AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Thomas M. Disch (78)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Génocides

Un des textes de SF les plus désespérés qui soit ...



Un " beau " jour des extraterrestres sont venus éparpiller les graines de plantes qui finiront par recouvrir la totalité du globe terrestre ...



Ils sont partis et en attendant les plantes étrangères prospèrent et détruisent en les étouffant toutes les autres formes de vie .

Ils ont laissé derrière eux des robots pour éliminer toutes vermines susceptibles de nuire à leurs précieuses plantations .



Au nombre de ces vermines figure l'humanité ....



Pas la moindre once d'optimisme .

Les hommes s'acharnent à vivre à survivre mais c'est en vain car après les avoir niés , finalement on aspire qu'à les détruire , dans une suprême indifférence à leur peine , leur valeur et leur douleur . Ce processus opère avec une application méthodique et avec une efficacité terrible et implacable ...



Les hommes sont donc niés constamment et ils semblent avoir cessé d'exister avant même d'avoir disparus ( l’agonie est longue ) et ce malgré des efforts désespérés mais vigoureux et ingénieux , pour survivre .



C'est un texte majeur du genre d'une grande portée symbolique .

Absolument excellent : à lire absolument car riche ... intense , mélancolique et implacable .





Du même auteur et terriblement percutant : Camp de concentration .

Commenter  J’apprécie          7215
Black Alice

« -A vrai dire, j'ai tellement changé depuis ce matin que je ne saurais plus dire qui je suis… » dit l'Alice de Lewis Caroll. L'Alice de Thomas Disch et John Sladek pourrait en dire autant: de riche petite fille blanche scolarisée dans un établissement huppé de Baltimore, elle est devenue noire, pauvre, et recluse dans une maison de passe afro-américaine de Virginie, alors qu'à l'extérieur, la bataille pour les droits civiques fait rage et que le Ku Klux Klan rôde…



Comment Alice Raleigh, onze ans, blonde aux yeux bleus, héritière des Duquesne, est-elle arrivée là? Kidnappée par de mystérieux ravisseurs qui demandent un million de dollars à ses parents, elle a été grimée en noire afin de passer inaperçue, et placée sous la surveillance de Betsy, une mère maquerelle. Un exemple de « Passing » racial comme le nomment les nord-américains, mais aussi social. Recluse, Alice le devient dans le bordel, sous la garde des pensionnaires qui ignorent sa véritable identité, mais recluse elle l'est aussi dans la banlieue de Norfolk, petite fille, noire d'apparence, dans le quartier défavorisé à la merci des suprématistes qui s'opposent, dans le Sud des années 60, à toute velléité d'émancipation.



Ce très bon roman noir, caustique et cru, est le fruit de l'imagination de deux auteurs de S.F, Disch et Sladek. Leur thriller, classique, un kidnapping, une rançon, l'enquête, prend un virage à 90 degrés, et leur permet grâce à une traversée du miroir, raciale, sociale, politique, de dresser un état des lieux de la ségrégation.



Les personnages sont aussi fantasques et cruels, qu'une Reine, un Chapelier fou, et un chat souriant. « Mais je n'ai aucune envie d'aller chez les fous ! - Oh ! vous ne sauriez faire autrement, tout le monde est fou, ici… » Autour de Black Alice aussi, tout le monde ou presque est fou… Heureusement que cette petite fille intelligente et sensible est dotée d'une grande capacité de résilience. Que ce soient ses parents (indignes), surtout son géniteur, Roderick Raleigh, un raté geignard et dénué de morale qui aime à citer Shakespeare, ou les débiles du KKK qui se cachent derrière des « Grand Cyclope »  et « Grand Dragon du Royaume Virginie », mais qui aiment coucher avec des filles de couleur de chez Betsy… Ce roman d'apparence foutraque est fort bien écrit . Grâce à l'imagination débridée de ses auteurs et à leurs innombrables trouvailles, il nous plonge avec violence dans la schizophrénie américaine.
Commenter  J’apprécie          6910
Camp de concentration

Tomas Disch est un grand Monsieur de la science-fiction américaine .

Pour info l'auteur est celui qui a écrit le prisonnier . le court roman qui a fourni les bases de la série du même nom et aussi celles de son remake plus récent .

Ses textes ne sont pas désopilants en général , exemple : Génocide ou bien ici : Camp de concentration , avec des titres comme cela , ce ne risque pas de swinguer des masses .

