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Critiques de Tony Hillerman (267)
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Le peuple de l'ombre

Les coutumes mortuaires des blancs semblaient étranges, à Chee le policier de la réserve indienne.

"On ne prononce pas le nom des morts, et on ne le grave pas sur une pierre tombale."





Les Navajos n'ont pas le culte des morts. Pour eux, la mort prive le corps de toute valeur...





Une explosion de puits de pétrole, les survivants meurent les uns après les autres. Chee ne veut pas pas s'impliquer dans le vol d'un coffret de souvenirs de B.J Vines.





Et Rosemary Vines ne veut pas que le shérif blanc, Gordo Sena, intervienne, (alors que son frère est mort lors de l'explosion du puits de pétrole.) Qu'y avait-il dans les profondeurs de ce puits maudit?





-Vous vous y connaissez en sorcellerie, ces histoires au sujet des fantômes, des Loups navajos? Fait Rosemary.





Chee ne sait rien au sujet de cette affaire, de l'explosion, ni pourquoi un "loup solitaire", un tueur professionnel va le pister!





C'est lui, l'indien ! Et pourtant, c'est lui et Mary Landon, une jolie enseignante, que Colton Wolf va pourchasser, à travers un paysage désertique !
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Là où dansent les morts

C'est ma deuxième incursion dans l'univers de Tony Hillerman, je retrouve avec plaisir Joe Leaphorn, le policier navajo à la philosophie si particulière.

Plus que jamais, la notion de polar ethnologique est justifiée, sans aller jusqu'à dire que l'enquête passe au second plan, on verra que le mode de pensée et la philosophie navajo et zuni vont être omniprésents, la religion aussi, ainsi que les rites qui revêtent une importance cruciale.

Bien que l'intrigue soit solide et bien amenée, l'enquête va prendre son temps puisqu'elle nous fera visiter un chantier de fouille archéologique et rencontrer un archéologue passionné, nous en apprendrons beaucoup sur "l'homme de Folsom", l'ancêtre de tous les indiens.

Nous rendrons visite à une communauté de hippies, pas si cool que ça...

Nous rencontrerons également de nombreux acteurs de la société navajo et zuni et leur mode de communication si particulier, assez zen d'une certaine façon.

L'histoire débute avec la disparition de deux jeunes indiens, un zuni et un navajo, l'un deux devait participer à un rite très important dans la religion zuni en tant que "dieu du feu". Sa bicyclette sera retrouvée à côté d'une grande trace de sang, l'inquiétude grandit et Joe Leaphorn avec différents policiers participe à l'enquête qui s'annonce compliquée.

Compliquée car les sociétés navajo et zuni se révèlent secrètes et peu communicatives, particularités qui vont donner beaucoup de fil à retordre à Joe Leaphorn, pourtant lui-même navajo et initié aux mœurs locales.

J'ai pris énormément de plaisir à cette lecture, d'autant que le scénario est vraiment bon, notre enquêteur est de plus très humain, ce que j'apprécie. Ici rien de speed, on a l'impression de retrouver un peu l'inspecteur Colombo si je peux me permettre la comparaison.
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Femme qui écoute

"Femme qui écoute" est le dernier titre de la trilogie "Joe Leaphorn", qui sera suivi de la trilogie "Jim Chee" pour ensuite donner naissance à une douzaine de titres où les deux enquêteurs navajos seront associés.

Je retrouve avec plaisir le contexte mettant en scène la police tribale Navajo, la particularité de l'auteur est de nous offrir à chaque fois ce qu'on appelle un polar ethnologique qui nous immerge dans la culture indienne, principalement navajo, mais parfois zuni ou hopi.

L'action se situe invariablement dans le cadre désertique des terres indiennes et les termes de mésa, arroyos ou hogan n'auront plus aucun secret pour vous, Tony Hillerman évoquant à chaque fois une foule de détails concernant tous les aspects de la vie quotidienne des indiens tant rituelle que culturelle.

Pour parler de ce titre et de cette enquête, tout commence avec un double meurtre dont le seul témoin indirect est une femme aveugle, une "femme qui écoute" dont le prestige associé aux rituels dans la société navajo est élevé.

L'enquête va se développer lentement mais avec beaucoup d'efficacité et de perspicacité, ce qui est la marque de l'auteur, une intrigue à "tiroirs" d'une certaine façon, on ne sait pas toujours ce que l'on va découvrir quand on tire sur le seul fil à sa disposition, surtout s'il est ténu.

J'ai une fois de plus apprécié la qualité de l'écriture et du scénario même si j'ai trouvé que dans cette histoire, le hasard faisait un peu trop bien les choses à mon goût, le récit flirtant un peu avec le crédible par moment.

