- Seigneur, que dois-je faire ? Je suis parti réprimer une révolte et j'en retrouve une autre. Cette contrée sauvage doit être civilisée. Que ta volonté soit faite.
- Vous ne comprenez rien, vous autres...
- Non, Brendan, c'est ton oncle qui ne comprend rien. C'est un homme bon, mais il est tellement obsédé par ses plans pour préparer notre défense qu'il en oublie à quel point notre œuvre est importante.
- Frère Tang a raison, nous ne pouvons pas nous contenter de construire des murailles. Sans nos livres, toute la connaissance du monde serait perdue pour l'éternité. Si notre peuple n'a pas de livres, il n'aura pas d'espoir.
J'ai connu le temps ou le peuple des fées, de sa main légère, régnait sur la forêt, les cieux et les mers.
J'ai vu les premiers hommes accoster en Irlande dans leurs efforts pour dominer la terre. Ils se tournèrent vers le Prince des ténèbres. Leur vénération lui donna un pouvoir sans limites.
J'ai vu tomber le peuple des fées qui voulut le combattre.
J'ai vu ma mère, ma reine, se battre jusqu'au bout quand son roi et son armée avaient été vaincus.
J'ai vu le Prince des ténèbres, affaibli par leur long combat, l'entraîner avec lui dans le monde souterrain ou il s'est réfugié pour sombrer dans l'oubli.
Je suis la princesse qu'elle a sauvée, la dernière de la lignée.
J'ai traversé les âges sous la forme d'un saumon, d'un chevreuil ou d'un loup.
J'ai vu l'Irlande devenir le refuge des saints, des lettres et des poètes.
J'ai vu apparaître l'espoir et la connaissance, telle une lumière dans la nuit, et reculer le Prince des ténèbres...
Aïdan vit bien loin d'ici, sur une petit île appelée Iona. C'est là qu'il travaille au plus beau livre de tout les temps
Il n'y a que brouillard dans cette vie, et nous ne sommes sur cette terre que pour bien peu de temps...
On raconte que regarder le livre c'est comme regarder le paradis lui-même.
Eh bien, il n'y a rien d'impossible à celui qui a des amis pour l'aider, n'est-ce pas ?
Certains racontaient que Naomh Padraig leur avait jeté un sort ; d'autres qu'il les avait bénis. Mais le résultat était le même : plus que jamais, cette tribu marcherait en tant qu'humains le jour et errerait en tant que loups la nuit.
- Tous les villageois sont lents. Sauf quand ils essaient de détruire la forêt.
J'ai vu l'Irlande devenir le refuge des saints, des lettrés et des poètes.