Je vous donne ma version de la biographie de l'auteur :

Il écrivait entre deux petits boulots et il vivait dans des appartements sordides et chers .

Il était homosexuel non clandestin , dans une Amérique ultra-conservatrice .

Les problématiques autour de l'extinction , de l'anéantissement ou de la transformation de ce qui dépasse de la norme était des problématiques qui le concernaient au premier chef .

Les nazis en effets se sont intéressés à la question homosexuelle et à la médecine expérimentale pour améliorer le genre humain . Excusez cette note d'humour noir de mon cru svp .

La psychiatrie des débuts du vingtième siècle a expérimenté également ce type de recherches d'ailleurs .

Le 5 juillet 2008 l'auteur se tire une balle dans la tête . Ce n'est pas sa famille qui annoncera son décès , ni son petit ami car décédé auparavant c'est son éditeur …..

Un auteur qui maitrise sans l'ombre d'un doute , la souffrance , l'exclusion , la persécution , la tyrannie des pouvoirs et des masses , ainsi que les effets destructeurs de l'oppression sur l'épanouissement personnel .

Dans ce roman iconoclaste , l'auteur dessine une Amérique totalitaire en expansion . Un pays lancé dans une guerre « éternelle « en Asie .

Un poète objecteur de conscience y séjourne en en prison .

Apres un transfert dans un autre établissement pénitencier , le personnage principal s'enlisera dans les méandres d'un monde souterrain sans état de droit .

Un univers où l'on s'efforce d'expérimenter une méthode scientifique pour décupler l'intelligence .

Le mot clef du roman est on s'en doute : cobayes humains , dans une zone de non-droit .

Mais c'est aussi la douleur paralysante qui découle de la conscience aigüe que l'on peut avoir de son environnement .

Le corps médical y expérimente principalement une drogue qui offre à son utilisateur , le pire et le meilleur d'une intelligence aigüe .

Une drogue qui lui offre également incidemment , une conscience aigüe des êtres et des choses et de leur valeur symbolique .

Mais une conscience qui génère un mode d'être connotée de fait comme désastreux , car associée par l'auteur à une logique absolument désespérée et désespérante et non à une surpuissance super-héroïque.

Ce n'est pas néanmoins un roman d'action .

Le personnage principal tient un journal . Il y a dans ce journal ce qui le concerne personnellement . Sa propre expérience , et il y a celles des autres détenus en miroir , en échos , en ricochets , en compléments …

Ce récit n'a rien d'horrifique non plus .

C'est plutôt une réflexion éthique ancrée dans une expérience pratique et posée dans un univers alternatif , qu'autre chose .

Et c'est quand même fou ces univers où on a l'impression que le mieux qui vous reste à faire est de mourir … de la fiction ? … à vous de voir .

Apres camp de concentration , vous pourrez vous faire Génocides , en effet deux romans de science-fiction absolument spécialement élaborés pour passer du bon temps sur la plage .

Bref de la science-fiction authentique , et deux grands classiques désespérés et désespérants . : Camp de concentration et Génocides .

Deux textes où les univers sont non seulement éloquents , mais aussi non prétexte .

Commenter  J’apprécie          622
Dix façons d'assassiner notre planète

Une receuil de 10 nouvelles, très bien faites, pour notre jeunesse, mais également pour nous adultes. Un moyen de prévenir afin que nous fassions un peu attention à notre planète. de très grand auteurs ont joué le jeu et ils s'en sortent bien. D'ailleurs l'idée de meler SF et écologie est pour moi formidable et touche juste là ou ça fait mal.



Comme toujours dans le cadre de recueil il y a des nouvelles qui touchent plus que d'autres.

Tout d'abord j'ai trouvé que dans Inondations de Donald A. Wollheim l'auteur a su très merveilleusement décrire la terre sous son plus beau jour.. on le sent amoureux de cette planète qui est la notre et dont nous devons prendre soin.



Après les autres nouvelles sont aussi touchantes mais j'en ai une tout particulièrement qui m'a émue au point que j'en avais des sanglots. Ceux qui me connaissent ne seront pas étonnés quand je dévoilerais qui est l'auteur de cette merveilleuse nouvelle. Je savais que cet auteur était un formidable conteur, mais il m'a encore une fois bluffé parce que en 10 pages il a réussi a faire monter des émotions incroyables. Et cet auteur n'est autre que Pierre Bordage (mon chouchou de l'année grâce au challenge Pierre Bordage) avec la nouvelle Dans le regard des miens ( avec pour thème : maladies, pandémie, manipulations génétiques).



