-elles jusque sur la terre. Mais nombre d'entre elles, et peut-être même toutes celles qui étaient accrochées au-dessus de ma tête, s'inscrivaient merveilleusement dans l'eau ; elles se miraient dans la petite vasque ronde qui apparaissait à cet instant infiniment profonde. Elles se reflétaient et scintillaient à la surface de l'eau ; il semblait qu'on eût pu les puiser pour les déverser ensuite sur la rive en un éclaboussement de lumière. Là où le ruisseau serpentait, elles couraient avec lui et leurs éclats s'éparpillaient sur le fond de pierrailles. Mais là où l'onde s'était immobilisée, pensive et douce, elles étaient aussi rayonnantes qu'en plein firmament. Et je pensai alors que cette source des steppes était à l'image de l'homme au moment où son âme s'illuminait, pleine de rêves incommensurables, et qu'il lui semblait alors pouvoir contenir tout l'univers.
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La pluie s'arrêta brusquement, effacée, semblait-il par une main invisible. Et à l'instant même le ciel se déchira, étincelant comme une turquoise immense et transparente. Il semblait être le prolongement de cette merveilleuse splendeur qu'était la grande steppe, généreusement baignée par l'averse printanière. Les espaces infinis de l'Anarkhaï s'entrouvrirent encore plus largement, se firent encore plus immenses. Au-dessus de l'Arnakhai, en travers du ciel, se dessina un arc-en-ciel. Il enjamba la terre d'un bout à l'autre et s'immobilisa là-haut, en empruntant toutes les teintes douces de l'univers. Je regardais autour de moi avec ravissement. Bleu, infiniment bleu était le ciel impondérable ; l'arc-en-ciel palpitait en multiples couleurs et la steppe d'absinthe avait des teintes mouillées.
La terre séchait avec rapidité ; au-dessus, dans le firmament, tournoyait un aigle, les ailes puissantes déployées et immobiles. Et on eût dit que ce n'était ni de lui-même, ni grâce à ses ailes qu'il s'élevait ainsi, mais bien la forte haleine de la terre, ses courants chauds et ascendants qui le portaient vers ces hauteurs.
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Un petit garçon, un écolier décida de lui dire la vérité :
- Ce n'était pas ton père. Pourquoi cries-tu ? Ce n'était pas du tout ton père mais un acteur. Demande au projectionniste...
Les spectateurs rirent malgré eux. Et lui restait là, comme s'il avait été tué, et il ne riait pas. Un silence gêné s'installa de nouveau...
Et tous virent la mère se diriger vers son fils, triste et sévère, des larmes dans les yeux. Elle releva l'enfant :
- Viens, mon fils, partons. Oui, c'était ton père, dit-elle doucement et elle le conduisit hors de la bergerie.
La lune était déjà haute. Dans le lointain couleur nuit bleu sombre, on distinguait les sommets blancs des montagnes et, en bas, la steppe reposait, immense et noire, comme un gouffre.
Et seulement à cet instant, pour la première fois de sa vie, il connut le chagrin amer de la perte. Tout à coup, il fut envahi jusqu'à l'impossible par un sentiment d'injustice, de douleur et de malheur pour son père tué au combat. Il eut soudain envie d'étreindre sa mère, d'éclater en sanglots, et qu'elle pleure avec lui. Mais elle se taisait. Lui aussi restait silencieux, les poings serrés, ravalant ses larmes. Il ignorait qu'à cet instant même, son père, depuis longtemps mort à la guerre, commençait à vivre en lui.
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Saadat regarde les lumières lointaines des phares et voit le soc des charrues entailler de biais et en profondeur la couche inculte et la rejeter sur les côtés en une bande friable. Des années durant, cette terre est demeurée intouchée. (...) Elle voit briller sous les rayons du soleil la houle noire de la terre, fumante, comme vivante. Une odeur humide monte de la terre fraîchement labourée. Ça sent bon...
Là où la parcelle tourne, Saadat déplace brusquement les leviers de la charrue. Polis comme un miroir, les socs se soulèvent. En chacun d'eux brille un petit soleil...
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Ce que j'ai tenté de dire, c'est que la richesse est au pouvoir ce que l'air est à la respiration, qu'il l'exige, qu'il ne peut prospérer sans elle. Le genre humain est ainsi. Le pouvoir et la richesse ne peuvent se passer l'un de l'autre comme deux leviers complémentaires, et chacun reçoit son lot dès la naissance ; l'un trouve son bon plaisir, l'autre sans ira maudit dans la tombe.
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Tchinguiz Aïtmatov
Le fantastique est donc une métaphore de la vie qui permet de la voir sous un nouvel angle, inattendu.
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"Pourvu que j'arrive à temps, faites que j'arrive à temps ! J'ai tant de choses à dire à mon fils" pensait-il, et sans desserrer les dents, il récita la prière et les incantations du cavalier au galop : "Esprits des ancêtres, aide-moi ! Fais que mon cheval ne trébuche pas ! Donne-lui les ailes du faucon, donne-lui un cœur de fer, donne-lui les jambes de l'élan, donne-lui les poumons du poisson !"
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La pluie avait commencé la veille au soir et continué toute la nuit ; elle chuchotait des choses tristes, monotones, en gouttant sur le feutre de la yourte gonflée d'eau.
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Deux jours plus tôt, il préparait encore un article polémique en réponse à un lecteur qui avait crânement proclamé : «À quoi bon parler d'âme? On peut donner à ce mot le sens qu'on veut. La volonté et la conscience, voilà ce qui compte chez l'homme!» «Oui, bien sûr, mais on ne peut pas pour autant exclure ce qui se trame dans cette partie plus obscure, même si on ne peut que difficilement la concevoir, car les mouvements de l'âme constituent souvent un facteur déterminant, y compris pour les événements historiques. Elle est cette source d'où proviennent le bien et le mal, la mère nourricière du subconscient!...»
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Le globe terrestre roulait dans le carrousel de l'univers, et tout ce qui vivait sur la terre se perdait dans l'invisible marche du temps.
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