Elle m'a dit : "le problème avec toi c'est que tu es installé dans ta solitude et que tu t'y plais". Plus maintenant. Plus maintenant. Elle ne m'a pas entendu. Mais elle a raison. A trop s'écouter, on se rabougrit le cœur si gros soit-il au départ de la course. (p.74)
Dans les films, il y a deux façons de s'en sortir : l'amour et la violence. L'amour je m'en fous, je peux pas m'intéresser à quelque chose que je connais pas : enfant je me sentais comme un sac qu'on pose en trop d'endroits. Et la violence, au fond, j'aime pas ça, j'aime pas m'en servir. Le dernier truc que j'ai trouvé, c'est les mots. Faut faire attention aux mots : la parole, c'est comme un fil invisible, à tout moment on peut se prendre les pieds dedans, et impossible de ramasser les morceaux. Quand c'est dit, c'est dit.
Si les rêves étaient la vraie vie on pourrait rester toujours dans la cachette de sa tête et garder dedans tous ceux qu'on aime, les ramener quand ils sont trop loin même s'ils sont sur une autre planète. (p.22)
On ne pleure pas à 16 ans quand on est un dur, un voyou. On ne pleure pas à 16 ans, et je serre mes paupières jusqu'à ce que le noir m'envahisse, jusqu'à voir ma propre obscurité.
L'attente ça n'a rien de nouveau pour moi, souvent il me semble que je suis cimenté de blocs d'attente, qu'il faudrait un grand coup de pioche pour éclater tout ça et pouvoir aimer le moment qui est juste là à ce moment, je ne sais pas si je me fais bien comprendre. (p.50)
La plupart du temps je me demande ce que les grands font de leur vie. Ils ne courent pas. Ils ne jouent pas. Ils n'inventent rien. Ils n'ont personne dans leur tête. Ils ne savent que discuter entre eux, et ça je vous demande à quoi ça sert ? (p.55)
Un héros ça peut pas mourir, ça a plein de vies. (p.9)