AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Tony Gatlif (4)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Liberté

La tribu de Puri Dai, formée de quatorze Roms – hommes, femmes et enfants entassés dans trois modestes roulottes – cherche à rejoindre le petit village de Saint-Amont avant la morte saison et l'arrivée des frimas de l'hiver. Tous ont conscience qu'ils ne sont pas les bienvenus par où ils passent. On leur fait bien sentir, par des attitudes, des gestes, des mots, du mépris ou de la condescendance qu'ils ne sont que tolérés, jamais acceptés bien longtemps dans un même lieu. Considérés comme des voleurs de poules, des chapardeurs, des sorcières ou jeteurs de sort par la population souvent ignorante, le clan de Puri Dai doit – en plus – éviter les routes principales surveillées par la police française et les patrouilles allemandes en maraude et à la recherche de suspects en tous genres. Car, en cette année 1943 où l'occupation se fait de plus en plus pesante sur chacun, tout le monde est un suspect potentiel.



Les Tziganes encore plus que les autres, eux qui refusent de se socialiser, de se sédentariser, préférant de loin la liberté d'aller et de venir avec ses aléas et ses contraintes, à une stabilité assimilée à une mort lente et certaine, à une sclérose de leurs traditions ancestrales, à l'asphyxie de leur culture d'origine et de leur langue singulière, mélange savant de leur passé antédiluvien.
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
Commenter  J’apprécie          70
Liberté



N°402 – Mars 2010

LIBERTÉ – Un film de Tony Gatlif.



Tout commence par une image poétique et tragique à la fois, un camp de concentration et une musique jetée au vent et produite par des cordes de guitare qui vibrent au rythme des barbelés. Le ton est donné.



La deuxième image est celle d'un campement de gitans en marche dans une forêt à la recherche d'un hypothétique fantôme qui leur fait peur. Ce n'est en fait qu'un petit garçon qui veut se joindre à eux pour échapper à l'orphelinat. Lui aussi a choisi la liberté, celle de ceux qui ne sont de nulle part et qui n'ont comme boussole que le vent. Cette famille tzigane s'installe provisoirement dans un village pour les vendanges, comme tous les ans. Pour autant, on commence à comprendre que les choses ont changé, qu'ils se méfient. On aperçoit la silhouette de soldats allemands qu'ils semblent fuir. Pourtant, dans ce village, ils ont leurs habitudes, qu'ils y connaissent des gens qu'ils respectent, comme ce Pentecôte qu'ils accueillent au début en ami. Pourtant, c'est la guerre et même si cela n'est la « leur guerre », elle est là et a changé les mentalités et surtout les hommes. Pentecôte qui était auparavant leur ami est devenu un « collabo », à la solde de la milice et des SS, désireux avant tout de les spolier du peu qu'ils ont et de servir ses propres intérêts. A partir de ce moment les choses s'enclenchent et de fuites en persécutions et internements dans un camp, le spectateur les prend forcément en sympathie. Ils sont les faibles dont les plus forts vont avoir raison, la mort va s'imposer, même s'il elle n'est suscitée qu'à travers l'assassinat de Taloche.



Dans ce film sans véritable scénario, fait seulement de scènes juxtaposées, Gatlif choisit de célébrer le besoin de liberté [Taloche, décidément en décalage complet avec notre société qui libère l'eau en ouvrant largement les robinets – C'est dans l'eau de la rivière qu'il trouvera la mort, symbole d'une véritable libération mais aussi de la volonté d'anéantissement des Allemands] qui colle aux « semelles de vent » des Tziganes. A l'occasion, l'auteur souhaite revenir aussi sur les idées reçues et fortement ancrées dans l'inconscient collectif qui font d'eux des « voleurs de poules » [L'épisode où les gens du village viennent les chercher et les paient pour jouer devant leurs poules qui ne veulent plus pondre, est révélateur]. Il les montrent comme des gens qui refusent définitivement d'intégrer notre société sédentaire, scolarisée, obéissante..., comme des gens qu'on souhaite surtout voir s'installer ailleurs [Même s'ils jouent dans les bals de campagne, apparemment à la satisfaction de tous, ils n'en sont pas moins l'objet de l'hostilité des villageois, même s'ils partagent, peu ou prou, les mêmes peurs, les mêmes superstitions]