Il y a une chose de plus que je trouve remarquable parce que rare, à savoir le fait que le héros de cette première trilogie, Joe Leaphorn, restera assez énigmatique, c'est, je crois, la première fois qu'un personnage est aussi peu développé. Joe Leaphorn n'a aucune vie sociale, il ne rentre pas à la maison, ne déjeune pas, n'a pas de petite amie ni même de loisirs, n'a pas de fantômes personnels, pas de problèmes d'alcool ou de drogue, il enquête, point final.

Une première trilogie convaincante qui fait que je vais bien sûr continuer à cheminer avec l'auteur, je suis loin de me lasser de la culture navajo.
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La voie de l'ennemi

Je découvre enfin Tony Hillerman après l'avoir fait patienter dans ma PAL plus longtemps que nécessaire.

Joe Leaphorn est un policier navajo à la double culture et c'est aussi le personnage récurrent de la bibliographie de l'auteur, ce premier opus va nous permettre de faire connaissance avec un contexte particulier puisque notre policier (l'ordre et la loi) évolue dans le cadre d'une réserve indienne à l'échelle d'un pays.

Ce contexte, c'est aussi la culture navajo qui se révèle très particulière, les "gens du peuple" ont une façon de voir les choses qui leur est propre, il s'agit donc aussi d'une immersion dans une culture qui a gardé une belle part de mystère, les rites et la magie tribale ne seront pas loin lors de cette première enquête.

La nature est très présente avec l'évocation constante de ce paysage aride et hostile, vous allez très vite vous familiariser avec les termes d'aroyo, de mesa, mais aussi avec la faune et la flore, vous apprendrez aussi ce qu'est un hogan.

J'ai apprécié cette opportunité de m'instruire. Quand on parle de l'oeuvre de Tony Hillerman à ce que j'ai pu en lire et notamment en introduction, on évoque la notion de polar ethnologique, croyez moi, elle est justifiée.

J'ai apprécié le style qui, dans ce premier titre au moins, prend son temps pour nous immerger dans une ambiance à part, l'auteur aime les descriptions, il aime nous faire sentir les ambiances et sous sa plume, même les silences deviennent éloquents.

Cela dit ma satisfaction ne serait pas complète sans un scénario solide et une intrigue intéressante car il s'agit d'un polar après tout, objectif atteint pour ce qui me concerne, je vous laisse découvrir le résumé.

Pour conclure j'ai aimé cette première rencontre et je passe à la suite sans hésiter.
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La voie de l'ennemi

Premier constat, le Navajo, c'est coton!

D'autant plus ballot que je maîtrise le Comanche, le Cheyenne, le Cherokee sur le bout de la plume mais le Navajo, non.



Premier roman de Tony Hillerman paru en 1970, première enquête du lieutenant Joe Leaphorn de par le fait, premiers pas timides dans cet univers saturé d'informations.



Où il y est question d'enquête visant à retrouver le jeune mais quelque peu sanguin Horseman, adepte du coup de surin et terré loin des siens en une contrée désertique bien plus réputée pour ses fantômes et actes de sorcellerie en tout genre que pour son accueil chaleureux.

Bergen McKee, anthropologue de profession et accessoirement en mal de finir enfin son bouquin sur l'étude des sorciers indiens, foulera également ces terres inhospitalières, territoire que l'on dit hanté par un dangereux Loup Navajo *. Tout comme son ami Leaphorn, il aura également fort à faire avec une disparition signalée une fois de plus sur les terres anasazis. Comme qui dirait la loi des séries...



La Voie de l'Ennemi, tu l'aimes ou tu la quittes.

J'ai souvent été à deux doigts de jeter le scalp face à ce flot d'informations ininterrompu sur la culture Navajo ramenant toutes les 10 secondes au glossaire de fin de récit. Difficile, dans ces conditions, de se focaliser et sur l'histoire, et sur un univers particulièrement retors.



Une première enquête qui n'en porte que le nom, fort heureusement sauvée par un McKee en très grande forme, lui. Leaphorn devrait, de source sûre, se rattraper dans les prochains opus.



La très grande force de ce premier polar ethnique, une nature particulièrement hostile, personnage à part entière de ce divertissement exotique tourné en décor naturel et en technicolor, 'scusez du peu. Dépaysement garanti.



Un avis en demi-teinte, franchement déçu par une entrée en matière hyper contraignante qui laissera finalement mais tardivement la place à une enquête digne de ce nom...



