Pourquoi dit-on que le roman policier est un genre "paralittéraire"? Parce qu'il vit de concessions? Parce qu'il fait appel aux passions les plus troubles? Mais il faut croire que ces raisons, et d'autres, ne sont pas évidentes, car beaucoup de bons esprits pensent, au contraire, qu'il n'y a pas, en littérature, de genres mineurs, mais uniquement de bons et de mauvais livres.
[...] Je ne veux pas qu'ils me prennent ! Si j'avais pu démolir Delesplanques, je ne dis pas. J'étais prêt. Mais je ne suis pas coupable. C'est injuste ! Jamais je ne me résignerai à mourir puisque je n'ai pas tué. Ils ne m'auront pas vivant. J'en descendrai plus d'un avant de succomber, je le jure bien.
Quelle fatalité m'accable ? J'aurai donc tout raté, dans ma garce de vie ! Mais on ne me tient pas ! qu'on se le dise ...
voyons, du calme ! Ai-je commis tant d'imprudences ?
1° Côté Gaby : Nos conversations ? Mais je peux tout nier en bloc. Le plan ? Ce n'est pas une preuve. Il m'est en outre facile de démontrer que j'étais malade. J'aurai tous les témoins que je voudrai. C'est presque un alibi, cela. On me reprochera d'avoir caché à Gaby ma véritable identité, ma véritable vie. Ruse d'amoureux. Donc au total, rien de positif cotre moi.
2° Côté indices matériels : Le poison ? N'importe qui a pu se le procurer. La matraque ? Même remarque. Les lettres anonymes ... [...]
Un bateau n'est jamais qu'un hangar flottant, une chose qui n'offre aucune prise à la bonne ou à la mauvaise fortune. (p.39)