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Citations de Thierry Crouzet (132)


Quand je replonge dans mes premières notes, je ne retrouve aucune mention de ces évènements douloureux, seulement mes espoirs pour une humanité radieuse. De Jim, il n'est jamais question tout au plus si j'ai relaté ce que je croyais avoir été mon unique crise d'adolescence : un soir, Jim m'avait interdit de regarder un film de science-fiction à la télévision, "une débilité", et je m'étais mis à dévorer des romans de science-fiction par vengeance. Au fil du temps, j'avais fait de cette passion l'acte fondateur de mon identité. Avec sa mort, Jim m'a donné le droit de me souvenir.
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Papa, on a reçu un message extraterrestre, s’exclame Thomas, l’ainé.
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Quand Copernic a chassé la Terre du centre du système solaire, les humains n’ont rien modifié à leurs habitudes. Quand Freud a subordonné la conscience à l’inconscient, les orgueilleux sont restés indéfectiblement persuadés de devoir leurs privilèges à leur mérites plutôt qu’à un concours de circonstances. Alors, un contact ne changera rien.
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Si tu donnes à tes copines le choix entre mener une vie tranquille ou une vie aventureuse, donc dangereuse, la plupart choisiront la tranquillité. La plupart des gens ne veulent pas savoir ce que nous savons. Ils ferment les yeux parce que ça les arrange. Ils refusent la responsabilité qui accompagne la connaissance.
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La lumière n’était pas toujours bonne conseillère et tout n’était pas forcément avouable. Mais de ce côté-là, j’étais en paix. Comme Einstein l’avait si habilement souligné, j’avais moi aussi fini par penser qu’il n’existait que «   deux choses infinies , l’univers et la bêtise humaine   » et, comme lui, pour l’univers, je n’avais «   pas de certitude absolue   » . Tout au long de notre histoire, j’avais pu le constater. La sottise était un puits sans fond, comme la haine.
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Un échec est un échec et tant qu’il en était encore temps, comme disait Jean-Louis Aubert, « il valait mieux couper plutôt que déchirer ». Le temps avait saccagé notre relation, mais n’avait rien effacé de nos difficultés initiales. Pas à pas, presque méthodiquement, il avait fait péter les dernières charnières et décroché les rivets de notre amour pour nous laisser dériver au bord du gué. Le désir était un bien malhabile compagnon quand il s’effritait.
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Avoir une bonne estime de soi, c’était bien, ça lui apportait probablement du réconfort, mais n’avoir de l’estime que pour soi, c’était totalement incompatible avec une vraie vie de famille. En famille, on ne pouvait plus se la jouer en soliste. Il fallait savoir se montrer altruiste et magnanime.
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Durant ces seize années, presque une éternité, nous étions passés par toutes les phases et toutes les émotions. De l’amour à la colère, de la tristesse à la joie, du bonheur au malheur et de la haine à la haine. Il avait fallu s’accrocher pour garder le cap et tenter de trouver l’équilibre. Inlassablement, catin insoumise, la vie s’était chargée de me rappeler que c’était peine perdue. Pourtant, du temps de notre rencontre, elle était parvenue à me convaincre du contraire. Elle promettait que nous serions heureux. Pour moi, il était inconcevable que l’on sombrât dans l’affligeante banalité de ces couples qui implosaient au moindre dérèglement.
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Je me serais sans doute contenté de baisser les yeux comme un puceau apeuré et j’aurais passé mon chemin ventre à terre. À quoi ça tient, la vie ! Elle n’était pas pour moi, avais-je pensé d’instinct. J’aurais sans doute mieux fait d’écouter mon instinct et de détaler. Trop jolie, trop pétillante, trop chafouine, trop tout. Manque de confiance en moi, plus probablement. J’avoue que face à elle, pleutre, je n’en menais pas large, déjà à l’époque. Du coup, comme je l’ai dit, c’était elle qui était venue vers moi.
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Quand on est jeune, on a grand besoin de respirer. J’aurais eu un bel avenir dans ce métier, m’avait dit Gégé un brin nostalgique. Depuis ce 13 février 2000 et ma rencontre avec Suzanne, moi je voyais ça tout à fait autrement.
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Dans cette fourmilière incandescente où s’agitaient les ennemis de Karl Marx et les corbeaux des finances, ceux qui la bâtissaient savaient pertinemment qu’ils n’y seraient plus jamais conviés une fois leur travail achevé. « Respectez les délais et dégagez fissa ! », semblaient nous dire tous ces self-made-men de leurs pères. « Circulez, on n’aura plus besoin de vous par la suite ».
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Mon expérience et mes compétences étaient toutes relatives et je n’apportai que peu de valeur ajoutée à l’affaire, mais tout de même, j’y participai. En somme, j’étais un peu le Coubertin des chantiers. Le travail était prémâché, mais personne ne pourra m’enlever que j’y avais contribué avec vaillance.
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Chacun sa route, chacun son fardeau. Pierre après pierre, bière après bière, les mêmes causes produisaient les mêmes effets et les mêmes incertitudes. Tout le monde m’avait pris pour un dingo d’avoir quitté les lumières des défilés pour la poussière des chantiers. Quel crime de lèse-majesté ! Je préférai les grues aux spartiates, les bleus de travail aux boléros affriolants et les mains calleuses à celles manucurées de frais que l’on croisait sur les terrasses du boulevard Saint-Germain. Qu’y pouvais-je ? Pensez ce que vous voulez, mais c’était moi qui décidai de ma vie.
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On s’était tout de suite amourachés. Une vraie libellule ! Aussi insouciante que frivole, cette fille avait des allures de robe de mariée tant sa pureté naturelle prenait le dessus sur tout le reste. Blanche comme de la craie, quand elle souriait on avait l’impression que seules ses lèvres marquaient une démarcation entre sa peau et ses dents, tant leur couleur semblait similaire. À croire qu’elle avait passé sa jeunesse à boire du lait de kiwi blanc à l’ombre des cocotiers et des bougainvilliers.
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Aussi incroyable que ça pouvait paraître, moi qui n’avais jamais volé de ma vie, j’allais devenir hôtesse de l’air. Un métier, une femme chérie, je pouvais enfin démarrer ma vie d’adulte.
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Pour nous autres bipèdes qui aimions les symboles, se rencontrer la veille de la Saint-Valentin sur cette prestigieuse avenue, forcément, ça avait carrément de la gueule ! On pensait qu’on tenait là notre plus belle histoire d’amour. Avec une telle accroche, comment en douter ? J’étais pourtant loin du compte. Comme souvent dans la vie, ce genre de rencontres se produisaient lorsque tu t’y attendais le moins.
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Loin de tous ces volatiles adeptes du scoutisme et des tartes dans la gueule, tel Cupidon ailé, en ce 13 février 2000 je rencontrai celle qui allait devenir la mère de mes enfants et bouleverser ma vie en partageant mes savoureuses pâtes au beurre. Je n’aimais pas le taboulé. Je sais, ça faisait rêver ! Suzanne était très belle, je ne pourrai le nier. Et moi encore un peu niais. Ses longs cheveux noirs s’accouplaient parfaitement avec ses yeux d’ébène qui laissaient transpirer ses origines arabo-andalouses.
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L’amirauté ne commence à lui laver le cerveau que deux mois plus tard, à bord du Ville-d’Oran qui le convoie de Marseille à Alger.

