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4.16/5 (sur 112 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Berlin -Grünewald , le 06/07/1916
Mort(e) à : Paris , le 19/10/1970
Biographie :

Unica Zürn, née Nora Berta Unica Ruth Zürn, est une artiste peintre et écrivain allemande.

Dans l'obligation d'arrêter ses études très tôt, elle devient archiviste, puis monteuse de film, puis conseillère artistique dans une firme cinématographique.
Elle épouse en 1942 Erich Laupenmühlen, dont elle a deux enfants " sous les bombes". Elle divorce en 1949, puis devient journaliste pour plusieurs journaux allemands ou suisses, tout en menant une vie de bohême dans le milieu artistique de Berlin.

En 1953, elle rencontre Hans Bellmer dont elle s'éprend et avec qui elle découvre le dessin automatique. Ils décident de quitter Berlin et de venir à Paris, où ils rencontrent les artistes surréalistes, tels que Jean Arp, Meret Oppenheim, Max Ernst, Victor Brauner, Man Ray, Marcel Duchamp, mais aussi les écrivains André Breton, André Pieyre de Mandiargues, Henri Michaux.
Elle compose alors ses premiers anagrammes, réalise de nombreux dessins automatiques et expose dans différentes galeries.

En 1954, paraît à Berlin son premier livre intitulé "Hexentexte" avec une post-face de Hans Bellmer, dans lequel elle a réunit des dessins et quelques unes de ses "écritures sorcières", les anagrammes, qu'elle construit à partir d'un mot ou d'une phrase, en changeant les lettres d'un mot ou l'ordre des mots d'une phrase, pour en faire des enchainements de variations poétiques, proche de l'écriture automatique surréaliste.

En 1957, André Pieyre de Mandiargues préface une exposition importante de ses dessins et de ses gouaches, alors qu'elle tombe dans une première et profonde dépression.

En 1962, elle commence l'écriture d'un nouveau livre intitulé "L'Homme Jasmin : impression d'une malade mentale', publié en 1971, dans lequel elle consigne par intermittences ses angoisses schizophrènes vécues au quotidien et qui l'amène à séjourner dans plusieurs cliniques psychiatriques. Dans un autre livre qu'elle intitule "Vacances à Maison Blanche", elle poursuit dans cette voie, en retranscrivant ses visions schizophréniques.

En 1967, elle écrit en quelques jours de fulgurance "Sombre Printemps", qui relate ses souvenirs d'enfance, entre deux passages en services de psychiatrie, lequel livre publié en 1970.
Cette même année, le 19 octobre, où elle est revenue passer quelques jours auprès de Hans Bellmer, à Paris, elle se suicide en se jetant du balcon de son appartement.

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Source : www.lemondedesarts.com
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Vidéo de

https://www.editions-harmattan.fr/livre-exposition_benoit_lepecq-9782343227139-68464.html Lors d'une exposition en 1962 à la galerie le point cardinal, on assiste au vernissage d'une dessinatrice surréaliste, compagne d'Hans Bellmer : Unica Zürn. Celle-ci, un an plus tôt, a été hospitalisée à Sainte-Anne par le docteur Ferdière, présent au vernissage. La traductrice et journaliste Ruth Henry complète les invités. Son exil de l'Allemagne post-hitlérienne la fait agir comme une enfant aux yeux d'un cénacle d'artistes académiques et d'un pouvoir médical qui vient de découvrir les neuroleptiques. Sa grande innocence subvertit les codes: il est question de savoir si on la ré-internera ou non. Hans Bellmer représente le contrepoint masculin à son vécu désintégré, dont la place dans l'histoire surpasse la muse ou la Poupée qu'on aura retenues d'elle.