* Loup Navajo ( ou Porteur-de-peau ) : nom donné par les Navajos aux sorciers, hommes ou femmes décidés à apporter le mal à leurs congénères et à les voler : ils commettent leurs méfaits la nuit en se dissimulant souvent sous des peaux d'animaux.
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Rares furent les déceptions

A la fin des années 1900, un peu moins de dix ans avant sa mort, Tony Hillerman, célèbre auteur de romans policiers ethnologiques, éprouva le besoin de se raconter. Ainsi est né "Rares furent les déceptions". Hillerman y décrit son enfance, dans une ferme pauvre de l'Oklahoma, puis son adolescence, des périodes dont il conservera de saines valeurs. Puis il s'attarde sur sa guerre, dans l'infanterie américaine participant à la libération de l'est de la France en 1944. Enfin il parcourt sa vie d'adulte : étudiant en journalisme, puis journaliste ; enseignant universitaire bien décidé à devenir auteur de roman. Il nous livre au passage quelques clés de son travail d'écriture. Et surtout, il n'oublie pas sa famille : Marie, son épouse et soutien indéfectible, Anne, sa file de sang, Janet, Tony, Monica, Steve et Dan, ses 5 enfants adoptés.



J'ai envie de retenir quelques mots de cette autobiographie :

- Optimisme : il ne l'a pas écrit, mais Hillerman a du faire sienne la devise "Dans la vie, il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions".

- Empathie : on en sent beaucoup chez Hillerman, pour la famille (frère et soeur, épouse, enfants), les amis, les camarades de guerre, les collègues...

- Courage : Hillerman n'en a pas manqué pendant la guerre, même s'il en parle avec un peu de dérision. Il lui en faudra également pour décider d'abandonner son métier de journaliste afin d'assouvir sa passion pour l'écriture, alors qu'il a en charge 6 enfants.

- Chance : celle d'être revenu de la guerre pas trop amoché, un peu quand même, physiquement et psychologiquement. Celle également d'avoir rencontré Marie.

- Simplicité : Hillerman nous raconte une vie somme toute assez extraordinaire avec une grande simplicité, presque comme si cela était très naturel.



Tony Hillerman a écrit cette autobiographie avec ses talents de conteurs. L'exercice, souvent un peu pesant, devient ici aussi léger qu'un roman, et se lit avec la même envie. Bravo maître !


Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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Dieu qui parle

Lorsqu'un homme est retrouvé mort près de la ligne de chemin de fer de l'Armtrack, le seul qui semblerait s'en soucier est le lieutenant, de la police tribale Navajo, Joe Leaphorn. Aucun indice habituel ne permet d'identifier le défunt. Ce n'est pas un indien et c'est tout. L'état du cadavre permet de dire qu'il n'a pas été balancé du train, en revanche il aurait bien pu être déposé lors d'un arrêt. Il n'y a pas d'arrêt à cet endroit.

Parallèlement Jim Chee, policier Navajo, pendant une cérémonie ethnique, arrête un dénommé Henry Highhawk, en délit de fuite, coupable d'avoir déterré des ossements humains.

S'ajoute un troisième personnage, un tueur à gages, ex taulard dont les contrats s'immiscent dans l'intrigue indienne.

L'enquête de Chee et celle de Leaphorn se rejoindront à Washington DC pour un final en commun.



L'auteur nous entraine, ici, vers un polar, certes ethnique dont il a l'habitude, mais également versé dans la politique et ses nombreuses ramifications dont les restitutions d'objets de culte tribal. Ce qui peut ou pourrait intéresser nos deux policiers pour autant qu'il s'agisse d'originaux.

Il n'est pas besoin de rappeler combien Hillerman est un grand écrivain de l'existence et de la cause indienne, ce qu'il démontre parfaitement avec cet ouvrage. Pour ceux qui aiment ce genre de littérature c'est un pur moment de délectation tant l'intrigue est intéressante et actuelle quel que soit le pays.

Quant aux ossements navajos, comme Hillerman le fait dire à son héros Leaphorn : les morts sont morts et enterrés, il n'est pas dans l'esprit navajo d'en récupérer un morceau; ils sont bien et vénérés là où ils sont.



Un bon cru pour les amateurs (dont je suis) de cette littérature.
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Le peuple de l'ombre

TOUT CE QUE VOUS AVEZ JAMAIS VOULU SAVOIR SUR LES NAVAJOS.



S'il fallait résumer en une phrase ce que l'on ressent à la lecture de ce roman : un Polar plein de défauts et pourtant bigrement fascinant ! Voila ce qu'on écrirait.



