AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Tom Sharpe (374)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Fumiers et cie

C'est donc par ce très relevé Fumiers et Cie (The midden), que je commence la lecture de Tom Sharpe.

Et ça décape!

Et ça tire à balles réelles, au propre comme au figuré.

Tom Sharpe offre un roman réjouissant et sans temps morts, dans les marigots de l'après - tatchérisme: Flics mouillés et corrompus,yuppie benêt, faux major, coloniaux pique-assiette et juge en bois brut... le plat est copieux et la sauce vous arrache quelques larmes de rire.

L'indignation bien réelle de Tom Sharpe, après ces années "Dame de fer", passe brillamment par cet humour tant ravageur que salvateur, avec ces personnages ineptes, veules, infects ou/et sacrément barrés.

... Et toute cette histoire, à cause d'un enchaînement malheureux initié par le triste Timothy Bright!

Fumiers et Cie? Une recommandation urgente d'Horusfonck qui réfléchit déjà à sa prochaine lecture de Tom Sharpe!
Commenter  J’apprécie          636
Wilt, Tome 5 : Comment enseigner l'histoire..

J'avoue tout de go que c'est le titre qui m'a poussée à acheter ce livre. Avez-vous remarqué comme en ce moment les titres loufoques fleurissent ? Je ne connaissais pas Tom Sharpe et encore moins sa série des "Wilt". Peu importe car ce livre se lit de façon autonome et les allusions à d'autres aventures ne sont que très peu nombreuses.



Le professeur Wilt a épousé une bonne femme peu commode. Une mégère en quelque sorte. Ceci dit, il devait bien s'en accommoder fut un temps puisqu'il lui a fait des "quadruplettes"... qui n'ont d'ailleurs rien à envier à leur mère. Et comme il faut bien payer leurs études (si un établissement veut bien les accepter après qu'elles aient failli envoyer un de leurs professeurs de l'autre côté du Styx en sabotant sa voiture), Eva, la douce moitié de notre personnage, décide d'envoyer celui-ci donner des cours au fils de Lady Clarissa, Edward, afin qu'il puisse accéder à une haute école. Si les filles de Wilt sont des sorcières en puissance, le rejeton de la bourgeoise est un malade mental sans nom. Il faut dire qu'entre un beau-père, Sir George, qui le déteste et sa mère qui saute sur tout ce qui bouge, il y a de quoi être perturbé !



J'ai passé un bon moment à la lecture de ce roman. Ceci dit, je dois bien avouer que le titre me laissait espérer des moments de franche rigolade à m'en décrocher le dentier. Pourtant, je n'ai pu que sourire. Souvent, certes, mais je ne me suis pas tapé sur le bidon pour autant. Après recherche, il paraîtrait que les premiers de la série sont bien meilleurs. Je vais aller voir ça !


Lien : http://www.lydiabonnaventure..
Commenter  J’apprécie          538
Wilt, Tome 4 : Comment échapper à sa femme et s..

Wilt épisode 4.

Et encore une belle tranche de rigolade offerte par Tom Sharpe. Notre héros, champion du monde des gaffeurs respire à plein poumons. Il a réussit à envoyer Eva et les quadruplés en vacances aux States. Une parenthèse de liberté s’ouvre devant lui. Mais voilà Sharpe au stylo, emmerdements à gogo.

C’est toujours aussi barré, drôle, absurde. Oui, on peut rire sans retenue en lisant. Sharpe s’en charge avec un évidente malice. Il nous amuse avec des personnages qui pourraient paraitre improbable, et pourtant ça marche. Amis végétariens, rire vaut un bon steak, Wilt et sa famille de foldingues s’en charge aisément. Bon appétit.

Commenter  J’apprécie          470
Wilt, Tome 1 : Comment se sortir d'une poup..

Henry Wilt est un homme discret, presque fade diraient certains, sans ambitions (selon sa femme !), qui n’en peut plus de cette vie monotone et sans intérêt qui est la sienne et qu’il partage entre ses élèves, à qui il enseigne la culture générale (matière qui le place d’office au rang d’enseignant mineur aux yeux de ses collègues…) dans un collège technique anglais et Eva, son épouse tyrannique et survoltée, qui passe son temps à le rabrouer et à tenter de nouvelles expériences pour s’épanouir et s’ouvrir au monde. Heureusement, il y a les promenades avec Clem (le chien !), qui sont l’occasion pour Wilt d’imaginer de quelle manière il pourrait se débarrasser de son horrible mégère et ainsi retrouver la paix à laquelle il aspire.