Du coup les 3 nouvelles finissant le recueil m'ont semblée un peu fade, même si j'ai eu grand plaisir à les lire.
Commenter  J’apprécie          544
Le businessman

Ce businessman-là représente bien certaine beaufitude américaine encore de triste actualité! Le Wasp dans toute son horreur.

Disch va te l'assaisonner aux petits oignon, le Bob Glandier, quelque-chose de mignon!... Son fils, né défunt et "entre-deux" de sa femme assassinée et assoiffée de vengeance, va massacrer ou mutiler joyeusement ceux qui peuvent incriminer papa Bob pour son meurtre impuni!... Fantômes comme vivants.

Au final, Bob Glandier aura-t-il le sort qu'il mérite?

Disch est allé un peu piocher dans quelques beaux morceaux de Rosemary's baby, entre autres, pour réjouir et épouvanter le lecteur... Mais la poésie ne saurait manquer, avec une vision fort contrastée d'un au-delà à plusieurs étages! Là-haut, certains comptes se règlent encore et chacun n'aspire pas forcément à atteindre le firmament!

Et Dieu, dans tout ça ? Le lecteur ni les protagonistes du livre ne le rencontrent... Mais Jésus Christ débarquant de son beau dirigeable est tout de même un grand moment.

Alors, Le businessman? Sinon un livre sacré, un sacré bouquin!

Commenter  J’apprécie          430
Génocides

C'est un roman post-apocalyptique assez terrifiant. La terre est envahie par une plante qui éradique toute forme de végétation autre, de plus, des robots viennent supprimer tout parasite qui pourrait nuire à son développement, et donc à effacer toutes espèces vivantes. Dans petit village de Tassel vit un groupe d'homme prêt à tout pour survivre. Et c'est dans ce "prêt à tout" que se situe le point fort du roman. les rapports humains sont exacerbés, tendus et les personnages sont bien campés. Un roman noir et pessimiste, où la nature humaine en prend pour son grade.
Commenter  J’apprécie          327
Génocides

Une grande claque dans un petit roman...

Cela résume assez bien ce que j'ai ressenti en refermant ce livre.



Quelques survivants dans un monde en ruine, et il n'en faut pas plus à Thomas Disch pour dépeindre l'humanité sous son plus mauvais jour, somme toute réaliste, le père Disch, il faut bien le dire. C'est juste dommage que tant de lucidité finisse par achever l'auteur, hélas...



Je ne lui jetterai pas la pierre, j'avoue faire partie de ceux qui pensent qu'un bon coup de ménage sur l'être humain ferait le plus grand bien à la Terre, un peu comme pour les dinosaures... Du coup j'ai lu ce livre avec le cynisme qui convient, sans doute.



Dans un style froid et dur, Disch nous décrit la fin de l'humanité. Mais elle est tellement antipathique que je n'ai pas beaucoup pleuré sur elle. Le prétexte de la survie exacerbe tous les défauts, voire les perversités, accompagnés comme il se doit de justifications à la mords-moi-le... et d'auto-aveuglement, et permet à Thomas Disch de tous nous les égrener comme des perles sur un collier, et il faut bien dire que ce n'est pas tellement réjouissant.

Voire désespérant.



Le juste retour des choses dans ce bouquin étant que comme c'est ce que nous autres, humains bien imbus de notre petit pouvoir de merde sur notre environnement, pratiquons à tours de bras, que ce soit sur les insectes qui bouffent nos récoltes ou les peuplades qui nous emmerdent quand il s'agit de déforestation massive ou de s'approprier quelque chose que tel ou tel qui a le "pouvoir" veut, ben finalement c'est une sorte de justice "immanente" qui s'exerce dans ce livre et qui m'a plutôt réjouie. Je sais, je suis quelqu'un d'horrible et d'infréquentable, désolée...

Mais ceux qui, comme moi, ont toujours préféré la compagnie des livres à celle des hommes, me comprendront...



Bref, c'est un bouquin qui remet l'être humain à la bonne place, à sa vraie place, celle qu'il a délibérément choisie, celle de parasite d'une planète qu'il pille sans réflexion et qu'il ne mérite pas. Un très bon moment de lecture, et pédagogique à souhait !



