Une sonnerie stridente. Une sensation humide et froide sur ma joue. Dans mon oeil. Aïe. Une autre sonnerie. Façon désagréable de s'éveiller d'une sieste dans le rocking chair.
La truffe de Spot. Insistance. La truffe d'un danois dans l'oeil, c'est comme un morceau de beurre froid. Je le repoussai, m'essuyai l'oeil d'un revers de manche. Une autre sonnerie. Je louchai. Quelque chose étincelait dans le brouillard de ma vision. La plaque d'identification à l'oreille de Spot, qui reflétait la lumière entrant par la fenêtre. Je regardai l'horloge : 14h47. Autre sonnerie. Je me levai en clignant de l'oeil. Mes paupières étaient engluées par le fluide provenant de la truffe du chien. Cinquième sonnerie. Je passai dans mon coin cuisine et décrochai le téléphone. Celui qui appelait avait raccroché. Je n'entendis que la tonalité. (p.13)
- Et je me rappelle cette tentative de faire des cookies il y a un an.
Elle fit un petit bruit bref, comme un début de rire. Rien de solide, mais c'était une musique enchanteresse après la sombre douleur d'avoir été prise en otage.
- Eh, j'avais éteint les flammes tout seul comme un grand, dis-je. (p.91)