Lorsqu'on découvre que ce n'est que le second roman de Tony Hillerman au beau milieu de la réserve indienne du peuple Navajo (rien que ce terme de "réserve" me donne l'envie profonde de vomir, pas vous ?), écrit et publié vers le début des années 80, on lui trouve, sans trop de peine, des tas d'excuses. Et on fait bien, parce que c'est ainsi remercier cet auteur - confirmé depuis - dans sa connaissance et sa reconnaissance de ce clan précis, les Navajos, sur lesquels on découvre sans même s'en apercevoir bien des savoirs, "coutumes", habitudes.



On éprouve par ailleurs, dans la compagnie du personnage emblématique de cet écrivain, le flic de la police indienne Chee (dont le destin aurait tout aussi bien pu faire un "yataali" (terme intraduisible qui correspond plus ou moins à "chaman" mais dont le sens immédiat est "chanteur"), une immense empathie pour ce peuple fier, complexe et survivant alors qu'il fut, lui comme tant d'autres, consciencieusement détruit par les colons américains ainsi que plusieurs siècles de politique étasunienne.



Sur fond d'enquête de type "cold case" qu'un présent haletant rattrape, Chee va croiser pléthore de personnages hauts en couleur - amérindiens comme blancs -, manipulateurs, menteurs, assassins, sorciers, etc. Il va rencontrer une femme blanche qui ne le laisse pas indifférent, sans qu'on sache bien si c'est réciproque. Il va dénouer une affaire vieille d'une trentaine d'années, et qui semblait pourtant bel et bien enterrée. Une sordide histoire liée à l'exploitation et l'extorsion sans aucun état d'âme du sous-sol de la terre indienne par un cynique affairiste blanc.



Ainsi résumé, ce roman qui fit les beaux jours des CDI et autres bibliothèques des années 80 (il nous en souvient encore), semble cousu de fil blanc. C'est pourtant loin d'être le cas et, surtout, c'est un hymne magnifique à cette culture méconnue, à commencer par ceux qui se sont imposés, d'abord par le nombre, parfois par la force, souvent par un semblant de légalité (un océan d'incompréhension entre colons et les peuples des Vrais-Hommes) à cette terre immémoriale. Sauvage, dure et magnifique.



Bien que modérément amateur de "polars", votre insigne chroniqueur ne peut que conseiller les puissants textes de Tony Hillerman. Ils sont imparfait dans leur genre littéraire mais ils sont justes, ils sont beaux et profondément attachés à faire entendre la voix de ces éternels oubliés (souvent méprisés) de l'Amérique d'hier et d'aujourd'hui.



Salutaire.
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L'Homme Squelette

Ce roman a deux avantages pour moi, c’est un polar parmi les Amérindiens.

Deux sujets que je convoite. J’aime aussi les grands espaces, la nature, leurs coutumes… Il y a même un glossaire à la fin du livre pour mieux comprendre les navajos.



L’histoire est palpitante, mais trop répétitive au début. Il faut bien un hic…

Une fin évidente, mais j’ai apprécié les petits rebondissements, une issue somme toute très américaine…



Une sorte de western moderne, qui me pousse à découvrir d’autre ouvrage de cet auteur.



Bonne lecture !
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Coyote attend

Vil « Coyote attend » bip, bip…



Un peu d’imagination voyons ! Assimilons le «pin-pon» de la police au «bip-bip» du géocoucou (1) et embarquez vers les Etats-Unis dans les paysages du cartoon des studios Warner Bros.



Le policier Nez sillonne les routes d’Arizona à toute allure («Vroooomm bip-bip») pendant qu’un coyote en haut de sa montagne est en train de peindre en blanc la crête pour des raisons que l’on ignore encore. Est-ce un guet-apens ou le coyote a-t-il réellement une âme d’artiste ?



Toujours est-il que le coyote à l’affut, attend le bip-bip et va lui faire la peau, voire même le faire cuire. Eh oui, nous sommes dans un roman policier noir et la fin idyllique des dessins animés n’a pas sa place.



Pour être plus sérieux (2), l’auteur du roman « coyote attend », Tony Hillerman, nous plonge au cœur de la réserve des indiens Navajos dans la région de l’Arizona aux Etats-Unis.



Connaissez-vous ces indiens navajos, de la famille lointaine des Apaches. La langue des Navajos est si particulière qu'elle fut utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale: les services secrets américains employèrent des auxiliaires Navajos qui traduisirent dans leur langue les messages les plus confidentiels avant qu'ils ne soient cryptés. Si ce sujet vous intéresse, je vous conseille vivement le fabuleux livre de Simon Singh « L’histoire des codes secrets » relatant notamment ces faits historiques. Une de mes meilleures lectures mêlant histoire et sciences…



Pour revenir à notre roman d’Hillerman, le statut de réserve du territoire où la plupart vivent rend le maintien de l'ordre particulier : contrairement au système américain des comtés élisant des shérifs, sur toute la réserve, c'est la Police Tribale Navajo qui est chargée des infractions et délits, tandis que les crimes sont du ressort du gouvernement fédéral, via le FBI. Petite précision qui permet de mieux comprendre l’histoire et l’imbrication entre police et FBI que je n’avais pas bien comprise avant de débuter la lecture de cet ouvrage.