Gatlif n'oublie personne et rappelle, à sa manière, qu'ils n'ont pas été les seuls à être persécutés par les Allemands [l'épisode où Taloche, malgré son côté hurluberlu et comique, découvre à la sortie d'un tunnel ferroviaire une montre juive, remet les choses dans leur contexte]. Hitler ne s'en est pas pris seulement aux Juifs, mais aussi à tous ceux qui n'avaient pas l'heur de lui plaire [communistes, résistants, opposants politiques, homosexuels...]. Il rend également hommage à ceux qui ont gardé leur humanité, le maire du village qui vient les chercher dans le camp et les sauve provisoirement par un subterfuge juridique, institutrice qui est aussi une résistante, le personnage incarné par Rufus qui leur fournit du travail et de la nourriture. Ils sont eux aussi, à leur manière, des « Justes parmi les justes » mais cette distinction n'existe pas chez les Tziganes. Il n'y a pas eu chez eux, comme chez les Juifs, d'écrivains et des éditeurs pour porter témoignage de cette extermination.



Ce film est donc bienvenu par l'authenticité de ses personnages et par le témoignage qu'il porte, non seulement sur la différence [et donc sur la tolérance qu'elle entraîne de la part d'une société qui se dit civilisée], mais surtout sur le massacre, avec la complicité de l'État français, de ce peuple victime, lui aussi, de la folie meurtrière des nazis.









© Hervé GAUTIER – Mars 2010.




















Lien : http://hervegautier.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          60
Liberté

Le récit est intéressant, basé sur les témoignages de la résistante Yvette Lundy, en réalité institutrice à Gionges dans la Marne, résistante, qui a aidé des enfants en les scolarisant et a fait des faux-papiers, mais n’a pas aidé spécifiquement les Tsiganes. En revanche, c’est assez bizarre de faire un roman qui se veut biographique en changeant les noms de lieu, en modifiant un peu le nom de l’institutrice, mais en prenant pour l’enfant tsigane qui est au centre du récit le surnom de Taloche, inspiré de Joseph Toloche, l’un des Tsiganes décrit par Jacques Sigot dans Ces barbelés oubliés par l’Histoire; Un camp pour les Tsiganes… et les autres. Montreuil-Bellay 1940-1945 (éditions Wallâda, 1994, voir aussi Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, près de Saumur dans le Maine-et-Loire, par Kkrist Mirror). Arrêtés dans la Marne, la famille du roman ne peut pas avoir été enfermée à Montreuil-Bellay (contrairement à ce que disent certains blogs qui parlent du film et/ou du livre), mais ce camp, le seul bien étudié grâce à Jacques Sigot, a servi de modèle pour le roman/scénario. [voir la suite sur mon blog]
Lien : http://vdujardin.com/blog/ga..
Commenter  J’apprécie          10
Liberté

Théodore est vétérinaire et maire d’un village en zone occupée pendant la seconde guerre mondiale. Avec l’institutrice Lise Lundi, il fait la connaissance du clan de Puri dai, des tsiganes venus au village pour y faire les vendanges.

Humaniste et républicaine, la jeune femme convainc, non sans mal, les nouveaux arrivants de scolariser leurs enfants. La pression de la police de Vichy puis de la Gestapo sur les nomades s’intensifie et le danger se fait chaque jour plus menaçant sur la petite communauté. Depuis toujours, les tsiganes veulent reprendre la route…

Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Auteurs proches de Tony Gatlif
Lecteurs de Tony Gatlif (22)Voir plus

Quiz Voir plus

BD, les ennemis de nos héros (facile)

Accompagné d'Azraël, il chasse sans relâche les Schtroumpfs...

Gargantua
Gargamel
Gare St-Lazare
Gabriel
Gare aux gorilles

10 questions
700 lecteurs ont répondu
Thèmes : bande dessinée , aventure , coupleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}