Hier soir d'ailleurs nous avons regardé l'épisode 1 de la série "Black Mirror" qui traite à peu près du même sujet (pas la fin de l'humanité, juste son extrême bêtise, perversité et goût du voyeurisme), décidément c'était la journée !



Edit : j'ai tellement bien vendu le bouquin que mon homme veut le lire, lui qui ne lit pas de SF !



Commenter  J’apprécie          321
Le prisonnier

Livre dans lequel je n'ai jamais réussi à entrer.

Je connais de nom la série mais n'est jamais vu un seul épisode.

Numéro Six décide de se retirer à la campagne du côté du Pays de Galles. Arrivé au village rien ne correspond à une quelconque réalité ou semblant de normalité. Il tente de s'en échapper mais des sphères le prennent en charge pour l'en empêcher.

Trop complexe pour moi, il ne faut forcément se fier à ce que l'on lit pour découvrir la vérité et les dialogues sont à tiroir ou à contre-sens.

Abandonné à la moitié je ne pense pas réitérer plus tard.

Commenter  J’apprécie          301
Génocides

Effrayant... C'est ce que je me suis dis en refermant ce livre, un peu choquée de cette conclusion inévitable au vu du contexte, déçue aussi, pas par le livre qui est vraiment bien, belle écriture et se lisant d'une traite. Non, je me suis mis à notre place, nous les humains et je suis déçue que nous nous soyons laissés éradiquer jusqu'au génocide total de la planète... Bon, ce n'est pas le thème du livre de savoir ce qui a été fait pour défendre notre belle Terre avec les moyens raisonnables dont nous disposons, mais quand même, cet avenir glaçant est de l'ordre du possible bien que peu probable à mon humble avis... J'ai toujours pensé que nous n'étions pas les seuls êtres vivants dans l'univers, mais combien y a t-il de possibilités que d'autres espèces intelligentes se soient développées au minimum à notre niveau alors que nous avions déjà plus de chance d'en rester au chariot tiré par des chevaux, plutôt qu'à notre technologie sophistiquée actuelle en pleine évolution ; alors de là à être rayés de la carte par des extraterrestres...

Mais revenons-en à nos plantes... Génocides, tout est dans le titre... il ne reste plus qu'une poignée d'être vivants, humains compris sur notre planète. La terre a été ensemencée par des aliens dont nous ne sauront rien d'autre ou presque. Les derniers animaux, insectes, plantes et humains sont en train de disparaitre, principalement du à la disparition de leur milieu naturel car des plantes géantes dépassant la centaine de mètres de haut finissent d'envahir toute la surface terrestre, colonisant la nature mais aussi les villes. Un petit groupe d'hommes et de femmes résiste difficilement, cultivant du maïs en disputant péniblement un petit périmètre aux plantes pour pouvoir se nourrir. Ce petit groupe comporte un panel représentatif de personnalités variées, c'est à dire du mauvais et du moins pire, évidemment la mauvaise fortune ne suscite pas l'éclosion de générosité et d'abnégation à l'intérieur de cette petite communauté qui se permet des actes immondes au nom de la survie. Et comme si les plantes ne suffisaient pas, des machines volantes chassent les humains et les animaux, les forçant à se retrancher sous terre.

Au fil des pages le nombre des survivants se réduit comme peau de chagrin et pas seulement en raison des conditions de survie, l'humain restant l'humain, il est tout à fait capable de se faire disparaitre tout seul et de faire disparaitre lui-même une autre espèce survivante.



De la même façon que les envahisseurs de cette histoire, nous, les humains, avons déjà provoqué la disparition de bon nombre d'espèces sur notre planète après que leurs milieux naturels ait été détruits ou pollués, le génocide nous sommes malheureusement capables de le provoquer nous même et aussi de nous faire disparaitre ou nous amener à des conditions de vie qui seront au mieux plutôt mauvaises.

Ce livre écrit par Thomas Disch ne laisse pas indifférent, loin de là, et si l'on ne peut pas aller jusqu'à dire passionnant ni addictif, disons alors réellement horriblement captivant...



Merci à Babelio pour cette opération Masse Critique et aux Editions Mnémos pour l'envoi gracieux et rapide de ce très bon livre. J'aime beaucoup la couverture même si je ne me représente pas du tout les plantes de cette façon là.
Commenter  J’apprécie          283
Le prisonnier

Ce roman est une novélisation de la célèbre série télévisée "Le prisonnier" créée, interprétée et en partie écrite par l'acteur Patrick MacGoohan.