Le récit commence dès les premières pages par la découverte d’un policier navajo, Delbert Nez, tué à coup de pistolet et retrouvé brulé dans sa voiture au grand dam de son coéquipier Jim Chee. Dans un dernier message radio avant le drame, Jim Chee a entendu que Delbert Nez poursuivait le peintre fou qui s'amusait à blanchir une crête non loin des monts Chuskas.



A cinq kilomètres du meurtre, Chee va arrêter le présumé coupable, Ashie Pinto, "un homme-qui-lit-dans-le-cristal », une sorte de voyant, titubant au whisky et tenant l’arme du crime encore fumant dans sa main.



L’enquête bâclée étant par le FBI, le lieutenant Joe Leaphorn avec l’aide d’une universitaire Louisa Bourebonette intéressée par le savoir du vieil indien, vont enquêter de leur coté sur les nombreuses zones d’ombres de ce meurtre. D'un autre côté, Jim Chee et l’avocate de Pinto Janet Pete, jouent au Sherlock Holmes également pour trouver des preuves qui pourraient disculper Pinto.



Nous allons donc suivre une enquête en parallèle ,de ville en ville, de mont en mont (ne pas hésiter à utiliser régulièrement la carte détaillée page 11 pour se repérer) pour connaître le fin mot de cette histoire mettant en scène deux flics qui ne s’apprécient guère a priori.



J’avoue que j’ai mis un certain temps à me faire au vocabulaire très imagé et spécifique des indiens Navajo (un glossaire est fourni en fin de roman). En effet, l’ouvrage est très instructif et savamment détaillé sur tous les us et coutumes des Navajos. Entant mon premier roman de cet auteur, j’ai submergé de termes dans tous les domaines nécessitant certains retours en arrière pour assimiler l’histoire.



Finalement, j’ai trouvé l’intrigue beaucoup plus subtile qu’il n’y parait et très bien construite jusqu’à la fin. Je considère ce livre d’Hillerman comme du très bel ouvrage, documenté et cohérent. Néanmoins, il m’a manqué dans ce roman la flamme que j’ai rencontrée dernièrement avec Cook ou Behm (je ne parle même pas du lance-flamme avec « Crime » de Levin).



Contrairement à mon habitude, je vais conclure ma critique sous forme de questions. Pour les connaisseurs, vous a-t-il fallu découvrir plusieurs romans pour savourer à sa juste valeur son univers? Quel est le roman d’Hillerman à lire absolument ?



Si vous pouvez m’éclairer sur le sujet, je vous serai reconnaissant afin de parfaire ma culture US du sud.



(1) Bip-Bip est un drôle d'oiseau bleu, en réalité un grand géocoucou, qui sillonne les routes du désert au sud des États-Unis. Un coyote, inventant des stratagèmes loufoques, cherche à l'attraper malgré la grande rapidité de Bip-Bip.



(2) La vraie signification du coyote dans la culture Navajo n’est pas si éloignée que ça de mon histoire du début. On parle du "Coyote" comme d’une métaphore du chaos chez un peuple affamé condamné à périr si aucun ordre ne règne. En d’autres termes, il fait allusion à l’ennemi de toute loi, de toute règle et de l’harmonie si chère aux Navajos.
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Le peuple de l'ombre

Si vous aimez les romans policiers, les Amérindiens et la nature, ce livre est fait pour vous.

J’ai découvert cet auteur, il y a peu avec « l’homme squelette » depuis dès que je déniche une de ses œuvres, je l’achète.

À force de lire, je me découvre une nouvelle passion pour la littérature dite « western » et « vieux polars ».

J’ai donc passé un agréable moment, jusqu’au bout, je me suis laissé emporté par ses intrigues.

Et Jim Chee est un policier de la réserve hors pair. Je crois que je suis amoureuse…



Bonne lecture !
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Là où dansent les morts

Les enquêtes de Tony Hillerman sont bien ficelées, d’une trame assez classique. Mais ce qui fait leur intérêt majeur, c’est qu’elles ont aussi une dimension ethnologique, permettant de découvrir la culture des peuples indiens présents au Nouveau-Mexique, navajo, hopie, zuñie, notamment, avec, dans le décor, les mystères anasazis.



