T. Lang Willar est un auteur très rock n'roll qui a imaginé une étonnante histoire autout de la mort surprenante de l'acteur hollywoodien David Carradine.
C'est quand on n'attend plus rien de vous que vous commencez à vivre.
Je suis un homme à la dérive.
Je suis un homme qui n'en peut plus.
Je suis une version mentalement et émotionnellement restreinte de ma personnalité antérieure.
Je suis terrifié et j'ai froid.
La plupart des gens veulent avoir quelque chose à montrer. Ils se foutent du baroque, ils se foutent du Tintoret, de Picasso, d'une église entièrement peinte par Carpaccio.
Ou encore tout l'intérieur de la Santa Maria delle Carceri.
On fabrique du souvenir photo pour avoir la preuve qu'on a eu une vie bien à nous dans un album bien à nous.
A chaque flash, pendant un centième de seconde, le dôme est changé en une vaste coupole bleu argent, une cloche de gaz atmosphérique, azur, et sous l'éclair enveloppant de l'appareil photo, tous les gens ici, domestiqués à mort, sont comme des spectres d'eux-même, terrifiants, des créatures touchées un centième de seconde par la grande faucheuse, aussi blanche que la mort, des apparitions bleus, des fantômes, dressés.
Ils se foutent du grand canyon.
Toutes ces choses-là, tous ces monuments d'émotion ne vivent qu'à travers le regard de ceux avec qui vous regardez, à travers votre regard, à travers un objectif.
Une séance diapo entre amis.
Une pluie de bonnes histoires à raconter le dimanche après-midi.
Ils se foutent de savoir Jacques conduit au supplice.
Une simple projection vidéo pour être le centre des attentions.
Il y a des moments dans la vie où il faut preuve de franchise, et je crois que ce moment en est un. Josie, j'espère que vous serez allez être compréhensive et parvenir à faire la part des choses. Voilà : j'ai séquestré, violé et décapité huit femmes. La justice a considéré qu'il s'agissait de jeunes femmes (OK, elles avaient quinze ans au moment des faits, mais bon, elles avaient toutes leurs dents).
..... "Les gens n'avaient pas peur des morts, mais des vivants, car, eux, pouvaient les manger. "...............................................................................................................
.... " Lorsque la faim torture la vie quotidiennement, c'est la pauvreté extrême de l'enfer. Mais l'enfer est sur terre. Depuis le début du siècle passé, deux terribles famines ont frappé la Chine. Il y avait des morts partout, l'état mental des gens affamés était complètement perturbé, ce qui explique que par la suite, certaines personnes ont mangé des morts. La chair humaine était devenue une marchandise comme les autres. "
......Oui, c'est vrai, j'ai menti. Je ne vous connais ni d'Eve ni d'Adam. J'ai menti, mais ce mensonge n'en est plus vraiment un, n'est-ce pas ? Un véritable lien nous unit aujourd'hui et ces lettres en sont la preuve.
C'est donc un mensonge du passé, mais une vérité du présent.
Je m'appelle Lionel . Tu crois que je suis le méchant, parce que j'ai fait du mal à ton copain. Mais ce n'est pas aussi simple que ça. Si je l'ai tué c'est pour l'empêcher de faire une connerie. Une très grosse connerie, tu vois ? Quelque chose qu'il n'a pas encore fait, mais qu'il allait faire. Simplement, personne ne le savait encore. Lui-même ne le savait pas.
Nous ralentissons,
ralentissons,
ralentissons, et dans les rétroviseurs rougis par les feux arrière, la traîne de poussière brune se désagrège derrière nous en un voile haut et soyeux.
Passer sa vie à voir venir dans les rétroviseurs.
.....Idée noire : naît-on prisonnier de ses gènes, les a-t-on accrochés à la cheville toute sa vie comme un geôlier ? Faut-il être Houdini pour se libérer d'une emprise génétique ?
Avec tous les plans que Justice Populaire nous demandait d'apprendre par coeur, avec nos boulots respectifs, nos journées à nettoyer les piscines, à apprendre les notices, toutes les notices sur toutes les petites choses du monde qui nous entoure, ces consignes de sécurité et de bien-être, avec tout ça, je pense que les choses sont ainsi faites pour que jamais nous n'envisagions la vie au-delà de ce qu'on nous demande de faire.