Plus qu'un travail de commande, c'est la rencontre entre un prestigieux écrivain de science-fiction et une série mythique originale qui échappe à tout genre.

Thomas Disch signe une magistrale adaptation.

Vingt chapitres, tous pourvus d'un titre, racontent les aventures du numéro 6, un as des services secrets, retenu prisonnier dans une étrange et artificielle petite station balnéaire.

Alors qu'il faisait ses valises, après avoir brusquement démissionné, un gaz se répandant dans la chambre de son appartement londonien, il a sombré dans l'inconscience.

A son réveil, tout ne semble qu'illusion et jeux de miroir.

Quand l'individu devient la proie des techniciens du rêve, existe-t-il encore une réalité ?

Ce livre n'est pas une anodine adaptation de scénario, c'est un véritable roman écrit dans un style soigné et très littéraire. Le texte s'appuie, parfois un peu lourdement, sur des citations de Kafka et de Borges.

Une place importante est donnée aux dialogues tous teintés d'une touche "so british" et une froideur affectée dans le ton apporte le détachement calculé et une certaine objectivité qui transparait dans la série.

Comment numéro 6 peut-il faire confiance à qui que ce soit ?

Comment peut-il se fier à sa mémoire quand la mystérieuse entité se cachant derrière le village truque le réel et va même jusqu'à lui greffer de faux souvenirs pour savoir pourquoi il a brusquement démissionné de son poste ?

Au final, cette magnifique adaptation est un roman passionnant, inattendu, original et indispensable.
Commenter  J’apprécie          286
Génocides

«Génocides » fait parti de ces romans de SF à l’ancienne et un peu kitch (par moment) que l’on prend plaisir à découvrir avec du recul, ici les événements se déroulent en 1972 (qui se trouve être le futur pour nos personnages) et nous nous retrouvons à suivre un groupe de personnes qui feront tout pour survivre face à une invasion digne de « La guerre des mondes » dans son principe, avec une humanité en total déclin et une planète Terre envahie par « La Plante », énorme végétal recouvrant tout et partout.



La première partie verra évoluer les personnages en plein chamboulement, dans une communauté prête à tout pour survivre.

Ensuite "Thomas Dish" nous fait basculer dans un récit tout en profondeur, physiquement, mais aussi mentalement, jusqu’où iront ces humains pour survivre, quelle est la limite à ne pas franchir pour garder son humanité, dans quelles conditions, comment et pourquoi, les liens familiaux, l’amitié, l’adversité, tous ces sujets sont abordés.



Alors oui je vous dirais que ça à un peu vieilli, mais si l’on est d’accord avec le fait que c’est écrit dans les années 70, et que l’on fait donc abstraction de ce détail, on plonge dans une aventure terrible, glaçante et pessimiste à souhait, traitant des ressources de notre planète, de son écologie, du fait que l’homme se prend pour Dieu mais qu’il n’est au final qu’un mammifère, vous êtes prévenus, personnellement j’ai bien aimé cette noirceur et l’ancienneté du texte ne m’a pas dérangé, à l’instar d’un « Barjavel" ou d’un « Verlanger" par exemple.



Sur le blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
Commenter  J’apprécie          251
Génocides

L'Homme a t-il besoin des extraterrestres pour s’autodétruire ?



Demain (en fait hier du fait de la vieillerie) une apocalypse a lieu sur la terre : une plante déposée par des aliens étouffe toute la flore, ce qui a des répercussions dramatiques sur la faune, humains compris.

On suit un groupe tenu de main de fer par un fanatique religieux.

Étude de mœurs dans le style de Malevil, doublée d'un voyage au centre de la Terre, ici les racines de la plante, l'élément science fictif n'est présent que pour faire un focus sur l'humanité ou plutôt sur ces réactionnaires bigots.



Même si j'ai lu cela assez rapidement, je ne suis jamais pleinement entré dans le récit. Ce groupe d'hommes est assez éloigné de la réalité d'aujourd'hui, surtout vue de France.

Sur la fin, cela devient un peu trop démonstratif et les notes religieuses m'ont fait légèrement fait chié.

J'aurais préféré en savoir plus sur cette plante invasive, mais cela reste malheureusement très évasif.

Pour un texte des années 60 l'écriture est plutôt moderne (la traduction est celle d'époque).