Les cérémonies et les coutumes de ces peuples sont fortement présentes et détaillées, en insistant notamment sur la dimension orale de leur culture, sur la place du chant dans les cérémonies, sur la façon dont la mort est perçue. Naturellement, les ravages liées à l’alcool, dans les populations parquées dans des zones « réservées » sont abordés, ainsi que les problèmes récurrents liés à l’intérêt porté par les entreprises aux réserves présentes dans certains sous-sols. On y retrouve également la dimension sacrée donnée par ces peuples aux montagnes, et on y découvre (en tout cas, ce fut mon cas) les « peintures » de sable, acte chamanique sacré destiné à obtenir une guérison. Cette dimension anthropologique, on peut la retrouver, pour les peuples crow et cheyenne, chez Craig Johnson, dans sa série mettant en scène le shérif Walt Longmire.



Les enquêtes de Tony Hillerman ne sont jamais menées tambour battant. Il faut savoir attendre, faire preuve de patience, et, surtout, accepter de se plier à des traditions qui nous sont inconnues. Comme le montre la citation donnée au début de cette chronique, il faut savoir décrypter, par delà l’agitation du monde, les vrais ressorts de l’existence… comme les mouvements des bousiers ! Mais le jeu en vaut vraiment la chandelle.



Alors, si vous voulez en découvrir davantage sur les amérindiens – j’avoue, mes uniques connaissances venaient, avant de lire Hillerman, de westerns dont la précision ethnologique est, pour le dire gentiment, inégale -, pas d’hésitation : rendez-vous dans votre librairie préférée, rayon des policiers, et demandez Là où dansent les morts (et Little Bird, de Craig Johnson, rappel) !
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Le voleur de temps

Voilà un roman policier qui change de ceux que j'ai déjà lus auparavant. En quoi ? Et bien, ici, nous avons affaire à une disparition qui a lieu dans les réserves indiennes des Etats-Unis et les policiers font partie de la police locale Navajo. Pas de FBI, pas de police scientifique. Juste des policiers de terrain qui connaissent justement les us et coutumes des gens du cru. Et là, nous en apprenons beaucoup sur les communautés indiennes.

Alors vous dire que j'ai aimé, cela semble évident !



Une jeune femme, anthropologue, spécialiste des céramiques des Anasazi (ancienne tribu indienne apparue mille ans avant notre ère et disparue aux environs du XIVe siècle) est partie explorer et étudier un coin bien précis de cette ancienne civilisation. Elle devait s'absenter deux jours mais personne n'a de se nouvelles depuis bien plus longtemps... Dans le même temps, des vols de camions et de matériels de fouilles ont lieu. Et c'est ce deuxième événement qui va conduire les policiers à s'intéresser à la première disparition...



Alors oui, je le redis. J'ai beaucoup aimé ce roman pour le lien qui se crée entre les deux policiers Navajos qui se découvrent au fur et à mesure de l'enquête. Il est fait de beaucoup de respect et d'écoute de l'autre. J'ai été aussi impressionnée par l'étendue des décors, la beauté des paysages, la solitude des espaces balayés par les vents. Et puis, il y a aussi un certain regard posé sur le rapport blancs-indiens qui jamais ne s'éloigne du simple constat, sans aucune animosité.

Quant au titre que je trouve très joli, il est le surnom qu'on donne aux pilleurs de tombes qui n'ont aucun respect des morts et que seule la convoitise et le recel d'antiquités guident.






Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Le premier aigle

Comme à son habitude, Hillerman nous emmène dans son univers amérindien et

plus précisément chez les Navajos dont la réserve, ainsi que celle des Hopis, est située en Arizona.

En toute évidence, le crime est réglé d'avance. Un coupable sur les lieux, du sang de la victime sur son paletot mêlé au sien, son compte est bon et compte tenu du fait que le

congrès (faut croire qu'ils ont des idées, au congrès) vient d'autoriser la peine de mort pour les crimes de sang internes aux réserves, le pauvre Jano (le Hopi) est dans une mauvaise passe, si je puis me permettre cette métaphore !

Un vice-procureur adjoint, aux visées politiques importantes, se frotte les mains, son avenir, avec une telle affaire, est dans la poche. Il se voit gouverneur, tapis rouge, limousine, hamburgers surchoix, whisky écossais, gros cigares et petites pépées.

Enfoncez l'accusé les gars, dit-il, aux flics du coin, trouvez des mobiles pour l'amener à la chaise, des rumeurs, inventez-en,on s'en fiche c'est un indien.