Mais la fiction va rejoindre la réalité lorsque ce professeur sans histoires va se retrouver inculpé par la police pour le meurtre d’Eva… Difficile pour Wilt de leur expliquer comment une poupée gonflable, et non un cadavre, portant les habits de sa femme, s’est retrouvée ensevelie sous plusieurs tonnes de béton dans la cour du collège où il enseigne… Surtout que celle-ci semble véritablement avoir disparu ! Commence alors une véritable guerre de nerfs entre Wilt et les inspecteurs chargés de l’affaire…





C’est la première fois que je lis un roman de Tom Sharpe et je dois dire que l’expérience sera à renouveler sans hésitation ! J’ignorais complètement à quoi m’attendre en ouvrant « Wilt » et je n’imaginais pas une seconde me retrouver plongée dans les déboires d’un pauvre enseignant méprisé de tous et qui s’avère plus brillant et plus intéressant qu’il n’y paraît au premier abord… Les péripéties s’enchainent sans temps morts, se font de plus en plus grotesques et s’entrecoupent de joutes verbales pour le moins hilarantes !



« Wilt », c’est un concentré d’humour 100% anglais, complètement loufoque et déjanté, qui mêle avec brio un ton pince-sans-rire, des situations absurdes et un sens de la répartie absolument délectable ! Bref, une comédie « so british » comme seuls les anglais savent les faire, qui est par ailleurs le premier tome d’une série de cinq qui promet un bon moment de détente et de divertissement !





Challenge Variétés : Un livre drôle
Commenter  J’apprécie          452
Wilt, Tome 1 : Comment se sortir d'une poup..

Professeur de culture générale dans un lycée professionnel, marié à Eva, une maniaque survoltée qui ne cesse de le rabaisser, Henry Wilt ne trouve de consolation que dans les promenades avec son chien, lorsqu'il élabore différentes stratégies pour se débarrasser de sa femme sans laisser de traces. L'occasion lui est donnée de se faire la main quand, après une soirée désastreuse chez les nouveaux amis américains d'Eva, il se retrouve en possession d'une poupée gonflable. Pour s'entraîner, Wilt l'habille, l'affuble d'une perruque et va, nuitamment, l'enfouir sur un chantier devant son lycée. Malheureusement, les ouvriers pensent voir une vraie femme au fond du trou avant de l'ensevelir sous des tonnes de béton. Alertée, la police mène des investigations qui la conduisent à Wilt. Mis en garde à vue, il nie, s'explique, crie son innocence, et, sûr de son fait, se joue de la bêtise des policiers. Le seul hic, c'est qu'Eva est introuvable...



L'humour anglais...ce mélange de cynisme et d'absurde souvent encensé mais qui a aussi produit Benny Hill et Mister Bean. C'est dans ce registre que se situe ce premier tome de la série Wilt : de l'exagération, du grand-guignol, de l'absurde, du comique de situation et de répétition. Cela peut faire sourire si on est bon public mais c'est très vite lassant et rarement surprenant. A peine la situation installée, on sent arriver les mésaventures de cet homme médiocre et frustré qui rêve de faire disparaître sa femme et se voit fort embêté lorsqu'elle disparaît pour de bon. Alors si parfois quelques réflexions sont amusantes, elles sont noyées dans le flot de paroles du ''héros'', les échanges vulgaires entre les époux américains et le comportement grotesque de la plupart des personnages. Pour les amateurs d'humour loufoque seulement.
Commenter  J’apprécie          437
Wilt, Tome 1 : Comment se sortir d'une poup..

Si Tom Sharpe n'était pas mort l'an passé, je n'aurais pas lu "Wilt ou comment se sortir d'une poupée gonflable et de beaucoup d'autres ennuis encore". Je suis tombé sur son livre par la grâce d'une amie et d'une rubrique nécrologique bien troussée (ci-joint)

Le nom de ce satiriste anglais m'était vaguement connu. J'avais déjà remarqué chez 10/18 sa série des Wilt et ses sous-titres loufoques : "Comment se débarrasser d'un crocodile, de terroristes et d'une jeune fille au pair" (Wilt 2), "Comment enseigner l'histoire à un ado dégénéré en repoussant les assauts d'une nymphomane alcoolique" (Wilt 5).



La quarantaine désabusée, Henry Wilt enseigne la culture générale dans un lycée technique à des élèves décérébrés. Le poids des ans a lentement érodé les sentiments qui l'unissaient à son épouse. Laquelle s'acoquine avec des voisins américains libérés. les Wilt sont invités à un barbecue qui tourne vite à l'orgie et dont personne ne sortira indemne.