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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Elle en observe une autre, une vieille femme qui reste longtemps debout, à la même place devant les grilles de la fenêtre et s'entretient en criant avec un personnage invisible. Le médicament qu'on lui donne pour endormir ses "voix" n'agit que sur son corps qui est dans un tel état de faiblesse qu'elle doit s'appuyer aux murs pour marcher ; mais son pauvre esprit doit répondre aux propos hostiles de son infatigable "interlocuteur". Quel supplice n'est ce pas pour beaucoup de ces malades que d'être contraintes de vivre avec "leurs voix" ! elle s'en rend compte ici pour la première fois.
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C'est alors que pour la première fois elle a la vision de l'Homme-Jasmin ! Immense consolation ! Reprenant son souffle elle s'assoit en face de lui et le regarde. Il est paralysé! Quel bonheur! Jamais il ne quittera le fauteuil qu'il occupe dans son jardin où, même en hiver, le jasmin fleurit. Cet homme devient pour elle l'image de l'amour.
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La musique triste et sereine d’un violon monte du village jusqu’à elle. « N’ayez pas peur, je m’occupe de vous... » Oh ! non, elle n’a pas peur. À la clarté de la lune qui se lève la chambre se transforme en jardin : les murs s’évanouissent ou ne sont plus fait que de l’ombre de feuillages et de branches. Une tache d’argent commence à bouger comme un doigt qui veut désigner quelque chose : cela éveille son attention. Cette minuscule lueur parmi l’ombre des feuillages grandit ou s’apetisse à la façon d’un œil qui cligne. Lumière et ombre se métamorphosent distinctement en tout petits personnages. Deux groupes se sont formés qui s’approchent l’un de l’autre avec des manières gracieuses et cérémonieuses. Quel spectacle ! On se salue, on se fait des révérences. Ces « hommes » pas plus grands qu’un doigt sont parfaitement formés et distincts. Elle voit leurs visages et même l’expression de ces visages. Une seule personne se détache de chaque groupe : un homme et une femme. Les deux groupes se retirent à l’arrière-plan et disparaissent dans la nuit de leur pays que certainement l’on chercherait en vain sur cette terre. L’homme, la femme se tiennent face à face comme deux êtres à leur première rencontre. Leurs têtes ne sont pas plus grandes qu’un pétale de rose - oh, plus petites encore. Leurs yeux sont là ! Ils se regardent. Leurs yeux sont petits comme des yeux d’oiseau, mais clairs comme des perles. Le vent bruit dans les arbres devant la fenêtre. Pendant un moment, tout devient noir. Quand le vent s’est calmé, l’homme et la femme sont de nouveau là, plus près l’un de l’autre. Leurs longs vêtements s’agitent alors. Et quand ils cessent de trembler leur plis, leurs ornements, leurs parures, leurs broderies, paraissent encore plus nets et plus précieux. Tous deux semblent prêts à tomber dans les bras l’un de l’autre. Elle espère qu’il n’auront plus à se séparer, et elle les quitte, tandis que ses yeux se ferment pour un court moment de sommeil.
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De toutes les branches de la médecine, la psychiatrie est sans doute la plus ardue en même temps que la plus captivante ; elle est la seule dont nous puissions attendre des éclaircissements de tout ce qu'il y a d'obscur ou de nuageux sous notre calotte crânienne, même si de savoir-vivre nous avons apparemment assez pour échapper à la cellule capitonnée et à la camisole de force ... Par l'amour, point autrement, la science psychiatrique est en train de devenir une puissance de lumière et une force de salut.

(André Pieyre de Mandiargues)
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Parfois, les enfants sont pris de joie à se sentir échapper à la pesanteur. Avec une témérité folle, ils sautent du mur. le plus haut et, tels des chats, ils atterrissent en douceur sur les mains et sur les pieds. Ils dansent, ils tournent sur eux-mêmes toujours plus vite jusqu'à être pris de vertige et tomber.Ils jouent à la princesse et aux brigands, et la princesse vole d'un épais buisson à l'autre pour se cacher des brigands. Si elle est quand même prise, les brigands se changent en Peaux-Rouges qui attachent leur victime au poteau et tirent sur elle arcs et flèches. Le jeu est dangereux mais c'est cela qu'elle veut. On lui bande les yeux. On allume un feu si près de ses vêtements qu'ils commencent à brûler. On lui tire les cheveux, on la pince, on la boxe. Pas une plainte ne s'échappe de ses lèvres. Elle souffre en silence, perdue dans des rêveries masochistes où les idées de vengeance et de représailles n'ont pas de place. La souffrance et les douleurs lui font plaisir.
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Depuis son enfance le lit est, dans ce monde inquiétant et dans cette vie trouble, l'endroit où elle se sent le plus en sécurité. Le lit où l'on peut écrire, dessiner et rêver est son suprême refuge contre la vie ; et dans les longues périodes passives et sans espoir, ces longues périodes de dépression qui suivent ponctuellement et inexorablement celles de la folie et des hallucinations tellement agréables, le lit est pour des jours et des mois le seul endroit où elle est capable de continuer à exister. Dans ces dispositions d'esprit elle reste couchée, les yeux fermés, des heures durant et elle parvient à ne plus penser à rien.
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(Les étranges aventures de Monsieur K.°

Il fait froid. Des corbeaux parlent autour du lac,
Biche et merle prennent le thé. Corbeau,
Prophète de malheur dans le soir. Premières étoiles,
Parle, K. !
Le crapaud grave est mort très misérablement au Hik.
Tout à côté le rêve de l'âne parlait.
Le nez du pauvre monsieur K. saignait
Lac, sombre lac des corbeaux. Respirer
veut dire vivre, veut dire que le rêve
des étranges aventures s'épanouit en vrilles.
Aventures. Celles de monsieur K. ?
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Ici l'une pleure parce que bientôt elle sera le "cas le plus célèbre" que le monde ait jamais vu. L'autre poursuit une marche sans fin et s'amuse de choses dont personne n'a idée. La troisième se trouve dans la forêt de sa chevelure et va peut être s'y promener.
Elle pense aux premiers fous qu'elle a vus étant enfant. Et ils n'étaient pas peu. Elle se souvient d'eux. Ils ont fait impression inoubliable sur son imagination toute fraîche d'enfant.
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Alors le scorpion rouge se précipita du plafond sur le sol de la chambre, et dans une horrible contorsion se transperça le coeur de son propre aiguillon.
Au même moment l'aigle blanc entra en volant par la fenêtre ouverte et m'enveloppa de son magnifique regard bleu.
Après s'être éloigné il se débarrassa de ses ailes et retourna dans sa chambre. Il s'assoit en face du fauteuil vide et, perplexe, il regarde la fuite du temps.
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"C'est fini" dit-elle à voix basse et elle se sent déjà morte avant que ses pieds ne quittent le rebord de la fenêtre. Elle tombe sur la tête et se brise le cou. Son petit corps gît, étrangement tordu dans l'herbe.
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