Ce regard était fascinant comme la flamme d’une bougie qu’on observe sans se lasser, la lumière ayant le don de concentrer nos pensées, de les aider à s’extraire des limbes. Comme devant la bougie, nous retenions notre respiration, par crainte de souffler l’éclat qui irradiait, nous comblait de tendresse et de lucidité, et en même temps nous nous approchions insensiblement l’un de l’autre, selon la loi de l’attraction universelle, pour approfondir l’instant et nous brûler au feu couvant dans le regard de l’autre, si bien que nous aurions fini par l’éteindre et par nous embrasser si la voix du chauffeur n’avait pas brisé l’enchantement.