Lente à démarrer l'action s'emballe lorsque le malheureux héros se réveille au petit matin dans la salle de bains de ses hôtes, nu comme Adam, en compagnie ... d'une poupée gonflable.



J'ai beaucoup ri à quelques uns des gags les plus drôles du livre. J'ai pensé à David Lodge mais aussi à "Bennett et sa cabane" d'Anthony Buckeridge un livre de la Bibliothèque verte qui se déroulait dans un pensionnat anglais.

J'ai aussi souri à la satire sociale qui n'épargne personne : ni la petite bourgeoisie anglaise, ni les théories libératrices venues d'Amérique en vogue dans les années 70.
Commenter  J’apprécie          410
Wilt, Tome 1 : Comment se sortir d'une poup..

Imaginez-vous dans les transports en commun en train de pleurer de rire alors qu'un contrôleur vous demande votre billet ? C'est gênant.

Vous n'allez pas lui expliquer que c'est à cause d'une poupée gonflable retrouvée sous des tonnes de béton...encore plus gênant !

Alors vous tendez votre billet avec un sourire niais en souhaitant qu'il vous oublie et passe son chemin, vite, afin que vous puissiez terminer les dernières pages de Wilt 1. Parce que le dernier tiers du roman est un petit bijou. Les dialogues sont excellents. Vous avez appris à saisir les pensées et réactions des protagonistes au fil des pages, dès lors chaque répartie est jubilatoire. Une mention spéciale au Dr Board, excellent !

J'ai pensé à Desproges à la lecture de certains chapitres. L'humour n'a pas de frontière.
Commenter  J’apprécie          407
Fumiers et cie

Je vais commencé par remercier @Horusfonck qui m’a donné envie de lire ce livre grâce à sa critique.

J’ai beaucoup ri, c’est loufoque, inattendu… ça part dans tous les sens !

J’ai amplement aimé l’humour So British un tantinet vulgaire et parfois limite indécent… enfin non j’exagère, les personnages sont parfois trop bête ou trop intelligent… tout se mélange et tout devient hilarant !



Une bouffée de fraîcheur quand le monde vous paraît un peu trop sombre…



Bonne lecture !
Commenter  J’apprécie          393
Wilt, Tome 1 : Comment se sortir d'une poup..

Ce livre est complètement déjanté !



L'histoire raconte la vie de Wilt, prof forcé d'enseigner la culture générale depuis des années à des hordes d'apprentis menés dans sa classe contraints et forcés. Son épouse plonge dans n'importe quelle discipline pourvu que la personne qui la lui explique paraisse un tantinet intelligente. La dernière en date est Sally, qui compte bien lui apprendre la liberté sexuelle et la libération de la femme.



Lors d'une soirée mondaine, Wilt va repousser les avances de Sally. Celle-ci, pour se venger, profite de son évanouissement pour le planter dans une poupée gonflable. Sa femme le surprend et horrifiée, se décide à partir quelques jours avec Sally pour faire le point.



Wilt décide alors d'assassiner sa compagne, et s'entraîne sur la poupée gonflable qu'on lui a généreusement offert après l'incident. La poupée tombe dans un puits de fondation par maladresse. Et le lendemain, juste avant que le béton ne tombe, quelqu'un aperçoit vaguement la poupée. Tout le monde est convaincu qu'un meurtre a eu lieu, et Wilt est bien entendu le principal suspect dans cette affaire.



J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire : les personnages sont caricaturés à l'extrême, il faut un petit peu de temps avant de s'y habituer. Par contre, une fois qu'on est dans l'ambiance, c'est un véritable régal. L'anti-héros qu'est Wilt se transforme et mène la vie dure à la police. Ma lecture du dernier quart du livre a été ralentie par des fous rires incontrôlables.



Une histoire complètement loufoque, mais irrésistible. J'en redemande !
Commenter  J’apprécie          393
Wilt, Tome 1 : Comment se sortir d'une poup..

Vous n'avez pas le moral ? Vous en avez marre de cet hiver qui dure et des catastrophes en tout genre qui nous entourent ? Alors, n'hésitez pas, plongez vous dans une poupée gonflable !

Enfin, dans Wilt, Tome 1 : Comment se sortir d'une poupée gonflable et de beaucoup d'autres ennuis encore.



