Les choses ont évolué. La position" molle" qu'autorisait la laïcité [...] s'est vue débordée en grande partie par l'arrivée de sujets qui n'étaient en rien les héritiers du combat pour la laïcité. Pardaoxalement, ce débordement a été facilité par la revendication inhérente à l'avancement des sociétés démocratiques elles-mêmes: une revendication individualiste et égotiste écartant ou négligeant les valeurs (ou contraintes) de solidarité sociale et historique.
L'homme contemporain se retrouve soumis à l'apogée d'une fétichisation de la marchandise, pour parler comme Marx, dans laquelle il est devenu à son tour la première des marchandises. C'est là une conséquence de l'essor d'un capitalisme redevable à l'affranchissement religieux du monde occidental.
Le rêve d’un petit enfant est évidemment une objection de choix à la théorie freudienne de fantasmes bâtis sur des souvenirs, et un argument supplémentaire en faveur de la thèse d’un inconscient phylogénétique.
La psychanalyse sans fondement clinique n’est rien d’autre qu’une idéologie, parce qu’elle a d’abord été conçue comme une cure, c’est-à-dire un mode de traitement. L’effet thérapeutique que l’on doit exiger de la psychanalyse n’implique pas pourtant que celle-ci emprunte son cheminement et ses méthodes à la science médicale, dont il est fondamental qu’elle reste distincte, même si elle est pratiquée par des médecins ; c’est d’ailleurs la question du transfert, « l’un des grands axes de ce travail », qui marque les limites de ces deux domaines.
Le « sens de réalité » inaugure pour la psychanalyse non plus la venue du sujet au monde, mais l’advenue du monde au sujet.
Pour [Ferenczi], la pensée elle-même n’est rien d’autre que cette relation symbolique, cette façon de maintenir ensemble « l’intérieur » et « l’extérieur », et où toute connaissance est d’abord reconnaissance.
C’est la régression libidinale qui va désormais pouvoir rendre compte de la succession chez un même sujet de tableaux cliniques divers […].
Certes, Foi et Raison ont quelque chose d'inconciliable et d'irréductible mais le paradoxe humain est de vivre avec ces deux vecteurs et de s'inscrire dans ce paradoxe, d'y puiser la possibilité du désir. [...] La foi seule, est folie, sectarisme et annihilation, la raison isolée, est pauvreté subjective et soumission à la relation d'objet et d'usage.
Freud a inventé et conçu la psychanalyse à partir de la clinique de l’hystérie, dont il a fait le modèle de la névrose. La névrose obsessionnelle, la névrose phobique, voire les névroses dites « actuelles » (traumatiques et d’angoisse) ont été étudiées à partir de ce que révélait l’hystérie : le refoulement, l’inconscient, les mécanismes de défense, le transfert… De la même manière, toute la psychopathologie de la vie quotidienne (le rêve, le lapsus, les traits d’esprit, etc.) a été conçue à partir de ce modèle.
Le traitement consiste à rompre la fascination [des figures imaginaires archaïques et collectives] en en brisant l’apparente singularité […]. […] Jung insiste sur la nécessité de s’attaquer aux fascinations provoquées par les archétypes en faisant percevoir au malade que les illusions délirantes dont il se pare ne sont que la résurgence à travers lui des grands mythes de la civilisation, façon, après tout, de lutter contre l’infatuation par un travail de symbolisation.