J'avais acheté ce bouquin après avoir lu des avis qui en disaient qu'il était désespérant, ce que je n'ai pas remarqué (je dois avoir un level supérieur), lucide je dirais plutôt sur l'Homme. Pour l'anecdote, Thomas Michael Disch est celui qui est à l'initiative du prix Philip k Dick. Il mettra fin à ses jours en se tirant une balle dans le crâne. (Joyeuses fêtes)
Commenter  J’apprécie          160
Génocides

Série TV oblige, j'ai découvert Thomas Disch en 1979 par la lecture de le Prisonnier. Comment puis-je être aussi précis ? Parce que j'ai acheté le livre neuf cette année-là. Dans la foulée, ou presque, j'avais dévoré Sur les ailes du chant. Mais après ça, un grand hiatus jusqu'à ce que je découvre Poussière de Lune chez un bouquiniste que j'avais moyennement apprécié.... très moyennement. de nouveau calme blanc. Il a fallu que je tombe par hasard sur Génocides pour que je redécouvre cet écrivain.



Génocides va-t-il me faire aimer de nouveau son auteur ? J'ai un doute. Je me demande même si c'est bien sage d'envisager de relire le prisonnier.



Déjà, c'est du post-apocalyptique et je ne suis pas fan du genre, loin s'en faut. Mais un post-apo étrange. Très souvent dans ce genre de roman, les survivants arrivent malgré tout à quelque-chose. Là, mis à part devenir de plus en plus idiots... ou timbrés. Mais s'il n' y avait que ça !



À la lecture des trois premiers chapitres, j'ai failli arrêter. Je ne voyais vraiment pas ce qu'il y avait de SFFF là-dedans. Mais le chapitre 4 (page 38/189) m'a fait comprendre où était le côté SF. Toutefois, il n'éclaire pas plus que ça la scène. On ne sait toujours pas d'où sortent les instigateurs de ce massacre, ni le pourquoi de leurs actions. Et puis, des E.T. qui utilisent le calendrier grégorien, c'est louche, très louche.



À quelques deux mille pieds au-dessus d'eux, la terre sortait de son engourdissement sous l'influence vivifiante du Soleil qui venait effectivement de franchir l'équinoxe. (p.154) Quoi ? Comment ? le printemps ne commence qu'à l'équinoxe ? Soit aux environs du 21 juin. Bon je sais bien que tous ces événements se déroulent dans la région de Duluth, Minnesota, sur les rives du Lac Supérieur. Et que les choses ne sont pas pareilles aux U.S.A. et en Europe... Mais quand même ! Une erreur du traducteur ? Je ne vois pas pourquoi le traducteur aurait confondu equinox et solstice. L'aurait-il fait par méchanceté ? Non. Je pense plutôt que l'auteur n'était pas très doué avec la climatologie et l'astronomie...



M'enfin ! S'il n'y avait que ça. Globalement, toute l'histoire est invraisemblable si l'on tient compte un minimum de l'écologie et de l'économie même vues par une civilisation extra-terrestre dont on n'apprend rien hormis qu'elle transforme la Terre en exploitation agricole. Donc sans intérêt. Disch aurait mieux fait de pratiquer à la manière de Robert Merle avec Malevil. Là, au moins, il n'y a aucune explication de fournie sur les origines de la catastrophe. Ça évite à l'auteur de l'embourber dans des âneries monumentales.



Bon. Ben maintenant, une question me tarabuste : dois-je tenter une lecture de son Livre d'or ? Ou retenter ma chance avec le Prisonnier ? J'hésite.



En bref : Vous l'aurez compris , ce n'est pas moi qui vais vous inviter à le lire. Passez votre chemin, pauvres fous !!!
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
Commenter  J’apprécie          140
Le prisonnier

Statut : Abandonné



Le roman « Génocides » m’avait bien hanté après ma lecture, preuve de la qualité de l’auteur. J’ai depuis cherché à continuer ma route avec Thomas Disch. « Le prisonnier » m’a semblé être une lecture incontournable. Ce court texte a donné naissance à la série télévisée culte des années ‘60, dont je n’ai jamais vu une seule seconde.