Tom Sharpe n'épargne personne : les élèves, les profs, le système d'éducation anglais, les snobs, les pseudo artistes, les flics....

Tout le monde en prend pour son grade.



Ce livre est une grosse farce à la mode humour anglais : éclats de rire assurés si on aime le genre. Un mélange de Monthy Python et de Stephen Fry, un bouquin bien déjanté et très drôle, que du bonheur !
Commenter  J’apprécie          381
Wilt, Tome 1 : Comment se sortir d'une poup..

Bonjour toutes et tous ! Aujourd’hui je vous propose de faire le connaissance d’Henry Wilt et de son univers un brin déjanté !



Ce brave Henri a épousé une mégère hyperactive, qui tente tout ce qui est à la mode ; elle a donc toujours quelques nouveautés à expérimenter. De plus, sa femme lui reproche de n’avoir aucune ambition et d’avoir stagné dans sa carrière de prof, de trop boire de bière, et d’avoir une vie sexuelle de lombric .



Un jour, Madame fait la connaissance d’une nouvelle amie, qu’elle envie à mourir, et celle-ci l’invite avec son époux à une soirée ; et comme prévu, ça va très mal se passer ! Henri va subir l’humiliation ultime en se retrouvant coincé dans une poupée gonflable !



Sa réaction va être à la hauteur, il va décider de se venger et de se débarrasser de la poupée et de sa femme !



Et c’est là que les galères s’accumulent ! Alors qu’il avait l’intention de tuer sa femme, celle-ci disparaît ! Et comment expliquer à la police qu’il a bien enterré une poupée, mais qu’il ne sait pas où est sa femme !



Il y a tant de quiproquos, que le pauvre en perd son latin ; et il s’aperçoit que la vérité est tellement saugrenue, qu’un mensonge serait plus crédible !



Bref, une enquête assez hilarante, où sa femme lui cause finalement autant de souci une fois disparue que lorsqu’elle était présente ! Un policier têtu qui ne comprend rien du tout et qui va regretter de s’être chargé de cette enquête ! Il y a trois autres tomes, je ne sais pas encore si je les lirais, mais celui-ci m’a bien divertie pendant les vacances !



À lire confortablement installé(e) sur un canapé, près d’une poupée gonflable, ou près d’une bouée, en dégustant des pizzas avec une bonne bière ! Bonne lecture !







Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes



La_cath_a_strophes est également sur Facebook
Commenter  J’apprécie          354
Outrage public à la pudeur

Piemburg, petite ville d'Afrique du Sud, en plein apartheid. Le commandant Van Heerden est le chef de la police locale. Pur afrikander, il n'en voue pas moins une admiration fervente et secrète à l'ennemi juré : l'Angleterre, pour son raffinement et sa civilité si aristocratique.

Il fait connaissance avec quelques dignes (?) représentants de Sa Gracieuse Majesté, et se retrouve invité à passer quelques jours avec eux dans leur maison de campagne (attention, ça flaire "le dîner de cons"... ). Le voilà donc qui remplit sa feuille de congé, désigne le lieutenant Verkramp pour assurer l'intérim, et boucle sa valise.

Verkramp, carriériste tordu et sans scrupules, a bien l'intention de profiter de l'occasion pour faire remarquer en haut lieu ses inestimables compétences. Soupçonnant depuis longtemps son commandant d'avoir des relations interdites avec des femmes noires (la plus abjecte des perversions… so shocking), il fait placer des micros chez lui. Evidemment, avec un auteur comme Tom Sharpe, ça ne peut que tourner à la catastrophe, que Verkramp s'empresse de mettre sur le dos de quelques supposés terroristes communistes. Pour démanteler cette dangereuse faction de comploteurs, Verkramp organise (?) de main de maître (??) un réseau d'espions (style "Oss117 - Le Caire, nid d'espions").

Ce cher lieutenant n'est pas loin d'être surmené, car il doit gérer un autre travail d'Hercule : l'éradication de la perversité (comprenez des Blancs qui couchent avec des Noires) qui ronge les rangs de la police. Pour ce faire, il trouvera une alliée de choc (et de « charme »...) en la personne de la doctoresse Von Blimenstein, « douce » psychiatre plutôt...innovante...

Avec un tel mélange d'ingrédients improbables et de personnages ridicules, et à condition de connaître le style de Tom Sharpe, impossible d'être déçu : c'est rocambolesque, hystérique, déjanté, délirant, bourré de quiproquo et de morceaux de bravoure (mention spéciale au Dr Von Blimenstein, ainsi qu'aux autruches...).