Les flics du coin ce sont les policiers tribaux et leurs supérieurs, les G-men du FBI, costume sombre,

chemise blanche, cravate sombre et lunettes de soleil, matin, midi et soir, 365 jours par an. Des sachants !

Le Hopi nie avoir tué le policier. Le sang, le sien, vient d'une blessure causée par les serres de l'aigle, pas celui qui est dans la cage, un autre, le premier qu'il a relâché car, dans la capture, l'oiseau a perdu deux plumes de sa queue et ne peut plus être sacrifié.

L'avocate, commise d'office est Navajo également et, partant du fait que les Hopis sont pacifistes et ne mentent pas, elle doute de la culpabilité de son client. Ce doute va titiller Chee, lequel sait que le sommeil, s'il fait condamner un innocent, désertera ses nuits.

Alors, ne reste plus qu'à trouver ce premier aigle aux fins d'analyse de ses serres. Pour soulager sa

conscience et ne pas faire exécuter un innocent, il trouvera cet oiseau protégé, qu'il remettra au FBI, qui n'en veut pas, c'est pas les ordres, jugulaire, jugulaire! Alors pour faire admettre son point de

vue, Chee, sabordera sa carrière.

Leaphorn, le fabulous lieutenant en retraite, apportera sa contribution à Chee, son élève, à

qui il demandera de l'aide dans sa recherche de la jeune scientifique.

Ensemble ils résoudront la double enquête.



Je ne peux pas lire

plus d'un livre de Hillerman par an sans risquer l'implosion. Il y a du

romanesque là-dedans, certainement, mais nous sommes à des années

lumières de notre propre (le mien) entendement. Hillerman, malheureusement décédé, fini Chee, fini Leaphorn, fut un trop vieux briscard pour ne raconter que des sornettes. Il a vécu avec les Navajos, les a appréciés, parlé leur langue riche et imagée et si peu usitée qu'elle servit de base au code secret américain (l'équivalent du Enigma allemand) pendant la seconde mondiale avec comme remerciements de se faire zigouiller pour raison de secret défense. Pas joli, joli tout ça !

Le respect d'autrui, des anciens, de la tradition (orale dont certains rigolent) et l'importance de la vie, de la nature et de son environnement (faut pas se leurrer, l'environnement c'est nous, les

humains) impliquent une réflexion sur la notion de "sauvages". A ce terme barbare fut substitué celui beaucoup plus intéressant de "Native".

Je crois que ça leur fait une belle jambe aux "natives".

L'écriture est impeccable, profonde et imagée, jamais lourde mais jamais rieuse.


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Coyote attend

L'un des meilleurs Hillerman devenu un classique .

Pourtant ici il ne se passe pas grand chose , le rythme est lent , et malgré cela ce roman est un bijou.

Oui c'est un faux polar , comme pratiquement tout les livres de Hillerman.

Il préfére l'intrigue psychologique , le rappel des coutumes indiennes qui disparaissent , ect.

On peut ne pas adhérer au style de ce roman , mais force est de constater qu'il s'agit d'un opus majeur qui met la concurence trés loin.

Il y a une intelligence dans l'écriture d'Hillerman que l'on ne trouve pas ailleurs .

Sa voix est singuliére et brillante .

Et ce livre est magnifique .
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Le peuple de l'ombre

L a taupe, le fétiche du peuple de l'ombre...la subtilisation d'un coffret .

La ténacité de Chee, représentant de la police tribale des Navajos devra défier la cupidité d'un riche industriel pour élucider les morts successives, anciennes et contemporaines, d'Indiens de la Réserve.

Dans un cadre rude et magnifique, autour du Mont Taylor,dit "la Turquoise", au Nouveau Mexique, Hillerman nous entraîne dans les rites et croyances des Navajos et leur pratique du peyotl.

Quel sera l'avenir de Chee? devenir un homme "yataali" (un shaman), ou un agent du FBI?
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Porteurs-de-peau

Ouah... une plongée directe dans l'univers des Navajos, mais surtout, dans les paysages somptueux du Nouveau-Mexique !!! Les grands espaces, la chaleur, l'air pur, le ciel bleu... Un voyage que j'ai adoré. C'est le premier Hillerman que je lis, et j'ai vraiment adhéré à sa plume, à ses personnages, à son histoire. Ici, trois meurtres sont commis sur une réserve. Joe Leaphorne sera mandaté pour en connaître le pourquoi du comment. La quête aux indices commence, et le lieutenant refuse de croire que les meurtres ont un lien avec la sorcellerie. Mais cette magie cachera un mal encore pire qu'il ne l'imagine. Un univers fascinant. Une très bonne lecture.
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Le voleur de temps

Deux enquêtes, deux personnages récurrents de Tony Hillerman. D'un côté, Leaphorn, veuf et proche de la retraite, part à la sur les traces d’une anthropologue récemment disparue. De l'autre, Chee est cantonné à la surveillance d'un parc automobile après la disparition d'un camion. Leurs recherches les amènent à travailler ensemble et font naître un respect mutuel entre ces deux personnages au caractère bien trempé.