Je me suis arrêté en plein milieu du livre, au début de la troisième partie. Je n’ai jamais réussi à rentré dans l’histoire, ni à comprendre quoi que ce soit, tans le texte est étrange. Pourtant ce très court roman dispose de très grandes qualités, à commencer par son écriture. C’est fluide et surtout, c’est riche, même trop riche. Certains mots sont absents du dictionnaire de mon cerveau comme “goitreux” (goitre : cou proéminent ou sorte de kyste énorme, je vous déconseille de faire des recherches d’images) et bien d’autres mots dont je n’ai pas noté la page pour en faire mention ici. Les échanges verbaux entre n°2 et n°6 sont excellents. J’ai adoré le cadre. J’imagine très bien ce village britannique au cœur d’une campagne verdoyante et fleurissante en été.



Le roman est dans son jus. En soi, cela ne me dérange pas, je trouve que ça lui donne du charme. Les technologies sont d’époque. Difficile de nos jours d’imaginer que les communications téléphoniques devaient se faire par l’intermédiaire d’une opératrice qui jouaient avec des fiches.
Commenter  J’apprécie          138
Génocides

« Génocides » faisait partie des oeuvres que je recherchais depuis quelque temps, au même titre que « Un cantique pour Leibowitz » (qu'il me manque). Bien qu'il s'agisse d'un récit très court, j'aurais mis beaucoup de temps à le lire. Pour simplifier, j'ai eu du mal à m'intéresser à l'histoire, arrivé vers la centième page, j'ai littéralement dévoré jusqu'à les trente dernières pages. En fait, la complexité des relations humaines m'a un peu déboussolé.



Un penchant écologique avant-gardiste ? Bon, je n'ai lu que le résumé éditorial à la fin. Rien ne présageait qu'il s'agissait d'une pluie de graines extraterrestres (à moins que j'aie raté l'info). J'imaginais une expérience scientifique ratée, à la manière de l'excellent « Encore un peu de verdure » de Ward Moore. Toutefois, Thomas Disch s'interroge sur l'équilibre de la biomasse. Si ces nuisibles auraient pu s'apparenter au livre « Le jour des Triffides » (John Wyndham) ou bien encore « La guerre des mondes » (H.G. Wells), il n'en est rien. Ici, il s'agit d'un parasite qui s'étend à l'infini comme un bambou, qui étouffe l'écosystème.



« Génocides », c'est surtout une œuvre axée sur l'être humain. Un groupe essaie tant bien que mal de survivre dans ce monde. Ils s'accroche à ce qui leur reste du passé, mais petit à petit, tout se détériore. Bien qu'il n'y ait aucun rapport, lorsque j'écris ces lignes, je pense tout de suite à « Quinzinzinzili » de Régis Messac.



J'ai découvert un excellent écrivain en la personne de Thomas Disch. C'est un texte difficile, glauque et pessimiste, peut-être un peu trop à mon goût. Je me suis perdu dans les personnages, sans même m'y intéresser. J'essaierai sûrement un autre roman de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          130
Dix façons d'assassiner notre planète

Cette anthologie axée sur l'impact que l'homme peut avoir sur la planète saura parler à tous. Nous avons tendance à penser que les annonces catastrophistes de certains scientifiques relèvent de la science-fiction, qu'il n'arrivera rien d'aussi effroyable. Comment imaginer, en effet, un changement de climat rendant nos continents inhabitables, comment concevoir que nos déchets, si savamment ramassés, triés et surtout dissimulés, pourraient finir par nous ensevelir ? Comment appréhender ce qui n'a pas encore d'effet direct sur notre confortable quotidien ? Il suffit de lire ces nouvelles pour être quelque peu déstabilisé dans ses certitudes et envisager, je l'espère, un vrai changement dans les comportements humains. Une lecture d'intérêt public !
Commenter  J’apprécie          110
Le prisonnier

Retour en 1969 (1977 pour la traduction française) avec le roman qui préfigure la série culte du même nom.

On y retrouve globalement l'ambiance de la série, certaines phrases mémorables (je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre), et le phrasé so british.

L'histoire de numéro 6, ou une critique du totalitarisme et une défense de la liberté individuelle.

Malheureusement pour moi le roman a pas mal vieilli, et (même si les thèmes abordés sont toujours d'actualité), le style parfois psychédélique propre à l'époque (et à la série) m'ont vite fatigué. Au point de gâcher ma lecture d'une histoire pourtant passionnante.
Commenter  J’apprécie          110
Génocides

Intéressant, ce post-apo américain écrit en 1965. Il parle d'une invasion extra-terrestre exterminatrice, de ce côté là rien de nouveau, mais ce qui change, c'est la façon dont ils s'y prennent.