Ca fait rire, sans se priver pour autant de dénoncer férocement la bêtise humaine et l'une de ses plus médiocres productions : l'apartheid.

« Outrage public à la pudeur » est la suite de « Mêlée ouverte au Zoulouland », que je n'ai pas lu.

Il faut savoir que c'est de l'humour « so British », donc on accroche ou on n'accroche pas du tout. Moi c'est fait...

Commenter  J’apprécie          350
La grande poursuite

« La grande poursuite » (en anglais « The great pursuit ») est un livre écrit par Tom Sharpe en 1977. Écrivain britannique, Tom Sharpe figure en tête de liste des grands humoristes de son époque (1928 – 2013). Il est reconnu pour avoir utilisé un style percutant et iconoclaste pour critiquer alternativement le monde littéraire, l’apartheid, le snobisme anglais, l’extrémisme, la bureaucratie, les monde des enseignants, les banquiers de la City, la police, le système de santé public, la guerre en Irak et la bêtise en général. Spécialiste des situations abracadabrantes basées sur des quiproquos, Tom Sharpe écrit assez généralement sans se soucier de la vraisemblance. Dans « La grande poursuite », Tom Sharpe s’en prend au petit monde de l’édition.



L'histoire en est détaillée en 4ème de couverture : « Frensic, honorable agent littéraire, reçoit un jour le manuscrit d'un roman, « Pitié, ô hommes, pour la vierge ». Le sujet en est délicieusement scandaleux : il traite des amours d'un jeune homme avec une très vieille dame, et l'auteur tient absolument à rester anonyme. Frensic et son assistante Sonia Futtle décident alors de « monter un coup » littéraire. Ils choisissent, comme prête-nom, un obscur écrivaillon qui s'est vu refuser un ouvrage : Peter Piper. Ils remettent le livre à un éditeur de renom mais ruiné, Geoffrey Corkadale, et obtiennent de l'argent du richissime Hutchmeyer. La machine est en route pour lancer sur le marché ce qui doit être, assurément, un best-seller. Et tout rate. Les intrigues amoureuses succèdent aux querelles de pouvoir, les complots aux combines, à une vitesse ahurissante ».



Dans « La grande poursuite », ouvrage qui compte 377 pages, le métier d’éditeur apparaît clairement comme un sale boulot où les margoulins abondent (certains n’hésitent pas à demander aux auteurs de réécrire plusieurs fois leur ouvrage) et où le fric passe avant toutes choses : le best-seller que tout éditeur espère dénicher nécessite (page 12) de grosses ventes, un bon pourcentage sur les droits d’auteur et des stimulations énormes offertes notamment par des clubs de livres. L’auteur (du best-seller) passe (page 21) pour un égoïste et un enquiquineur notoire, l’objectif de l’éditeur consistant à placer le livre sélectionné (page 23) très précisément au bon endroit de sorte que la vente ait des conséquences optimales, que ses retombées soient bénéfiques à sa réputation et favorisent des intérêts ultérieurs. L’éditeur est rarement « certain de son coup » : ainsi, les avis de Frensic et de Sonia diffèrent quant à la qualité de « Pitié, ô hommes, pour la vierge ». Elle trouve le livre (page 25) bizarre, pathétique, plein de discernement, profond, avec une bonne intrigue ; il le trouve mauvais, prétentieux mais il le vendra car il combine histoire cochonne et style plus cochonné encore, (page 26) avec des détails exquisément nauséeux, avec des suggestions à la Lawrence. L’éditeur Corkadale est intéressé par l’ouvrage : il recherche un best-seller (qui le tirera de la faillite), il récupèrera 10% des droits de vente américains et il pourra vendre l’ouvrage au Royaume-Uni. L’éditeur Hutchmeyer est également intéressé par l’ouvrage : il le paiera cher (2 millions de dollars) car son auteur est unique et anonyme, et surtout car il fait confiance à Frensic : lui (page 37) ne lit jamais les livres qu’il achète, ne sachant lire que les chèques et les billets de banque. Cochon ce livre ? Il s’agirait d’une romance entre un garçon de 17 ans et une femme de 80 ans, ou plutôt d’une relation, voire d’une idylle entre eux, idylle que (page 32) le Comité de lecture aurait trouvée (page 32), obscène, (page 33) dégoûtante, une pornographie pseudo-intellectuelle (page 35). Certains lecteurs pourraient toutefois y voir (page 42) une histoire d’amour où l’un et l’autre s’apportent mutuellement ce dont ils manquent individuellement, un livre (page 43) sur les possibilités de la vie, une symphonie de mots. Qui croire ? Comme Tom Sharpe ne nous en livre aucun passage, il est difficile de se prononcer. Et là n’est pas la question. Ce manuscrit va être édité par Corkadale et par Hutchmeyer, mais à quel prix !



