Qu'il sera riche, ce mois de juin, de plongées historiques et documentaires.
À l'approche des jeux, vous découvrirez une biographie sublime et sublimée de Jesse Owens par Gradimir Smudja. Louison et Thomas Snégaroff se sont alliés pour adapter le roman sur Putzi, le pianiste d'Hitler. Laurent Bonneau et Alain Bujak vous feront entendre le Bruit de l'eau en enquêtant dans la vallée de la Roya. Jeff Lemire proposera la fin des Éphémères. Quant à Luc Brunschwig et Laurent Hirn, ils vont clore leur immense saga, après 35 ans : le Pouvoir des innocents se termine !
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S'appuyant sur l'arrêt Brown, le Conseil scolaire d'Hoxie décida de procéder à l'intégration. Un officiel justifia ainsi cette décision : "C'est la loi, c'est inévitable, c'est la volonté de Dieu et c'est moins cher." Des quatre arguments, c'est indéniablement le dernier qui avait fait pencher la balance.
Tu es pleine de haine... La haine peut te détruire, Daisy. Ne hais pas les Blancs juste parce qu'ils sont blancs. Si tu hais, fais en sorte que ça soit pour quelque chose. Hais les humiliations que nous subissons dans le Sud. Hais la discrimination qui détruit l'âme de chaque homme et femme noirs. Hais les insultes hurlées par les Blancs. Et essaye de faire quelque chose de cette haine, sinon elle n'aura servi à rien.
Assise sur le banc, à l'angle de la Seizième rue et de Park Street, Elizabeth attendait toujours le bus. Soudain un homme blanc franchit la barrière de la troupe hostile qui continuait de l'insulter et s'assit à côté d'elle. C'était le journaliste Benjamin Fine, du New York Times [...] Et comme Elizabeth paraissait enfin en confiance, Fine passa, comme son père, son bras autour de ses épaules. Ce geste déclencha les foudres des manifestants restés autour du banc. Qu'un homme blanc touche une femme noire, autrement que pour abuser d'elle sexuellement, était pour eux une ignominie sans nom.
L'année scolaire 1958-1959 fut la plus étrange de toutes à Little Rock. Les lycées publics restèrent désespérément vides, un jugement ayant interdit à la ville de les louer à des établissements privés. Chaque matin cependant, pour ne pas perdre leur salaire, les professeurs devaient se présenter devant leur classe sans élèves. Et ils devaient rester dans le lycée jusqu'au milieu de l'après-midi, le temps de faire quelques cache-cache dans les couloirs, de s'échanger des cours de couture contre des cours de langue ou de monter une chorale. Une fois la journée finie, certains filaient chez des élèves à qui ils donnaient des cours particuliers.
La régénération de la race allemande devait passer par l’élimination des Juifs. Wagner l’avait formulé sans ambiguïté : ”On pourra arriver un jour à un résultat certain quand il n’y aura plus de Juifs”. Hitler pouvait être l’homme providentiel dont rêvait le compositeur. Tel le Siegfried de l’opéra, il s’emparerait du glaive. Wagner écrit encore : ”Notre mission n’est pas de rechercher la personne. Elle nous est donnée du Ciel ou non. Notre mission, c’est de dresser le glaive nécessaire. Notre mission est de donner au dictateur, quand il arrivera, un peuple suffisamment mûr pour lui ! Peuple allemand, réveille toi ! Ce jour est arrivé !”
Hitler était revenu de Bayreuth avec la certitude d’être l’élu.
A Little Rock, comme ailleurs, les parents n'acceptaient plus que leurs enfants reçoivent une moins bonne éducation que les Blancs. La situation était d'autant plus scandaleuse que les impôts des familles noires étaient utilisés pour financer le système scolaire des Blancs, tandis que les Noirs devaient compter sur la générosité des philanthropes du Nord du pays ou de riches Noirs locaux pour compléter des fonds publics largement insuffisants.
Malgré son désintérêt pour les automobiles, il fut heureux de s’asseoir cuisse contre cuisse, à côté du Führer et de rouler en direction de la capitale. Les deux hommes rendirent visite à quelques soutiens du parti et passèrent un moment au Luna Park de la ville, où Putzi retrouva l’innocence de sa jeunesse américaine. Au milieu des attractions électriques et des odeurs de barbe à papa, pourtant, il fut déçu : Hitler ne partageait pas son enthousiasme. Celui-ci detesta Berlin, ville de tous les vices. Le jazz, la sexualité débridée, les scènes où se tremoussaient des danseuses américaines aux jambes fines, tout cela le dégoûtait. Il n’y voyait que la décadence morale de l’Allemagne. Le pays était en train de devenir les ”États-Unis d’Europe”.
Il fallait éteindre le feu, d’autant que le 17 septembre, le jazzman Louis Armstrong avait annoncé son refus de se rendre en URSS pour une tournée financée par le Département d’État américain. « Vu la façon dont ils traitent mon peuple dans le Sud, le gouvernement peut aller en enfer », avait-il déclaré pour justifier son refus.
Être apprécié d'un homme que l'on admire est un bonheur qui tient à ce point du miracle que l'on craint à chaque instant de le perdre.
La Guerre des Étoiles est une œuvre qui emprunte à tant de références politiques, historiques et mythologiques qu'il serait dommage de n'y voir qu'une longue métaphore de cette guerre [la guerre de sécession], aussi capitale soit-elle dans l'imaginaire collectif américain.
Le camp du Mal - p. 39