Une plante gigantesque pousse partout, envahit le terrain, prend l'eau et fait crever les autres végétaux... et animaux par voie de conséquence. Belle allégorie des plantes invasives qui posent aujourd'hui problème dans de nombreux écosystèmes.

L'action est centrée sur un village du Minnesota où le plus gros fermier exerce une autorité patriarcale et religieuse (USA obligent) sur tous les membres de sa communauté, flirtant bien souvent avec les limites de la dictature.

C'est bien écrit et traduit.

Seul bémol : à partir du moment où ils rentrent dans le tronc de la plante, j'ai trouvé que ça commençait un peu à partir dans tous les sens, notamment du fait que j'avais du mal à visualiser ce que l'auteur décrivait.
Commenter  J’apprécie          102
Génocides

Sous ses allures de roman post-apo dans lequel ce qui reste de l'humanité tente de survivre dans un monde envahi par des plantes gigantesques ayant totalement chamboulé l'écosystème, Génocides est avant tout un roman passablement déprimant dans lequel s'exprime ce que l'homme compte de plus abject, de plus vil et de plus bête.



Une fin du monde absurde, d'un pessimisme rare et d'une noirceur à couper au couteau, signée par le grand Thomas Disch, auteur respirant la joie de vivre à plein nez ayant mis fin à ses jours en 2008.

Pour l’anecdote, il a tout de même officié dans le roman jeunesse et c'est à lui qu'on doit le Brave Petit Grille-Pain, adapté en dessin animé à la fin des années 80.
Commenter  J’apprécie          90
Dix façons d'assassiner notre planète

Alain Grousset a rassemblé en anthologie dix nouvelles de dix auteurs de SF. A la médiathèque cet ouvrage est classé dans le rayon Jeunesse. Pourtant ces récits ne sont pas destinés spécialement à de jeunes lecteurs, même si la présentation de chaque nouvelle par Alain Grousset permet d'attirer l'attention des jeunes sur tel ou tel sujet. Ces récits d'apocalypse sont variés mais ont tous en commun l'écologie dans le sens où les dix fins du monde proposés sont toutes dues à l'action humaine. On ne peut que constater que les problèmes évoqués ne sont pas nouveaux, la plus ancienne des nouvelles ayant plus de 40 ans. Comme souvent dans une anthologie, les textes sont inégaux ou tout au moins inégalement prenants, mais c'est aussi un excellent moyen de découvrir des auteurs de styles différents.

Le petit lapin tondu de Danielle Martinigol : une des nouvelles les plus réussies, poignante, sur le thème de la glaciation et des déchets nucléaires.

Aquella de Donald A. Wollheim sur le thème de la montée des eaux et des inondations

Les oiseaux de Thomas Dish nouvelle marquante sur la pollution.

Dans le silence du soir de Lee Hoffman, pour moi cette nouvelle sur le thème de la surpopulation est la plus originale de toutes et particulièrement horrible.

Le jour se lève de Robert Bloch sur une guerre atomique, à mon avis cette nouvelle est une des moins réussie

Homo jardinus de Christophe Lambert, récit qui envisage la disparition de la faune et de la flore sur un ton humoristique

Dans le regard des miens de Pierre Bordage sur le thème des manipulations génétiques, maladies et pandémie. Encore une belle réussite, qui donne froid dans le dos sur les conséquences de la bêtise humaine.

Que la lumière soit de Horace B Fyfe sur le thème d'une guerre avec des machines. La nouvelle est bien écrite mais c'est un sujet tellement traité qu'il est difficile d'y trouver quoi que ce soit de neuf.

Le sacrifié de Philipp K Dick sur le thème d'une guerre avec des insectes. Glaçant, mais au moins cela remet en place une vision du monde trop anthropocentrée.

Et pour finir La grande décharge de Rita Kraus sur les déchets, ceux du quotidien cette fois.

Un livre qui devrait aussi avoir sa place au rayon Adulte des médiathèques.
Commenter  J’apprécie          81




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Thomas M. Disch (542)Voir plus

Quiz Voir plus

La vague, Todd Strasser

Ce roman fait parti de quel genre littéraire ?

roman d'adolescence
science-fiction
fantastique
horreur

10 questions
889 lecteurs ont répondu
Thème : La vague de Todd StrasserCréer un quiz sur cet auteur

{* *}