Mon avis ? Après un démarrage un peu lent, les péripéties s’enchainent les unes après les autres et le lecteur se démène tant bien que mal pour ne pas y perdre son latin : une grande poursuite après le succès (d’où le nom de l’ouvrage ?) et un jeu de cache-cache (page 356) où chacun dupe l’autre ou le fait chanter, et finit par « se prendre les pieds dans le tapis », dépassé par la tournure que prennent les événements. L’intrigue est très bien ficelée et la fin (en fait, le dernier quart du livre) est ahurissante.



Il y a de belles trouvailles : le studio TV où Peter Piper donne une interview (complètement surexcité, il envoie promener le micro) ; l’arrivée de Piper à New-York où Mac Mordie, l’agent de Hutchmeyer, organise une émeute en faveur de l’auteur présumé de « Pitié, ô hommes, pour la vierge » ; le passage où Mac Mordie inonde le crâne de Piper de sang universel afin de le faire passer au JT du soir pour (page 136) la victime expiatoire sur l’autel de la grande littérature ; le moment où Piper rasé, chauve et la tête couverte de bandages ressemble à s’y méprendre à l’homme invisible ; la sortie en mer de Sonia et de Hutchmeyer ; Baby (la femme de Hutchmeyer), en plein office dominical, qui se laisse (page 326) mordre les seins siliconés par un serpent corail afin de prouver aux fidèles que la foi est plus forte que tout ; Baby et Piper qui élisent domicile à Bibliopolis, la cité de la Bible, et qui vont devenir tous deux des prêcheurs ; Piper qui invente la logosophie ou doctrine du mot rendu parfait (page 339) ; Baby qui oblige Frensic à signer une lettre dans laquelle (page 368) il avoue la vérité (sur la fabrication et l’édition de « Pitié, ô hommes, pour la vierge ») en le menaçant de la prison à vie pour avoir menacé d’une arme (un coupe-papier), injurié et fait chanter Piper alors même que sa voiture contenait de l’héroïne ; Frensic qui devient le secrétaire de Piper et tape à la machine tous ses manuscrits ; etc. Et les personnages sont très bien brossés sous la plume satyrique de Tom Sharpe (voyez comment il dépeint le vrai auteur de « Pitié, ô hommes, pour la vierge »).



Évidemment, tout n’est pas parfait, loin s’en faut : le scénario n’est pas rectiligne mais sinueux à souhait ; les situations, même loufoques, ne prêtent pas toutes à sourire ; le style, quoique grinçant et parfois un rien acide, n’a rien d’extraordinaire ; le texte est parfois « agrémenté » de propos machistes fort désagréables, peut-être destinés à être appréciés par la gentry masculine de l’époque (page 39 – Sonia avait élargi physiquement au point que ses proportions la rendaient proprement immariable ; 108 – « quand ma conne de femme en aura fini avec lui… ») ; et « last but not least », le tout a quand même un peu vieilli … Je ne sais pas si, comme l’annonce la 4ème de couverture, c’est « un des romans les plus drôles que la Grande-Bretagne ait jamais produits » mais le livre m’a semblé assez rafraichissant, cynique, décapant, humoristique voire jubilatoire et original alors que Tom Sharpe y traite d’un sujet de prime abord plutôt intellectuel : « la marchandisation de la littérature ». Le livre devrait plaire aux fans d’humour british ; dans ce cas, je suggère de le lire en V.O.
Commenter  J’apprécie          311
Le bâtard récalcitrant

Lockhart Flawse est à la fois un bâtard et un orphelin, sa mère étant morte en couches sans révéler le nom du géniteur. Son grand-père l'a élevé en lui réservant une éducation limitée aux seuls enseignements de l'algèbre et du latin et à l'étude de l'Ancien Testament. Les précepteurs avaient pour interdiction d'évoquer la sexualité ; aussi Lockhart à l'âge de dix-huit ans ignore-t-il tout des choses de la vie. C'est un garçon naïf et frustre dont le principal loisir est d'abattre le gibier ou, à défaut, le bétail, à grands coups de fusil. Il habite avec son grand-père dans une propriété isolée du Nord de l'Angleterre qui a échappé à toute modernité. La demeure n'a ni électricité, ni chauffage et est imperméable à l'actualité car le nonagénaire ne se fie qu'aux valeurs archaïques de l'Empire britannique. Un jour, il se décide à partir en croisière avec Lockhart. Au cours de la traversée, ils rencontrent une veuve, Mme Sandicott, et sa fille qu'ils épouseront tous deux sur le navire. A la suite de cette double union, les patrimoines de feu Mister Sandicott et du papy Flawse vont se trouver au cœur d'une tourmente abracadantesque au terme de laquelle Lockhart devra réussir une quête de paternité, et donc d'identité.