Outre l'intrigue policière, ce roman est une plongée sans concession aussi bien dans la culture navajo que dans le milieu, parfois cupide, des archéologues et des pilleurs de sites. Un récit qui prend son temps, une écriture brillante, une documentation fouillée et des personnages profondément attachants plongent le lecteur dans un univers contrasté à la violence sourde. Un bon polar, divertissant et enrichissant.
Lien : http://bloglavieestbelle.ove..
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Là où dansent les morts

J’ai relu ce polar qui m’avait enthousiasmé il y a une vingtaine d’années car je me suis remis au polar ethnologique.



Je pense que cela ne plaira peut-être pas au lecteur de 2020 car ce n’est pas un livre rempli d’hémoglobine et ce n’est pas un inspecteur qui traîne sa névrose, ses états d’âme au fil des pages.

C’est un flic navajo qui mène son enquête pas à pas, très observateur car chaque chose doit avoir sa place et si ce n’est pas le cas il y a anguille sous roche. Le scénario est très bien construit et la fin inattendue. Il y a une certaine lenteur mais cela fait partie de l’ambiance surtout avec ces magnifiques paysages qui invitent à la méditation et approfondir ses connaissances sur les coutumes des Navajos et des Zunis. Un bon vieux polar qui m’a fait passer un agréable moment.
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Le Vent qui gémit

Réserve Navajo, Arizona ou Four Corners, quatre coins, limite des quatre états : Arizona, Utah, Colorado, Nouveau Mexique;

Dans cette aventure, le célèbre lieutenant Joe Leaphorn est retraité, Emma,

sa femme bien aimée est morte. Pour rompre sa solitude il a accueilli

une jeune anthropologue qui enquête sur la mémoire et les traditions

orales des amérindiens. Son successeur, le sergent Chee, a beaucoup à

faire avec le shérif du comté et les agents du FBI, qui ne lui font

guère confiance, aussi c'est avec plaisir qu'il accepte l'aide de

Leaphorn.

La cupidité basée sur la possession de poudre d'or, issue

d'une mine introuvable forme la base de cette histoire. Cupidité d'homme

blanc, les grands pères indiens ayant, depuis longtemps, averti les

jeunes de cette fièvre n'apportant que haine, mort et désolation.

L'enquête, sur fond de traditions Navajos, expliquées formidablement par les traducteurs, sous forme d'un glossaire, se scinde en deux, d'un côté les

flics blancs pressés et de l'autre les flics navajos pour lesquels le

temps est une notion aussi vague que les celles de la mer. Ces derniers

ont le temps. Ils sont polis, n'interrompent pas quelqu'un parlant,

fut-il soupçonné de meurtre. On boit le café et on cause :

-Alors c'est lui qui a tiré ou pas ? Demande l'homme du FBI

-Il dit qu'il va nous le dire. Rétorque Chee qui interroge.

On l'aura compris, il s'agit de deux mondes différents et comme l'époque

est contemporaine, les ajouts du modernisme n'ont pas atteint cette

contrée. Hillerman ne généralise jamais, ne tire sur personne, il conte

ce qui se passe et associe l'indien et le G-man qui s'apprécient et se

font confiance.

On avance lentement et j'aime ça, s'il y avait le feu je m'en serais aperçu !

On respecte l'ami comme on respecte l'ennemi, pas de considérations hasardeuses, on pèse.

Hillerman aime son héros, Leaphorn, qu'il a mis à la retraite et il nous

prévient, mon prochain, c'est Chee, aimez-le comme moi.

L'intrigue est vraiment passionnante, entourée qu'elle est de cette foi pure et noble de la nation Navajo. Chaque page apporte de l'eau au moulin de la

découverte de la vérité, chaque pas de Joe Leaphorn nous fait avancer.



Et que pensez d'un Navajo qui connaît Shakespeare et Othello et le cite,

au sujet de Desdémone, alors que l'homme le plus riche du coin n'en a

jamais entendu parler. Cela vaut son pesant de cacahuètes, non ?

On trouvera ce que l'on cherche et qui l'on cherche, sans que ce soit

évident pour le lecteur. Entretemps, ce dernier se sera immergé dans des

traditions qui lui laisseront de bien beaux souvenirs de lecture.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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