Et quand bien même tant de poètes pénétrés d'inconnu ont été écartés de la modernité édifiée en système, on ne possède pas, avec une écriture sans personne à bord et sans vécu, la poésie, cette femme polyandre à la vie cabossée et à l'oeil irisé.
Mille vies à celui qui possède un crayon, par son trait, étayée par de grands espaces, la poésie est un monde sans Etat. D’ailleurs, derrière les lèvres pincées des lois se cache un grand chêne. N’en est-il pas l’outil roi ? P 18
Choisir un mot, l'aimer passionnément, retrouver son essence et le relier à d'autres ; voilà mon travail, mon apothéose.
Rêveur, le soir à l'étude, un petit écolier
Parsème son cahier de dessins troublants.
Vifs comme une volée de passereaux
Au son de la cloche, tous sortent de leur pupitre.
Lui, personne ne l'attend.
Terre
Aux inconscients, le temps qui passe parle
à voix basse et pèse sur le poète qui a ait
voeu contre les faux soleils de la littérature
de sentinelle.
- Dans l'anthologie des bruits, le vent prend
la totalité des pages et, à la lumière de la
lampe-tempête, réveille la nature, narrateur
des sens réchauffant les coeurs.
- Les charters sous-traitant de l'ailleurs
déchargent la terre de tous ses mystères,
rattrapant de la guerre des images, le monde
perdu du bon sauvage.
Que vous dire d'autre, qu'à l'exception de quelques lettres, vous le savez je n'écris plus grand chose... que j'ai l'orgueil ou la lucidité de penser être allé au bout de mes possibilités... que je n'ai aucun recueil en préparation – mot malheureux que préparation... Le cancer du plan de carrière fait des voix particulières des voix blanches. A la marge, il ne faudrait pas oublier que le poète est un marchant de couleurs en tête-à-tête avec demain.
Bonjour Daniel Martinez
Taulier des zones de la rue patrie des fauchés, j'ai un point de vue sur la poésie, et personne ne m'en fera changer (Tous les deux jours la mode passe chez le teinturier) - pas même l'institution se mirant dans l'icône des musées. Le poète doit être fou et responsable, voilà son dilemme... par ces quelques phrases ainsi posées sur le papier, je ne vais pas encore me faire des amis.
Peu importe! Je ne saurais devenir un homme-sable, sans aspérités, aspiré parce que trop sage.
Choisir un mot, l'aimer passionnément, retrouver son essence et le relier à d'autres; voilà mon travail, mon apothéose. Rien de plus, rien de moins - et rien d'autre.
A vous, que le printemps vous soit favorable puisqu'il n'est pas loin, sous le panache des fleurs qu'on appelle parfum.
Amitiés
Valence
Quant à la poésie fondée sur le travail : loi des genres et des disciplines, je n'en ai plus le goût. Mais puisque vous m'avez demandé de l'annoter (pardon si c'est court), juste ceci : la surmortalité des formes me fait croire à la supériorité du fond.
Grisés par la vague des nouvelles technologies, afin de mieux sortir de l'ignorance le terrier de l'humanité, aurait-on sondé les têtes, ces deux supports seraient complémentaires (la société a deux béquilles : le sondage et la statistique). Le livre numérique au contenu artefact, à défaut d'une quelconque valeur, serait pratique et utilitaire. Ah ! Les principes de la raison – science dure en forme de bunker et de donjons.
Les oiseaux migrateurs ont pris le maquis
du printemps et mes mots manivelles ouvrent
le sas de la connaissance (...).