Je vous ai livré "l'entame" du roman et là il y a deux types de Babéliotes, ceux qui ont déjà lu du Tom Sharpe, ceux qui n'en ont jamais lu. Les premiers connaissent l'univers complètement déjanté et irrévérencieux de l'auteur et devinent donc très bien ce qui va se passer. C'est plus difficile à expliquer aux seconds. Disons que le roman accumule les situations cocasses et les dialogues percutants. C'est drôle, amoral, parfois graveleux, souvent cruel. Tous les coups sont permis, surtout les plus tordus, et de nombreux personnages sont promis à d’atroces souffrances. J’avais oublié qu’il était capable de taper si fort. Un roman de Tom Sharpe, c'est comme un trou normand. C'est frais, doux, mais aussi rude et corrosif et ça passe très bien entre deux lectures roboratives. Un livre que je déconseille toutefois aux fonctionnaires du Trésor public susceptibles...

Commenter  J’apprécie          288
Wilt, Tome 1 : Comment se sortir d'une poup..

Je me suis autant amusée à la relecture qu’à la lecture découverte et pour avoir lu les autres, celui-ci est le plus amusant !



Il faut aimer l’humour anglais, celui un peu lourd où tout le monde est dézingué, caricaturé, moqué et critiqué ! C’est tellement déjanté qu’il faut le prendre tel qu’il se présente et ne pas essayer de trouver du sens, il n’y en a pas !



Wilt est le perdant par excellence, maladroit sans le savoir et finit toujours dans des situations improbables !



Tom Sharpe avait une imagination féconde et débridée et ses histoires loufoques font du bien parfois !



Challenge MULTI-DEFIS 2021
Commenter  J’apprécie          254
Wilt, tome 2 : Comment se débarrasser d'un cr..

Wilt 2 est toujours de bonne facture. Après le numéro 1, j'avais peur de ne pas être autant ravie par la suite des aventures. Et bien non. Une légère baisse de tonus mais rien de bien alarmant. J'ai encore ri des méandres sinueux de l'esprit de Mr Wilt et de l'énergie de son épouse. Moins ancré dans le milieu pédagogique, plus centré sur la famille de Wilt qui s'est élargie des quadruplées -qui ont autant du tempérament de leur mère que du vocabulaire de leur père, ces "chers petits haut-parleurs quadriphoniques". Les situations cocasses sont excellentes et retrouver ce cher inspecteur Flint, désabusé à devoir encore supporter Wilt, du bonheur.
Commenter  J’apprécie          240
Wilt, Tome 1 : Comment se sortir d'une poup..

J'ai vraiment appréciée cette lecture que j'ai dévoré en deux jours à peine, c'est le genre de livre que l'on pose à regret et que l'on reprend avec plaisir. Cela faisait un bon moment pourtant que celui-ci était dans ma Pal et je remercie Mladoria pour l'avoir choisi dans le pioche dans ma Pal de Septembre car je me suis régalé.



C'est un livre drôle, déjanté, loufoque avec des personnages haut en couleur. Tout commence lorsqu'Henri Wilt et sa femme Eva sont invités à une soirée organiser par Sally et Gaskell. Au cours de cette soirée Wilt refuse les avances de Sally, celui-ci en partant de la pièce chute sur un jouet au sol et Sally furieuse que Wilt est repoussé ces avances pose la poupée gonflable sur celui-ci. Ceci n'est que le début car la suite est encore plus rocambolesque avec les choix effectués par Wilt pour se débarrassé de cette poupée gonflable.



Un vrai bouquin qui fait du bien et qui se lit très vite avec de l'humour anglais comme on aime!
Commenter  J’apprécie          234
Wilt, Tome 1 : Comment se sortir d'une poup..

Pas forcément subtil mais très amusant !

Ceux qui ne connaissent pas Tom Sharpe ont de la chance car ils peuvent trouver dans ses romans la perspective généralement assurée de passer un bon, voire un très bon moment.