– Regarde cette photo.

Elle montre un soldat français éventré, le buste rempli de sable et de cailloux. Jim ne peux pas détourner les yeux, il doit obéir.

– Tu vois ce qu’ils font, les Arabes. Regarde cette autre photo.

Il y devine un enfant dont le corps tenu par les pieds a été éclaté contre un rocher, battu sur la pierre comme un tapis qu’on dépoussière.

– Et celle-ci.

Une femme, le front fendu d’un coup de hache.

– Et cette autre.

Un bébé, démembré, décapité.

– Imagine que c’est ton fils.

Jim dévisage les quartiers-maîtres chargés de la propagande. Il n’est pas dupe. Il lit dans leur jeu, et dans celui de leurs supérieurs. Il n’a aucune intention de se soumettre à leur volonté. Il accepte d’aller faire la guerre, mais en refuse la justification.
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Un jour, une infirmière britannique d’origine musulmane a des problèmes avec son père qui a remarqué qu’elle se désinfectait les mains avec de l’alcool. « On sait pas quoi faire, annonce l’agence anglaise pour la sécurité des patients. On a beaucoup de soignants musulmans. » Didier reste sans voix. Un moment, il craint une fatwa.

Il consulte un ami médecin en Arabie Saoudite et ils décident de monter un groupe de travail avec le clergé musulman. Ils se réunissent à Genève, puis à Riyad, traquent dans le Coran tout ce qui concerne l’alcool. Au bout de quatre mois, le verdict tombe. Les musulmans n’ont bien sûr pas le droit de boire de l’alcool, mais aussi pas le droit de l’ingérer par tout autre moyen. Le Coran est inflexible.
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L’Angleterre devient le premier pays à promouvoir l’hygiène des mains avec la solution hydro-alcoolique dans tous ses hôpitaux. Et ça marche. La preuve est faite que les résultats obtenus à Genève sont reproductibles ailleurs, à grande échelle. Didier est soulagé. Certains sceptiques avaient postulé un « effet Pittet ». Ils avaient imputé la réussite extraordinaire des HUG à la présence de Didier, à son charisme. Il n’en est rien. La méthode est universelle. Et son universalisation entraîne des conséquences surprenantes.
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