Certes ce n'est pas de la "grande littérature". C'est toutefois très efficace, les personnages sont attachants, les scènes parfois très très drôles. Je laisse ceux qui vont lire le découvrir mais cela commence très fort. Les autres volumes de la série ne sont pas mal non plus !

Wilt le prof ringard, ses collègues, sa femme pénible... Tout cela constitue un petit monde bien plaisant à suivre.

Deux précautions d'usage toutefois, pas sûr que les règles du politiquement correct soient suivies à la lettre ici ! Et plus grave (pour moi) il y a quelque chose d'un peu mécanique dans certains procédés humoristiques qui m'ont toujours empêché d'enchainer les romans de cet autre. Conscient que je tenais là une mini-pépite dans le genre, je ne voulais pas courir le risque de m'en lasser !
Commenter  J’apprécie          220
Le gang des mégères inapprivoisées ou Comment k..

Alors si j'ai beaucoup aimé l'humour dans la première partie du livre, celle qui nous raconte les origines de cette famille d'amazones, j'avoue avoir été moins convaincue pas la suite de l'histoire.

Alors oui çà se lit facilement, oui il y a toujours cette pointe d'humour, oui chaque personnage a ce qu'il mérite en quelque sorte, mais il manque un petit quelque chose qui rende l'histoire particulièrement savoureuse...
Commenter  J’apprécie          220
Wilt, tome 2 : Comment se débarrasser d'un cr..

Encore plus drôle et plus loufoque que le premier opus, Tom Sharpe nous embarque dans un fou rire de 317 pages où les situations les plus simples se transforment en un dédale ubuesque hilarant. Comme Henry Wilt aime à le dire, les ennuis semblent le chercher et même quand il s'acharne à dire la vérité, elle se retourne contre lui. Chat noir par excellence, il se retrouve au cœur de problèmes qu'on aurait peine à imaginer dans la vie réelle et qui pourtant sont tout à faits probables.



Nous avions quitté un Henry qui après avoir lutté pour monter les échelons administratifs se retrouve à la tête d'un département du Tech, avec un salaire lui ayant permis de s'installer dans une maison immense où Eva régente tout, ou presque. Quatre démons, très éveillés et malins, ont en effet rejoint leur vie et vous feront désormais relativiser les bêtises de votre progéniture. Cinq femmes gouvernent donc le palais et Wilt alterne entre l'envie d'étrangler celles qui vampirisent son existence et l'amour qu'il leur porte. Et quand une sixième débarque d'Allemagne, telle une Vénus sortie des eaux, Wilt ne sait plus où donner de la tête. Il se croit renaître devant tant de beauté et d'intelligence...Avant que les soucis lui explosent à la figure. Bien sûr, un film anticapitaliste et légèrement pornographique, réalisé avec un faux crocodile par un professeur du Tech, ne va pas contribuer à diminuer la dose de stress qu'il doit gérer.



Plusieurs histoires sont développées et s'entremêlent au fur à mesure, ce qui vivifie le récit et maintient notre intérêt. On a clairement affaire ici à un vaudeville et dans sa digne lignée, tout est ici au service du rire. De même, la caricature de certains personnages accompagne avec délice le texte. Pour ne citer qu'elle, Mrs Frackas, vieille anglaise issue de l'héritage colonial, qui assure de temps en temps le baby-sitting des quadruplées, apporte à elle seule un cocktail pimenté à l'histoire. On suit avec plaisir les évolutions des personnages, voire leur régression depuis le tome 1. C'est aussi là que réside le talent de l'auteur : il réussit à nous faire aimer des personnalités déjantées et complètement folles, qu'on espère ne jamais côtoyer dans la vie de tous les jours !



Tom Sharpe fait jaillir avec brio son humour british, ses répliques cinglantes et manie avec génie le langage peu châtié de Wilt sans jamais tomber dans une vulgarité déplaisante. Je ne vous en dis pas plus, on peut très rapidement dévoiler beaucoup trop l'intrigue de ce livre. Je vous conseille juste de rajouter ce roman à votre liste, on s'attache vite à la tribu des Wilt et à leurs mésaventures.



Commenter  J’apprécie          200




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Tom Sharpe Voir plus

Quiz Voir plus

Hommage à Tom Sharpe (décédé ce 06/06/2013)

Né en ...

1868
1898
1928
1958

6 questions
21 lecteurs ont répondu
Thème : Tom SharpeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}